(draka et sydney) - bienvenue à Poudlard 

La rentrée approchait. Dans moins quelques jours les élèves circuleraient de nouveau dans les couloirs de l’école, Poudlard reprendrait vie. J'étais arrivée dans le week-end à la fois heureuse de retrouver mon deuxième foyer et inquiète pour mes proches. Eliott allait découvrir l’école, Lucas, lui, entamait sa pré-rentrée à Beauxbâtons. Ils n’étaient pas habitués à passer tant de temps séparés et j’espérais qu’ils trouveraient rapidement leur marque. Pour ma part, j’avais bien pris possession de mes appartements. Mon bureau croulait d’ores et déjà sous les papiers. Pour la résolution de plus d’ordre il faudrait certainement attendre la rentrée prochaine. De toute manière, je ne pouvais pas faire du rangement maintenant. Les professeurs allaient arriver dans l’après-midi et je devrais tous les rencontrer. Demain, ce serait au tour du personnel. Les élèves concluraient le bal des arrivées jeudi. Les directeurs de maison étaient arrivés la veille au soir et je devais les rencontrer dans la matinée. Cette année j’avais opté pour lieu d’entretien la cour intérieure. Ici, j’étais certaine de ne pas créer un bordel en l’espace de quelques heures et j’épargnais par la même occasion à mes collègues la vision de mon bureau. Quoi que, ma réputation de personne ordonnée n’était plus à sauver.

Trois directeurs de maison étaient déjà passés entre mes mains. J'attendais à présent le directeur de Serdaigle. Cet entretien avait pour but d’expliquer les nouvelles règles, à la suite du départ des Pozhiratelis le règlement avait bien changé, puis d’écouter les suggestions de mes collègues ainsi que leurs inquiétudes. Sur un plan personnel, je prenais également des nouvelles. Je connaissais très peu Draka Karmon. Sa sœur était une ancienne camarade. Il avait partagé sa vie avec Tiphaine, mais je ne fréquentais pas la directrice à cette époque. Quant à Cliff, j’avais eu la chance, ou parfois la malchance, de le rencontrer. Connaître les proches d’une personne n’en disait pas forcément beaucoup sur elle. Puis, en tant que collègue, il avait été porté disparu pendant un moment ce qui avait limité nos échanges. Je comptais bien rattraper ce temps pour découvrir ce sorcier qui allait partager de nombreux lieux avec moi pendant une année.


Le sorcier venait d’arriver en face de moi. Je lui souris après avoir lancé mes questions. La rencontre pouvait commencer.

cour intérieure, rez-de-chaussée, Poudlard

Pando

Je fus surprise par le vouvoiement. Habituellement, les collègues n’hésitaient pas à me tutoyer et n’étaient pas étonnés par la réciproque. Après tout, nous vivions tous ensemble durant l’année scolaire. De là à dire que nous formions une grande famille, il y avait un pas, cela dit nous avions constitué une petite société où une entente cordiale régnait. Même avec la présence des Pozhiratelis l’ambiance avec les collègues éloignés du mouvement était restée amicale. Je me trouvais à présent en pleine hésitation. Devais-je lui affirmer qu’il pouvait me tutoyer ? Comme s’il avait besoin d’une autorisation. S'il avait adopté cette forme plus par aisance que par convenance, cela ne le mettrait pas davantage à l’aise. Au contraire, j’avais remarqué que les injonctions au tutoiement pouvaient rendre les conversations moins fluides. Ainsi, était-ce à moi de passer sur une forme plus formelle ? Je risquais d’être à mon tour peu à l’aise dans l’exercice. Surtout cela ne paraîtrait pas naturel. Il valait mieux poursuivre ainsi, chacun à son envie. Je changerais seulement si je le voyais tiquer.

Revenons donc à la question des vacances. Draka semblait peu convaincu par le programme de ses vacances. À croire qu’il s’était contenté de vivoter, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi, mais sans en éprouver une grande satisfaction. Je ne connaissais pas tout de son histoire, pour ne pas dire pas grand-chose, seulement je savais que sa période de retrait n’avait pas été de tout repos. Il lui fallait peut-être du temps pour retrouver un rythme que l’on pourrait qualifier de normal.


Je lui souris, il m’en fallait bien plus pour me restreindre à exprimer ma satisfaction.


Nouveau sourire. Ces congés pouvaient paraitre fades mais nous étions dans le besoin de profiter pleinement les uns des autres. Surtout qu’une rentrée chargée s’annonçait pour mon fils et mon conjoint. Puis, les périodes chez moi me permettaient également de passer plus de temps avec mon frère, bien que son été au sein de la Brigade ait été très chargé, renversement des corbeaux oblige.


Nous pouvions entrer un peu plus dans le sujet du jour bien que finalement l’interrogation restait pas mal personnelle.

cour intérieure, rez-de-chaussée, Poudlard

Pando

Draka mit un instant à me répondre, comme s’il cherchait la bonne réponse. En réalité, il n’y en avait pas et je ne serais pas surprise qu’il ne se sente pas prêt. Je n’avais pas cherché à savoir exactement ce qui lui était arrivé. Non pas que cela me laissait totalement indifférente, mais bien parce que je n’étais pas du genre à fouiller dans la vie privée de mes collègues. S'il tenait à me faire part de son expérience je l’écouterai sans problème en revanche, je n’allais pas tenter de lui tirer les vers du nez. Je m’étais contentée de comprendre l’essentiel auprès de Tiphaine et cela me suffisait. Si cette dernière avait perçu un danger quant à son intégration dans l’école elle ne lui aurait pas redonné sa place. Pour l’heure je prenais cet avis pour acquis, mon rôle étant maintenant de veiller à ce que Draka et ses élèves se portent bien.

La langue de Draka se délia pour m’assurer qu’il se sentait prêt. Je voulais bien le croire même s’il ne semblait pas très à l’aise. Cela dit, l’exercice de l’entretien n’était pas le plus simple. Il n’y avait pas pire position pour se sentir scruter et pour craindre d’être mis sur la touche pour un simple mauvais mot. Bien entendu, je ne cherchais pas à le mettre dans l’inconfort. Puis, quoi qu’il se dise ici, je n’avais pas le pouvoir de le congédier. Tiphaine me déléguait beaucoup de fonctions et était prête à m’écouter, mais à la fin elle était seule décisionnaire. Enfin, la réponse du directeur des Serdaigle me rassura. À supposer qu’il ne se sente pas totalement prêt, il semblait tout du moins déterminé à l’être. Surtout, il s’était montré sincère en évoquant sa situation.


Ma réponse pouvait paraitre désintéressée par rapport à ce qu’il venait de me confier, sauf que je ne voulais pas non plus le noyer sous des paroles de réconfort qui pouvaient pour certains paraître vides de sens. Pour un entretien de ce type, je préférais me montrer plus formelle, ce qui ne m’empêcherait pas dans quelques jours de discuter plus longuement au détour d’un couloir.


Je lui souris. Encore une fois il n’y avait aucune obligation mais il était prévenu.


Retour sur le plan professionnel. Les professeurs étaient libres dans leur enseignement, tant que nous pouvions valider le programme en amont.

cour intérieure, rez-de-chaussée, Poudlard

Pando