[Timaël & Kang-Dae] Pas de chance pour lui 

Un auteur moldu avait dit un jour que l’enfer c’était les autres. Timaël connaissait à présent une tout autre version de l’enfer, l’univers de la kpop. Non seulement il détestait la musique qu’il entendait, d’ailleurs il fuyait au maximum la salle de concert pour avoir à supporter le moins de bruit possible. Il trouvait les danses ridicules, les mimiques exagérées, les costumes il ne fallait même pas en parler. Et si ce n’était que cela. Après tout, chacun ses goûts et il était là pour le travail. Malheureusement, que serait l’univers de la kpop sans ses fans décérébrés. Tim ne tenait même pas à retomber sur l’éternel monologue sur la question. Simplement, les spectateurs étaient insupportables. De plus, il était toujours certain que la star du spectacle l’avait espionné sur le toit de l’hôtel lorsqu’ils étaient à Belgrade. Sinon, comment aurait-il pu remarquer son tatouage alors qu’il était caché sous une serviette depuis de longues minutes. Hormis un espionnage lorsqu’il nageait ou une vision qui traversait les tissus, il n’y avait pas mille explications. Enfin, au moins Park n’avait pas immédiatement demandé à Stark un autre agent pour sa sécurité, sinon le jeune bulgare aurait pu se retrouver sans travail.

Ils étaient cette semaine en Allemagne et finissaient cette mini tournée dans la capitale. Le spectacle devait être grandiose, surtout que la ville était connue pour ses concerts légendaires. Ainsi, d’autres agents avaient été dépêchés ce soir-là et Timaël bon joueur avait laissé à ses collègues les meilleurs postes loin de la salle endiablée. Qu'est-ce qu’il ne fallait pas faire pour s’attirer la moindre faveur au sein de la Brigade. Les autres agents ne le savaient peut-être pas encore en prenant leur poste, mais le bulgare leur avait sauvé les tympans et peut-être même bien leur âme.

Le concert avait commencé. Timaël se retrouvait sur le côté de la scène. De là, il avait une vue parfaite sur l’artiste sur lequel il devait veiller, ainsi que sur la salle pour repérer le moindre mouvement suspect dirigé vers la scène. Un homme avait élu domicile à ses côtés, enfin un peu plus loin mais le brigadier était fin observateur. D'après les renseignements qu’il avait pris, un costumier moldu qui n’était certainement pas l’auteur des missives. Le sorcier l’ignora jusqu’au clou du spectacle qui, malheureusement pour ses rêves prochains, fut anticipé. Il avait donc sous les yeux les parties intimes de l’homme qu’il devait protéger. Est-ce que cela pouvait passer pour du harcèlement au travail auprès de la brigade ? Park passa devant eux en quittant la scène et Tim préféra lever les yeux. Il en avait vu suffisamment. Lorsque l’artiste fut plus loin, un rire éclata à côté de lui. Le costumier. Pas si innocent que cela finalement. Il aurait peut-être dû s’intéresser davantage à lui.


Il s’était exprimé en anglais, estimant que c’était la langue la plus accessible dans cet univers musical. Etonnamment, un petit sourire apparaissait sur ses lèvres. Il devait l’admettre, pour une fois avec ce travail, il s’amusait un peu.

Pando

Timaël observa le costumier tenter de calmer son fou rire. Visiblement il l’avait interrompu dans ce qui semblait être la plus grande blague de l’histoire. Qu'avait donc fait Park pour mériter ce mauvais coup ? Car cela ne faisait aucun doute, l’oubli était volontaire. Dans la situation contraire, le moldu aurait certainement été plus surpris et honteux. Peut-être aurait-il ri en réaction, mais pas avec une telle joie. Tim pariait sur un caprice de star pendant la conception des costumes, chose qui auraient profondément agacé le costumier et qu’il lui aurait fait payer ainsi. Puisque l’agent n’avait pas plus fouillé sur l’historique de l’homme, c’était la chose la plus évidente. Lorsque ce dernier repris son souffle et glissa quelques mots, cela éveilla la curiosité du Marloes. Park méritait ce qui allait certainement devenir le craquage de costume le plus emblématique au monde. L'artiste était agaçant, envahissant et complètement dans la lune mais jusqu’à maintenant il ne lui avait rien fait de particulier au point d’en arriver à cet extrême. Il avait dû être parfaitement insupportable avec le costumier. Ou alors il y avait autre chose que Tim ignorait. À présent il avait la curiosité de creuser.

Avant d’investiguer davantage, Timaël allait tout de même prendre le temps de répondre à l’interrogation de l’homme. Quoi qu’il y avait tout de même quelque chose de parfaitement cocasse pour un agent de sécurité de justifier qui il était auprès d’un simple costumier de l’équipe. Enfin, il en fallait bien plus pour le désarçonner et c’était une occasion de se présenter à d’autres membres de l’entourage de l’artiste. Jusqu'à maintenant, Tim avait surtout sympathisé avec les employés des nombreux hôtels visités durant la tournée.


Timaël le voyait suffisamment comme cela, pas besoin de le croiser en prime totalement nu. De toute manière, hormis un coup d’aiguille, il ne pouvait pas arriver grand-chose de dramatique pendant une séance d’essayage. À partir du moment où il s’était assuré que l’équipe des costumes était constituée de moldus, Tim était passé à autre chose.


L'agent lui sourit une nouvelle fois. Autant préciser que cette conversation n’allait pas se transformer en interrogatoire. Par expérience il savait qu’en position de suspects, les gens n’étaient pas très bavards. Puis entre eux, il n’y avait pas mort d’homme aujourd’hui. Les personnes qui menaçaient la sécurité de Park n’emploieraient pas ce genre de subterfuge.

Pando