[Sydney & Emily] On se connait non ? 

On se connait non ?
Jeudi 28 Avril 2135
OOTD Aujourd'hui, c'était jour de repos pour l'infirmière de Beauxbatons. Il faut dire qu'avec les vacances, il y avait un peu moins d'étudiants malades. Et ça lui faisait du bien. De souffler un peu et de pouvoir s'éloigner de l'école. Ne serait-ce que pour quelques heures.
L'endroit où elle avait décidé de se rendre ? La Grande Ville Marchande. Et si Aria avait troqué sa tenue d'Infirmière pour une tenue de ville, elle n'en restait pas moins habillée de blanc. Seule la veste en jean et les chaussures en jean venaient casser le blanc et apporter un peu de couleur. Utilisant la cheminée de la chambre de Paul, la jeune femme se retrouva donc sur la Grande Ville Marchande. Elle avait convenu avec son compagnon qu'il viendrait la chercher un peu plus tard.

Journée shopping ? C'est ce qu'on pourrait croire. Mais en réalité, pour la Mercier, il s'agissait surtout d'une journée à laisser ses oreilles vampires traîner un peu partout. L'avantage de la Grande Ville Marchande c'est que tout le monde s'y réunit. Surtout en période de vacances. Elle pourra donc trouver une conversation intéressante à suivre et à rapporter ensuite ? Sans compter qu'elle compte bien terminer sa petite excursion par un tour à Feudeymon, afin de récupérer quelques litres de sang. Ses réserves commençaient à s'épuiser. Et faire des récoltes de sang sur les étudiants quand ils dorment à l'infirmerie ce n'est pas forcément une bonne idée... même si elle se permet de le faire. Voyons le bon côté de la chose : elle n'a planté ses canines dans personne ces derniers temps !

Entrant dans une boutique de vêtements, la Mercier observait donc les habits d'un air absent, ses oreilles trainant sur les conversations des uns et des autres. Mais finalement il n'y avait rien de bine intéressant qui était échangé ici. Alors elle s'intéressa un peu plus aux vêtements qu'elle avait devant elle. Au moins en profiter pour refaire un peu sa garde robe. Même si elle ne change pas physiquement, elle a besoin d'un peu de fraicheur de temps en temps !

Les vacances de printemps se déroulaient pour moi. Depuis que Tiphaine devait elle aussi prendre soin d’un enfant en bas âge, nous nous répartissions chaque congé de manière équitable. Une semaine pour elle, puis la seconde pour moi. De cette manière l’une de nous gardait toujours un œil sur Poudlard et laissait l’autre profiter en paix de sa famille. La fin d’année étant proche, ce repos n’était pas de refus. Le programme scolaire n’était pas terminé, il faudrait mettre les bouchées doubles et commencer sereinement les révisions. Cette dernière ligne droite était pourtant un moment de l’année que j’aimais particulièrement. Les heures de cours étaient plus ludiques, les pratiques plus variées. Je m’amusais toujours à trouver de nouveaux défis pour impliquer les élèves dans leurs révisions. C’était également une période mouvementée car les clubs prenaient fin, en particulier la saison de Quidditch qui empiétait souvent sur la concentration des élèves. Pause bien méritée, donc, et je l’espérais salvatrice.

Pour cette journée en plein milieu de la semaine, je jouais les mères indignes en m’accordant une journée shopping. Il était temps de préparer ma garde-robe de l’été. Après un rapide baiser pour Lucas et Eliott, je me rendis dans la Grande Ville Marchande. Je m'étais levée tôt pour arriver dès l'ouverture. La journée étant agréable, il y avait pas mal de monde dans les rues et les boutiques. Cela dit, je n’étais pas pressée et cela faisait du bien de voir d’autres têtes que celles de mes élèves ou des collègues. Je me retrouvai bientôt avec plusieurs sacs dans les mains. Je décidai d’explorer les rayons d’une dernière boutique avant de m’accorder une petite collation. Après tout le shopping ça creusait.

Au détour d’un rayon, j’aperçus un visage qui m’était familier. Emily. La compagne de Paul, mais aussi une connaissance de Tiphaine que j’avais pu croiser en réunion. Nous avions déjà passé quelques jours de vacances ensemble lorsque les garçons se retrouvaient, je ne la connaissais pas vraiment pour autant. Elle ne m’était pas antipathique, seulement je restais sur mes gardes. Elle ne s’était jamais montrée agressive mais, je savais ce qu’elle cachait car elle avait sauvé Paul. Enfin, Eliott était toujours revenu en un seul morceau alors je ne risquais pas grand-chose à l’approcher en public. Puis grand-mère me disait toujours de cesser d’agir en fonction de mes a priori.


Je m’étais approchée pour arriver face à elle. Simple politesse pour ne pas la surprendre, même si j’imaginais qu’elle avait entendu les battements de mon cœur bien avant ma voix.

Rue commerçante, Grande Ville Marchande

Pando

On se connait non ?
Jeudi 28 Avril 2135
OOTD Emily venait de mettre la main sur une petite chemise bleu lorsqu'une voix lui parvient aux oreilles. Elle aurait pu l'ignorer. Après tout, ce n'était pas surprenant qu'elle entende des voix, aussi proche comme lointaine. Mais elle dû se résoudre à tourner la tête vers le son parce qu'on venait de prononcer son prénom. Et Aria était loin d'être quelqu'un d'impolie.

Sydney : (...)

Petit moment de silence pendant lequel la Mercier réfléchit au prénom de la jeune femme en face d'elle. Elle la connait, elle le sait. Elle est proche de Tiphaine. Son adjointe. Et aussi la femme du meilleur ami de Paul, mère de ce petit garçon qu'ils avaient de temps en temps à garder durant l'été, quand ils rentraient en corse. C'est un prénom qui ressemble à une ville. Comme Sy... Sydney !

(Bulgare) Sydney ! Je vais bien, merci. Et oui tout se passe bien. Même trop bien. Je profite d'un peu de répis entre deux faux malades pour remplir ma garde robe. Et toi, comment vas-tu ? Je vois que ta garde robe à toi sera bien chargée pour les grandes vacances.

La vampire fit un petit sourire en pointant du regard les sacs avant de le reposer dans les yeux de la femme en face d'elle. De ce qu'elle était capable d'entendre dans le rythme de son coeur et tous ces petits bruits intérieurs, elle semblait se porter plutôt bien. Restait à savoir si c'est ce qu'elle allait répondre. Mais qui dirait mal aller au milieu d'un magasin, où des Pozhiratelis pourraient probablement traîner ? C'était pour cette raison que la Française s'était exprimée dans la langue obligatoire : le bulgare. Elle ne souhaitait en aucun cas attirer l'attention. Peut-être que d'ailleurs se faire voir en compagnie de l'adjointe de Poudlard n'était pas forcément une bonne idée, mais pour tout dire la jeune femme s'en fichait un peu. Beaucoup même.

Je croisais régulièrement des connaissances lors de mes vacances. Des camarades d’école, des sorciers gravitant autour du Quidditch, des anciens élèves. Chaque sortie était une occasion de discuter avec une nouvelle personne. Habitant au cœur de Londres, il n’était pas rare que je croise d’autres sorciers alors que j’amenais Eliott au parc. Sinon, la plupart de ces rencontres fortuites se déroulaient dans les rues de la Grande Ville Marchande. C'était bien la première fois que je croisais Emily en dehors d’un week-end programmé. C'était même la première fois que j’étais seule en sa compagnie.

La sorcière mit quelques secondes avant de me répondre. Ainsi elle allait bien et son école aussi. À en croire ses dires, son infirmerie ne pullulait pas de grands blessés. Au moins les professeurs Pozhiratelis ne faisaient pas de ravage dans l’école française. À vrai dire, il en était de même à Poudlard, Tiphaine et moi-même étions attentives au moindre débordement. La présence des corbeaux n’était pas agréable mais ne nous causait plus de tort, c’était déjà ça de pris. Si seulement nous pouvions nous en débarrasser complètement.

Emily me retourna ensuite la question et ne manqua pas de relever que mes mains étaient remplies d’achat. J'affichai un sourire innocent. Oui, ma garde-robe allait exploser et ce n’était pas fini. Entre le Quidditch et la Métamorphose, j’avais toujours eu une grande attirance pour la mode. Lorsque je partais faire les magasins, il était rare de me voir revenir sans un seul sac. Bien sûr, pour que mes acquisitions ne prennent pas la poussière, et accessoirement pour que notre loft ne ressemble pas à un magasin de vêtements, je faisais régulièrement des dons.


Les banalités prononçaient je pouvais peut-être me permettre des questions sur le travail. Je ne connaissais pas suffisamment ses goûts pour me risquer sur une note plus personnelle. Cela dit, nous passions toutes les deux beaucoup de temps dans nos écoles respectives, alors finalement ce sujet devenait intime. Il nous faudrait juste être attentives sur nos avis concernant la présence des corbeaux.


Elle ne devait certainement pas avoir de vacances à proprement parlé si elle était la seule soignante de l’école.

Rue commerçante, Grande Ville Marchande

Pando

Parler du travail en dehors du travail était peut-être mon défaut. Mais que voulez-vous, j’étais passionnée par Poudlard et intéressée de l’organisation des autres écoles. Puis, c’était un sujet de conversation relativement simple lorsque l’on voulait s’intéresser à une personne sans trop s’immiscer dans son intimité. Le travail était la chose quotidienne la plus visible. Il pouvait également être révélateur du caractère ou des ambitions des sorciers. Puis, si je voyais qu’une personne n’était pas emballée par ce sujet, il était toujours possible d’en changer sans paraître désintéressée par le reste. Tout le monde ne s’incarnait pas par son travail, il ne fallait pas le nier.

L’infirmerie de Beauxbâtons était en ce moment en ébullition. Je hochais la tête imaginant très bien à quoi pouvait ressembler le quotidien d’Emily. Il me suffisait simplement de jeter un coup d’œil dans celle de Poudlard. La période d’avant examen n’était jamais simple, que ce soit pour les élèves les plus sérieux ou ceux ayant accumulés trop de retard. Le stress envahissait également les professeurs de mon espèce. Après les vacances il régnait toujours une ambiance particulière, un peu calmée par le dernier match de Quidditch mais qui ressurgissait très vite par la suite.


Je lui souris. Tout en réfléchissant à la suite de son discours. Il est vrai que cela faisait beaucoup de travail pour une seule personne. Notre infirmière affichait également un certain épuisement sur la fin de l’année face à la montagne de maux à traiter. Le stress était majoritairement en jeu, vite suivi par les tentatives infructueuses des élèves alors qu’ils s’entraînaient entre eux pour les épreuves pratiques. La soignante n’avait pas fait remonter son besoin d’avoir un ou une collègue, cela dit l’idée d’en discuter avec Tiphaine émergée. Après tout, nous étions bien deux pour nous répartir les tâches de gestion, mais aussi les week-ends et les semaines de vacances. Depuis que nous étions toutes les deux mamans, le fait de faire équipe était d’autant plus un point fort.


En tant que professeur c’était facile de partir quelques jours car le château n’était jamais déserté par l’ensemble du personnel et que les salles de classes étaient naturellement vides. Pour une infirmière sans remplaçant, en revanche, une absence prolongée était plus délicate à gérer. Finalement, elle avait la chance que son compagnon partage le même lieu de travail.

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Comme je l’imaginais, c’était difficile pour Emily de prendre des congés puisqu’en partant elle laissait l’infirmerie sans surveillance. Cette réticence à partir devait être d’autant plus compliquée à gérer si elle aimait son travail. Je comprenais totalement ce déchirement. Il suffisait de repenser à la période où j’étais grosse comme un souafle et que je continuais de donner cours. Bien que d’autres professeurs auraient pu me remplacer, je n’avais pas accepté l'idée qu’attendre un enfant puisse m’éloigner des adolescents qui avaient eux aussi besoin de moi.

Je hochais la tête quand Emily reprit la parole. Il serait intéressant qu’elle puisse soumettre cette idée du duo d’infirmiers. De mon côté, je comptais en discuter avec notre infirmière puis avec Tiphaine. Si nous voulions penser à la santé des élèves et du personnel il était nécessaire de mettre les moyens. Ne serait-ce que pour souffler comme Emily l’avait très bien dit. Il serait surprenant que Tiphaine refuse puisque nous bénéficions justement de l’avantage d’être deux. Le point le plus difficile serait certainement de trouver quelqu’un à recruter.


Cela nous permettait de profiter de nos compagnons et de nos enfants qui n’étaient pas sur place. C'était un grand privilège finalement de suffisamment se comprendre pour s’être organisées de la sorte. Je pouvais citer un milliard de défauts chez Tiphaine mais, je pouvais largement lui accorder qu’elle m’avait toujours permis de passer du temps avec ma famille.


Si c’était le cas ils ne devraient pas être surpris le jour où Emily leur soumettrait l’idée d’être deux à l’infirmerie.


Je ne l’avais pas croisé depuis l’été dernier, cela dit les dernières nouvelles que j’avais de lui n’étaient pas si éloignées. Lucas le voyait fort heureusement pour son bonheur plus régulièrement.

Rue commerçante, Grande Ville Marchande

Pando

Après le travail, le sujet des compagnons. Quand est-ce que le couple Mercie/Paul allait se décider pour l’enfant afin d’avoir de nouvelles victimes pour parler parentalité ? Avec moi ce sujet de conversation était sans limite, au même titre que le Quidditch et Poudlard. Pour ne pas rendre fous mes interlocuteurs, je faisais en sorte de freiner mes anecdotes sur la croissance d’Eliott. Cela dit, je tenais de source sûre que Paul n’avait pas besoin d’être lui-même papa pour apprécier discuter de ce sujet. Par ailleurs, ce n’était pas à moi de leur mettre une quelconque pression à ce propos. Qui étais-je de toute manière pour imposer une décision si importante à d’autres sorciers ? Personne. Et encore heureux. Surtout que dans leur situation ce problème était bien plus complexe.

Revenons donc à Paul. Il se portait bien malgré les Pozhiratelis qui tournaient autour. Fichus corbeaux. Si seulement nous pouvions nous en débarrasser. Enfin, si le sorcier pouvait poursuivre sa petite vie et enseigner à sa façon c’était une bonne chose. Il serait certainement encore plus satisfait à la rentrée de septembre de retrouver son meilleur ami à ses côtés dans l’équipe pédagogique.


Et oui, Eliott allait découvrir l’école et libérer par la même occasion son papa qui allait lui-même reprendre la direction des salles de classe. Autant dire qu’il stressait un peu et qu’il avait peur d’être devenu un professeur mou. Pour ma part, je ne doutais pas de ses capacités à rebondir et je savais qu’il serait très bien entouré à Beauxbâtons.


Retour sur le travail. Les conversations avec les personnes que l’on connaissait peu n’était pas forcément les plus évidentes puisque la frontière de l’indiscrétion pouvait rapidement être franchie. Je ne savais pas à quel degré Emily appréciait parler de son intimité alors autant y aller par petits points entrecoupés de sujets moins brûlants. Typiquement ne pas enchainer sur “et les enfants ?” parfaitement indiscret. Et oui la maman gaga pensait encore à ce sujet, quand je disais que cela était devenue l’une de mes obsessions. Au moins je savais me tenir, je n’étais pas totalement irrécupérable. Je ne pouvais pas en dire autant sur le shopping, mes bras chargés prouvaient le contraire.

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J'avais bien fait de poser cette dernière question car la réponse n’était pas si évidente. Sans m’en douter, j’avais fait preuve de perspicacité. En effet, Emily me confia que son avenir à Beauxbâtons était en réflexion. Et pour cause, son travail au sein de l’hôpital de la Grande Ville Marchande lui manquait. Il n’était pas difficile d’imaginer qu’entre les soins prodigués dans une école face à ceux réalisés dans un grand centre, il y avait une sacrée différence. Entre la diversité des cas et la présence de collègues, les journées devaient certainement être plus intéressantes. Par ailleurs, travailler à Feudeymon permettait de s’extraire de son lieu de travail une fois la journée terminée, ce qui n’était pas le cas lorsque l’on était dans une école. L'avantage de travailler à Beauxbâtons, pour Emily, était que son poste lui permettait de profiter davantage de Paul. Si c’était la seule chose qui la retenait, cela valait, à mon sens, le coup de retrouver son ancien poste. Les amoureux pourraient bien se voir en dehors et il ne s’agirait pas du premier couple à travailler sur des lieux différents. Puis, effectivement Paul retrouverait Lucas qui le soutiendrait en cas de déconvenues. Comme elle l’avait précisé plus tôt, le directeur adjoint se débrouillait très bien dans sa particularité et il n’y avait pas de raison que cela change.


Le petit monstre allait avoir trois ans cet été. Dire que le temps passé vite pouvait paraitre cliché et en même temps il n’y avait rien de plus vrai. Enfin, revenons à Emily et aux révélations qu’elle m’avait faites plus tôt.


Je lui souris. Je ne voulais en rien lui imposer une idée, mais si cela pouvait l’aider dans sa décision. De mon point de vue, l’épanouissement au travail pouvait aller de pair avec l’épanouissement de son couple.

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Pando