retour aux sources ✦ Sydney & Kate 

S'organiser des vacances non mouvementées ? Ce n’était absolument pas mon genre. À croire que courir toute l’année dans le dos des élèves ne me fatiguait pas. Pas plus que de m’assurer du bon déroulement des cours de mes collègues, de veiller à ce que Tiphaine n’assassine personne et de surveiller Peeves, qui était de loin la tâche la plus fastidieuse. Je pourrais profiter de mon retour à Londres pour me reposer, sauf qu’il y avait tant d’autres choses à faire. M'occuper de mon fils, profiter de la présence de Lucas, sortir pour rencontrer des amis tels que Camille, débusquer mon frère entre deux affaires et l’obliger à prendre une pause. Comme si j’étais la meilleure personne pour lui reprocher de trop en faire, c’était Feudeymon qui refusait de s’occuper des mauvais sorts. D'ailleurs, il faudrait certainement que je passe à l’hôpital pour m’assurer qu’ils n’avaient pas besoin d’un coup de main supplémentaire. Quand je disais que je ne savais pas m’organiser des vacances reposantes.

Aujourd'hui, la mission du jour m’enchanter d’une manière indescriptible. Ma très chère Katherin était de retour. Fort heureusement, j’avais pu la croiser à deux reprises durant sa retraite, m’assurant par la même occasion que je correspondais bien avec la bonne personne et attestant qu’elle était en pleine forme. Le reste de nos échanges se faisant par courrier où nous relations les exploits de nos garçons et les points importants de l’actualité. Au moment de la chute des Pozhiratelis, je l’avais enjoint à faire son retour, trop presser d’avoir l’opportunité de converser avec elle plus facilement, mais elle avait préféré attendre que la situation se stabilise. C'était presque l’ironie du sort que son retour définitif chez elle se fasse dix jours après l’attentat de Feudeymon, alors que les mois précédents avaient été relativement calmes. Enfin, mon amie n’allait certainement pas bouleverser ses plans maintenant.

J'avais emmitouflé Eliott des pieds à la tête pour le voyage. Ce dernier était invité pour rencontrer Max puisque la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans la même pièce, ils étaient bien trop petits pour s’intéresser à autre chose que leur maman. Il fallait croiser les doigts pour qu’ils s’entendent bien, le but de la manœuvre étant de les laisser dans un coin pour travailler de l’autre. Katherin faisant ses premiers pas chez elle depuis son départ, nous ne savions pas dans quel état serait son logement. Enfin, je ne me faisais pas d’illusion. La seule chose certaine était qu’aucun mauvais sort ne nous attendrait sur place, mon amie avait pris des dispositions pour. Je n’étais pas une professionnelle des sortilèges ménagers. Lucas et Hayden s’étaient même bien moqués de moi lorsque je leur avais expliqué le plan de la journée lors du repas du réveillon. Ils étaient bien trop conscients de mon inefficacité dans ce genre de tâche. J'étais incapable de laisser un lieu en ordre, il suffisait d’être entré une fois dans mon bureau à Poudlard pour le savoir. Pire, j’étais un danger public lorsque je tentais d’user d’un sortilège favorisant le rangement ou le nettoyage. Enfin, Kate était prévenue et je comptais me faire pardonner avec mon panier de victuailles. Lucas avait été missionné pour nous cuisiner de bons petits plats, puisque je me doutais que nous n’aurions pas le temps ni l’espace pour nous concocter un bon repas.

Nous avions convenu d’une arrivée via le réseau de cheminée puisqu’il était hors de question que je transplane avec Eliott dans les bras. Depuis la chute des Pozhiratelis, nous nous étions assurés que notre cheminée était bien de nouveau raccordée au réseau. En un claquement de doigt nous étions dans le séjour de Katherin. Vu le spectacle que j’avais sous les yeux il était peut-être temps de faire demi-tour, mais le sourire de mon amie était bien trop lumineux pour agir de la sorte.


Je lui rendis donc son sourire et sortis de la cheminée en tenant fermement la main de mon fils.


Je poussai légèrement mon fils dans le dos pour qu’il s’approche de mon amie et jetai un regard autour de moi. Quel bazar, je m’attendais à du désordre, mais pas à cela. Ivankov et ses sbires devaient être déchaînés de s’être fait dépasser. Enfin, il faudrait bien s’y mettre une fois que les garçons seraient dans un coin sécurisé. Maximilien n’étant pas dans le séjour, je me doutais que Kate avait déjà créé ce lieu.

appartement de Katherin Blue, Bourgas, Bulgarie

Pando

Kate en face de moi pour son grand retour. C'était de loin le meilleur de mes cadeaux de Noël. J’étais si heureuse de la retrouver même si cela allait de pair avec le risque d’assassiner quelqu’un avec un balai. Il n’y avait pas de doute, il valait mieux me demander de monter dessus pour jouer au Quiddtch que de faire la poussière avec. Cela dit, cela rendrait la mission ménage plus palpitante. Et dire que mon amie craignait Ivankov plus que moi, quelle erreur. Enfin, elle me connaissait bien si elle en était déjà réduite à me promettre de faire le plus gros. Pauvre Kate, avec une amie comme moi elle n’était pas sortie de Gringotts.


Le tout en sortant de la cheminée. La pire amie comme je disais. À croire qu’il me fallait cette promesse pour ne pas faire demi-tour. Eliott s’avança pour saluer Kate. Si je m’attendais à un bazar sans non, mon fils n’avait jamais vu ça de toute sa vie. Il devait certainement se demander si la dame qui l’accueillait chaleureusement en retour n’était pas un peu folle de vivre ici. Même mon bureau n’était pas dans cet état. Quant à notre appartement, Lucas ne laissait rien traîner et le petit avait appris à ranger derrière lui. Peut-être que mon éducation était à refaire.

Je souris émue lorsque Kate se tourna vers moi. Il était hors de question de revivre ça. Heureusement pour nous Ivankov n’était plus de ce monde et les Pozhiratelis avaient été stoppés dans leur course. Nous ne vivions pas encore dans une société totalement réparée, la preuve avec les évènements de Feudeymon, mais c’était également à nous de s’assurer que nos enfants grandiraient dans un monde plus juste et plus sain. Enfin, pour le moment, il n’y avait aucune menace directe nous visant si bien que nous pouvions compter sur le fait que nous pourrions nous revoir très vite.

Katherin m’affirma qu’elle et Max allaient bien. Le pauvre petit devait être perdu de se retrouver ici. Il n’avait certainement aucun souvenir des lieux. Par expérience avec Eliott, je savais qu’il s’adapterait vite, après tout ce dernier ne semblait pas traumatisé par son long séjour en Australie au côté de Tiphaine alors qu’il n’était encore qu’un bambin. Il était en tout cas certain qu’un logement sain, propre et chaleureux l’aiderait à s’adapter à ce nouvel environnement. Avec l’option copain ce serait même encore plus simple. Comme je l’avis supposé, Kate s’était déjà assurée de leur créer un terrain de rencontre sécurisé. Nous nous dirigeâmes ainsi vers la chambre de Max.


C'est alors que je fis la rencontre d’un petit Max qui avait bien grandi lui aussi. Je m’accroupis pour me mettre au même niveau que les garçons et lui fit un petit signe de la main doublé d’un sourire. Puis, je manquai de fondre quand il tendit sa peluche éléphant à Eliott. Décidément il n’y avait rien de plus adorable qu’un enfant et le fils de Kate ne faisait pas exception. L'approche sembla convaincre ma petite tête blonde puisqu’il lâcha ma main pour attraper la peluche, déjà concentré sur son nouvel ami. Avec l’école il avait l’habitude des autres enfants donc je ne m’inquiétais pas trop pour la suite.


Je ris avant de tourner la tête de l’autre côté de la porte. Nous avions du travail cela ne faisait pas de doute. Afin si Kate avait déjà fait des miracles en peu de temps avec la chambre de son fils, ça ne devrait pas nous prendre des jours à deux.


Qu’elle ne me dise pas le séjour que je ne sois pas tentée de plonger dans la cheminée abandonnant par la même mon enfant dans ce chaos. Ce ne serait pas très digne de ma part.

appartement de Katherin Blue, Bourgas, Bulgarie

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Max et Eliott en sécurité dans la chambre, nous pouvions passer aux choses sérieuses. Je ris à la réplique de Kate. Ainsi, elle avait déjà envisagé une tout autre approche pour garder son fils auprès d’elle. Alors que je comptais employer la manière forte et sans consentement avec le retourneur de temps, mon amie préférait la version persuasion. Cela promettait beaucoup de négociations jusqu’au trente ans du garçon, certainement à base de bons petits plats et de service en tout genre. Peut-être que je devrais mettre Lucas et ses talents culinaires à profit dans mon entreprise. Par ce procédé, il pouvait garder à la maison n’importe qui.


Laisser partir Hayden avait déjà été un grand crève-cœur et il ne s’agissait “que” de mon adorable petit frère. Enfin, il ne servait à rien d’appréhender ce triste moment aujourd’hui puisque nous avions en réalité des années à passer avant que cela n’arrive. D'ici là, nous pourrions même monter un plan à deux. Pour l’heure, il y avait plus important à penser. Le grand ménage. Comme je n’avais pas encore pris mes jambes à mon cou, j’allais bien devoir m’y coller. À deux et avec la magie, cela irait vite en réalité. Enfin, en espérant que Katherin soit bien plus douée que moi ce qui n’était pas bien compliqué pour être tout à fait transparente. Je demandai ainsi à mon amie par quelle pièce elle voulait commencer et elle opta pour la salle de bain. Je hochai la tête un peu moins découragée. Je conseillais souvent aux élèves de commencer par la tâche qui leur semblait la plus dure pour avoir ensuite l’impression, une fois terminée, qu’il ne restait plus grand chose à faire. Tout de même, le salon de Kate était dans un tel état qu’il y avait un côté rassurant à commencer plus en douceur. Les Pozhiratelis auraient certainement moins œuvré dans cette pièce, ce n’était pas l’endroit où l’on dissimulait des choses. Enfin, ils pouvaient aussi s’être totalement acharnés sur l’ensemble de l’appartement.


Nous quittâmes la chambre de Max pour avancer dans le couloir. La salle de bain était dans un triste état, tout de même moins pire que la pièce à vivre. Les corbeaux avaient certainement mis un peu de leur frustration là-dedans. Il faudrait d’ailleurs que je questionne Kate sur la manière qu’elle avait employée pour assurer la sécurité de son retour. Elle me demanda alors ce que je préférais faire. Le rangement était à bannir, ce n’était clairement pas ma spécialité. En revanche, je savais manier ma baguette pour réparer les objets. Il ne fallait simplement pas me demander de nettoyer après.


Encore une fois j’exagérai, mais c’était bien ça qui était le plus drôle. Je sortis ma baguette et entrepris de remettre en état le miroir. Il serait dommage que Kate se blesse avec des bouts de verre en tentant de remettre un peu d’ordre.


Je m’attaquais maintenant aux divers robinets tout en fixant mon amie. J'étais bien curieuse de savoir à qui elle avait fait appel.

appartement de Katherin Blue, Bourgas, Bulgarie

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