Parents: Mode d'Emploi - Derek & Sydney 

La semaine de révision touchait à sa fin. J'avais maintenu l’ensemble de mes créneaux, invitant les élèves à venir autant de fois qu’ils le voulaient ou pouvaient, peu importe si l’horaire correspondait ou non à leur niveau. Puisque je ne faisais pas cours, ce n’était pas grave de mélanger les années, au contraire. Les plus jeunes pouvaient apprendre des plus expérimentés. Les ainés pouvaient reprendre leurs bases auprès de leurs cadets. C'était la première année que je fonctionnais ainsi et j’en tirai une bonne expérience. L'entraide avait bien fonctionné et j’étais passée dans les rangs pour aider les étudiants en difficulté. Je gardais ce système en tête pour l’année prochaine. Pour l’heure il me restait une seule session dans l’après-midi uniquement réservée aux première année. Ils n’avaient jamais passé d’examen alors je devais bien leur expliquer comment cela se déroulait, tant pour la partie écrite que pratique. Puis, j’avais un tas de conseil dans mon chaudron dont ils devaient bénéficier.  

Comme chaque vendredi, j’avais gardé ma mâtiné pour moi. Le temps libre du mercredi était généralement destiné aux papiers en tout genre. Copies, courriers des parents, doléances des professeurs. Celui du vendredi était pour le repos, or ce matin je n’arrivais pas à rester au lit. Trop de stress. Je craignais pour la réussite des élèves. Les derniers mois n’avaient pas été de tout repos et certains avaient dû réviser dans des conditions déplorables. Vivement la fin de l’année que je puisse souffler. Pour ne pas tourner en rond dans mes appartements, je décidais de me rendre dans mon bureau pour étudier les candidatures. Avec les arrestations, il y avait des postes à pourvoir. Ça c’était plutôt une bonne nouvelle.  

Les couloirs étaient déserts, les élèves devaient être plongés dans leurs révisions. Pourtant, en arrivant au deuxième étage, après un crochet par les cuisines pour récupérer des toasts, j’aperçus une silhouette. Vu la taille et la tenue ce n‘était pas un étudiant qui venait d’être convoqué chez la directrice. Derek Stark, pas besoin de crier à l’intrus. Il était le patron de mon frère, le compagnon de ma supérieure, élève dans un niveau supérieur lorsque j’étais à Poudlard, et pourtant je ne le connaissais pas du tout. Lorsqu'il me salua, je lui rendis son sourire.     


Il l’était forcément. Cela faisait des semaines que je n’avais pas vu mon frère tant la Brigade était accaparée avec les arrestations et le rassemblement des preuves pour les procès.

deuxième étage, Poudlard, Royaume-Uni

Pando

Mon avis sur Derek Stark était plutôt neutre. Je n’avais pas de souvenir de lui étudiant. S’il s’agissait d’un tortionnaire, il ne s’en était pas pris à mes proches. Sur le plan professionnel, je n’avais entendu que des bons retours. Il savait ce qu’il avait à faire et il le faisait correctement. Il n’avait pas non plus la réputation d’être un chef tyrannique, en tout cas Hayden ne s’en était pas plaint en ma présence. Je gardais pourtant un certain soupçon de noirceur. Après tout, il était en couple avec Tiphaine et les choses semblaient bien fonctionner puisqu’ils avaient maintenant une petite fille. Il fallait être soit masochiste soit quelque peu allumé pour fréquenter de manière aussi intime la directrice de Poudlard. Cela dit, qui étais-je pour juger ? J'étais la mère qui avait confié son nouveau-né à une femme tout en sachant que cette dernière flirtée avec la magie noire. De plus, j’avais fini par éprouver une certaine affection envers Tiphaine.

Mais, revenons à monsieur Derek Stark pour le moment sans étiquette. Il répondit sans rechigner à ma question, après tout elle n’était ni indiscrète ni déplacée. Elle n’imposait pas non plus de détail croustillant. Par ailleurs, la réponse était assez prévisible si bien que je ne fus pas surprise en écoutant mon interlocuteur. Les brigadiers étaient débordés. Encore heureux que ce département ait été épargné par l’invasion Pozhiratelis sinon les effectifs auraient été drastiquement réduits. Lorsque je voyais ce que donnait l’absence de plusieurs professeurs en période pré-examen, j’étais rassurée que la Brigade puisse continuer de fonctionner normalement. Enfin, je ne pouvais qu’être d’accord avec lui. Ce revirement de situation était une aubaine et le signe, je l’espérais, d’un avenir plus prometteur. Poudlard sans les corbeaux ne se porterait pas plus mal.     


Et encore à Poudlard la situation était restée relativement normale, la direction ne s’était pas laissée faire et avait su imposer ses règles. Pourtant, sans avoir à agir directement pour protéger un élève, la tension était permanente.


Je souris une nouvelle fois. Si je ne connaissais pas l’homme au moins je pouvais être certaine que notre avis sur la question était identique.


Le cliché sur patte de la mère qui ne parle que des enfants.

deuxième étage, Poudlard, Royaume-Uni

Pando