[Eowyn & Jewel] Éloignes toi de lui, c'est un ordre.

Éloignes toi de lui, c'est un ordre.

Jeudi 17 Juin 2134

Dîner terminé. Il est 20h05 quand je rejoins la salle commune des Félins d'Or. C'est fou ce que tout le monde se presse pour regagner son dortoir et réviser pour les examens du lendemain. Chose totalement ridicule, puisque ce n'est certainement pas la veille que l'on révise. Mais bon, que voulez-vous, ce sont des abrutis, on ne peut pas penser pour tout le monde. Et puis Ludmila a la flemme de le dire. Ce n'est pas son rôle de leur dire qu'ils sont cons et que le travail se fait toute l'année. En parlant de travail, j'aurais mieux fait de réviser moi aussi. Mais que voulez-vous, Ludmila n'a pas besoin de réviser. Ludmila est la meilleure. Je suis la meilleure. C'est comme ça.

Durant le repas, j'ai mangé avec mon charmant petit frère. Que voulez-vous, c'est dans ma nature de m'occuper des gens que j'aime. Alors je devais m'intéresser aux études de mon petit frère. A défaut de ne plus avoir de parents, quelqu'un devait s'assurer que son avenir serait bon. Et c'est pour ça Ludmila est là. Que je suis là. Pour veiller sur lui.
C'est entre deux bouchées et après m'avoir assuré que son examen de Vol s'était bien passé que Salvador m'a dit son nom. Eowyn. Il avait révisé avec elle. Et vous savez quoi ? Ça ne m'allait pas. En réalité ça me plaisait de savoir qu'il pouvait réviser avec quelqu'un. Moins avec une fille mais je ne peux pas lui en vouloir, il a le droit d'avoir des amis, quelque soit leur sexe. Mais ce qui ne m'a pas plu, c'est quand il m'a annoncé que la semaine dernière pendant leurs révisions il avait du la conduire à l'infirmerie et était resté avec elle toute la journée. Comment perdre du temps dans les révisions... Et ça ne plaisait pas à Ludmila de savoir que son petit frère ne pouvait pas réviser correctement à cause de la santé d'une fille. Ludmila n'aime pas que d'autres leur fasse perdre leur temps.

Alors arrivée dans la salle commune, je ne peux m'empêcher de grimper dans les dortoirs et de me diriger vers celui des premières années. Ici je sais que Salvador ne me dira rien en parlant à cette Eowyn. Et au pire, s'il l'apprend, il ne me dira rien non plus. Ludmila fait trop peur à Salvador.
Prenant place dans le lit de la demoiselle, attrapant le livre qui se trouve sur sa table de chevet, je le lis et ne manque pas de foudroyer du regard la demoiselle qui rentre. Ce n'est pas Eowyn. Et clairement à mon regard la Féline fait demi tour sans tarder. Ludmila aime quand on fuit. Ludmila aime faire peur.
D'autres pas résonnent. Eowyn sera-t-elle la suivante ?

Loukoum

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Demain, d’autres examens. Le stress n’avait pas forcément un bon impact sur ma santé malgré tous mes efforts pour me préserver et essayer de me soigner. Mais… c’était comme ça, quoi que je fasse à un moment ou un autre je finissais à l’infirmerie. J’avais bientôt ma carte de fidélité, Emily me connaissait tellement bien. Le problème c’était que cette fois Salvador avait voulu rester et pourtant j’avais insisté pour qu’il reparte travailler. Mais il était resté… Et je devais avouer que j’avais été rassurée quand je m’étais réveillée et que je l’avais vu, il travaillait à côté de moi… Non, j’aimais bien être avec lui, travailler ensemble, passer du temps tous les deux… Il était tellement gentil, parfois on se tenait même la main tout discrètement.

Enfin, j’avais intérêt à me coucher tôt pour être bien en forme demain. Je montais rapidement dans le dortoir, manquant de me faire percuter par une camarade qui semblait le fuir comme-ci elle avait le diable aux trousses. Et bien ? Je fronçais légèrement les sourcils avant de secouer la tête, peut-être que ses amis lui avaient raconté une histoire d’horreur ? Je secouais la tête en glissant mes cheveux derrière mes oreilles. Allez, toilette et dodo, il fallait être en forme ! J’ouvris la porte et restai surprise en voyant une grande sur mon lit.

Je restais immobile quelques secondes à la regarder, surtout qu’elle avait mon livre dans ses mains. Le livre sur les animaux du monde des sorciers que ma maman m’avait offert aux dernières vacances. Bon, au moins elle n’avait pas touché à mes peluches, ni à mon Kelpi ni à mon écureuil. Par contre… elle me faisait penser à quelqu’un… Cela me sauta aux yeux brusquement, Salvador m’en avait parlé un peu de sa grande sœur ! Je me mordillais les joues avant de demander :

«… Tu… Euh… Tu es Ludmila, non ? La grande sœur de Salvador. »

Je ne savais pas pourquoi… Mais je le sentais très mal cette visite…

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Jeudi 17 Juin 2134

Ce livre est pourri, clairement. Je le trouve barbant. Peut-être parce que c'est un livre qui est pour les premières années. Et je n'ai pas de temps à perdre avec ça. Mais bon, il faut que je l'attende cette petite demoiselle. Et elle semble se faire désirer. Ce qui m'énerve. Seule Ludmila a le droit de se faire désirer par les autres.
La porte du dortoir finit par s'ouvrir de nouveau. Mon regard se glisse au dessus du livre et je le pose sur la rouquine qui vient d'entrer. Au moins elle ne fuit pas en me voyant. Et vu le regard qu'elle me lance, j'en conclut que c'est bien elle que j'attend. Et oui ma grande - enfin petite - Ludmila prend ses aises quand ça l'arrange.

Eowyn : (...)

Elle connait le prénom de mon frère. Et puis le mien aussi. Alors ça ne fait aucun doute : c'est bien cette demoiselle que j'attend. Elle semble si fragile... Enfin ce n'est pas le moment de jouer les petits coeur tendres. Le mien est mort depuis plus d'un an. Personne ne pourra de nouveau le percer. Personne.
Je referme le livre dans un bruit sourd et replis mes jambes pour m'asseoir en tailleur. Les chaussures sur le lit ? Je m'en fiche. Clairement. Ce n'est pas le mien. Alors j'en ai rien à foutre. Et puis si elle a besoin de dire quelque chose, alors qu'elle le dise. On verra si ça me fait réagir. Enfin Ludmila n'aime pas qu'on lui donne des ordres donc... elle pourra toujours essayer cette gamine, pas certain que ça change.

(Français) C'est exact. Et toi tu es cette Eowyn qui lui trotte un peu trop dans la tête. Je refuse que mon petit frère échoue à cause de quelqu'un qui lui fait perdre du temps inutilement. Alors à l'avenir ne t'approche plus de lui. C'est compris ?

Certes à la fin de l'année c'est un peu con de lui demander. Mais Salvador n'a jamais mentionné cette fille auparavant alors que voulez-vous... Certes il vient me voir en cas de problèmes, il me demande de l'aide quand il en a besoin, mais cette amie il ne m'en a jamais parlé. Comme quoi... il sait que je peux lui sauver les fesses mais... a trop peur que j'éloigne ses amis ? Peut-être. N'est-ce pas ce que je suis entrain de faire ? Oui, au fond ce n'est pas bien, je le sais... Regardez moi : j'ai perdu les seules personnes avec qui je pouvais bien me sentir. Des filles qui me fuient aujourd'hui comme la peste. Mais la solitude est plus intéressante. Enfin je crois.

Loukoum

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Mais c’était qu’elle avait ses chaussures sur mon lit ! Mais… je lui avais rien fait ! Je lui avais même jamais parlé ! Je la connaissais par les récits de Salvador ! Mais rien de plus, je ne l’avais même pas touché, ou regarder… Pourquoi est-ce qu’elle était méchante comme ça ? Pourquoi déjà être sur mon lit, de une, de deux lire le livre que ma maman m’a offert, de trois, ses pieds SALES sur mon lit, et de quatre elle est assise sur ma peluche écureuil. Si je pouvais je lui donnerais vie pour qu’elle lui morde les fesses ! Même si c’était la sœur de Salvador ! Quoi que… non, il m’en voudrait. Je me mordis les joues sans rien dire. Je sentis la colère m’envahir à sa demande. Je secouais la tête, la peur au creux du ventre

« Non. J’ai pas envie. Avec Salvador on s’entend très bien, et en plus on travaille beaucoup tous les deux. On a de bons résultats en travaillant tous les deux et c’est comme ça depuis le début de l’année. Si ça te gênait tant fallait le dire depuis le début de l’année ! Et enlève tes pieds de mon lit s’il te plaît. »

J’aurais aimé ne pas avoir la voix qui tremblait tout ce qu’elle savait, et surtout qui ressemblait plus à une vraie voix qu’à un petit chuchotis dans l’obscurité du dortoir. J’espérais vraiment qu’elle ne touche pas à mes peluches. J’y tenais beaucoup à mes peluches, chacune avait son histoire alors elle n’avait pas intérêt à les toucher ! Et qu’elle vire ses grosses fesses de Mister Noisette ! Je restais quand même aussi dangereuse qu’un chaton mouillé… C’était pas peu dire… le chaton devait être plus dangereux que moi. Mais je ne voulais pas lâcher ! J’aimais Salvador vraiment beaucoup… Je pouvais pas juste refuser de le laisser comme ça parce qu’une folle me l’ordonnait. Même si c’était sa sœur ! On avait rien fait de mal.

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Jeudi 17 Juin 2134

Eowyn : (...)

Je rêve ou cette petite gamine se permet de me tutoyer ? Il faut dire que le respect se perd de nos jours. En même temps, je m'en fiche, puisque moi-même je n'arrive pas à vouvoyer mes aînés. Même les profs se prennent des réflexions peu amicales de ma part. Mais clairement, je m'en fiche. Le prochain qui fera la morale à Ludmila n'est pas né.
Poussant un soupir je décide de me lever. Ce n'est pas très gentil. Au vue de sa taille elle ne fait clairement pas le poids. Et puis ça se voit : que je lui fais peur. Sa voix tremble. Mais c'est amusant, de voir qu'on me déteste comme ça. Ludmila ne veut pas qu'on l'aime.

(Français) Oh mais je l'aurais su avant t'aurais vite dégagé. Mais mon frère a bien su tenir sa langue.

Ah moins que je ne sois trop occupée à faire... autre chose ? Oui. Surement. Je cherche le mal. C'est pas pour rien que je me suis fais Guérin. Dans tous les sens du terme d'ailleurs. Mais ce n'est pas le moment de penser à ça. N'empêches que je me suis donc occupée d'éliminer les abrutis qui pourraient abuser de mon frère. Cette demoiselle a raison : elle l'aide à avoir de bons résultats. C'est pour ça qu'elle ne m'a pas intéressé, ni que Salvador ne m'en a parlé. Il me connait bien, je crois. Et pourtant il devrait savoir : que je le fais pour son bien. Peut-être que... j'ai besoin de savoir que le reste de ma famille restera avec moi pour toujours.

(Français) Et puis j'avais d'autres abrutis à éloigner de lui. Saches en tout cas que s'il n'obtient pas la moyenne, je te promet que tu ne lui parlera plus. Paroles de Ludmila.

Et mes paroles sont à prendre aux sérieuses. Sur ces paroles je me suis d'ailleurs rapprochée de la petite rouquine. Oh, j'aime être grande. Pas forcément m'en prendre à des plus petits, j'aime les adversaires à ma taille, mais c'est amusant. D'espérer entre apercevoir de la peur dans ses yeux.

Loukoum

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Je pinçai les lèvres de toutes mes forces pour pas mettre à pleurer face à la méchanceté de Ludmila. Pourquoi elle était aussi méchante ?! J’avais rien fait de mal ! J’avais juste passé du temps avec lui pour qu’on révise, j’avais juste voulu… être gentille avec lui, et Salvador avait refusé de me laisser seul à l’infirmerie. J’avais dit en plus à Salvador qu’il pouvait repartir que j’avais l’habitude ! Mais il était resté. Je fronçais les sourcils à la remarque de sa sœur, est-ce qu’elle voulait que son petit frère soit seul et malheureux ? J’avouais ne pas trop comprendre l’intérêt qu’elle avait là-dedans. Incompréhensible. J’avais reculé d’un pas en la voyant se lever. J’avais vraiment peur qu’elle me frappe. Je soutiens son regard avant de lui souffler entre mes lèvres, même pas sûre qu’elle entende, même si elle était très proche :

« Tu veux juste garder ton frère tout seul pour toi. »

Il m’avait un peu parlé de sa famille et ce qu’il s’était passé. Je pouvais bien comprendre ce qu’il ressentait. Moi j’avais retrouvé ma maman mais pendant un an j’avais été placé et surtout mon père était en cavale, ce n’était pas non plus rassurant. Je ne pouvais pas dire qu’elle voulait rendre son frère malheureux, ce n’était pas le cas. Je supposai qu’elle l’aimait beaucoup.

Je la contournai pour venir brosser mon dessus de lit avec soin avant d’attraper ma peluche Kelpi et la remettre à sa place. La peluche Écureuil s’anima et me grimpa brusquement sur les épaules, je lui gratouillais doucement la tête avec un sourire avant de lâcher un bâillement derrière ma main, je commençais à être sérieusement fatiguée et demain on avait examen et séance de révision avec Salvador, mais c’était pas à l’autre folle que j’allais le dire ! Elle allait surtout m’arracher la tête si elle savait. La petite boule de poil grimpa sur ma tête et je la laissais faire en réorganisant machinalement mes affaires. Je ne pouvais pas montrer la photo de mes parents… Mais j’ouvris un livre de potion, le favori de mon papa, pour regarder la photo où on était tous les trois sous un arbre à sourire. Je rendis le sourire à mes parents avant de refermer le livre et attraper mon pyjama.

Éloignes toi de lui, c'est un ordre.

Jeudi 17 Juin 2134

Eowyn : (...)

Je... je ne sais pas quoi répondre face à ce qu'elle vient de dire. Bordel de merde. Cette gamine a raison. J'ai beau faire attention à ce que je dis, à ce que je fais, à ce que je transmet, mais elle m'a percé à jour. Ce n'est pas pour rien si je me montre aussi protectrice envers mes deux frères. Encore plus avec Salvador. Je n'ai pas envie de les perdre. Ils sont ma seule famille et je ne veux pas m'en défaire. Elle a raison : je veux les garder jalousement pour moi.
Elle profite de ce moment sans réaction pour me contourner et aller faire je ne sais quoi. Glissant mes mains dans mes poches je me retourne et l'observe. Je ne sais pas ce qui la fait sourire. Mais moi ça me fait mal. Elle semble avoir des souvenirs. Une famille. Moi je n'ai plus rien. L'orphelinat m'a tout prit.

(Français) Ecoutes. Je ne veux pas que mon frère échoue bêtement parce qu'il perd du temps à l'infirmerie avec toi. Je te laisse le bénéfice du doute et de voir comment les examens de demain se passent. Mais je te jure que si ça ne va pas... t'auras pas intérêt à t'approcher de lui.

Et j'espère qu'elle va me prendre au sérieux. Je m'en fiche que Salvador me déteste pour l'avoir fait fuir. J'ignore s'ils sont vraiment amis. En réalité, je n'en ai plus alors... je ne comprend pas cet attachement que les gens peuvent avoir. J'aimerai que Salvador n'ait que moi. Mais on ne va pas se mentir : l'année prochaine sera ma dernière année et il en aura encore cinq à faire. Seul. Ici. Alors il faudra bien que je le lâche. Et j'ai bien envie de voir jusqu'où cette gamine est prête à aller pour me prouver que Salvador est un véritable ami pour elle.

Loukoum

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Il me semblait que j’avais touché un gros point sensible vu qu’elle ne réagissait plus. Bon, en même temps, je n’avais pas été spécialement été très gentille… Vraiment pas. Mais en même temps c’était tellement… évident ! Alors peut-être qu’il fallait lui faire comprendre que son frère n’était pas sa chose et que surtout elle-même allait peut-être partir dans les prochaines années, je ne savais pas son âge et je m’en foutais en réalité ! Mais je ne voulais pas qu’elle m’agresse aussi… pour strictement rien en plus ! J’avais rien fait de mal. Je caressais tout doucement mes peluches avant de me retourner, ma main saisit l’écureuil sur mon épaule. Il vola et percuta avec aucune violence, même mollement, le torse de la jeune femme :

« Est-ce que tu crois que j’ai demandé à ce qu’il m’accompagne ?! Est-ce que tu crois que j’aime quand je suis malade ? Quand on travaille ensemble, on révise ensemble ! J’ai pas voulu qu’il m’accompagne ou même qu’il reste, je lui ai demandé de repartir et il est resté ! »

J’inspirai, j’avais à peine parlé plus fort qu’un murmure, mais j’avais essayé d’être ferme, c’était faux ma voix avait tremblé et j’avais l’air toujours d’un chaton qui venait de prendre un bain. Ah bah oui ! On avait fait plus impressionnant qu’une gamine de onze ans, bientôt douze, qui avait passé les trois quarts de sa vie malade et qui était encore malade. Comparé à Ludmila… Si elle voulait me soulever par le collet et me secouer comme un chaton j’allais pas pouvoir faire beaucoup de chose. Je reculai un peu jusqu’à sentir le lit collé à mes jambes. J’inspirai un peu avec angoisse. C’était méchant aussi ce que j’avais dis, mais j’avais pas forcément envie de m’excuser… je n’avais pas été si méchante que ça… si ? Je me mordis les joues un peu.

« Pourquoi t’es aussi méchante ? J’ai toujours été gentille avec ton frère et toi je t’ai toujours laissé tranquille. »

Je voulais savoir ce que j’avais fait pour mériter autant de menace et de… gru. Et de gru sur moi.

Éloignes toi de lui, c'est un ordre.

Jeudi 17 Juin 2134

Les écureuils... certains volent. Et celui qui vient d'attérir sur ma poitrine et vient de s'écraser mollement à mes pieds est la preuve vivante que les écureuils savent voler. Du moins ceux en peluche. Je pose mon regard sur l'animal à mes pieds et ma mâchoire se contracte. Non Ludmila, il ne faut pas t'énerver sur cette gamine... Je ne suis pas lâche au point de m'attaquer à plus petit que moi. Quoique... en fait si. Oh et puis merde. Je me baisse pour rattraper la peluche avec la ferme intention de... en fait je ne sais pas encore quel sors je vais lui réserver à ce truc ridicule.

Eowyn : (...)

Cette demoiselle... elle a l'air tellement fragile en réalité. Pourquoi est-elle malade ? J'en sais rien. Et je m'en fiche. Pourquoi mon frère s'accroche à elle ? Je n'en ai pas non plus la moindre idée. Enfin elle est mignonne, mais je doute que Salvador pense aux demoiselles à son âge. Quoique... je ne sais pas tellement ce qui se passe dans la tête de mon frère alors...
Je le vois : que je la fais clairement flipper. Elle a beau tenter de me faire face, de jouer les grandes filles fortes, en réalité elle n'en ait rien. Si je le voulais je pourrais la faire voler au travers de la pièce. Mais je n'ai pas envie de me prendre une nouvelle retenue, surtout en cette période d'examens. Hors de question que je doive redoubler à cause de mon comportement...

Eowyn : (...)

Je pousse un soupir. On a plutôt intérêt à me laisser tranquille si on tient à la vie. Il n'y en a qu'un qui a du mal à comprendre qu'on ne s'approche pas de Ludmila. Mais il ne faut pas demander à Charlie Guérin d'être intelligent. Agitez une paire de seins devant sa tête et vous le perdez. Enfin Charlie n'est pas le sujet de la conversation du jour.

(Français avec des "r" roulés façon espagnol) Parce que je protège les seules personnes qu'il me reste.

Je fais quelques pas en avant, vers elle. Ma main tenant sa peluche se tend et... contre toute attente je le lui rend, simplement. Ce pauvre écureuil n'a pas volé de nouveau dans la pièce, il n'a pas été éventré et je ne l'ai pas non plus décapité. C'est qu'il en a de la chance. Je me ramollie... Je vais peut-être aller passer mes nerfs sur Guérin au final.

(Français avec des "r" roulés façon espagnol) Notes bien dans ta tête que je te surveille. Et que je n'hésiterai pas à te le faire regrette si tu t'en prends à mon frère ou tu le fais souffrir.

Ce n'est pas bien de menacer une petite demoiselle sans défense. Mais je m'en fiche.

Loukoum

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Je tenais à mes peluches, vraiment, surtout celle Kelpi que je tenais de ma maman, mais j’aimais aussi mon écureuil ! Mais bon il avait volé pour « frapper » le torse de Ludmila. Tant pis pour elle ! Elle m’avait cherché ! Ou pas. Je ne savais pas. Les gens c’était si compliqué ! Je voulais juste qu’elle me laisse tranquille et qu’elle arrête de me menacer ! Après tout… J’avais rien demandé à personne ou quoi ! Non, rien du tout ! Pourquoi elle venait me menacer ? Bientôt elle allait me rapporter je ne sais quoi, des mensonges que son frère aurait dit sur moi ou je ne sais quoi. Je la vis ramasser mon écureuil, je ne dis rien et je plissais le nez sans rien dire, face à son accent, face à ce qu’elle disait.

« Je comprends. »

Je ne mentais pas, je pouvais comprendre, j’avais mes parents qui étaient encore en danger en permanence, même moi… Pour autant que j’en susse ! Je la regardais s’approcher sans rien dire et observais l’écureuil qu’elle me tendit. Je lui pris doucement des mains et un rire triste jaillit de mes lèvres.

« Tu parles comme les pozhy à moi, concernant mon père… Ou même moi. Alors une surveillance de plus ou de moins, je suis pas à ça prêt. »

Et j’étais sûre que j’allais me faire décoller la tête dans moins de cinq secondes. Mais j’étais honnête malgré ma petite voix. Mais c’était vrai, j’avais eu le droit à un rappelle concernant de parler si mon père venait me parler, tout ça… Je ne savais pas si vraiment ça se disait, mais j’étais honnête, mais en tout cas je lui parlerais pas de mon père ou quoi que ce soit. Mon père, ma mère… je refusais qu’on en parle et surtout pas à elle.

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Jeudi 17 Juin 2134

Eowyn : (...)

Alors elle... est surveillée par les Pozhiratelis ? Je ne sais pas. Mais je sens de la tristesse dans sa voix. Est-ce que son père est... non, il ne doit pas être mort. Vu comment elle en parle, il doit simplement être entrain de... de quoi en fait ? Je ne sais pas. Mais si les Pozhiratelis la surveille, c'est que son père doit être en vie et recherché.
Je pousse un soupir. Ses affaires ne me concerne pas. Je m'en fiche de sa petite vie misérable et des Pozhiratelis. Enfin non, justement, je ne me moque pas d'eux et de ce qu'ils sont capables de faire. Et c'est peut-être pour ça que dans un nouveau soupir je me laisse tomber sur son lit pour m'asseoir à ses côtés. Bien Ludmila, c'est comme ça qu'on passe pour une faible ! Je tourne alors la tête vers elle et pose mon regard bleu sur son visage.

(Français avec des "r" roulés façon espagnol) Je protège simplement mon frère. Nos parents sont morts sous ses yeux, tués par ceux qui sont au pouvoir. Alors... je vérifie que personne ne vient lui mettre de drôles d'idées en tête. Mais... vu que tu sembles ne pas apprécier les Pozhiratelis, je devrais pouvoir t'apprécier.

Est-ce que Salvador lui avait parlé de ce qu'il s'étiat produit il y avait plus d'un an ? Je ne sais pas trop. Mais je l'ai formulé devant elle. En réalité je n'attend pas de signe de compassion de sa part. Tout le monde est au courant que je suis orpheline et qu'avec Salvador et Benitio nous vivons à l'Orphelinat magique. La plupart des anciens savent aussi pourquoi j'ai changé de comportement. Peut-être qu'elle ne le sait pas. Qui j'étais avant. Elle en a un bref aperçu pendant quelques secondes d'ailleurs. Qu'elle profite, la Ludmila guimauve va bientôt disparaître. Et le plus tôt sera le mieux. Je n'aime pas penser au passé et à ces connards qui ont brisé notre famille.

Loukoum

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Je la regardai s’approcher tranquillement et s’asseoir près de moi. Je serrais plus fort ma peluche contre moi, comme pour me protéger d’un potentiel coup qui aurait pu venir de sa part Salvador ne parlait pas beaucoup de sa famille ou de son passé avec moi. Je ne le demandais pas après tout. On passait du temps ensemble, c’était tout, c’était déjà bien… On aimait passer du temps ensemble en tout bien tout honneur après tout, on ne faisait rien de mal. Vraiment rien. J’observais sa sœur en silence, serrant toujours ma plus vieille peluche contre moi, celle dont je pourrais jamais me séparer. Je hochais la tête en l’écoutant, touchée par son histoire. Je tendis la main pour attraper une petite peluche que j’avais acheté moi-même il y a quelque temps. Un petit Kangourou.

« Je suis désolée d’apprendre ça… C’est pas moi qui vais lui mettre le corbeau en tête. »

J’observais la peluche avant de lui tendre pour qu’elle la prenne. Ce n’était pas grand-chose, mais… mais c’était une petite peluche qu’elle pourrait toujours garder sur elle en y glissant une mèche de cheveux de ses frères. Ou quoi. Puisqu’il y avait une poche à l’intérieur elle pouvait y cacher ça.

« Tiens. Prends-la. »

Je lui mis entre les mains. Je n’avais pas besoin de lui expliquer ce qu’était une peluche ou un kangourou, je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre. Lui donner c’était déjà bien non ? Ça voulait dire que je ne lui en voulais pas vraiment. J’ajoutais, comme une explication sans doute futile :

« Il y a une petite poche, à l’intérieur… Pour y cacher des choses. »

Explications Eowyn sur vingt. J’avais assez de peluche et surtout la plus importante, et la plus vieille, le Kelpi était serré contre moi, celle-la je ne voulais pas la perdre.

Éloignes toi de lui, c'est un ordre.

Jeudi 17 Juin 2134

Eowyn : (...)

Je n'avais pas besoin qu'elle le formule pour le comprendre. Et puis elle semblait bien trop jeune et trop fragile pour avoir déjà en tête que les sang purs sont supérieurs aux autres. D'ailleurs... est-ce qu'elle est de sang pur ? Si Salvador reste avec elle, est-il en danger ? Elle n'a pas l'air de représenter un si grand danger que ça cette petite demoiselle. Alors me voici rassurée.
Je pose mon regard sur cette peluche qu'elle me tend et un petit rire moqueur franchit mes lèvres. Voilà, la mauvaise Ludmila est officiellement de retour. Comme ci j'avais besoin d'une peluche pour me tenir compagnie...

Eowyn : (...) (...)

Forcée d'avoir cette peluche entre les mains, je l'attrape et offre à Eowyn une petite tape sur la tête avec cette peluche kangourou qu'elle vient de me donner. Comme ci j'avais besoin de cacher des choses dans une peluche. Je suis assez grande pour cacher des objets où je veux. Et de toute façon je n'avais rien à cacher. Ce que j'avais de plus précieux avait disparu depuis bien longtemps. Alors je me lève et pose la petite peluche là où se trouvait mes fesses quelques secondes auparavant.

(Français avec des "r" roulés façon espagnol) C'est gentil, mais je n'en ai pas besoin. A moins que ce kangourou soit magique et boxeur il ne me sera d'aucune utilité. Et je sais me défendre de toute façon.

Ca c'était clair. Je n'avais peur de rien. Ce qui me causerai surement des soucis un jour ou l'autre. Mais pour le moment rien de grave ne m'était arrivé alors...
Me dirigeant vers la porte du dortoir, je suis bien décidée à y aller. Je n'ai plus trop envie de discuter avec elle. Surtout pas envie de me prendre une autre peluche dans la poitrine ou de m'en faire offrir une. On va croire que je lui ai volé et ma réputation va en prendre un coup. Ce qui n'est pas au programme. Déjà que j'ai menacé une gamine...

(Français avec des "r" roulés façon espagnol) A la prochaine petit kelpi.

C'est sur ces mots que je quitte définitivement le dortoir des premières années. Maintenant il est temps pour moi d'aller... faire d'autres choses. Comme réviser ? La bonne blague.

Loukoum

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