[Tomtom & Titi] Si tu l'avais su, tu me l'aurais dit ? 

Les dernières vacances de l'année scolaire 2133 - 2134 viennent de se terminer. Si elles ont été stressantes pour les étudiants, elles l'ont été aussi pour notre pauvre Tiphaine. Et non, pas parce qu'elle avait du se prendre la tête sur le planning des examens - qui n'est d'ailleurs toujours pas fait - mais... parce que la seule semaine de vacances qu'elle avait décidé de s'accorder avait été... très riche en émotions.
Comment ça, vous n'êtes pas au courant ? Laissez moi vous le raconter rapidement... Cliff et sa délicatesse légendaire n'ont rien trouvé de mieux que de torturer notre pauvre petite Victoria par des questions, par des remords pour au final qu'elle apprenne... qu'elle était enceinte ! Derek et elle allaient devenir parent. Dans un sens, c'est merveilleux tout ça. Et ça explique pas mal de choses sur son état depuis le début de l'année. D'un autre, ça va l'empêcher de faire la rentrée 2134 - 2135 et il est hors de questions pour la Potionniste de s'absenter longtemps et de laisser de nouveau l'école entre les mains de Sydney. De toute façon, cette annonce est encore un secret à l'heure actuelle. Peut-être qu'elle devra le dire un jour à son adjointe. Mais pas pour le moment.
Parce que bien évidement, une bonne nouvelle n'arrive jamais sans une nouvelle plus... destructrice. Draka Lucius Karmon. Son ex mari, qu'elle pensait avoir perdu, démembré, il y avait bien des années, n'était en réalité... pas mort. Imaginez un peu sa tête quand elle avait croisé son regard ! Ce n'était pas comme s'ils s'étaient séparés en mauvais terme. Elle était encore mariée avec avant qu'il ne soit déclaré mort. Et pour couronner le tout, voilà qu'elle s'était promis de l'aider à retrouver la mémoire et... lui avait proposé un poste à Poudlard, pour lui permettre de renouer avec ses souvenirs.

Depuis la veille, depuis ces retrouvailles, notre pauvre petite blonde était perdue. Ayant dormi à Poudlard pour être à l'heure à son cours du lendemain avec les Gryffondors et les Serpentards de septième année, elle n'avait en réalité pas fermé l’œil de la nuit. Draka. Derek. Deux visages qui n'avaient pas cessés de se former dans son esprit à chaque fois qu'elle fermait les yeux. D'un côté il y avait un homme, doux et protecteur, qui lui avait donné un magnifique enfant. Un hybride, étrange et un peu chiant, mais elle l'aimait son Cliff. Et puis de l'autre, il y avait son bourreau. Celui qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs pendant ses quatre premières années de Poudlard. Celui dont elle portait aujourd'hui l'enfant. Deux hommes qui avaient couru après l'immortalité à quel prix ? Pour elle en plus ! Elle ne méritait pas autant d'honneur...

Ses trois heures de cours de la journée semblaient avoir été interminables. Et puis il avait fallut qu'on vienne lui poser des questions à la fin. "Vous pouvez nous dire un peu les potions qu'on aura pas aux ASPICs ?" "Est-ce qu'on aura le droit à nos notes pendant l'épreuve pratique ?" "Est-ce qu'on passe en groupe ou un à la fois ?". Bref, le genre de questions auxquels elle n'avait pas envie de répondre parce que la réponse était évidente ou parce qu'elle ne l'avait pas.
Il était 11h31 quand elle rejoint enfin son bureau. Déposant ses cours du matin sur son bureau, la Retrac verrouille la porte et pousse un soupir. Son regard se pose sur la cheminée et sur le tableau de Salazar trônant fièrement au dessus. C'est décidé : elle doit aller le voir. Elle doit lui parler. Elle avait besoin d'explications.

Attrapant son sac de poudre de cheminette, elle en prend une poignée et se glisse dans la cheminée. Pas de baguette magique, elle n'en a pas besoin. Énonçant clairement "Grande Ville Marchande" bientôt les flammes vertes l'entourent avant qu'elle ne réapparaisse dans la rue des cheminées. D'un pas rapide et décidé la Directrice de Poudlard prend la direction du Secrétariat. C'est là qu'il doit être à cette heure.
Elle ne sait pas combien de temps s'est écoulé durant sa marche, mais elle espère qu'il n'est pas déjà parti manger. Enfin c'est un peu trop tôt quand même non ? Grimpant les marches menant à son bureau, elle arrive finalement près de la porte.

(Bulgare) Le Secrétaire des Êtres ne peut vous recevoir maintenant Madame.

(Anglais) Oui c'est ça bonjour. Bonne journée.

Ah oui, le Bulgare... Depuis le temps que c'est devenu la langue européenne, Tiphaine n'a jamais appris à la parler. Elle compte sur Noam et sa potion pour le maîtriser lorsqu'elle en a besoin. Et avec Thomas, elle en avait pas besoin. C'était pour ça qu'elle ne s'était pas prit la tête à prendre une fiole avec elle. Et c'était ainsi qu'elle n'avait absolument pas comprit ce que la secrétaire lui avait dit. Mais elle remarqua clairement qu'elle se mit à courir rapidement vers elle pour l'empêcher d'ouvrir la porte du bureau.

(Anglais) Je disais que Mr Morningstar était occupé et ne pouvait pas vous recevoir !

(Anglais) Ça c'est ce qu'on va voir.

Attrapant par l'épaule la pauvre secrétaire, Victoria la pousse et ouvre la porte du bureau de son cher ami. Est-il réellement occupé - au quel cas elle devrait s'excuser - ou c'était juste une excuse bidon pour pouvoir être tranquille ? Ce qui ne l'étonnerait pas, d'autant s'il y avait une femme dans le bureau en sa compagnie.

Thomas : (...)

Maintenant qu'elle savait qu'il était seul et avait son accord pour entrer dans le bureau, Tiphaine ne se fit pas prier et lancer un regard noir à la personne qui l'avait empêchait d'entrer précédemment. Une chance qu'elle sache plutôt bien se contrôler et qu'elle ne lui ait pas collé son poing en pleine figure. Parce que ça l'avait démangé... un peu.
Thomas lui propose de s'asseoir d'un geste de la main. Elle le voit : il n'a pas l'air dans son assiette. A-t-il aussi bien dormi qu'elle ? Enfin si c'était le cas, c'était sûrement parce qu'il avait fait la fête... Après un "non" capricieux de la tête, Victoria croise ses bras sur sa poitrine et marche doucement de long en large dans le bureau. C'est son moyen pour se calmer.

Thomas : (...) (...)

Elle ouvrit la bouche, prête à demander un Whisky pur feu, mais elle se ravisa bien rapidement. Ce n'était peut-être pas bon pour le truc mi-Stark mi-Retrac dans son ventre n'est-ce pas ? Il faudrait d'ailleurs qu'elle se décide peut-être à aller voir un médecin un de ces jours... Si ce bébé était humain, elle devrait en prendre bien plus soin que lors de sa précédente grossesse.

(Anglais) Pas soif.

Sur ces charmants mots elle finit par s'asseoir, gardant toujours ses bras croisés. Sa mine était boudeuse, forcément. Elle n'allait pas sourire et faire comme ci tout allait bien dans sa vie puisque... tout allait mal !

(Anglais) J'ai besoin de savoir Thomas. Est-ce que tu le savais ? Est-ce que tu étais au courant qu'il était possiblement en vie ? Pourquoi est-ce que c'est ce Pozhiratelis de merde qui s'est occupé de ça ?

Son ton était monté au fur et à mesure de ses questions. Pauvre Thomas. Il n'avait rien demandé. Mais c'était pourtant lui qui allait se prendre les foudres de la Retrac de plein fouet. Oui, au final, heureusement qu'elle n'avait pas prit sa baguette avec elle. Qui sait ce qu'elle aurait fait de stupide, même envers son ami.

Thomas : (...) (...) (...) (...)

Tiphaine ne se déride pas et continue de garder les bras croisés. Son regard noir est toujours posé sur Thomas mais se rive bientôt sur le fameux dossier. Alors comme ça lui aussi ne contrôlait pas tout ce qu'il se passait dans son service. Elle comprenait totalement ce qu'il pouvait ressentir. Elle-même perdait progressivement le contrôle de son école et... avec le retour de Draka, elle savait qu'elle allait encore perdre bien d'autres choses.
Poussant un soupir elle finit par baisser la tête et décroiser ses bras. Elle reste silencieuse quelques secondes, hésites à prendre le dossier mais... au final elle sait déjà ce qu'elle va y lire. Et puis qui dit que le Pozhiratelis qui s'est chargé d'aller chercher son ex-mari ait noté tout ce qu'il s'était passé dans ce dossier ?

(Anglais) Désolée... J'ai... J'arrive toujours pas à comprendre comment c'est possible. Au final même mort Malo continue de me pourrir la vie.

Une larme s'échappe de son œil droit. Devant Thomas elle sait qu'elle n'a pas à se retenir. Il l'a vu dans des situations bien pires... Alors elle finit par se lever et contourne le bureau du Secrétaire des Êtres pour venir s'installer sur ses genoux. Elle a besoin d'un câlin et elle ne tarde pas à glisser ses bras autour du cou du Morningstar. Et les larmes ne tardent pas à couler le long de ses joues.

(Anglais) Il faut que tu m'aides Luci. J'ai... ramené Draka à Poudlard pour l'aider mais... comment je vais le dire à Derek ? C'est pas comme ci j'avais divorcé.

Oui... Elle était passée de célibataire à en couple à mariée à maman et à veuve en l'espace de quelques années. Bien trop rapidement à son goût. Mais c'était un fait. Mais maintenant, comment dire au Stark que le père de Cliff est entier, marche et va forcément rentrer de nouveau dans la vie de son fils ? Impossible. Et elle ne peut demander conseil à personne. A part l'homme qu'elle tient entre ses bras.

Être contenue, avoir cette sensation d'être protégée, elle en avait besoin. Et les bras de Thomas sont là pour répondre à ce besoin de sécurité. En temps normal, elle aurait surement contacté Jack. Elle aurait fait irruption dans son bureau et il aurait joué les pères moralisateurs une bouteille à la main. Mais son père adoptif n'était pas là. Alors... un ami en qui elle avait confiance était son plan B. Parce que oui, Lucifer avait cette place dans sa vie. Comme un... grand frère protecteur ? Un second papa ? Elle retrouvait en lui ce qu'elle avait perdu lorsque Neville était parti. Enfin... le côté folie et grand dragueur en plus. Mais c'était peut-être pour ça qu'elle l'appréciait plus que le loup garou.

Thomas : (...) (...)

Il avait raison... Il fallait qu'elle lui en parle. Et rapidement. Attendre le lendemain ne serait pas une bonne idée. Déjà qu'elle avait ruminé cette nouvelle toute la journée, il fallait absolument qu'elle en parle. La partager d'abord avec Thomas. Et Derek suivrait. Enfin ce soir... Elle avait un cours de Potion à donner dans deux heures.

Thomas : (...)

Comment pouvait-il en être aussi sûr ? Victoria ne savait pas. Elle n'était pas certaine de connaître tous les secrets de Derek et ne pensait pas lui avoir révélé tous les siens. Et pourtant... malgré l'étrange relation qu'ils pouvaient bien avoir, il étai vrai que depuis longtemps elle ne lui cachait plus rien. Du moins de ses secrets présents. Ceux du passé doivent parfois rester dans le passé et ne pas être ressortis.

Thomas : (...) (...)

Que veut-elle ? C'est une bonne question. Enfin non, elle connait déjà la réponse. Elle veut que Draka revienne dans sa vie. Mais elle ne peut pas lui redonner la place qu'il avait autrefois. Il mérite de reprendre sa place de père auprès de Cliff mais ça s'arrête là. Même s'il lui est dur de croiser son regard, de faire comme ci rien ne s'était passé entre eux, le Stark était son compagnon actuel et le seul qu'elle est envie d'avoir à ses côtés en se réveillant chaque jours.
Retirant ses bras du cou de Thomas, la Retrac se recule un peu et le regarde dans les yeux avant de lâcher un petit rire et d'essuyer ses larmes.

(Anglais) Je choisis sans hésiter de rester avec ce crétin de Stark.

Elle observe quelques secondes le bureau de Thomas et s'empare d'un mouchoir avant de l'utiliser pour essuyer les traces de ses larmes. Elle pousse un nouveau soupir, observant ce mouchoir quelque secondes puis repose son regard sur Lucifer.

(Anglais) J'espère qu'il acceptera mon souhait de faire revenir Draka dans la famille. En même temps c'est... le père de Cliff alors je ne peux pas l'abandonner. Je me dis que même si Draka avait encore été en vie, peut-être que rien n'aurait changé. J'aurais retrouvé Derek et on aurait quand même fini ensemble.

Sa relation avec Draka était belle, oui, mais leur avis divergeait sur tellement de points parfois que... leur relation pouvait connaître des hauts et des bas. Et elle avait tellement de secrets, pour cacher cette part sombre, que parfois ça la pesait. Alors qu'avec Derek... ils avaient tous les deux ce côté si... étrange, que les secrets n'avaient plus besoin d'être cachés.