(darko et timaël) - Dark, assieds-toi faut que je te parle 

C’était le dernier endroit où il voulait être. Il n'avait pas remis les pieds ici depuis à peine un mois et à ce moment-là, il était presque certain de ne jamais en sortir. Malgré une défense préparée avec soin, il savait que la baguette de sureau lui pendait sous le nez. Pas de clémence pour les corbeaux actifs, alors pourquoi son cas dérogerait-il à la règle ? Mais l’appui de Stark l’avait bien aidé. Surtout Darko l’avait sauvé. Il avait reconnu les méfaits qui pesaient sur le dossier du benjamin. En réalité, Tim n’avait commis qu’un crime lors de la dernière épreuve. Ensuite, il n’avait été qu’un observateur vaguement frondeur, actif lors des arrestations sans user de violence, favorable à un régime totalitaire. Darko avait confirmé cela si bien qu’il ne pouvait être reproché au brigadier que son activité au sein des Pozhiratelis. Il était un individu à surveiller de très près, potentiellement capable de mal se conduire, mais pas hautement dangereux. Un sorcier que l’on pouvait lâcher dans la nature mais à qui on promettait la case prison au moindre faux pas.

Tim pouvait se plaindre de son dernier mois. Son tatouage lui valait des regards hostiles. Il n’avait toujours pas eu l’autorisation de reprendre le travail. Quant à l’usage de la magie, il ne préférait même pas l’évoquer. Il était redevenu un étudiant qui devait suivre les ordres et demander l’autorisation pour tout. Enfin, se retrouver à Azkaban lui rappelait qu’il n’était pas le plus à plaindre loin de là. D'ailleurs obtenir cette entrevue avait été un véritable parcours du combattant. Premièrement, Darko avait été interdit de toute visite lors de son procès. Ensuite, Timaël était pisté au moindre éternuement alors une demande de visite pour voir un autre criminel n’était même pas envisageable. Sauf qu’un malheureux événement était survenu et après des jours et des jours de pourparlers, une série d’interrogatoires pour s’assurer des intentions du Marloes, il avait enfin eu le droit de retrouver Darko.

Le Marloes circulait sous bonne garde au milieu des cellules. Darko était monté en grade. Il ne se trouvait plus dans une des cellules du bas comme lors de l’attente de leurs procès, mais bien tout en haut. Durant cette marche peu agréable, les gardiens ne manquaient pas de remarques désobligeantes à l’encontre des frères. Tim ne leur donnerait pas la satisfaction de leur casser le nez pour se retrouver ensuite enfermé une nouvelle fois avec son frère. Il s’imaginait seulement les écrabouiller au moment venu. Question de fierté pour la famille. Enfin, la torture prenait fin, les sorciers venaient d’ouvrir la porte d’une cellule tout en l’invitant à rentrer.

C'était faux et cela n’allait pas s’arranger. Quant à la langue, en écho aux dernières paroles de son frère avant le procès, il avait utilisé le serbe. La porte, elle, se refermait derrière lui.

Pando

(J'ai passé ma journée à boiiireuuuh)
OOTD Quand on est enfermé entre quatre murs, les jours se suivent et se ressemblent. Si, au début, Darko avait encore la notion du temps, aujourd'hui il ne saurait dire quel jour on est ni depuis combien de temps il est enfermé ici. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il partageait sa cellule avec son frère et, une fois le procès de la tâche terminé, il n'était jamais revenu. Jovan avait au moins réussi une chose dans la chute des Pozhiratelis : il avait joué son rôle de grand frère et avait protégé le plus petit. Affirmant que c'était bel et bien lui qui avait toujours effectué les mauvaises tâches : la torture, les tueries, ... . Timaël ne méritait pas de finir à Azkaban. Lui qui avait toujours été proche de ces gens impurs, le Marloes ne pouvait laisser finir l'autre dans un endroit comme celui-ci.

Allongé sur le lit - ou du moins ce qui y ressemble - le Bulgare observe le plafond comme à son habitude. Il faut dire, il n'y a pas grand chose à faire ici. Si ce n'est s'éloigner quand les détraqueurs s'approchent de trop près. Parce que ces choses là... c'était ce que l'ancien employé du secrétariat des êtres redoutait le plus. Un sorcier avec une baguette pouvant lancer un doloris était une plaisanterie à côté de ces affreuses créatures qui ne font que pomper votre bonheur. Déjà qu'il n'y en avait plus beaucoup dans la vie de ce cher Darko... Enfin si, il y en avait un. Qui devrait bientôt naître. Sa charmante femme, Pandora, allait dans les semaines à venir donner naissance à une charmante petite fille. Certes, il ne serait pas à ses côtés lorsqu'elle poussera son premier cri, ni aux côtés de son épouse pour la soutenir dans cette épreuve, mais l'idée de sortir d'ici un jour pour bonne conduite le faisait tenir. Et il finirait par sortir, il en était certain. Même sans baguette, il s'en fichait. Juste retrouver sa petite famille qu'il s'était construit, c'était tout ce qui l'intéressait.

Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Se redressant - comme il l'avait l'habitude de le faire pour observer les gens passer - quelle ne fut pas sa surprise en voyant son charmant petit frère arrivé escorté de ses goeliers. Qu'avait-il fait ? Avait-il fauté et était-il de retour à la case prison ? Il fallait espérer que non. Mais aucune menotte magique ne se trouvait à ses poignets, alors il devait être libre.
Comment avait-il eu l'autorisation de voir son frère ? Ca, Jovan ne le savait pas. Mais il se doutait qu'il y avait une raison à cette visite. Personne ne le laisserait voir du monde s'il n'y avait pas quelque chose d'important à annoncer. Peut-être que sa petite princesse était née ? Oui, ça devait être ça. En espérant que Novak ait pensé à prendre une photo pour la lui apporter, qu'il garde sa petite princesse contre lui jusqu'à sa libération.

Timaël : (...)

(Serbe) On a le droit à un bon coiffeur tu as vu.

Darko rigola doucement alors qu'il passa une main dans sa barbe plutôt bien rasée. Au moins on ne le laissait pas moisir totalement, on prenait soin de lui, et c'était agréable pour quelqu'un qui avait toujours été soucieux de son image. Imaginez le avec une barbe de 30 centimètres ? Non, impossible. Il trouverait un moyen de la couper ou l'arracher.
Toujours assit, il observa le petit dernier de sa fratrie et se décida à le questionner sur la raison de sa venue.

(Serbe) Alors, dis-moi ce qui t'amène ici. Je suppose que ce n'est pas une visite de courtoisie. Pandora aurait déjà accouché ? Quel prénom a-t-elle choisi finalement ?

Si seulement il connaissait la réponse à la question, il ne sourirait pas aussi bêtement et avec un air heureux sur le visage. Mais pour le moment c'était l'émotion qui le traversait. Et il avait hâte d'entendre le prénom de sa progéniture.

Tim ne lâchait pas des yeux son frère. En à peine un mois il avait changé. Il sourit en l’entendant parler de coiffeur. Certes il était rasé de près, ce qui lui évitait de paraitre négligé, mais son apparence était tout de même changée. Rien de plus normal puisqu’il était détenu ici depuis plus de deux mois. Lui-même était sorti d’Azkaban aminci, son corps n’étant pas habitué au manque d’activité, le stress ayant fait son travail dévastateur. Et encore les détraqueurs ne circulaient pas dans les étages inférieurs. Tim sentait leur présence à travers la porte, ce qu’il avait à révéler à Darko lui pesait d’autant plus. Comment son frère faisait-il pour supporter cette ambiance depuis un mois ? Comment réussirait-il à se tenir la tête hors de l’eau une fois les révélations faites. Finalement il était peut-être préférable de ne rien lui dire. Sauf qu’il l’étriperait s’il apprenait que le benjamin lui avait volontairement caché quelque chose d’aussi important. De plus, c’était son rôle d’apporter la nouvelle après la promesse qu’il lui avait faite la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il devait protéger sa famille et ne pas faire son Godzilla. Il n’avait pas pu remplir cette première mission et allait faire bien pire que de renverser sa tour de cubes.

Timaël ne s’attendait pas à ce que Darko saute aussi vite les pieds dans le plat. L'entendre prononcer un tas de questions et le voir sourire béatement rendait la situation encore plus terrible. Il était pourtant évident que la présence d’un membre de sa famille ne pouvait signifier qu’une chose alors qu’il avait été privé de toute visite lors de son procès. Et dire qu’avoir une autorisation pour cette entrevue avait été un vrai casse-tête. Tim aurait dû se douter que son frère devinerait et qu’il ne lui laisserait pas le temps de souffler. Que faire à présent ? Rentrer directement les pieds dans le plat ou esquiver pour revenir à la charge ensuite. Darko lui laissait là l’occasion de déballer son sac et de repartir le plus rapidement possible. Sauf qu’il ne pouvait pas faire les choses comme ça. Malgré le manque d’affection qu’il avait pour son cadet il ne pouvait pas agir de la sorte. Il était préférable d’y aller par étape et de créer un espace un peu plus sain. Ils ne s’entendaient pas et il était hors de question que Darko pense qu’il était resté les bras croisés. Quand Timaël avait appris que Pandora était sur le point d’accoucher il n’avait pas traîné pour se rendre à la maternité. Il n’avait pas eu le droit d’être à ses côtés mais, il était resté devant la porte. Il lui semblait que le bébé avait de l’avance mais il avait réellement compris qu’il y avait un souci en voyant les allers-retours incessants et paniqués des soignants. Penser à cela avec des détarqueurs non loin était encore plus difficile. Il avait finalement vu le bébé et Pandora à la suite d’une attente interminable. La petite fille était magnifique, clairement une Marloes. Non Tim n‘était pas capable de revivre cela ici.


Petite esquive. Tim ne se sentait pas prêt à parler. Il ne souriait pas, son visage restait sérieux mais Darko pouvait très bien interpréter cela comme de la concentration à la suite des mots prononcés. Le Marloes croisait les doigts pour qu’il rentre dans cette brèche sans se poser de question. S'il supposait que le benjamin cherchait à gagner du temps ce serait encore pire.

Pando

OOTD Ce sourire béa était figé sur son visage. Darko n'attendait qu'une seule chose : que Timaël lui dise que sa petite fille était venue au monde, qu'elle était en bonne santé et que sa femme se portait bien et se remettait de cette épreuve.
Bien évidemment, puisqu'il n'avait plus aucune notion du temps, Jovan n'était pas capable de savoir que cet accouchement serait arrivé bien trop tôt. Son espodir de savoir qu'il y avait une petite princesse Marloes portant ses gênes le rendait fou, à la limite de l'euphorie. Peut-être pas la meilleure des émotions pour esquiver les détraqueurs mais... tant pis.

Timaël : (...)

Un immense sourire illumina le visage du prisonnier. Mais il comprit qu'il y avait qurlque chose quand son frère se mit à changer directement de sujet dans la même phrase.
Pourquoi voulait-il parler du procès ? Là maintenant ? Alors que son aîné voulait juste connaître le nom de sa petite princesse ?

(Bulgare) Et bien je t'ai fais passer pour la tâche que tu es. Un faible qui n'était pas capable de tuer. J'ai dis que j'avais nettoyé derrière toi pour éviter que les Pozhiratelis te tuent. Et il faut croire que j'ai été assez convainquant puisque tu es dehors. Je mériterais un Wizactor d'or.

La plus grande peur de Darko avait été de ne pas s'être montré assez convainquant pendant son procès et ainsi avoir conduit son frère dans une cellule aussi sécurisée que la sienne. Mais de toute évidence il avait réussi son coup.
Mais... maintenant qu'il lui avait parlé du procès, Jovan ne comptait pas éviter le sujet de son enfant.

(Bulgare) Alors dis moi... comment se porte ma petite princesse ?

Dont il ignorait toujours le nom d'ailleurs.

Timaël espérait que l’esquive du procès allait occuper son frère et lui laisser encore quelques secondes pour réfléchir. Il n’était pas prêt pour faire son annonce alors qu’il avait préparé son discours un nombre incalculable de fois. Parler de manière crue ou utiliser des euphémismes. Trouver les yeux de son frère ou fuir son regard. Se montrer attentionné ou rester dans sa posture habituelle en présence du cadet. Parler vite, bas, laisser couler une larme. Une chose était certaine, il n’y avait pas de meilleure façon pour annoncer le décès d’un enfant. Avait de se retrouver dans cette cellule, Tim avait défini une manière précise d’agir, à présent il était désemparé. Comment Darko allait-il survivre à cela ici ?

Tim ne broncha pas en écoutant son frère. Ses provocations ne lui faisaient ni chaud ni froid depuis des années. Aujourd'hui, cela le rassurait même de voir qu’il n’avait pas changé. Qu'il le qualifie de tâche ou de faible n’avait aucune importance. Si c’était l’avis de Darko, le benjamin avait une tout autre vision de l’affaire. Après tout, à quoi bon commettre des crimes pour une cause qu’il ne partageait pas. Il s’était montré actif auprès des Pozhiratelis pour préserver la dignité familiale sans jamais se mouiller dans de sales affaires. Entre son témoignage précédemment confirmé par Darko et l’appui de Stark, ils avaient réussi leur coup, le remettre en liberté.


Au cas où il ait un doute sur les raisons qui lui avaient valu sa libération. Il n’avait jamais vendu sa famille, même en sachant son frère déjà condamné. Enfin, au plus grand désespoir de l’ancien brigadier, Darko revint à la charge sur sa fille. Cette fois, il lui semblait difficile d’esquiver. Non c’était impossible. Il avait utilisé sa seule cartouche et malheureusement elle n’avait été que peu efficace. Il regrettait de ne pas avoir envoyé Petar à sa place, sauf qu’il n’était pas lâche. Il avait fait une promesse à Darko et il n’avait pas pu la tenir.


Il marqua une seconde, c'était trop difficile. Sauf qu’il ne pouvait pas s’arrêter là. Il ne l’appelait jamais ainsi. Son frère allait comprendre, l’étrangler en réaffirmant qu’il était trop faible même pour annoncer une mauvaise nouvelle. C'était à Tim de le dire, pas à Darko d’en arriver tout seul à cette conclusion.


C’était dit. Et pourtant le poids était toujours là, peut-être même plus important maintenant que ses mots raisonnaient à ses oreilles. Il fixa son frère, prêt à se défendre ou à le soutenir. Il n’avait aucune idée de la réaction qui allait le traverser. Puis, partit sur sa lancée, Tim délivra les derniers mots qu’il avait préparé.


Et pourtant, il avait vu les soignants se démener.

Pando

OOTD Timaël : (...)

Un petit rire échappa des lèvres de Darko. C'était vrai, il avait toujours vu son petit frère comme une tâche. Celui qui était devenu ami avec des moldus. Celui qui avait détruit sa tour de cube. Le petit dernier qui avait tenté de prendre toute l'attention qu'on lui avait donné auparavant. Alors oui, peut-être que c'était en effet la seule manière de le sauver que d'être sûr de ce qu'il avançait. Mais il fallait avouer que Jovan savait voir l'autre visage de son frère. De celui qui pouvait toujours se montrer attentionné avec les gens qui l'entouraient.
Et puis le sujet de la petite Marloes fut remit sur le tapis. Il fallait absolument qu'il sache comment les deux femmes de sa vie se portaient. Et pourtant, il semblait apercevoir malgré la pénombre de la cellule une mine bien triste sur le visage de son frère. Que s'était-il passé ?

Timaël : (...)

Ce surnom... C'était bien rare qu'il l'appelle de cette manière. Il y avait quelque chose. Et la mâchoire du Marloes se contracta. Il était à deux doigts de sauter au cou de son frère et le plaquer contre le mur pour qu'il puisse avouer et cracher le morceau tout de suite. Sur cette fameuse chose qu'il n'arrivait pas à dire.

Timaël : (...)

Coup de poignard dans le coeur du Pozhiratelis. Ses jambes commencent à devenir bien trop faible pour pouvoir le porter. La haine passe dans ses yeux alors qu'il fixe son frère. Il faut bien qu'il passe sa colère sur quelqu'un non ?

Timaël : (...)

Deuxième coup de poignard. Pourquoi des sorciers n'avaient pas réussi à sauver un petit être innocent ? Que c'était-il réellement passé ? Il aurait tellement aimé être là. Enfin peut-être que non. Il aurait exterminé tous les médecins jusqu'au dernier.
Alors Darko fait un pas vers son frère et s'effondre, tombant à genoux. Les larmes commencent à couler sur son visage alors qu'il reste là, les bras ballants, sans savoir quoi faire. S'en prendre au plus petit ne serait pas une solution. Timaël n'avait rien fait pour mériter de se prendre les foudres de son cadet.

(Bulgare) Et... Pando...

Après tout, il n'était pas le seul à traverser cette épreuve. Il y avait sa femme. Pandora. Qui avait du mettre au monde une petite demoiselle qui n'avait pas survécue. Le déchirement devait être encore plus grand pour elle, qui l'avait porté pendant ces longs mois.

Personne n’avait rien pu faire. Malgré les soins et les promesses l’enfant n’avait pas pu être sauvé. Il n’y avait personne à accuser, capturer, faire souffrir pour se venger de cette perte. C'était ainsi. La fille de Darko était morte sans qu’il y ait un responsable. C'était certainement encore plus difficile à accepter puisque la peine ne pouvait être accompagnée de cette haine qui maintenait vivant. Le cadet Marloes allait devoir vivre avec cela dans cet environnement rempli de désespoir. Timaël avait presque l’impression d’avoir signé son arrêt de mort en lui annonçant la nouvelle. Les détraqueurs allaient finir de le torturer avec ses émotions.

Tim s’attendait à toutes sortes de réactions. Des cris, des larmes, des coups sur les murs et pourquoi pas même dirigés contre lui. Il était prêt à tout encaisser. Même s’il n’était pas responsable, il avait fait une promesse qu’il n’avait pas pu tenir. Si cela le rongeait, il imaginait très bien que Darko en gardait lui aussi un souvenir. Il fut tout de même surpris en voyant son cadet s’effondrer presque à ses pieds. Littéralement. Comment doubler sa peine en quelques instants. Il n’y avait rien de plaisant à voir son frère en larmes, à genoux, dévasté. Ils n’étaient pas proches mais Darko restait son frère, son sang. Il aurait même été capable de tuer le responsable d’un tel drame s’il existait.

Timaël fit un pas en avant et s’accroupit pour se retrouver à la hauteur de son frère. Ce dernier demandait alors comment se portait Pandora. Elle était vivante et à la fois quelque chose s’était éteint en elle. Rien de bien surprenant. Elle avait survécu alors qu’elle perdait une partie d’elle-même. D'ailleurs était-ce le moment d’annoncer que la jeune femme souhaitait se débarrasser du nom Marloes ? Tim était un adepte de l’honnêteté mais à ce stade, à quoi bon ? Autant achever directement son frère. Cette deuxième annonce pouvait attendre. De toute manière il voyait mal le cadet l’interroger à ce sujet. Cela devait être à des milliers de kilomètres de ses préoccupations. À la place, le benjamin posa sa main sur l’épaule de son frère.


Il marqua une pause sans jamais fuir Darko des yeux.


Cela ne devait pas l’aider sauf qu’il ne devait pas non plus s’attendre à une autre réponse. Au moins il était au courant que sa femme était entourée. D'ailleurs, si Darko n’était pas ici, il le serait tout autant.

Pando

OOTD Toujours à genoux, la tête baissée, comme pour cacher les larmes qui continuent de couler sur son visage, Darko avait besoin de savoir si sa tendre femme avait survécue à cet accouchement. Parce qu'il venait de perdre un enfant, mais serait-il capable d'apprendre en plus que sa femme y a laissé la vie ?
Si au départ ce mariage n'avait pas été un mariage d'amour, au fur et à mesure la douce Prewett était venue percer le coeur de Jovan. Il avait tenté comme il le pouvait de la séduire, de gagner une place dans son coeur. Et il avait réussit, tout comme cette femme avait réussi à se faire une place dans le sien. Alors... Pourraient-ils traverser cette épreuve ensemble ? Aurait-il le droit de sortir pour aller la serrer dans ses bras ? Il l'espérait.

Sa vision était trouble, mais le Marloes vit son petit frère venir s'agenouiller devant lui et bientôt il sentit une main réconfortante sur son épaule. Si les rôles étaient inversés, est-ce qu'il aurait fait la même chose pour son frère ? Bien sûr. Après tout, n'avait-il pas prit tous les torts à son compte pour permettre à Timaël de sortir rapidement de cet endroit ? D'ailleurs, il lui avait demandé à veiller sur les deux femmes de sa vie. Et Timaël avait échoué. La tâche gardait à ses yeux sa réputation de ne pas être à la hauteur. D'être qu'un incapable. Mais... tant pis, il n'avait pas envie de se disputer avec la seule personne qui pourrait lui apporter un peu de réconfort dans ce moment.

Timaël : (...) (...)

Darko renifla bruyamment avant de s'essuyer les yeux et le nez d'un revers de manche. Alors Pandora n'était pas seule. Et heureusement. De toute façon, quand il voyait le lien qui unissait sa femme et sa belle famille, il savait pertinemment qu'elle ne serait jamais seule. Qu'on viendrait la soutenir. Encore plus dans cette épreuve.

(Serbe) Es-ce que... tu... penses que... je pourrais lui rendre visite ?

Après tout, il avait beau être un meurtrier, il était aussi un être humain. Un père qui venait de perdre son enfant. Alors est-ce qu'on pourrait lui autoriser une sortie ? Rendre visite à sa femme et pouvoir pleurer en sa compagnie. Se promettre d'être toujours là l'un pour l'autre dans la suite de cette vie qu'ils passeront à deux ? Bon, ils pourront toujours faire un autre enfant, plus tard, mais est-ce qu'on pourra réellement oublier ce premier bébé ? Sur que non. Surtout à ce stade, en ayant vu le vendre de Pandora grandir pendant des mois et des mois.
Mais il fallait demander. Espérer que Timaël allait appuyer la requête de son frère pour qu'il puisse se rendre ne serait-ce que quelques minutes au chevet de Pandora. Et ligoté s'il le fallait, il s'en fichait. Il avait juste besoin d'être avec elle quelques instants.

La question de Darko laissa Timaël perplexe. S'il n’était pas désespéré il se douterait de la réponse. Non. Bien sûr que non. Ils ne le laisseraient pas sortir malgré cette situation tragique. C'était même un exploit que Tim ait pu lui rendre visite pour lui annoncer la nouvelle. Les démarches avaient pris des jours, si bien que les obsèques avaient déjà eu lieu et que Pandora était même sortie de l’hôpital. Le monde avait continué de tourner alors même que Darko n’avait pas encore appris la nouvelle. Puis, si finalement le Secrétariat se montrait clément et autorisait une visite, est-ce que Pandora accepterait ? Tim en doutait. Elle tenait à divorcer et devait certainement souffrir de ce désir contradictoire. Elle semblait encore tenir au cadet des Marloes sauf que la perte de deux êtres était une charge trop lourde à porter. Voir Darko ne ferait que rendre la situation encore plus complexe.


Sa voix était calme et en même temps il s’était montré ferme. Il ne fallait pas que Darko se fasse de faux espoirs, il n’avait pas besoin de cette torture supplémentaire.


Effectivement, les Marloes avaient poussé pour que Darko assiste au moins aux obsèques. Mais ils s’étaient retrouvés face à un mur. Avec le recul Tim savait que les Pozhiratelis auraient agi exactement de la même manière avec un ennemi politique emprisonné. Ils n’auraient même pas eu la délicatesse d’accepter cette rencontre brève. Le Secrétariat se montrait plus faible qu’eux mais pas au point d’être totalement laxistes. Enfin, au moins Darko savait qu’ils avaient tout mis en œuvre pour l’accompagner au mieux. Timaël doutait que cela soit suffisant pour l’apaiser, mais cela pourrait éviter un sentiment de solitude.

Maintenant que les révélations étaient faites, hormis celle du divorce, Tim avait une franche envie de fuir. Cette situation le mettait trop mal à l’aise, il n’avait pas l’habitude d’être une épaule pour les malheurs de son frère cadet. Puis, il craignait que Darko passe de cette position totalement amorphe à celle de furie. Ce n’était pas comme s’ils étaient très proches et que Darko regretterait d’avoir passé ses nerfs sur lui. Enfin, on lui avait accordé un certain temps dans cette cellule et il ne la quitterait que quand on viendrait le chercher. Ce n’était pas aujourd’hui que Timaël se défilerait surtout que son frère avait peut-être encore des questions en réserve ou tout simplement besoin de compagnie.


De cette situation, de ne pas avoir tenu la promesse, de ne pas pouvoir le faire sortir d’ici.

Pando