[Maddi & Emy] C'était juste une petite goutte... 

Juste à temps. Emily avait réussi à attraper la lettre juste avant que Paul ne la voit. Leur courrier étant souvent mélangé, Aria l'avait guetté tout le weekend cette lettre : une convocation de la part de la Directrice. En même temps ce qu'elle avait fait, elle savait que ça allait lui valoir une convocation... Et dire qu'elle faisait en sorte que Paul ne déraille pas et elle avait déraillé ! Elle n'avait pas suivie sa propre règle : ne mordre personne au sein de Beauxbatons. En même temps ce Pozhiratelis l'avait cherché !

Comment Maddison avait pu être au courant, alors qu'elle avait couvert ses arrières ? La Mercier ne savait pas. Mais Maddison était la Directrice de l'école alors il était évident qu'elle est été au courant de ça...
Une erreur qui n'aurait pas dû commettre. Et qu'elle ne comprenait pas. Elle avait mordu cet abruti au beau milieu du couloir, en pleine nuit, et elle l'avait bien sûr hypnotisé après, pour qu'il oublie qu'il l'avait rencontré.
C'était bien de se nourrir de poches de sang. Mais il en fallait toujours plus... Aujourd'hui elle ne devait plus se nourrir seule. Elle devait nourrir Paul. Et un jeune vampire mange beaucoup plus qu'un plus vieux. Alors souvent elle sacrifiait une poche de sang pour la laisser à son compagnon. Elle savait beaucoup mieux résister à la tentation. Enfin elle pensait qu'elle y arriverait mieux... Au moins elle ne tuait pas pour se nourrir...

Arrivée devant la porte du Bureau de la Directrice, la vampire prit une grande inspiration et toqua deux petits coups. Elle attendit qu'on l'invite à entrer puis elle fit quelques pas dans le bureau avant de refermer la porte.

(Français) Mademoiselle Jones, vous m'avez fait demander.

Sa voix était rassurée. Elle n'avait pas peur. Maddison ne pourrait pas la renvoyer juste pour ça n'est-ce pas ?

Maddison : (...)

Emily posa son regard sur le canapé que la Directrice lui pointait de la main et elle attendit que Maddison y prit place avant de s'y asseoir, simple question de politesse. Certes, durant les années les règles de politesse avaient bien changées. Elles étaient aussi différentes selon les pays. Mais ça n'empêchait qu'Aria avait toujours réussi à s'adapter, au pays, à la période. Et puis elle avait eu son diplôme à Beauxbatons il n'y avait pas tant d'années que ça auparavant, alors ses cours de Maintien elle ne les avait pas oubliés. Sans compter qu'elle se trouvait devant son ancien professeur ! C'était étrange... Devenir collègues alors que pendant longtemps Maddison avait été son enseignante et sa Directrice. Elle n'en restait pas moins sa supérieur mais les relations n'étaient plus des relations entre étudiant - membre du personnel. C'était une relation entre deux adultes. Bien que la Mercier soit plus âgée que sa supérieure.

Maddison : (...)

(Français) Mieux que vous en tout cas.

Cette réponse pourrait paraître déplacée, mais elle était sortie instinctivement. La demoiselle prenait son rôle d'Infirmière très au sérieux. Ce n'était pas parce qu'elle avait triché lors des examens finaux et qu'elle soignait les gens avec son sang que ça ne faisait pas d'elle une mauvaise infirmière ! Ca se voyait sur le visage de Maddison : la fatigue, l'épuisement. Qu'est-ce qui se passait pour qu'elle soit aussi... faible ? Bonne question. Mais ça ne regardait pas Emily. Et pourtant la curiosité de la vampire avait envie de l'emporter, elle avait envie de savoir, quitte à hypnotiser sa Directrice pour connaître la raison de sa fatigue. Mais ça lui vaudrait surement un licenciement. Déjà qu'elle n'était pas là pour discuter comme deux amies alors...

Maddison : (...)

(Français) Je...

Elle entortilla ses doigts entre eux. Son regard était rivé sur ses mains, elle n'osait pas observer Maddison droit dans les yeux. Et c'était impoli, elle le savait. Son attitude fuyante prouvait cependant qu'elle avait conscience de ce qu'elle avait fait. Mais pouvait-elle être pardonnée ? Après tout c'était un Pozhiratelis et il se portait bien aujourd'hui ! Elle avait juste prit quelques goûtes, pas des litres...

(Français) Je suis vraiment désolée pour ce qu'il sait passer avec cet homme.

Elle releva la tête et fit un faible sourire.

(Français) Mais je vous en pris, cela doit rester entre nous. Si Paul apprend que j'ai fais ce que je lui interdit de faire, ça risque de pas lui plaire et votre adjoint va être un plus gros problème que moi s'il goûte au délicieux sang qui coule dans les veines des personnes présentes au sein de ce Palais.

Ah, ce sang. Il était tellement meilleur prélevé directement à la source. Légèrement chaud, propulsé par le coeur battant. Bien mieux que du sang frais conservé dans une glacière provenant de dons de sang, qu'elle volait à St Mangouste et dans quelques hôpitaux moldus.

Maddison : (...)

Emily poussa un soupir de soulagement et se détendit tout d'un coup. En fait, ce qui lui avait fait le plus peur avant qu'elle ne vienne ici, ce n'était pas le fait qu'elle pourrait être renvoyée. C'était le fait que Maddison pourrait prévenir Paul de la mauvaise tenue de sa petite amie. Et ça, Aria ne voulait pas. Parce qu'elle tentait désespérément de faire comprendre à son compagnon que mordre les humains, ce n'était pas bon. Une fois qu'on commence, on ne peut pas s'arrêter. Surtout à son âge. A seulement 3 mois, si la Mercier laissait l'Adjoint de Beauxbatons mordre dans un cou, il tuerait sa victime aussi vite qu'on ne pourrait tuer une fourmi.
Se sentant alors un peu plus confiante et moins stressée, la brunette se laissa aller à poser son dos contre le fond du canapé. Elle ne savait pas si l'entrevue était terminé, ou si Maddison avait d'autres questions. Mais tant qu'on lui demandait pas de partir, elle ne partirait pas. Et hors de question de rester droite comme un "i" tout le temps de la discussion. Elle détestait avoir peur des humains.

Maddison : (...)

Alors là... si l'infirmière s'était attendue à ça ? Pas du tout. De la protection de la part de la Directrice. Elle aussi voulait que les Pozhiratelis quittent Beauxbatons ? Et bien se serait difficile... Parce que pour les faire fuir, il fallait couper la tête du serpent. Et elle ne se permettrait pas de faire du mal à Philipp von Roppelt. D'après Tiphaine, il n'était pas l'auteur de tout ça. Alors il fallait démasquer le véritable ennemi, pour lui trancher la tête. Quitte à mettre von Roppelt sur le trône après.

Maddison : (...)

(Français) Certainement pas !

Emily n'avait pas eu besoin de réfléchir pour sortir cette réponse. Elle avait été très sincère. Et elle était vrai. Jamais elle ne se permettrait de toucher à un cheveu d'un étudiant. Et encore moins d'un de ses collègues ne portant pas la marque du Corbeau. Après tout, elle avait résisté au délicieux cou de Paul pendant bien longtemps, et pourtant c'était le cou dont elle était le plus proche, passant pratiquement toutes ses nuits à côté. Et puis si cet abruti de pseudo-professeur avait subit les canines d'Aria, c'est parce qu'il l'avait cherché ! On ne fait pas des menaces à Emily Mercier sans en payer de sa vie. Et il avait eu de la chance, il n'avait payé que quelques goûtes de sang.

(Français) Cet homme me cherchait depuis le début du mois alors ça a fini par m'énerver. Je suis légèrement à cran ces temps-ci. Se procurer du sang est plus que difficile et... je privilégie l'appétit de Paul au mien. Mais mon contact devrait bientôt remettre sa petite entreprise en marche et bientôt je pourrais retourner chasser des anciens détenus.

Son contact. Elle préférait ne pas dire son nom. Parce que révéler le nom de Tiphaine Retrac au sein d'une conversation, c'était généralement moyen. Et puis Maddison n'avait pas à savoir ce que faisait son employée en dehors de ses heures de travail ! C'était sa vie privée. Elle chassait si elle voulait. Innocents ou non. Mais pour sa conscience, Emily ne chassait que d'anciens prisonniers moldus qui avaient fait souffrir des gens innocents.

Maddison : (...)

Ouf. Emily était totalement rassurée. C'était officiel : Maddison était géniale ! Enfin elle le pensait déjà depuis Juin dernier, quand elle avait laissé le cadavre du meurtrier de Paul au beau milieu du jardin. Ce cadavre aurait pu lui valoir un renvoie, mais Mme Jones ne l'avait pas fait. Peut-être parce que Paul le lui avait demandé ? Ou peut-être simplement parce qu'elle était une personne formidable.

Maddison : (...)

Fronçant les sourcils, Aria posa son regard sur sa supérieur. Elle venait de piquer sa curiosité. Et dieu seul sait comment la curiosité de la Mercier est grande ! Il faut dire qu'avec sa transformation en vampire, même si elle datait du siècle dernier, sa curiosité avait amplifié. Comme tous ses traits de caractère...

Maddison : (...) (...)

Plus elle parle, et plus Emily veut en savoir. Ses sourcils se froncent de plus en plus buvant chacune des paroles de Maddison.
Quelqu'un qui se cache. Oui, ça elle est courant. Von Roppelt n'est que la partie visible de l'iceberg. Et ce qui est caché est bien plus gros et plus impressionnant que lui. Tiphaine le lui avait dit. Mais elle était restée évasive sur le sujet. Il faut dire que discuter par courrier n'était pas très recommandé et... maintenant avec Paul vampire, l'Infirmière ne pouvait pas se permettre de quitter Beauxbatons comme par le passé. Autrefois c'était simple de s'enfuir, de retrouver la Retrac, d'échanger des informations, d'aller voir Vasilev... Il été d'ailleurs mort pour rien. Un autre innocent tombés pour rien.
Enfin le nom de cet individu ne lui était pas inconnu et... peut-être qu'Emily pourrait être le lien ? Encore fallait-il voir si elle pouvait faire confiance à Maddison...

Maddison : (...)

(Français) Se serait avec plaisir Mlle Jones mais...

Mais quoi ? Impossible d'hypnotiser quelqu'un ? Si, elle savait hypnotiser les gens, elle le faisait maintenant depuis bien longtemps. Et puis séduire un homme avant de l'hypnotiser, c'était aussi très simple pour un vampire avec une beauté décuplée. Mais... l'année dernière elle avait essayé et ça c'était soldé par des échecs. Est-ce qu'elle devait le dire à Maddison ? Oui, elle méritait surement de savoir que cet homme n'était qu'un fantôme.

(Français) Cet homme est intouchable. Je suppose que vous connaissez Mlle Retrac, peut-être moins l'homme qui a prit son poste de professeur l'année dernière. Quand Tiphaine est revenu, on a tenté de faire parler Mr Lancaster. On a rien tiré de lui. Andreï tire les ficelles mais on ne sait pas lesquelles. On n'est même pas en mesure de dire si Von Roppelt est lié directement à lui ou s'il n'est que sa marionnette. Je ne sais pas si cet homme est humain mais... il a franchement un sérieux pouvoir de persuasion sur les autres...

Elle s'arrêta quelques instants, se rendant compte qu'elle en avait peut-être trop dit sur ses fréquentations et sur ce qu'elle faisait : travailler avec les Mangemorts. Enfin les anciens. Ce groupe était aujourd'hui dissous.
Relevant ses manches pour faire apparaître ses avant-bras et ainsi prouver qu'elle ne portait pas la marques des ténèbres, Emily posa son regard sur Maddison.

(Français) Ce qui se passe entre Tiphaine et moi doit rester secret s'il vous plait. Mr Vasilev faisait aussi parti de la combine et il est mort. Je ne veux pas que d'autres personnes meurent. Et... si vous voulez vraiment faire tomber Ivankov, faites attention à vous.

Le regard de la vampire était rempli de tristesse, de terreur et de bien d'autres choses. C'était compliqué de se battre contre un ennemi qu'on ne connaissait pas. Autant, contre von Roppelt, c'était simple. Il avait tué des innocents. Enfin ça c'est ce que Malo avait fait croire à Tiphaine et bêtement Emily avait suivit. Aujourd'hui elle voyait la chose différemment. Mais elle ne pourrait pas s'approcher de von Roppelt pour l'hypnotiser et lui soutirer des informations. Il était bien trop puissant pour qu'elle ose lui faire face.

Maddison finit par se lever et commencer à marcher dans la pièce. Certaines personnes aiment sa balader. Ça les aide à réfléchir. Emily aime bien se balader pour réfléchir, mais pas dans un bureau. Elle a besoin de voir des choses qui bougent.

Maddison : (...)

Le silence tombe doucement entre les deux femmes. Aria ne sait pas quoi faire. Doit-elle laisser sa supérieure dans ses songes et s'en aller discrètement ? Ou lui claquer un magnifique "au revoir" bien haut et bien fort avant de quitter le bureau ? Ou peut-être qu'elle devait attendre ? Qu'est-ce que c'est que de perdre deux minutes dans la vie d'un vampire sérieusement... Ce n'est rien. Et les règles de Maintien elle s'en souvient : lorsqu'on est convoqué, on attend toujours d'être congédié avant de quitter la personne. Alors la Mercier reste assise dans le canapé, son regard parcourant le bureau de Maddison.

Maddison : (...)

En effet. La vampire n'était pas à Beauxbatons pour se préoccuper d'un fantôme dont on ne sait rien. Elle est ici pour soigner les étudiants et membres du personnel. Elle est ici pour que tout le monde se sente en bonne santé. Bien que... souvent elle rende encore plus malade ses patients.

Maddison : (...)

(Français) Oui, mademoiselle Beaumont passe souvent... Autant, avec d'autres étudiants, ils arrivent avec des mots de ventres imaginaires, que je leur rends réels, mais ils ne reviennent pas pendant plusieurs semaines, ayant compris la leçon. Mademoiselle Beaumont c'est différent. Sans compter qu'elle s'accroche à ses devoirs...

Oui, la santé de la petite Eowyn était très questionnant. Et même avec une bonne dose de sang de vampire, Emily n'était pas sûre qu'elle pourrait la remettre sur pied. Elle n'avait pas essayé, et elle ne le ferait pas. Déjà qu'elle s'était prise la tête avec sa jeune patiente...

(Français) D'ailleurs je ne sais pas si vous avez en tête de parler à ses parents mais... je vous déconseille de le faire. Ou alors ne leur parlait pas de sa santé fragile. Il y a quelque chose entre Mademoiselle Beaumont et ses parents qui... n'est pas très nette.

Est-ce que Maddison serait en mesure de lui dire quoi ? Emily ne savait pas. Elle avait hésité à entrer par effraction dans le bureau de la Directrice, pour justement avoir accès au dossier de la jeune Féline et découvrir ce qui l'amenait à avoir autant peur de ses parents. Mais Aria ne se l'était pas permis. On ne rentre pas dans le bureau de la Directrice comme ça... Dans celui de l'adjoint oui mais en même temps... Paul était son compagnon, c'était donc différent.

Maddison : (...)

Tout en posant cette question, Maddison venait de se lever. Cherchant les mots qu'elle pourrait employer, Emily la suivit du regard. Alors c'était là qu'ils étaient rangés les dossiers... Intéressant. Et totalement captivant. En une heure elle pourrait tous les lires et ainsi en savoir plus sur ses patients. Mais... la seule partie du dossier qu'elle avait en sa possession était la partie médicale. Le reste n'avait pas d'importance. Enfin pour son métier. Pour sa curiosité si.
C'est quand la Jones fut de nouveau assise près d'elle, le dossier d'Eowyn dans les mains, qu'Aria se décida à parler.

(Français) Lorsque je l'ai soigné la première fois, elle m'a demandé de ne pas en parler à ses parents. Ma curiosité l'a emporté et j'ai tenté de savoir pourquoi mais elle s'est totalement braquée. Je n'allais pas l'hypnotiser pour savoir... Mais ce qui m'a le plus dérangé c'est lorsqu'elle s'est présentée à moi. Elle a dit s’appeler Eowyn Der quelque chose. Elle n'a pas fini ce nom de famille ou quoi que ce soit, avant de dire qu'elle s'appelait Eowyn Beaumont. Il y a quelque chose dans le passé de cette jeune fille et... j'avoue que je serais bien venue vous piquer son dossier mais je préférai tenter de découvrir moi-même.

Eowyn cachait quelque chose, c'était totalement évident mais... la Mercier voulait le découvrir en établissant un lien de confiance avec sa jeune patiente. Hors de question qu'elle l'hypnose, même si elle rêvait de le faire pour enfin tout savoir de cette demoiselle...

Maddison : (...)

Emily ne se fit pas prier et tendit vivement la main pour s'emparer du précieux dossier. Le saint graal. Mais vu la tête que tirait Maddison, ce dossier ne devait certainement pas renfermer les informations dont elle avait besoin. Mais il serait sûrement une base pour foutre la trouille à Eowyn et ainsi réussir à lui décrocher quelques mots.
Son regard rivé sur le dossier qu'elle tenait entre ses mains, Aria ne remarqua même pas que Maddison s'était levée. Elle reposa son regard sur elle quand elle reprit la parole.

Maddison : (...)

(Français) Je vous le ramènerai surement après le repas du soir. Merci de me faire confiance.

Et sur un magnifique sourire la Mercier quitta le bureau de Maddison. Et dire qu'au départ elle était venu en se disant qu'elle se ferait sûrement renvoyer à cause de sa morsure sur un Pozhiratelis... Elle ressortait de ce bureau avec l'envie d'en savoir plus sur Andreï, de partager ses découvertes avec Tiphaine et avec le dossier d'Eowyn qu'elle convoitait depuis sa rencontre avec la demoiselle.
La journée n'était pas encore terminée mais elle promettait d'être sympa. C'est donc un sourire victorieux qu'elle afficha en traversant les couloirs du Palais, direction son bureau à l'Infirmerie pour étudier le dossier, si personne n'était venu la déranger avec un mal imaginaire.