Les bruits étouffés par la couche de neige qui recouvre tout, tes pupilles aveuglées par sa blancheur éclatante, ta peau gelée par les flocons qui tombent sur ton visage découvert, une odeur de frais qui emplit tes narines et, sur ta langue, le sel de cette eau gelée qui tombe du ciel. Ton bonnet, auparavant d'un noir aussi sombre que tes mèches, est entièrement blanc, de même que le haut de ton pull en laine autrefois rouge. Tes mains sont au chaud dans tes poches et tes chaussures disparaissent sous une couche de neige.
Tu es là depuis longtemps, debout au milieu des jardins, à regarder tomber la neige. Tu trouves ça beau, hypnotisant. La danse des flocons devant ton visage te captive, comme s'ils étaient poussés par un vent que ta peau ne peut sentir. Tu as toujours aimé l'hiver, ses paysages figés et le froid que tout le monde fuit mais qui ne te dérange pas. Quand il fait aussi froid qu'aujourd'hui, tout le monde rentre au chateau et tu as les jardins pour toi tout seul, isolé dans cette immensité où personne ne t'atteint. Un silence surnaturel t'entoure, et tu oses à peine respirer pour ne pas le troubler.
Tes joues sont rouges et le bout de ton nez ne doit pas être mieux, mais tu ne ressens plus la douleur. Tout ton corps est engourdi par ce froid intense, et tu as enfin l'impression de ressentir à l'extérieur ce que tu ressens constamment à l'intérieur. Tout est diminué, tout semble lointain. Les émotions, tout comme le froid, ne t'atteignent pas et tu vis dans un éternel lit de coton. Tout est fade et monochrome, dans tes pensées tout comme dans ton champ de vision. L'hiver est la saison qui te ressemble le plus, la seule à laquelle tu as l'impression d'appartenir.
Au loin, un mouvement attire ton attention. Tu aperçois une silhouette familière, le genre que tu reconnais au premier coup d'oeil. Son sourire éclatant t'aveugle presque plus que la neige. Dégageant tes pieds de leur couverture blanche, tu te diriges vers la préfète, te demandant ce qu'elle fait dehors. Toi, tu as une excuse : tu aimes l'hiver. Mais elle ? Elle va avoir froid. Tu arrives à sa hauteur et retires ton bonnet pour le lui tendre après l'avoir débarrassé de la couche de poudreuse qui le recouvre.
Tiens, faudrait pas que notre préfète tombe malade.
Tu remets rapidement tes mains dans tes poches, n'ayant pas jugé utile de prendre tes gants quand tu as décidé de sortir. Tu ne le regrettes pas réellement, ayant tes poches pour produire le même effet, mais tu te dis que ça aurait tout de même pu te servir.
Toi aussi tu aimes quand les jardins ont l'air morts ?
Morbide ? Non pas vraiment. Tu le penses vraiment : quand ils sont recouverts de neige, les jardins semblent dépérir, figés et dépourvus de couleur, comme une vieille photo moldue en noir et blanc. Et tu trouves ça magnifique.
(c) princessecapricieuse
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Sujet: Re: son sourire éclatant ♠ Glorya Ven 6 Sep - 16:23
Glorya & HoseokEn plein hiverLa neige a recouvert le parc de l’Académie d'une couche blanche. Les températures ont chuté d'un coup, et la neige s'est mise à tomber dans la foulée. Ce jour-là, je n'ai pas cours, donc j'en profite pour sortir me balader dans la poudreuse. Je traverse les différentes cours, puis débouche dans les jardins. Là, j'aperçois une tache au milieu du blanc immaculé, et plus j'avance, plus la tache grandit. Je finis par distinguer un élève que je connais bien. Hoseok. Quand il se tourne vers moi et s'approche, je lui souris doucement, comme à mon habitude. Il me tend son bonnet, que je récupère avec gratitude. J'ai oublié le mien dans le dortoir et mes oreilles commencent à avoir froid. Je le remercie d'une voix douce, et, quand je le vois mettre ses mains nues dans ses poches, décide de lui rendre la pareille. J'enlève mes gants et les lui tends, un sourire aux lèvres :
- Tiens, je n'en ai plus besoin.
Je me place à ses côtés et regarde les jardins, pensive. La voix du jeune garçon me tire de mes pensées rapidement :
- Toi aussi tu aimes quand les jardins ont l'air morts ?
Je tourne la tête vers lui, un doux sourire illumine mon visage alors que je réponds :
- J'aime l'hiver, oui, mais je ne trouve pas qu'ils ont l'air morts. J'ai l'impression qu'ils dorment. L'hiver serait leur nuit, en fait, et la terre en profite pour se régénérer. Je trouve ça curieusement émouvant.
J'adore contempler la nature dans cet état.
- Et puis, le froid donne un coup de fouet et réveille les fonctions cérébrales, donc ce ne peut être que bien !
Je suis perdue dans mes révisions, en ce moment, alors sortir un peu ne peut que me faire du bien.
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