It's a trap! [PV Tiphaine V. Retrac] 

It's a trap!

Un, deux, trois. Tout le monde était là, saucissonnés avec attention et bâillonnés, privés de leurs baguettes et soumis à une dose de morphine plus que raisonnable, l’un d’entre eux tentait même de rire, sans doute sous le coup d’une quelconque hallucination. Dans cette maison abandonnée située dans les recoins les plus sombres de ce que les sorciers nommaient “le chemin de traverse”, Somerled s’activait avec la diligence d’un inspecteur des impôts ayant flairé une fraude fiscale. Il savait ce qui allait inévitablement arriver après sa petite opération, ou plutôt celle qui allait arriver, Typhaine, une puissante sorcière que aucun de ses pièges ne semblait atteindre, en tout cas pour le moment. C4, mines claymore, armes activées par fil tendu, trous piégés avec des pieux en bois et même ce bon vieux bain à électrocution, rien n’avait fonctionné, les images récupérées de ses caméras espions n’avaient aucun sens, elle semblait pouvoir survivre à tout ce que l’ex-commando pouvait imaginer comme moyen pour se débarrasser d’elle, quelque chose la protégeait, quelque chose de si puissant qu’il n’avait trouvé aucune trace de ce que ça pouvait être pour le moment. Il avait bien entendu moults théories à ce sujet, mais rien ne semblait faire de sens, était-elle une de ces créatures magiques maléfiques? Sans doute, mais il avait beau tenter, il ne trouvait pas laquelle. Un secret trop bien gardé qui mettait ses nerfs à rude épreuve. Il savait que le piège d’aujourd’hui finirait sans doute par n’avoir aucun effet, comme les autres, mais il se devait de continuer d’essayer, car il semblait être le seul à avoir conscience de la dangerosité du monde des sorciers.

La seule faiblesse qu’il lui avait pour le moment trouvée était les enfants dont elle avait la charge, ces pauvres jeunes âmes que l’on pervertissaient dans l’établissement nommé Poudlard et dont elle était la directrice, un travail qu’elle prenait visiblement très au sérieux à en juger par le nombre de fois qu’elle avait foncé tête baissée dans ses pièges, un feuilleton qui se renouvellait à chaques périodes de vacances, il capturait des élèves, elle venait les sauver, elle résistait à tout ce qu’il lui balançait et elle repartait avec des enfants choqués et tremblants et lui avec de nouvelles informations sur elle. Il fallait dire qu’elle ne semblait pas vouloir faire dans la dentelle, telle une maman ours dont le chasseur aurait croisé le petit elle avait pour modus operandi de simplement ignorer tout sens du danger et toute précaution pour s’avancer vers le danger perçu. Pas de victimes collatérales à déplorer pour le moment, il avait appris à craindre qu’elle devienne vraiment sérieuse à son encontre, après tout, ce qu’on ne peut tuer doit rester loin de nous autant que possible. Malgré tout, le défi le galvanisait presque autant qu’une énième escarmouche avec son bien aimé Derek Stark, la raison première de son intérêt pour cette impressionnante damme. Son visage masqué par une cagoule, il serra avec fermeté le seau d’acide fluorhydrique au dessus de la porte prêt à se déverser à son entrée et arma les pièges à phosphore blanc qu’il avait eut au marché noir. Autant dire que ces petits affrontements commençaient à devenir coûteux, mais il ne pouvait pas s’arrêter, son obsession pour son couple d’ennemis jurés était trop forte et sa paranoïa quand au danger qu’ils représentaient pour lui bien trop importante.

Le détecteur de proximité s’activa et ses bras saisirent les enfants par le col pour les traîner jusqu’à l’arrière de la maisonnée avant de les mener jusqu’au débarras souterrain de la bicoque en ruine, nul besoin de mettre en danger ces pauvres gosses pour ce qui allait suivre, il embrassa la photo de sa défunte femme sur son pendentif avant de le camoufler sous ses vêtements et d’aller chercher le fusil de chasse, y chargeant des cartouches de chevrotines en argent, fabrication maison. Il fit ensuite son chemin jusqu’à l’étage en sifflotant un air marin, le spectacle allait bientôt commencer et cette fois-ci il voulait être aux premières loges. Ses charmes de protection cousus dans chaque couche de vêtements protecteurs, il était prêt, le bruit mécanique du système de pompe du fusil fut le dernier bruit qu’il émit avant de se terrer dans le silence le plus total.

Codage par Libella sur Graphiorum