Aussi rapide qu'un vif d'or ! - Seth & Eowyn 

Le mois de Février venait de se terminer et les vacances scolaires d'Hiver ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir pour les étudiants de l'Académie de Beauxbâtons. Lorsque j'y étais élève, je passais ces vacances loin de l'Académie, généralement chez mes grands-parents maternels ou paternels, cela dépendait surtout des disponibilités de chacun pour nous accueillir, mon petit frère et moi. Dans les derniers hiboux que j'avais échangé avec mes parents et Jay, ce dernier m'avait appris qu'il avait pu observer (de très très loin d'après ma mère), un Portugais à Museau Long lors de leur séjour au Portugal. Mes parents avaient tout deux réussit à se prendre quelques jours de congés, pour le plus grand bonheur de mon frère. Dans la même correspondance, ma mère m'avait demandé de passer chez eux pour m'assurer que tout aller bien malgré la bonne douzaines de sortilèges anti-intrusions. Et est-ce qu'au lieu de juste "passer", j'avais squatter quelques jours ? C'est fort possible ! Mais personne n'en saura jamais rien, sauf Elena et Captain.

Étant en France pour quelques jours, j'avais décidé d'en profiter pour rendre visite à Eowyn. La fillette avait vécu plusieurs semaines compliquées avec l'arrestation de son paternel par les Pozhiratelis et j'espérais bien lui changer un peu les idées avec une belle surprise. Il y a quelques temps, j'avais reçu une lettre de sa part, m'annonçant qu'elle avait réussi les sélections de Quidditch de sa maison. Cette nouvelle m'avait rendu très heureux pour elle et je me demandais si je ne commençais pas par déteindre un peu sur elle.

Bref, c'est donc vers la fin des vacances scolaire que je me retrouve à sonner à la porte de sa maison. Quelques jours auparavant, j'avais tout organisé avec sa mère et cette dernière vient m'ouvrir la porte avec un grand sourire que je lui rend. Après avoir refermé la porte derrière moi, Arya, ou plutôt Alexsandra, appelle sa fille avant de m'inviter à la suivre dans le salon. Prenant place sur un canapé, j'attends l'arrivée de la fillette avec autant d'excitation que la veille d'une finale de Quidditch.

Alors que je patientais dans le salon, je n'eus pas à attendre bien longtemps avant qu'une petite touffe de cheveux oranges viennent me cacher la vue de la pièce tandis que de petits bras me serraient aussi fort que possible. Le sourire aux lèvres, je rendis son étreinte à la fillette en la serrant, moi aussi, contre moi mais avec plus de douceur. Non pas que je ne savais pas contrôler ma force mais Eowyn était si fine que j'aurais pu lui briser les os sans le vouloir. Elle semblait avoir prit quelques centimètres depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Le Quidditch l'aidera grandement à renforcer sa constitution fragile, j'en étais certains. Elle semblait extrêmement fière d'avoir été sélectionnée pour représenter l'équipe de sa maison et je la comprenais totalement.

"Ta lettre ? Quelle lettre ? Mhh... Celle où tu as écris en majuscule et avec beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de points d'exclamation ?"

A chaque "beaucoup", je la pousse doucement de mon index en riant presque. Certes, ce n'était pas sa lettre la plus longue mais c'était sans conteste celle où elle y avait mis le plus de cœur. Et sa question m'arrache définitivement un petit rire amusé.

"Eh bien, tout dépend si le cognard a fait un régime ou si tu viens d'avaler toute une boite de fondant du chaudron à toi toute seule ! Mais je dirais que vous faîtes à peu près le même poids.. à un ou deux grammes près !"

Je lui adresse un clin tout en lui ébouriffant sa tignasse rousse.

"Mais c'est une bonne chose que tu sois aussi légère ! Tu vas pouvoir filer à la vitesse de l'éclair pour attraper le vif d'or !"

Levant les yeux vers Alexsandra, cette dernière hoche la tête à ma question silencieuse. Signe que mon cadeau pour Eowyn était bien arrivé avant ma venue, il ne restait maintenant plus qu'à l'offrir à la jeune Féline d'Or. Regardant à nouveau Eowyn, je lui fais un nouveau clin d’œil.

"Fermez les yeux mademoiselle l'Attrapeuse, j'ai une surprise pour toi !"

Décidément, chacune de mes visites à Eowyn me donnait le sourire. Il faut bien avouer que la petite était une boule de bonheur ambulante, et ce malgré les nombreux traumatismes qui la frappent encore à l'heure actuelle. Et force est de constater, qu'elle transforme ses malheurs en une joie qu'elle communique à son entourage. C'est une vertu que peu de gens possèdent et, à mon avis, assez caractéristique des Félins d'Or. Alors, il est normal de lui rendre la joie qu'elle nous apporte, non ? Et si je peux y contribuer, je ne m'en priverais pas le moins du monde. C'est assez drôle de voir que je suis si à l'aise avec elle ou mon frangin, sans pour autant l'être avec d'autres enfants.

A la mention d'une surprise, le visage de la rouquine s'illumine comme une feu d'artifices mais elle joua le jeu et ferma les yeux. Pendant ce temps, Aleksandra apporta un paquet de papier craft long d'un bon mètre vingt et quelques centimètres. Une fois le paquet en mains, je le pose sur les genoux de la Féline d'Or en souriant.

"Tu peux ouvrir les yeux !"

La voir aussi impatiente que le matin de Noël me faisait presque rire. Et puis, on pouvait considérer ce jour comme un réveillon de Noël très en avance ou très en retard. Quoiqu'il en soit, j'espérais que ce que contenait le paquet allait l'aider dans sa jeune carrière d'Attrapeuse scolaire. Je guettais impatiemment sa réaction, si sa mère avait donné son aval, je ne me faisais pas de soucis sur le fait que ce cadeau lui plaira mais je voulais tout de même en avoir le cœur.

La forme du paquet n'était pas trompeuse et on pouvait facilement deviner les formes du balai de course qui se trouvait à l'intérieur, ou alors c'était simplement parce que j'avais le même modèle en main quasiment chaque jour que je pouvais le deviner ?

Le petit cri emplit de joie de la fillette agrandit mon sourire encore plus qu'il n'était déjà possible. Eowyn ouvrit son paquet avec grande précaution et son excitation monta en flèche lorsqu'elle découvrit le balai sous ses yeux. Posséder son propre balai la mettait dans une joie immense mais découvrir qu'il s'agissait du même modèle que le mien semblait l'emmener au paradis. Elle rayonnait de bonheur et c'était très touchant de la voir ainsi. Rien ne me ferait plus plaisir pour elle que de la voir ainsi pour toujours, cette petite avait suffisamment souffert. Folle de joie, elle se jeta à mon cou pour me remercier et je lui rendis son étreinte avec joie. Son regard était teinté d'un mélange de joie et d’émerveillement infini.

La petite rouquine ne put s'empêcher de demander l'autorisation à sa mère d'essayer son nouveau cadeau. A sa place, je n'aurais pas eu sa patience et j'aurais déjà enfourché cet incroyable présent. Fort heureusement, Eowyn était beaucoup plus sage que moi à son âge.

Souriant à la phrase de sa mère, je hoche la tête de confirmation.

"Bien-sûr"

Accompagnant Eowyn dans le jardin, je fais apparaitre un kit complet de protection. Hors de question qu'elle monte sur ce bolide sans être protéger au maximum.

"Enfile ce casque pendant que je te mets des genouillères. J'ai pas envie que ta maman me gronde parce que je t'ai offert un bolide !"

Je lui offre un clin d'oeil amusé en lui fixant les protections.

Eowyn sautillait autour de moi à la manière d'un pitiponk, faisant voleter sa crinière de feu au rythme de ses petits bonds. Fort heureusement pour moi, la fillette ne tenterai pas de me noyer dans un marécage contrairement à la créature unijambiste. Une fois dans le jardin, je m'affaire à la protéger du mieux possible avant de la mettre sur le balai. Une brève image d'un trou dans le mur en forme de petite fille traverse mon esprit. Avec la vitesse de ce balai c'est une chose qui risque de se produire si je ne prend pas toutes les précautions requises. Si nous étions dans un terrain plus grand et plus dégagé, je me serais peut-être autorisé cette prise de risque mais ce n'était pas le cas. Je n'avais aucune envie de me pointer à l’hôpital sorcier le plus proche pour leur présenter une Eowyn avec des dents en moins ou un membre cassé. C'est pourquoi, les protections étaient une nécessitée. Casque, genouillères, coudières, gants, tout y passe. J'hésite même quelques instants à rembourrer le tout avec de la mousse mais cela risquerai de la gêner plus qu'autre chose.

Le sourire aux lèvres, je regarde Eowyn enveloppée dans ses protections, fin prête à filer dans les airs. Un genou au sol, j'attrape le balai de course et le lève à hauteur d'yeux pour permettre à la féline dorée de l'observer.

"Regarde, tu vois la légère courbe sur le milieu ? C'est pour permettre une meilleure accroche et offrir la possibilité aux poursuiveurs et aux attrapeurs de se pencher et d'épouser la forme du manche. Le fagot est composé de plusieurs épaisseurs de brindilles en provenance d'érables japonais, ça favorise grandement les virages et demi-tours en tête d'épingles."

En croisant le regard excitée d'Eowyn je délaisse mes explications un peu trop technique pour elle et lui dépose le balai dans les mains.

"Tu vois, il est vraiment très léger ! Rien à voir avec les balais de l'Académie. Aller montre moi comment tu grimpes sur un balai. Prends garde à ne pas trop te pencher sinon il va partir comme une fusée et ta maman va nous gronder !"

Je lui offre un clin d'oeil complice en désignant d'un signe de tête Alexsandra qui nous observe depuis le pas de la porte qui donne sur le jardin.

Mon amour pour le Quidditch prend rapidement le dessus et j'expose en long en large et en travers les différentes caractéristiques qui rendent ce balai si unique à une Eowyn rongeant son excitation de le monter, attendant sagement que je termine mon monologue. Lorsque j'évoque le poids du balai, la fillette me fait sourire avec sa question. Certes, elle était très légère, même pour une enfant de son âge, mais elle était loin de se rapprocher du poids du balai. Et heureusement d'ailleurs, son état de santé était suffisamment instable comme ça, inutile d'y ajouter un problème de poids par dessus le reste. A mon encouragement à enfourcher le balai de course, Eowyn laisse glisser ses doigts sur le manche de ce dernier avec une admiration qui m'arrache un nouveau sourire. Décidément, elle semblait réellement apprécier ce cadeau et j'en étais plus que ravi.

Suivant mon conseil à la lettre, la rouquine grimpe sur le balai avec assurance. Je me surprend à l'observer avec une certaine fierté, mine de rien la fragile petite Eowyn grandissait.

"Ensuite, je crois qu'il est temps de décoller mademoiselle l'attrapeuse ! Pas trop haut pour ne pas que les moldus attrapent tous des torticolis en te voyant planer au dessus de leurs têtes mais suffisamment pour tester ce balai."

Après m'être redressé et reculer de quelques pas, je l'observe faire décoller ce formidable engin. Ça me fait un peu tout drôle de voir un tel bolide dans les mains d'Eowyn au lieu des miennes, je dois bien l'avouer mais j'ai le sentiment qu'elle saura rapidement le dompter.

Les mains sur les hanches, j'observais, en souriant, Eowyn s'habituer à son nouveau balai de Quidditch. Toujours appuyée contre l'encadrement de la porte, sa mère, elle, semblait à la fois heureuse et à deux doigts de la crise cardiaque. Rien de plus normal pour une mère. De mon côté, j'étais un peu plus insouciant même s'il avait toujours cette crainte de voir Eowyn s'écrasait contre un mur. Cependant, elle n'était pas aussi présente. Peut-être parce que je pratiquais et montais sur un balai similaire presque tout les jours. Certes, je suis un adulte et c'est mon métier, mais en observant la petite rousse on pouvait rapidement se rendre compte qu'elle maitrisait son sujet bien plus que sa taille et son âge nous laissent croire. De plus, elle semblait totalement épanoui sur un balai de ce calibre. Mon sourire s'agrandit en l'entendant commenter les sensations que lui procurait son vol d'essai. Pour une joueuse novice, ses mouvements et sa posture sont déjà très sûrs. Nul doute qu'avec ce balai, elle allait pouvoir grandement progresser. Et surtout, pouvoir s'amuser comme elle le sent. Finalement, c'était ça le plus important dans un tel sport, c'est de se sentir totalement libre.

Eowyn ne maitrisait pas encore tout à fait ce nouveau balai et termina, une course à ras de terre, sur les fesses. Je ne peux réprimer un léger rire amusé en la voyant se redresser. Rien d'étonnant à ce qu'elle n'en est pas encore totalement le contrôle. Me rapprochant d'elle, je tapote le dessus de son casque.

"Allo allo, est-ce que tout va bien là-dedans ? Tu n'as pas perdu de neurones en cours de route ?"

Gloussant légèrement à ma taquinerie, je jette un coup d’œil à Aleksandra. Eowyn semblait vouloir tester son cadeau au maximum de ses capacités, malheureusement en pleine ville ce n'était pas réellement possible. Premièrement, il faut monter très haut en altitude pour éviter de ce manger un immeuble ou un avion. Deuxièmement, les moldus ont une fâcheuse tendance à marcher le nez tourné vers les nuages.

"Ca risque d'être un peu compliqué tu sais. C'est pas évident de tester un balai de course dans une ville."

Je m’accroupis à sa hauteur en posant un genoux par terre et baisse le ton de ma voix pour qu'elle seule puisse m'entendre.

"Sauf... si on monte au dessus des nuages"

Souriant, je lui fais un clin d’œil complice avant de lui faire signe de remonter sur son balai flambant neuf. Au moment, où Eowyn décolle de nouveau, j’enjambe son balai derrière elle et donne un puissant coup de pied qui nous propulse à une dizaine de mètres au dessus du sol.

"Accroche toi bien !"

Et riant comme un enfant, je fais grimper le balai en piquet de plus en plus dans le ciel.

Le cri de surprise d'Aleksandra n'eut pas le temps de parvenir à nos oreilles. Le temps qu'elle se rende compte ce qu'il se passait réellement, j'avais poussé le balai au maximum de ses capacités. Le vent sifflait à nos tympans aussi fort que lors d'une tempête et faisait valser les cheveux roux d'Eowyn comme une sorte d'auréole de feu. En l'espace de quelques secondes, la maison des françaises se réduisit à la taille d'un botruc et le manche du balai fendit une première couche de nuage d'un blanc cotonneux. Mes bras formaient un étau autour de la fillette, l'empêchant de glisser du balai de course et de finir écraser comme une crêpe plusieurs centaines de mètres plus bas. Ses cris de joies m’encourageaient à monter encore plus haut et à aller encore plus vite. Constater le bonheur que ce voyage surprise lui procurait me remplissait de contentement et de joie. J'étais heureux qu'elle ressente les sensations qui étaient les miennes à chaque vol en balai.

Un grand sourire aux lèvres, je laisse le balai planer au dessus des nuages pour laisser à Eowyn le temps de profiter de la vue qui s'offrait à elle. Dans notre dos, le soleil réchauffait le vent froid qui commençait à engourdir nos doigts. Une mer de nuage s'offrait à nous, si seulement ils étaient solides nous aurions pu facilement y faire une petite sieste. Il devait bien exister un sortilège ou un charme capable de rendre ça possible mais je n'en avais pas connaissance. C'est une chose que je pourrais aborder avec ma mère lors d'une prochaine discussion, elle était bien plus calée que moi dans ce domaine.

Après avoir resserré ma prise sur le balai et Eowyn, je fais accélérer le modèle asiatique avant d'entamer une série de petits loopings ponctués de vrilles et de tonneaux. C'était fascinant de voir la facilité avec laquelle le balai m'obéissait au doigt et à l’œil. Un véritable bijou combinant une magie remarquable et une technologie de pointe. Après avoir ramener le balai en vol stationnaire je décide de laisser la rouquine prendre les commandes quelques instants, après tout c'était son balai.

"A toi, fais lui faire ce que tu veux mais prendre garde à ne pas empaler un oiseau !"

Je ris à ma propre bêtise en la laissant faire ce qu'elle souhaite tout en faisant attention à ce qu'elle ne nous fasse pas tomber du balai.

Partager ma passion et l'une de mes raisons de vivre avec Eowyn me faisait énormément plaisir. Pouvoir lui transmettre et la voir apprécier à son tour, c'était vraiment... spécial. D'une part j'étais heureux de partager ce genre de moments avec elle, d'une autre j'étais ravi de voir qu'elle grandissait et retrouvait un peu de bonheur dans sa vie. Pour une fillette, elle avait suffisamment souffert pour une vie entière, il était temps qu'elle passe à autre chose. Ce n'était pas facile mais petit à petit, elle y arriverait. Toutes ses épreuves l'avaient rendu bien plus forte que certains adultes.

Après avoir démontrer toutes les capacités de son nouveau jouet à la rouquine, je lui laisse prendre le contrôle. Elle allait devoir apprendre à le maitriser pour qu'il lui réponde au doigt et à l’œil dans n'importe quelle situation mais je ne me faisais pas de soucis pour ça. Elle avait toujours eu une grande facilité d'apprentissage. Petit à petit, Eowyn prit confiance et tenta des figures de plus en plus complexe pour une novice. Je m'assurais qu'elle n'aille pas trop loin tout en lui laissant une marge de manœuvre suffisamment conséquente pour qu'elle puisse s'amuser selon son bon vouloir. Après une dernière série de virages, elle stabilisa le balai et je me mis à rire avec elle. C'était sûr et certains, Aleksandra allait m'arracher la tête telle une maman dragonne. Mais le jeu en valait la chandelle, cela avait permis à sa fille de s'amuser.

Reprenant le contrôle du balai de course, j'entame notre descente a vitesse modéré. Si je pouvais éviter à Eowyn d'avoir les tympans en sang à cause du changement d'altitude, je n'allais pas jouer avec sa santé. Alors que nous redescendons, le soleil amorce lui aussi sa descente et nous accompagne sous la couche de nuages. Les toits des maisons refont leur apparition et je nous dirige vers une Aleksandra visiblement en pétard à croire les grands signes qu'elles nous adressent.

Une fois les pieds sur la terre ferme, je m'assure qu'Eowyn tient debout avant d'aller affronter sa mère.

"Elle va bien, je ne l'ai jamais mise en danger. J'ai fait attention à la garder en sécurité tout le long du vol."

Bien-sûr, je passe sous silence le moment où j'ai laissé le contrôle du balai à Eowyn. Inutile de l'inquiéter plus qu'elle ne l'était déjà.

Aleksandra prit sa fille dans ses bras et l'enveloppa dans une cape pour la réchauffer. Malgré son apparence calme, je sentais sur moi son regard perçant et désapprobateur. Cependant, je m'en fichais royalement. Eowyn avait adoré ce moment et elle débordait de joie, c'était, pour moi, le plus important à retenir dans cette histoire. Je comprenais totalement la mère qu'elle était et j'étais le mieux placé pour connaître l'histoire de leur famille mais, un jour où l'autre, Aleksandra allait devoir se rendre compte que sa fille n'était plus aussi fragile qu'auparavant. La petite rouquine avait bien grandit et s'était renforcé avec le temps et les épreuves familiales. Gardant mes distances, je l'observe s'occuper de sa fille. Voir Eowyn prendre ma défense en breton me fait sourire.

Ensemble, nous regagnons tout trois la chaleur de la maison d'Aleksandra. Il ne fallait pas avoir le don de double vue pour deviner qu'elle se retenait de m'étrangler. Dès qu'elle aurait réchauffer sa fille, elle fondrait sur moi tel un aigle sur sa proie ou une lionne défendant ses lionceaux d'une attaque de prédateurs. La petite remarque complice d'Eowyn m'arrache un sourire amusé. Oui, c'était le cas de le dire, ça allait chauffé pour nos matricules.

Et en effet, cela ne rate pas. Après voir emmitouflé sa fille dans une tonne de couvertures polaires et lui avoir préparé une tisane brûlante. La sorcière me prend à part dans la cuisine pour m'offrir une leçon de moral sur ma responsabilité envers sa fille. Ne préférant pas l'interrompre pour éviter de la mettre encore plus en rage, j'écoute patiemment son sermon.

"Écoute, j'ai bien conscience de tout ce que tu dis et de tes inquiétudes. Je te présente mes excuses de ne pas t'avoir demandé la permission d'emmener Eowyn aussi haut dans le ciel. Cependant, crois-moi quand je te dis que je ne lui ferais jamais prendre de risque inconsidéré. Je te rappelle que lorsque ni Arthur ni toi n'étiez là, j'ai veillé sur elle aussi souvent que j'ai pu le faire. Et durant tout ce temps vous m'avez fait confiance pour ça. Continu à me faire confiance.."

Bien évidemment, je passe sous silence l'épisode où la petite féline d'or avait été enlevé dans son lit pour faire du chantage à Arthur. Mais qui aurait pu prédire cet événement ?