Petit Chaperon Rouge et les méchants Loups ~ Eowyn & Pozhiratelis 

Pour ne pas se faire prendre il était nécessaire d’être continuellement en mouvement. Arthur ne cessait de changer de lieu de vie, les habitats moldus abandonnés étant des antres très appréciables. Il évitait également les endroits proches desquels il était le plus attendu, à savoir là où pouvait résider sa fille ou les frontières européennes. De cette manière les corbeaux ne l’avaient pas encore attrapé, ni même approché. Quoi que cela pouvait reposer simplement sur leur incompétence. L’homme risquait pourtant certaines entorses à ces précautions. Il avait rencontré Eowyn une fois sans déceler une once d’ennemis aux alentours. Il l’avait suivi quelques jours durant ses vacances en Russie. Les vacances scolaires de la Toussaint étant arrivées, il souhaitait risquer une nouvelle fois une visite en France. À défaut de s’approcher pour lui parler, il voulait l’observer de loin. Constater par lui-même que sa rentrée s’était bien passée et que les études lui étaient bénéfiques. L’homme avait attendu quelques jours avant de faire le déplacement. Il avait surveillé les alentours quelques jours avant d’oser s’approcher de la maison. Son désarroi fut grand face au vide qu’il trouva.

Eowyn n’était pas là. Pire encore un vent de panique semblait circuler dans la maison. Il avait observé sa prétendu femme en plein effroi. Arthur ne pouvait s’approcher davantage, pour comprendre ce qu’il se passait il devait retrouver des endroits nettement moins bien fagotés. Il connaissait quelques petits lieux où les rumeurs allaient bon train. Il avait déjà pu entendre ces derniers temps qu’il était encore recherché par les Pozhiratelis, ou que la communauté magique avait des soucis avec l’empoisonnement de l’eau potable. Il ne passait pas beaucoup de temps dans ces endroits, le risque d’être reconnu était bien trop grand. Pourtant, il ne ressemblait plus à l’homme des photos. Il trouvait régulièrement de quoi couper ses cheveux et sa barbe. Il avait même fait en sorte d’éclaircir sa chevelure. Cette nouvelle visite était tout de même un risque à prendre. Avec un peu de chance quelques rumeurs avaient déjà circulé à ce propos. C’était en effet le cas.

Pour ne pas se faire prendre, il était également nécessaire de ne pas se tenir sur la place Slaveykov. Bon nombre de Pozhiratelis passaient par là pour recevoir leurs ordres. Il savait que sa fille avait été kidnappée. Du moins les rumeurs disaient que les corbeaux avaient trouvé un moyen de pression sur certains fugitifs très recherchés. Arthur ne pouvait pas deviner où il l’avait caché, mais faire face au repère des Pozhiratelis était le premier moyen pour attirer l’attention. Il cachait dans sa poche la fameuse potion visant à altérer l’état de sa fille bien qu’il espérait de tout cœur de ne pas être contraint de s’en servir. Dans son autre poche se trouvait une baguette qu’il avait volée quelques mois plus tôt. Il était à peu près certain d’en être rapidement séparé, de toute manière il ne comptait pas affronter ses ennemis, seulement les convaincre de libérer Eowyn.

️Pando

Arthur fut vite repéré, arrêté et dépouillé de sa nouvelle baguette. Le repère de la place Slaveykov était à l’image de sa réputation, peu accueillant. Après des mois à se cacher, c’était frustrant de se laisser prendre ainsi. Sans ce moyen de pression, il aurait goûté à la liberté beaucoup plus longtemps. Tant d’efforts pour ce résultat. Mais l’homme avait des préoccupations plus immédiates. Les corbeaux ne tardèrent d’ailleurs pas à le déplacer. Il ne connaissait rien de leur destination, il espérait seulement retrouver sa fille.

Arthur arriva finalement devant un homme brun qui congédia ses paires. Il ne mit pas longtemps à lui exposer la situation. Eowyn était là, en parfaite santé si l’on reprenait ses termes. Le potionniste se permettait d’en douter, s’ils l’avaient enlevé pour l’utiliser comme un moyen de pression, ces personnes étaient capables de bien pire. Il ne croyait d’ailleurs pas aux promesses faites. Cela paraissait si simple dans la bouche du geôlier, mais pourquoi se priverait-il d’user éternellement de cet appât. Arthur hocha la tête pour toute réponse en tachant de garder son visage neutre. Avant toute chose, il voulait voir sa fille.

Ils descendirent à l’étage inférieur, puis franchirent une nouvelle porte. Cette fois il croisa deux autres corbeaux, mais surtout sa fille, les joues remplies de larmes, une peluche dans un sale état à ses côtés. Au moins l’homme brun ne semblait pas avoir menti sur la santé physique de sa fille. Arthur d’approcha immédiatement d’Eowyn et s’agenouilla devant elle. Ses mains entravées dans le dos l’empêchaient de la prendre dans ses bras.

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Eowyn était là, vivante. Cette capture n’était finalement pas vaine. Encore fallait-il que les Pozhiratelis tiennent leurs engagements ce qui n’était pas une certitude. Enfin, la priorité était de mettre un terme à cette horreur pour sa fille et c’était chose faite. Si Arthur ne pouvait pas la prendre dans ses bras, la jeune fille n’attendit pas pour se jeter sur lui et l’enlacer. De son côté il ne se priva pas d’un baiser sur son crâne, c’était bien le seul mouvement dont il était capable. Lorsqu’elle lui souffla quelques mots en breton, il serra les dents pour ne pas s’effondrer devant Eowyn et ses bourreaux. Il la laissai parler avant d’entendre des pas dans son dos. Tous ses muscles se contractèrent, mais rien ne se passa.


Quant à lui révéler ce qu’ils attendaient de lui, il n’en savait rien. Puis il n’était pas utile de revenir sur les promesses passées, la principale était de la protéger. Cela avait toujours été le cas. Arthur ne put dire un mot de plus, il entendit son premier interlocuteur lui rappeler les règles. Répondre à leurs exigences en échange de la liberté d’Eowyn.


Il n’était en réalité sûr de rien, mais il ne pouvait rien faire de plus pour la protéger. Il ajouta ensuite en breton.


Cela la blesserait, mais ils seraient obligés de l’amener dans une structure de soin.

️Pando

Toutes les situations extrêmes nécessitent d’envisager une solution extrême. Cela ne plaisait pas à l’homme, mais ce n’était pas la première fois qu’il mettrait ses préférences de côté pour la sécurité de sa fille. Enfin, si les Pozhiratelis tenaient parole Eowyn devrait pouvoir rentrer sans une égratignure. Quant au traumatisme, le mal était déjà fait avant qu’il n’arrive. Un jour les corbeaux le paieraient, il s’en faisait la promesse.

Arthur écoutait les conseils de sa fille. Il ferait attention particulièrement en présence du corbeau qu’elle venait de désigner. Je ne demandai pas plus de détails. Parfois l’ignorance préservait, puis il se doutait qu’ils ne les laisseraient pas discuter infiniment.

Reste forte, c'est tout !

Il l’embrassa encore. Eowyn s’adressa ensuite à son interlocuteur. Il était fier de sa fille et impressionnait par son courage. Il espérait également qu’elle ne serait pas déçue par la réponse prévisible. Comme si cette correspondance dépendait uniquement de son obéissance, c’était surtout en fonction de l’humeur de ses geôliers.

L’homme hocha la tête lorsque l’interlocuteur s’adressa de nouveau à lui. Il ne bougea pas d’un cil lorsqu’un des corbeaux attrapa la main de sa fille. Il n’était pas question de rendre les adieux plus compliqués.


Il avait prononcé ses mots avant que la porte ne se referme sur Eowyn. Puis il fut contraint de suivre les corbeaux vers une destination encore inconnue.

️Pando