(seth et sydney) - entre chien et gosse 

Il ne fallait pas se méprendre, j’adorais mon travail. J’étais loin d’être malheureuse à Poudlard, loin de m’ennuyer dans ma salle de classe. Pourtant, l’arrivée des vacances d’été était toujours un soulagement. Elle marquait la fin d’une période aussi stressante pour mes élèves que pour moi, les examens. Chaque année c’était la même chose. Les derniers cours pour préparer les étudiants aux épreuves, la panique lorsque je comprenais que certaines notions n’étaient pas encore correctement acquises. L'énorme travail de correction. Le point individuel avec chaque professeur. L’émouvant départ des septième année. Cette année le mois avait été encore plus éprouvant. Avec les arrestations des Pozhiratelis, quelques professeurs manquaient à l’appel et malheureusement c’était également le cas d’une poignée d’élèves. Bien que cela signe la fin d’un régime autoritaire, ce n’était pas évident d’imaginer ces jeunes gens à Azkaban, ni même de s’organiser pour qu’ils puissent passer leurs examens. En définitif juin n’avait pas été de tout repos.  

Le soulagement tenait aussi au fait que je retrouvais avec joie ma famille. Lucas allait reprendre le travail à la rentrée, Eliott allait découvrir l’école, si bien que le plan des vacances était de passer un maximum de temps à trois. Cette après-midi, nous avions décidé de faire les boutiques pour la rentrée de Lucas. En ce début d’été, il n’y avait pas grand monde dans les rues commerçantes de la Grande Ville Marchande. L'heure était à la détente, pas à l’achat des fournitures de rentrée. Après plusieurs boutiques de vêtements, mon cher compagnon n’avait toujours pas trouvé son bonheur. Visiblement il voulait mettre la barre haute pour sa reprise. Je le laissais faire avec patience, ce qui n’était pas le cas d’Eliott. Dès le troisième magasin, il ne tenait plus en place et le raffut qu’il faisait était loin de plaire aux vendeurs. Il était ainsi préférable que je l’amène se dépenser dans le parc principal de la ville en attendant la fin des emplettes.  

Il y avait plus de monde au parc que dans les rues. Les sorciers profitaient du soleil qui ne se faisait pas écrasant cette après-midi. Se promener au grand air et ramasser des fleurs semblait calmer mon fils. Je le tenais fermement par la main tout en le laissant décider du chemin. Il fut bientôt attiré par un chien. Le hasard faisant généralement bien les choses, je connaissais le sorcier qui l’accompagnait. Je lui fis un signe de main avant de me laisser entrainer par mon fils.   


Je lui souris. Nous étions à présent face à face.

Parc, Grande Ville Marchande

Pando

Seth, cela faisait un moment que je ne l’avais pas rencontré. Pour une surprise, s’en était une belle et ce n’était pas le petit monstre qui trépignait à mes côtés qui allait gâcher mon plaisir. Je comprenais l’origine de cette excitation, il voulait à coup sûr se jeter sur ce pauvre chien. Que je connaisse son maître et que j’entame une discussion avec lui n’était qu’un frein. Néanmoins, je gardais une prise ferme. Eliott avait l’habitude de Cyrano, le chien de Paul, qui était la bonne patte par excellence. Sauf que je me doutais que tous les chiens n’appréciaient pas de se voir sauter dessus pas un humain en miniature. Celui de Seth semblait un adepte des caresses, puisqu’il en réclamait déjà au petit garçon mais il n’avait peut-être pas une patience à toute épreuve. Avant de lâcher mon fauve, il faudrait que je questionne mon ami.

En attendant j’écoutais la réponse se Seth tout en surveillant Eliott du coin de l’œil. Il allait bien et en effet Eliott avait bien grandi depuis la dernière fois. De toute manière, j’avais l’impression que cet enfant changeait à chaque réveil et qu’il allait finir par me dépasser en taille sans que je ne m’en rende compte. Certes, j’étais loin d’être une géante, mais tout de même, mon petit monstre pourrait avoir l’obligeance de ne pas chercher à me dépasser en moins d’une dizaine d’années.


À ce stade je ne savais pas si c’était une bonne nouvelle de l’avoir pour élève ou non. Cela dit, en toute objectivité, nous avions encore plusieurs années devant nous avant d’atteindre cette échéance.


Je lui souris. Et en parlant de ce sale mioche que je ne pourrais pas trainer avec moi lors de mes frénésies d’achats, maman t’aime, il commençait sérieusement à m’arracher le bras. Eliott en voulait décidément à ce chien.


Je croisais les doigts pour que Seth me donne son feu vert.

Parc, Grande Ville Marchande

Pando