des roses ou des lys pour le mariage + timétria I 

Demetria regarde le miroir de sa coiffeuse, fixant le reflet qu’il lui offrait, clairement loin d’être prête de se retrouver quelques heures plus tard. Elle devait se préparer, se faire belle, pour l’homme à qui on l’avait offerte. Pourtant, elle n’arrivait pas à se lancer, pourquoi ? Parce qu’elle ne voulait pas, simplement, elle ne souhaitait pas se rendre dans ce restaurants que ses parents avaient choisi. Rien n’était de leurs initiatives, elle n’en voulait pas au fils Marloes, parce qu’il était dans le même bâteau qu’elle au final. Elle continue de fixer ce reflet qui ne montre pas l’image de la princesse sûre d’elle qu’elle affiche la plupart du temps, mais plutôt celle de cette gamine pétrifiée à l’idée de se retrouver devant l’homme à qui elle a été promise. Elle attrape l’une de ses brosses pour commencer à brosser ses cheveux, essayant d’arrêter de penser. Ce n’était pas bon pour elle se s’inquiéter de ce qui allait se passer, elle allait finir par s’en rendre malade. Donc elle essayait de ne pas trop penser, pour oublier cette boule qui commençait à se montrer au niveau de son estomac. Elle paniquait un peu trop parfois, plus que de raison, elle le savait très bien, mais ce n’était pas comme si elle pouvait toujours tout contrôler.

Une fois qu’elle avait terminé de se coiffer, décidée à laisser ses cheveux tomber pour une fois, même si elle savait parfaitement qu’elle aurait une remarque de sa mère. Elle ne comptait pas les attacher, laissant sa chevelure dorée libre. Elle regarde les différentes robes que sa mère avait choisi, oui parce que pour une première rencontre avec son fiancé, elle ne pouvait pas choisir sa tenue complète. Alors qu’elle regarde les robes étalées sur son lit, elle soupire, relevant la tête Demetria croise le regard de son jumeau. Il sait parfaitement son avis sur cette soirée, mais il ne peut rien y faire, pas plus qu’elle, alors elle sourit se voulant rassurante, comme si de rien était. Après tout elle avait été élevée pour être une femme du monde, alors elle devrait le prouver ce soir là. Montrant ces bonnes manières qu’elle avait apprises au fil des années, en se tenant parfaitement auprès de Timaël. Pourquoi fallait-elle qu’elle se retrouve avec le bulgare ce soir, qui plus est chaperonnée par ses propres parents et ceux du sorciers. Comme s’ils n’étaient pas assez grands pour le faire seuls, sans qu’il n’y ait de problèmes. Quelle confiance ils montraient en leurs progénitures.

Elle avait choisi l’une des robes courtes que sa mère avait acheté, certaines que cela gênerait un peu son père, mais elle avait des jolies jambes alors autant les montrer. Elle se décide donc d’attraper l’une de ses capes avant de descendre rejoindre ses parents dans le salon où ils l’attendaient. Prête pour entendre les petites règles qu’ils allaient vouloir lui rappeler sans aucun doute. Demetria croise le regard de ses géniteurs légèrement inquiète de savoir qu’elle peut les décevoir avec son apparence, mais étrangement sa mère sourit, comme si elle acceptait ses choix. Elle se voulait peut-être maternelle pour une fois ? Quand à son père elle préfère rester assez lointaine avec lui, surtout depuis l’assassinat de Mira. Elle avait perdu cette idéalisation qu’elle avait de lui, ne voulant plus être la petite fille chérie d’une homme comme lui. Ne voulant pas devenir comme eux. « N’oublies pas que nous ne serons pas loin si tu en as besoin. » Comme si c’était pour cela. Elle sourit, les laissant imaginer qu’elle croyait qu’ils venaient seulement pour s’assurer qu’elle irait bien. Non c’était plutôt pour être certains qu’elles ne les mettraient pas dans une posture gênante. Néanmoins elle ne commente pas. « Nous devrions y aller Père, je doute que mon fiancé apprécierait que sa promise soit en retard. » Alexander propose son bras à sa fille, elle regarde une dernière fois en direction de Connor pour prendre un peu de courage avant de s’accrocher à son père pour transplaner. Ils se retrouvent dans les rues de Sofia, attendant sa mère, elle reste là en retrait.

Observant la place Slaveykov, profitant du léger vent sur sa peau pour ne pas oublier de respirer. Ses parents commencent à marcher, elle reste derrière eux les suivant sans réelle conviction, espérant ne pas arriver après les Marloes. Pourquoi ne l’avaient-il pas laissé venir la chercher chez eux et l'emmener où il le souhaitait ? Elle était certaine qu’elle serait beaucoup moins stressée que de devoir s’assurer qu’elle ne faisait rien de mal auprès de ses parents. Son père s’assure qu’ils ne sont pas à l’intérieur, alors qu’elle prétend vouloir rester encore un peu à l’air libre. Elle ignorait combien de temps elle allait se retrouver enfermée dans cet endroit sans possibilité de fuite, alors autant qu’elle reste encore dehors tant qu’ils n’étaient pas là. Laissant ses parents s’installer à l’intérieur.

la robe :

Nuancer, ne pas oublier d’être celle que l’on attend d’elle, oui c’était simple. Elle connaissait les règles, pourtant elle s’inquiétait bien plus pour son intégrité. Le fait de savoir ses parents si proches ne lui permettrait pas de faire comprendre à l’homme auquel elle est promise ce qu’elle attendait de lui. Ne voulant pas faire de vague devant ses parents et encore moins sa future belle famille, elle connaissait la punition à laquelle elle aurait le droit et il était hors de question qu’elle passe à ce genre d’acte. Il fallait donc qu’elle respire qu’elle oublie que cette soirée allait certainement bousculer toute sa vie, bien plus qu’elle ne l’imaginait. Alors il fallait qu’elle prenne du temps, chose qu’elle n’avait plus vraiment, elle le savait que trop bien. Pas lorsqu’elle se retrouvait devant le restaurant où elle devait le retrouver. Prétextant avoir besoin d’air, elle était restée à l’extérieur pour être seule. Ce qui serait certainement le dernier moment de la soirée. Elle voulait profiter la princesse, jouant avec son bracelet, elle ne regarde pas vraiment ce qu’il se passe autour d’elle, parce que son cerveau imagine bien trop de situations auxquelles elle ne semble pas prête du tout.

Lorsqu’elle se retourne elle s’arrête un instant sur une silhouette qu’elle semble reconnaître. Son coeur s’emballe un peu lorsqu’elle est certaine de voir le Marloes, clairement non ce n’était pas une bonne idée cette soirée. Cependant, elle se reprend vite Demetria, avec un sourire qui ferait certainement en chavirer des coeurs. Heureusement que son rang lui a permis à apprendre l’hypocrisie, lui permettant de se sauver lors de ce genre de situations si gênantes. Faire ce que l’on attend d’elle est un jeu d’enfant pour la jeune sorcière. Elle répond donc avec un enthousiasme qui est sien la plupart du temps, à ses futurs beaux parents, espérant que cela plairait aux siens. Expliquant où se trouvaient ses géniteurs, pensant, espérant qu’ils les rejoindraient au plus vite, malheureusement, la trouver seule les intéressait. Elle sentait leur regards inquisiteurs sur elle, s’assurant comme ils le pouvaient qu’elle était effectivement un bon choix pour leur fils. L’allure de Demetria était bien souvent parfaite, sa posture bien en place, tout comme sa tenue, elle ne s’inquiétait pas vraiment, surtout qu’elle ne perdait pas ce sourire qui lui sciait à ravir.

Respirant lorsqu’ils étaient partis, comme si elle était incapable de le faire convenablement lorsqu’ils étaient présent. Elle croise le regard de Timaël pour la première fois, y trouvant presque autant de gêne que pour elle, elle sourit enfin sincèrement, certainement pour la première fois de la soirée. Etre seule avec son fiancé n’était pas plus mal au final, cela serait plus simple. « Excuse moi pour tout ce cinéma. J’aurais préféré que ça se passe autrement. » Demetria le regarde, puis dévie sans le vouloir vers la porte du restaurant. « Nous sommes deux dans ce cas, mais nous n’avons pas le choix. » Et ils ne l’auront certainement jamais, c’était ce qu’elle avait comme impression, comme si son tout petit espoir de contrôler quelque chose dans sa vie s’envolait. Timaël pousse la porte pour l’ouvrir, elle respire un instant sachant que les regards de leurs parents seraient tournés vers eux. « Après toi. » Elle ne peut pas s’empêcher d'émettre un petit rire, sans le vouloir, c’était tellement gênant, mais elle savait qu’il gagnerait des points auprès des siens. Elle se fichait bien qu’on lui tienne la porte ou non. Surtout qu’elle était assez grande pour l’ouvrir seule. « Merci. » Elle entre donc croisant le regard de son père qui semble ravi de la situation, ce n’est pas ce genre de réactions qu'elle attendait de sa parents. Mais ça qui s’en apercevrait ? Personne, elle le savait très bien.

Leurs parents déjà installée à leurs propre table, un serveur ne leur laissa pas le temps d’agir qu’ils souhaitait prendre sa cape et un autre voulant leur montrer leur table. Elle se tourne vers Timaël, au final il était peut être son seul allié dans cette soirée. Elle remercie le serveur une fois en place, au final ils étaient peut être assez éloignés de leurs géniteurs afin qu’ils ne les entendent pas parler chose plus qu’intéressante. « Je suis presque certaine qu’ils vont déjà parler de l’organisation du mariage. » Elle voulait faire un peu d’humour, sauf qu’elle était loin d’être douée pour cela Demetria, elle regardait le Marloes qui se trouvait en face d’elle, en espérant une réaction positive de sa part.

C’était presque comme si elle avait oublié de respirer pendant un temps, lorsqu’elle a eu le plaisir, ou non, de rencontrer les parents Marloes. Elle était resté la parfaite jeune femme que l’on attend d’elle, jouer ce rôle est devenu de plus en plus courant pour elle, surtout en présence de ses parents et l’absence de Dimitri au manoir. Cependant, elle ne devait pas penser aux sujets qui fâchent, même si elle se retrouvait dans une situation qu’elle ne contrôlait pas et que cela la désespérait. Mais après tout avait-elle contrôlé quoi que ce soit dans sa vie ? Elle le suivait donc, sachant parfaitement que faire machine arrière était impossible avec leurs parents. Malheureusement pour eux d’ailleurs. Cependant, il fallait faire ce que l’on attendait d’elle, toujours, malgré cette irrésistible envie de fuir ce restaurant. Elle voulait juste partir Demetria, pourtant elle n’en fit rien, elle suivait le serveur afin qu’il les installe à leur table. Rassurée d’être assez loin du regard inquisiteur de son père.

Elle osait parler en premier une fois installés, il devrait bien vite comprendre qu’elle ne voulait pas être le genre d’épouse si obéissante que cela. Même si elle était ce genre de fille avec ses parents, elle souhaitait être sur le même pied d’égalité que son futur époux. Donc il ne devait pas imaginé qu’elle serait aussi facile à amadouer qu’il le penserait. Surtout qu’elle ignorait ce qu’il souhaitait réellement de cette situation, s’il semblait tout autant dérangé par la situation qu’elle, elle devait en savoir plus. « Je soupçonne mes parents d’écrire déjà les cartons d’invitation. » Au moins son humour n’était pas passé à la trappe, comme ses frères auraient étaient capables de lui faire de réflexion. Etrangement le sorcier ne semblait pas dérangé parce qu’elle avait dit, chose qui la rassurait au final, ne serait-ce qu’un petit. Ou avait-il peut-être juste besoin d’entendre ce genre de chose ? Elle l’ignorait Demetria et c’était certainement ce qui l’inquiétait le plus au final, elle ne savait pas ce qu’il pensait réellement de cette situation. C’était fou à quel point elle détestait ce fait qu’on lui impose un homme, cette stupide loi la rendait plus que virulente en général. Sauf qu’elle savait très bien qu’elle ne pouvait pas en parler, de ses convictions, bien trop dangereux, surtout avec son fiancé qu’elle savait très bien dans le camps qu’elle n’apprécie pas tant que cela.

« Alors comment se portent les Voda ? J’espère que Pozhar s’est fait détrôner par vos soins. » Elle le regarde un instant surprise par cette question, elle ne s’attendait pas réellement à ce qu’il parle aussi rapidement de Dumstrang. Mais elle ne réagit pas vraiment au final, ne répondant pas immédiatement. Parler de l’institut n’était pas un sujet qu’elle souhaitait aborder mais elle ne pouvait pas manquer de diplomatie, alors il faudrait bien qu’elle réagisse. « Je préfère laisser le soin à mes camarades de s’occuper de ce genre de choses futile. » Demetria avait vite compris que la seule compétition dans sa vie était celle avec son jumeau afin d’avoir l’approbation de leurs parents. Le reste semblait bien moins intéressant. « Je pense que m’occuper de mon futur est plus important que de savoir qui va finir avec un stupide trophée. » Elle disait cela avec un sourire de façade, pour ne pas laisser imaginer un quelconque désaccord à leurs parents. « Je trouve même étonnant que tu t’y intéresses encore, alors que t’es enfin sorti de cet endroit. » Si Demetria ne se plaignait pas d’être à Dumstrang, loin de là, elle est certaine qu’une fois sortie, elle ne s’intéresserait plus à ce qui se passerait à l’intérieur des murs de l’institut, mis à part s’il s’agit de son cadet.

Paraître, c’était ce qui l’avait toujours représentée au final. Elle connaissait que trop bien ce mot, sa mère ne la laissant pas oublier qu’elle ne pouvait pas faire autrement. Elle était le visage que les Dragsa montrait, bien plus que ses frères au final, parce qu’avoir des héritiers c’était bien. Mais pour les soirées mondaine, la jolie frimousse de leur fille, donnait bien plus d’effets que les bonnes manières de leurs fils. Intelligente, même si on lui demande de ne pas trop l’être, elle sait cacher ses connaissances pour ne pas peiner les gens avec qui elle parle. Elle ne peut être aussi jolie et aussi intelligente à la fois, non ses parents lui avaient bien appris à mettre tout en oeuvre pour faire plaisir aux autres. Quitte à perdre certaines de ses aptitudes qui pourraient paraître essentielles. Par conséquent, la question de son fiancé la gênait, elle hésita un instant à lui répondre franchement. Mais pourquoi ne pas le faire ? Après tout il l’avait vue quelques temps à Durmstrang et sait parfaitement qu’elle est plus intelligente que ce que l’on croit. Elle lui donnait donc son point de vue sur la guerre des maison de l’institut, clairement, cela ne l’avait jamais intéressée. Alors, elle ne suivait pas, surtout qu’elle n’avait jamais fait perdre de points à la sienne, donc pourquoi s’y intéresserait-elle ? Surtout que c’était bien trop futile pour elle. « Durmstrang a représenté une très bonne expérience. J’espère que l’enseignement sera toujours de la même qualité. Avec von Roppelt je n’ai que très peu d’inquiétude, pourtant je trouve intéressant de garder un œil ouvert sur cette école. » Les Dragsa n’ont pas vraiment le même point de vu que son fiancé et elle a un léger sourire amusé lorsqu’il parle de Von Roppelt. Si son père l’entendait, il ne serait certainement pas ravi d’entendre cela. Cependant Demetria ne comptait pas donner d’avis politiques, elle était bien trop lointaine que ce que l’on lui enseignait et elle savait parfaitement qu’elle se devait de suivre les corbeaux. Même si elle ne pensait pas comme eux, bien au contraire.

« Mais pour en revenir à la coupe mon frère Darko et moi n’étions pas dans la même maison. Nous avons passé la majorité de nos années ensemble, alors la compétition qui existe entre nous deux a eu longtemps pour socle l’acquisition de ce trophée. Je te l’accorde c’est sans doute la chose qui mérite le moins d’intérêt une fois ses études terminées, mais cette coupe fait quand même partie de ce que représente Durmstrang pour moi. » Cette partie semblait déjà plus intéressante pour la blonde qui penche la tête lorsqu’il parle de son frère. Pour Demetria ses frères seraient toujours tout pour elle, même si les événements faisaient que l’un d’eux risquait de se faire renier. Avec son double c’est bien différent, leur lien est indéfectible. « J’ai la chance d’avoir mes deux frères chez Voda, donc même si parfois on s'étripe avec Connor, c’est bien plus souvent à cause d’eux. » Elle fixe quelques instants ses parents afin de faire comprendre à Timaël que si elle ne s’entendait pas toujours à son frère, la plupart du temps c’est à cause de ses parents. Simplement parce qu’ils font bien trop de différences entre leur héritier et leur fille, elle avait beau tout réussir à la perfection, rien n’était jamais assez bien pour eux. « Mais je peux comprendre ce que tu veux dire, même si je ne vois pas l’Institut de la même manière. » Demetria est ouverte, elle laisse toujours au gens leur propre opinion et ne les ennuie que très rarement avec la sienne. Seulement lorsqu’elle a besoin de pousser un coup de gueule. Sauf qu’elle doutait qu’elle devrait le faire avec lui, tout du moins, elle espérait ne pas en avoir besoin.

« Mais tu as raison. L’avenir est bien plus important. Tu sais déjà ce que tu veux faire ? » Elle sourit, parce qu’elle sait très bien que cette question peut être un piège si elle répond franchement. Demetria sait parfaitement ce que l’on attend d’elle, tout du moins, elle sait de quelle manière elle a été éduquée et pourquoi. Alors il lui faut un peu de temps pour bien proposer ses idées, peut être un peu trop idéalistes, mais c’était une partie d’elle qu’il se doit de connaître. « Ne dois-je pas paraître sagement à tes côtés et m’occuper de notre foyer ? » En vrai c’était un test pour lui, pour s’assurer qu’il n'essaiera pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Il était hors de question qu’elle épouse un homme qui l'enferme chez eux. Ce n’était clairement pas le genre de vie à laquelle elle aspire. Elle ne voulait pas être la jolie poupée que l’on montre, celle qui reste toujours en retrait, passive derrière son époux. Non elle ne chercherait jamais à faire cela, même si son éducation l’a poussée dans cette optique, elle le sait parfaitement. Il hors de question qu’elle accepte cela. Elle ne comptait donc pas répondre immédiatement Demetria, elle voulait d’abord avoir son point de vue à lui, avant d’envisager si elle pouvait être franche ou non. Ce qu’elle ne serait certainement.

Les apparences étaient certainement l’une des choses qui comptaient le plus pour les parents Dragsa. Leur progéniture ne pouvait pas leur faire honte, aucun faux pas ne seraient pardonnés. La blonde en avait conscience, comme s’il fallait à tout prix que tout soit parfait. Comme toujours, elle ne cherchait pas à se mettre port-à-faux sinon elle devrait certainement tomber dans un vide abyssal. Donc elle écoutait ce que le Marloes avait à lui dire, vis à vis de Durmstrang. Se rendant compte sans le vouloir de leur écart d’âge un peu plus qu’elle ne l’imaginait. Il ne pensait pas être gênée par cet aspect, mais, Demetria comprenait maintenant que cela sous-entendait beaucoup de divergences. Ils n’auraient jamais envie des mêmes choses en même temps, ils ne verraient pas la vie de la même manière, simplement parce qu’elle possède cinq ans de moins. Pourquoi n’avaient-il pas choisi quelqu’un de son âge ? Pour que l’heureux élu puisse avoir plus de pouvoir sur sa future compagne, c’était certain. Elle s’en doutait un peu de ce choix fait par son père. Donc elle expliquait que parler de l’institut n’était pas forcément la meilleure idée. Qu’elle ne voyait pas l’école de la même manière, surtout qu’elle y était encore à Durmstrang, alors que Timaël était parti depuis quelques temps.

Donc il souhaitait savoir ce qu’elle comptait faire de son avenir, chose qui ne la surprit qu’un instant. Sauf qu’elle savait réagir, comme on lui a toujours appris Demetria. Ne jamais dire ce qu’elle pense, seulement ce que les gens veulent entendre. Elle répond une phrase toute prête, toute faite depuis des années, depuis qu’elle s’est rendue compte qu’elle n’était qu’un morceau de viande pour ses parents. Qu’un pion parmi tant d’autres pour étaler leur pouvoir. Elle n’était pas leur enfant chéri, non ça il n’y avait que Connor qui pouvait prétendre à cette place. Mais sa réponse pouvait être prise de plusieurs manière par le Marloes, elle espérait qu’il n'acquiescerait pas l’idée, qu’il ne comptait pas lui demander de rester à la maison pour être cette parfaite maîtresse de maison que l’on a créé. « Seulement si c’est ce que tu souhaites. Entre nous ce n’est pas ce qui fait le plus rêver. Enfin ce n’est pas à moi de décider pour toi. » Si cela la rassurait en quelque sorte d’entendre cette phrase. Demetria possédait toujours le doute qu’il cherche à lui donner ce qu’elle veut, pour qu’elle fasse ce qu’il souhaite. Chose qui l’inquiète un peu, elle n’était pas naïve, mais comment pouvait-elle s’assurer qu’il était sincère ? Après tout, ne venait-elle pas dire qu’elle se devait d’être une épouse exemplaire ? Alors qu’elle aurait très bien pu dire ce qu’elle voulait depuis le départ. Sauf qu’elle n’était pas suicidaire, si cela parvenait aux oreilles du Prince, elle savait que le dîner serait terminé. « Je ne cherche pas à te faire plaisir. Mais cela tombe bien, je pense que c’est le type de réponse que tu préférais entendre. Du coup, en dehors d’être une femme aimante, tu dois bien avoir des envies pour ton avenir ? » Elle penche la tête un instant, si elle savait bien souvent démêler le vrai du faux, elle avait cette hantise qu’il cherche à savoir comment avoir la main mise sur elle.

Parler de ses envies pour l’avenir ? Ce n’était pas une bonne idée, elle était loin des idées des Pozhiratelis et il faisait parti du mouvement, elle le savait très bien. Surtout que même ses parents ignoraient cela, tout comme ses frères, alors pourquoi le dirait-elle à ce jeune homme qu’elle connaissait à peine. « J'apprécierai de travailler dans les relations internationales, pourquoi pas ne pas finir dans un ambassade loin d’ici. » C’était plus simple de dire cela, si c’était une idée qui lui trottait derrière la tête depuis un moment, elle était bien plus académique que de lui dire qu’elle voulait changer le monde. Et travailler pour l’égalité de tous. Estimer que chaque être qui peuple cette planète, peu importe son sang, était égal, risque de déplaire à beaucoup de monde, y compris à leurs familles. Donc elle ne pouvait pas se permettre. « Je pense que certains pays, ont beaucoup à nous offrir, afin d’évoluer. » Sur le coup, Demetria se demande si elle ne s’était pas trop ouverte, alors elle porte son verre pour se taire un peu, espérant, qu’il ne poserait pas trop de questions vis à vis de ce qu’elle venait de dire. Cependant, elle sous-entendait, qu’elle ne voulait pas vivre en Bulgarie et c’était peut-être quelque chose qui dérangerait le bulgare.

Etre épiée ne mets pas la blonde aussi à l’aise qu’elle le désire. Si elle est habitué au regard de ses parents, celui des Marloes la gêne un plus. Surtout qu’elle ne veut pas dire de chose qui pourrait déplaire à Timaël, tout en lui faisant comprendre qu’elle ne serait pas simplement la jolie poupée que l’on veut qu’elle soit. Ce n’était pas ce qu’elle attendait de sa vie et certainement encore moins au bras du bulgare. Sauf qu’elle a du sang royal et qu’elle sait que ce petit point plaît bien souvent aux jeunes gens qui peuvent s’approcher. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avaient préféré faire un petit pacte avec Connor, afin que personne ne soit au courant à l’institut. Sauf qu’elle en dit un peu trop au final. Si elle parle de son idée de travailler dans une ambassade, elle a toujours voulu quitter la Biélorussie, principalement pour s’éloigner du joug de ses parents. Etre libre à sa manière, elle en a besoin, elle ne supporte plus être celle que l’on veut qu’elle soit et ne pas pouvoir être elle même. Donc elle souhaite faire comprendre au Marloes qu’il devrait faire avec ses envies à elle également. Elle ne se cacherait pas derrière lui comme le fait sa mère avec son père.

« Qu’est-ce que tu entends par évoluer ? Je suis sans doute en train de me méprendre mais cela voudrait dire que les Pozhiratelis ne sont que des brutes. » Elle sourit en émettant un petit rire, comme si ce qu’il venait de dire était risible. Bien entendu que les Pozhiratelis sont des brutes, son père le prouvait bien tout comme Ivankov. Cependant, elle penche la tête. « Ma meilleure amie détestait mon adhésion aux Pozhiratelis. Si elle a disparu aujourd’hui c’est uniquement car je n’ai pas su la protéger. Jamais il n’aurait été question de la punir car elle n’acceptait pas cette partie de ma vie. » Demetria reste silencieuse en gardant cette phrase dans un coin de sa tête, il semblait bien plus ouvert d’esprit qu’elle ne l’imaginait. Chose qui lui plait au final, elle ne voulait pas être mariée à un homme qui ressemblait à son père. Elle ne le supporterait pas. Elle ne pourrait pas rester silencieuse si l’un de ses enfants souffraient comme son frère à cause de son époux comme le faisait sa mère. Alors Timaël gagne bien plus de points dans l’estime que la jeune sorcière a pour lui qu’il ne le penserait. Elle sourit un peu plus sincèrement pour le coup, elle semble plus à l’aise avec ce qu’il venait de lui annoncer. « Tout ça pour te dire que ta réponse restera bien entendu entre nous et qu’elle ne créera pas d’animosité de ma part. » Elle secoue la tête et regarde autour d’eux, afin de s’assurer qu’aucune oreille ne soit un peu trop attentive. Parce que si elle ne faisait pas confiance au sorcier, les serveurs eux ne semblaient clairement pas digne de confiance.

« Je comprends. » Elle ne dit rien de plus, elle sait qu’il attendait beaucoup plus en réponse que cela. Sauf qu’elle cherche ses mots, elle ne veut pas juste lui faire croire qu’il pouvait tout savoir d’elle en disant les bons mots. La manipulation était un art que son père possédait, cela ne voulait pas dire que sa fille se laissait avoir à ces petites idées. « J’ai toujours voulu visiter le monde, mes capacités en langues étrangères aident certainement, je sais qu’avec mon rang on ne me laissera pas quitter mon pays facilement. Alors qu’en ayant une certaine ambition politique et pour travailler pour relations internationales de mon pays pourrait me permettre de faire ce que j’ai envie loin d’eux. » Demetria veut s’éloigner de ce que représente ses parents pour elle, ils ne sont qu’une entrave à sa véritable personnalité. « Les Pozhiratelis tels que mon père ou même Ivankov prouvent que la plupart d’entre eux ne sont que des brutes pourtant. Un peu trop portés sur des idées préconçues et archaïques. » Elle s’ouvre un peu, se livre en espérant qu’il comprendrait qu’elle ne parle pas forcément d’égalité entre les sorciers et les moldus. « Regarde rien que le fait qu’il soit incapable de me faire confiance, comme si j’allais salir mon sang ! J’avais ne serait-ce qu’un peu d’espoir de pouvoir choisir la personne avec qui je finirais ma vie. Ne le prend pas mal… Mais je pensais que mon père ne me vendrait pas comme un simple morceau de viande, je croyais être un peu plus importante que ça pour lui. Qu’il me protégerait … au lieu de ça il m’oblige à être ici, avec un homme plus âgé que je connais à peine et en étant que trop bien surveillée pour s’assurer que je ne sortirais pas du rang. » Elle respire doucement, parce qu’elle a sentit son coeur s'accélérer à mesure qu’elle parlait. C’est un sujet qui commence à l’énerver un peu trop. « J’ai juste l’impression que dans notre monde être née du côté du beau sexe est une tare dont on ne peut jamais se défaire et certains pays prouvent qu’une femme est aussi forte qu’un homme. Alors tu peux comprendre comment j’aimerais que les choses évoluent. » Elle parle beaucoup la blonde, elle en a conscience, espérant qu’il ne prendrait pas peur lorsqu’elle parler de cette manière. Elle n’a que dix-sept ans, mais elle sait en partie ce qu’elle veut Demetria. Et surtout elle sait ce qu’elle ne veut pas. « Qu’est-ce qu’il lui ont fait ? A ta meilleure amie ? » Elle a sa petite idée sur ce qui avait pu arriver, tout comme ce qui c’était passé avec Mira cet été. Mais elle voulait s’assurer qu’il ne serait pas capable de faire comme son père, pour cet idéal totalement idiot.

Etre honnête est compliqué, elle le sait. Elle ne le connaît pas tant que cela, elle ne sait pas si elle peut réellement lui faire confiance. Lui dire ce qu’elle désire vraiment, ce qu’elle ressent ce qu’elle pense. Non pas pour l’instant, c’est bien trop tôt elle le sait. Les aprioris font des leurs, pour tous les deux. Mais il lui laisse l’opportunité de lui faire comprendre ce qu’elle désire de leur relation et ça elle ne peut pas laisser une chance comme celle-ci de s’émanciper. Elle ne veut pas d’un époux comme son père, qui briderait ses envies et ses choix. Bien trop volontaire pour cela. Demetria a besoin de quelqu’un à ses côtés en qui elle peut avoir confiance, sur qui elle peut se reposer. Pas être juste la jolie jeune femme que l’on lui a toujours demandé d’être. Elle ne veut plus ce simple rôle de bécasse. Ce n’est pas la vie qu’elle désire. Sauf qu’il doit comprendre qu’il n’aura pas affaire à une gamine naïve. Au moins, de cette manière elle se protègerait elle même dans cette histoire. Pauvre princesse, perdue dans son monde. La blonde souhaite pouvoir prouver au monde entier qu’une femme peut faire autant de choses qu’un homme. Qu’elle peut être la nouvelle porte parole de son père, quoi de mieux que d’utiliser sa propre enfant ? Sauf qu’il s’en fiche, elle le sait très bien Demetria. Il ne veut pas l’avoir dans ses pattes, il n’a jamais voulu, pourquoi voudrait-il s'encombrer d’elle maintenant ?

« Je comprends. » Il reprends ses dires. Chose qui fait sourire la blonde, elle le regarde sans ciller des yeux. Ecoutant ce qu’il a à dire. Tout et important ce soir, elle ne peut pas se permettre d’oublier quoi que ce soit. Même si elle oublie presque les regards oppressants de leurs parents dans le coin. Esperant qu’ils ne chercheraient pas à aller trop loin, tous autant qu’ils sont de leur côté. « Tu sais dans quel camp je me trouve mais cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec tout. Il y a certaines situations que je ne pourrai malheureusement pas changer, cela ne veut pas dire que tu seras ma propriété. J’aime bien ton projet de vie, tu as autant le droit que tes frères de représenter ta famille et d’être libre de tes mouvements. En ce qui me concerne, que tu sois plus jeune ou une jeune femme ne change rien au fait que je pense sincèrement que tu es mon égale. » Demetria baisse les yeux un instant. Lorsqu’il fini sa phrase. Parce qu’elle ne sait pas si elle doit vraiment y croire. Elle a tellement peur qu’il ne cherche qu’à la contrôler en lui faisant croire monts et merveilles. Pourquoi panique-t-elle autant ? Elle l’ignore. Cette peur la prend juste qu’à l’intérieur d’elle. Pourtant pourquoi lui dirait-il tout cela si c’était faux ? S’il voulait la faire sienne. Il ne le cacherait pas. Elle ne peut pas arrêter de douter pourtant.

« Puis pour ce qui est de Maelle, malheureusement je n’en sais rien. J’espère qu’elle s’en est sortie, mais je sais aussi qu’elle n’aurait jamais abandonné sa famille. J’ai bien essayé de tous les retrouver mais sans succès. La connaissant, elle a dû sentir que les choses allaient tourner au vinaigre. Je préfère penser qu’elle a su se mettre en sécurité loin d’ici. » Demetria relève la tête pour le regarder. Ce qu’elle lit en lui, c’est presque la même chose que ce qu’elle voyait en Dimitri lorsqu’il était avec Mira. Avant que les sentiments ne s’en mêlent. Donc elle peut comprendre ce qu’il ressent, même si elle ne l’a jamais ressentit elle. Hormis l’inquiétude qu’elle ressent jours et nuits pour son cadet, alors qu’il n’est pas chez lui.

« Malheureusement on ne contrôle pas toujours tout. » Ou rien. Sauf qu’elle ne sait plus quoi répondre Demetria, elle aimerait bien partir, mais elle n’ose pas. Peut-être que prendre un peu l’air lui ferait du bien. « Si tu veux bien m’excuser. » La princesse commence à se lever. Elle a besoin de reprendre ses esprits. Elle sait que ses parents vont s’inquiéter, donc les regarde en leur faisant signe d’une oeillade où elle comptait partir. Elle n’allait pas s’enfuir, seulement se rafraîchir. Mais se penche vers Timaël avant de partir pour lui murmurer amusée. « Cela va leur donner un peu de quoi se questionner. » Un léger rire sort d’entre ses lippes, avant de se diriger vers les commodités. Presque persuadée que sa mère allait la rejoindre. Non pas par inquiétude pour sa fille, mais plutôt pour comprendre pourquoi elle avait besoin de quitter sa table et l’y ramener de force. Face au miroir Demetria se reprend, peu à peu. Elle doit arrêter d’avoir peur du Marloes. Il n’est pas un mauvais un choix. Elle essaie de s’en persuader. Oui il est plus âgé, mais elle sent bien qu’il ne cherchera pas à lui faire de mal, tout du moins pas volontairement. Elle doit lui faire confiance. Alors qu’elle comptait repartir, la porte s’ouvrit face à elle et elle fit face à sa mère. Sourire en coin sur les lippes de la blonde. « Vous avez également besoin de rafraîchir mère ? Cet restaurant est des plus étouffant. Sur ce je vais rejoindre mon ravissant fiancé. » Elle sait être ce que l’on lui demande depuis une éternité, jouer avec les convenances. Dire ce qu’il faut lorsqu’il faut. Laissant sa mère plantée là. Elle rejoint sa table, s’asseyant de nouveau à se place. Sourire conquérant sur le visage. Bien trop ravie d’avoir fermé le clapet de sa mère avant même qu’elle lui parle. Elle risque de passer un mauvais moment en rentrant, mais tant pis. Elle replace l’une de ses mèches derrière son oreille. « Je pense qu’ils vont nous laisser un peu tranquille maintenant. » Demetria sent cette petite victoire comme un véritable évènement. « J’espère en tout cas pour ton amie qu’elle a réussi à fuir. » Voir des gens tués seulement pour leur sang est ignoble. Elle le sait très bien. La vie d’un être humain est importante, peu importe son sang. « Merci de ne pas être un idiot condescendant. » Demetria voulait qu’il comprenne qu’elle accepte sa place et son rôle auprès de lui, s’il la considère réellement comme il le dit.

Cette soirée n’est pas ce qu’elle voulait. Pourtant elle sait vivre avec les convenances. C’est son quotidien. Elle a juste du mal à ne pas contrôler sa propre vie. Elle qui peut-être caractériser de control freak pourtant. Enfin. Elle ne peut rien fait lorsque son père agit, elle le sait. Encore moins lorsqu’il est quelque mètres plus loin à s’assurer qu’elle ne commets pas d’erreur. Ce qu’elle déteste son rôle parfois. Etre une fille de sang-pur n’est pas facile, pas toujours. Mais le sorcier face à qui elle se retrouve la rassure, sans le savoir. Il assure sa place auprès de la princesse. Doucement. Elle ne sera pas jugée et cela lui plait énormément. Surtout qu’il lui parle sans cette touche qu’elle déteste chez les hommes. Celle qui rappelle toujours à une femme qu’elle doit rester en arrière. Non Timaël ne lui propose pas cette option, bien au contraire. Il fait attention à ce qu’elle ne ressente pas ce genre de chose et rien que pour cela, elle lui en doit bien une. Ou tout du moins lui laisser le bénéfice du doute. Elle écoute ce qu’il a à dire et il se confie bien plus qu’elle l’aurait imaginé. C’est qu’il commence à lui plaire doucement. Elle ne cherche plus à réellement savoir ce qu’il veut d’elle. Veut bien lui laisser sa confiance, s’il la mérite vraiment.

Elle s’en va, quitte la table quelques instants, pour reprendre ses esprits, elle sait qu’elle peut en profiter pour inquiéter ses parents. Chose qu’elle n’hésite pas à faire et cela fonctionne parfaitement étant donné que sa mère la rejoint. S’assurant qu’elle reparte où on lui demande d’être. Elle n’aura le droit de quitter cet endroit qu’à la fin du dîner, elle le sait. Pourtant elle aimerait bien être ailleurs, en compagnie du Marloes tout du moins. Si seulement son père lui faisait un tant soit peu confiance. Sauf que malheureusement elle n’est qu’une enfant. « Bonne nouvelle ! » Elle espérait que cela avait fonctionné ne serait-ce qu’un petit peu, son petit plan. Qu’ils seraient moins surveillés, mais elle en doutait. Au moins, elle sait qu’elle a dit ce que sa mère voulait entendre au sujet de Timaël. « Merci de ne pas me confondre avec un imbécile de ce type. Tu ne vas pas avoir d’ennui avec tes parents ? » Elle penche la tête en haussant les épaules, petit sourire gêné. Elle commence à rougir Demetria. Chose peu commune chez la princesse qui sait se tenir à tout moment. « Mon père a toujours quelque chose à redire quoi que je fasse. Alors je lui donne un peu de matière de temps en temps. » Elle n’est pas parfaite aux yeux de son paternel. Chose qui la chagrine bien souvent. Si seulement Alexander s’occupait un peu d’elle, il comprendrait ce qu’elle désire sa fille. Pourtant, la seule chose importante pour le prince est qu’elle fasse seulement ce que l’on lui demande. « Je suis presque certaine qu’il a donné l’ordre à ma mère de m’y rejoindre. » Même si Annalita l’aurait fait naturellement toute seule également, non pas pour inquiétude pour sa fille, mais pour les convenances. « Ma mère ne m’a pas rejoint pour me demander comment j’allais, ça ne les intéresse pas se savoir ce genre de chose. » Et ça Demetria commence à en avoir clairement marre. De n’être que le petit pion de leur vie. Sans le vouloir une boule commence à se faire dans sa gorge alors elle boit un peu d’eau. Parce qu’il faut qu’elle se reprenne, cela va finir par se voir qu’elle ne sent pas aussi bien que cela. Même si au fond, elle se fiche bien que Timaël le remarque, c’est plutôt la réaction de ses parents qui l’inquiète.

Si Demetria est habituée aux préceptes d’éducation que ses parents leurs offre. Elle sait bien que ce n’est pas comme cela pour tout le monde. Elle l’espère tout du moins, relativise. Elle a toujours eu tout ce qu’elle voulait, n’a jamais avoir à faire un caprice pour nouvelle tenue, un nouveau jouet. Quoi que ce soit. Mais ce n’est que matériel. Les seuls moments de tendresse venaient de leur nourrice. Chose horrible en soi lorsque l’on y pense. La blonde s’y était faite avec le temps, même s’il fallait qu’elle avoue qu’elle préfèrerait du réconfort de la part des parents. Elle a oublié cette envie depuis des années, comprenant qu’elle n’y aurait jamais le droit. Alors, elle arrive à se faire à l’idée, en se jouant parfois de ses parents, jouant à leur jeu. Après tout c’est ce qu’il attendent d’elle ? Qu’elle obéisse sans rien demander en échange, ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’elle raconte réellement à son fiancé. Surtout que mentir était compliqué, elle ne le cherche plus d’excuses, comme elle pouvait le faire plus jeunes. Elle ouvre les yeux Demetria. Sait parfaitement que les Dragsa ne sont qu’une famille en apparence, rien de plus. Rien ne lie les parents aux enfants, hormis leurs ambitions. Et ce nom qui n’a pas le droit d’être entaché. « Tes parents sont-ils aveugles ? » Demetria ne comprend pas ce qu’il veut dire. Pas immédiatement, elle a besoin de plus de matière pour entendre ce qu’il a dire convenablement Timaël. Un léger sourire se dessine sur ses lippes lorsqu’une idée lui vient en tête. « Je regrette que tu aies à vivre de cette manière. Je regrette que certains parents aient des idées si archaïques. Ces désolants. » Elle comprend mieux maintenant. Il sous-entend cette maturité qui caractérise la jeune Dragsa. Elle s’ennuie souvent auprès des élèves de son âge à cause de cela d’ailleurs. Sauf qu’elle va devoir encore tenir deux ans à Durmstrang, pas le choix. Il faut qu’elle fasse avec. C’est ainsi. Tant pis. Mais au moins les mots de Timaël la rassurent de plus en plus. Il ne cherche pas à lui mentir, il semble bien trop honnête pour le coup. Elle commence à jouer avec ses cheveux Demetria. Parce qu’elle en a besoin pour se calmer un peu. Au fond, elle sait qu’il n’est peut être pas un mauvais choix, même si elle aurait préféré choisir elle même. « J’ai commencé à m’y faire. » C’est vrai, elle s’y est habituée, de n’être là que pour paraître. Montrer leurs joyaux de la couronne. Cette petite fierté qu’ils ont en montrant leur ravissante fille, elle n’a jamais besoin de montrer sa maturité ou même son intelligence. « Tu comprends mieux pourquoi j’ai envie de partir. » Elle espère qu’il la suivrait si elle faisait ce qu’elle souhaitait réellement. Qu’il l'accompagnerait. Il n’a pas l’air de vouloir l’en empêcher, mais le jour où il sera décidé qu’elle pourrait travailler dans une ambassade que fera-t-il ? Lui dira-t-il qui préfère qu’elle reste avec lui ? Ou la laissera-t-il partir en l’accompagnant ? Sauf qu’elle n’allait pas le demander maintenant, ils ne sont rien l’un pour l’autre. Ce n’est qu’une alliance, pas encore terminée, tant qu’elle ne serait pas sienne, qu’elle ne porterait pas le nom de son futur époux. « Tu es bien mieux élevé que mes frères. » Cela est dit à cause cet exemple que les parents Dragsa montrent avec le patriarche bien trop présent. Donneur d’ordre. Si Demetria essaie de bien faire comprendre à ses frères qu’une femme n’est pas un objet parfois c’est compliqué.

Les enjeux sont bien trop grands pour qu’elle montre ses réels doutes face à lui. Qu’elle soit capable de montrer sur son visage ce qu’elle ressent. Parce que ses parents pourraient le voir et cela serait bien pire que son petite passage aux toilettes. Elle le sait très bien Demetria. Son père n’acceptera pas un seul caprice de la part de sa fille, même s’il s’agit de son envie d’avenir. Sauf qu’elle ne peut rien dire Demetria. Elle sait très bien que ce choix ne lui appartiennent pas. Elle a juste besoin de faire comprendre à son fiancé qu’elle n’accepterait pas être une épouse comme sa mère. Qu’elle ne ferait pas ce qu’il demanderait parce qu’il le souhaitait, si elle acceptait, c’est par envie. Surtout qu’ils parlent de choses bien plus sérieuses qu’elle ne l’aurait imaginé au final Demetria. Mais ce n’est pas un problème pour elle. Elle a besoin qu’il soit apte à comprendre ce qu’elle lui veut dans tous les cas. Il faut qu’elle puisse avoir confiance en lui. Il semble l’être en tout cas, ce qui la rassure un peu à la princesse. Elle n’attend pas qu’il chercher à lui faire croire monts et merveilles. Il n’a pas besoin de cela. Elle obéira. Comme toujours. Elle se mariera avec lui, pour faire plaisir à sa famille. Elle ne peut pas risquer de défaire une alliance que son père souhaitait créer. Hormis s’il était un crétin insupportable. Ce qu’il n’est pas visiblement. Le dessert arrive enfin, chose qui la rassure un peu la fin de ce moment si gênant n’allait pas tarder à arriver. Elle allait pouvoir fuir et s’enfermer dans sa chambre après le discours et le débriefing auquel elle allait avoir le droit au château. Elle sait très bien qu’elle n’y échapperait pas. Le Marloes l’étonne alors qu’il parle de ses frères. Il ne le connaît pas. Si Dimitri a ouvert les yeux d’une façon affreuse. Connor lui semble toujours les garder fermés, incapable de faire la part des choses dans cette famille. Petite héritier parfait. Il ne compte pas changer. Se laisse vivre, comme bon il le semble. Il pourrait pourtant. Mais non. Ce n’est pas son genre de désobéir, tout comme sa soeur. Elle penche la tête un instant, souriant au fait qu’il s’y intéresse. « Quinze ans. Mes parents diront qu’il est en pleine crise d’adolescence. » Et elle pense juste qu’il ouvre les yeux. Mais elle garde cela pour elle. Parce que cette histoire entre Mira et Dimitri devait rester entre les Dragsa. Personne ne devait savoir que le benjamin de la famille ait pu avoir quelques sentiments pour une née-moldue. Demetria secoue la tête. « Je suppose que la relation que nos parents ont forgent notre idée de la famille idéale. » Elle ne veut pas finir comme les siens en tout cas. C’est certain, il semble l’avoir compris en tout cas Timaël. « Excuse-moi, je ne devrais pas dire ce genre de chose. Encore moins lors de mon premier rendez-vous avec mon fiancé. » Elle parle trop pour son bien Demetria.

La situation est bien plus compliquée qu’il n’y paraît. Si les deux jeunes sorciers arrivent à communiquer plus facilement que la blonde en l’aurait pensé. C’est bien différent de ce qu’elle avait pu imaginer. Même s’ils avaient leurs parents qui surveillaient d’un peu plus loin, elle ne ressentait pas tout le temps cette pression. Grâce à lui, parce qu’il fait attention à la mettre à l’aise et cela Demetria est forcée de remarquer que c’est bien plus intéressant que d’être au côtés de leurs parents. L'idée des tables séparées la rassurait.Même si elle sait très bien Demetria que son retour au manoir serait rempli de question de la part de ses parents. Elle ne cherche pas à y penser, profitant des derniers instants qu’elle passe en compagnie de son fiancé. Simplement parce qu’il est là et qu’il lui fait oublier les requêtes de ses parents. Petit sourire se dépose sur ses lèvres lorsqu’il acquiesce ce qu’elle sous-entend à propos de la vision de la famille qui est bien différente chez l’un et l’autre. A cause du modèle parental. Demetria sait les erreurs qu’elle ne veut pas commettre, mais de ce qu’elle a compris Timaël ne devrait pas être une gêne. Tout du moins vu la façon dont il parle de ses parents et surtout de sa mère. Chose qui la rassure encore un peu. Finalement que le choix qui a été fait pour elle n’est pas si terrible au fond. Elle aurait pu tomber sur bien pire. Connor serait certainement rassuré de savoir cela. Même s’il ne le sera pas tant qu’il ne pourra pas réellement rencontrer les Marloes. Elle ignore si le bulgare essayait juste d’apaiser ses craintes ? Elle l’espère bien, même si elle le voit mal profiter de ce qu’elle lui a déjà expliqué. Maintenant qu’ils ont peu avoir cette entrevue, peut-être bien que ses parents la laissent aller seule avec lui. Lui faire confiance pour qu’elle reste proche de son fiancé. La princesse profite encore un peu, regardant les parents commencer à bouger de leur table, signal de départ. « Il semblerait qu’il soit temps pour nous de les retrouver. » Demetria montre leurs parents quittant leur table, un dernier regard envers Tim avant de se lever. Elle sait que lorsque son père se lève à ce moment précis la soirée est terminée. C’est l’interrogatoire qui commencera. Chose qui l’inquiète un peu à vrai dire. Elle s’approche de Timaël pour marcher à ses côtés dans le restaurant, jusqu’à la sortie, certaine que son père s’était occupée de tous les détails du repas. « Merci pour cette soirée et surtout de ne pas essayer de profiter de cette situation. » La blonde préférait le dire tant que personne n'était à leur côté, cela serait bien trop gênant devant les parents et cela provoquerait surtout plusieurs questions qu’elle ne voulait pas entendre. Une fois sortis, elle remettais sa cape, croisant le regard de son père, souriante, comme toujours elle ne laisse rien paraître pour eux. Ne daignant pas leur laisser la possibilité de la questionner pour l’instant. Cela se passerait au manoir, dans la sphère bien trop privée de leur famille. Elle salue les parents du Marloes avant de se tourner une dernière fois vers lui. Souriant plus sincèrement que précédemment à leurs parents. « J’ai été ravie de passer cette soirée en ta compagnie. » Il y a un semblant de vrai dans cette phrase, une très grande partie d’ailleurs. Son père s’approche, elle sait ce que cela veut dire, elle s’écarte de Tim et s’accroche au bras de son paternel. Tous transplanèrent vers leurs demeures respectives. Demetria eu cet espoir vain de pouvoir aller dans sa chambre une fois arrivée. Jusqu’à ce qu’elle entende la voix de son père. L’interrogatoire allait commencer et elle sait très bien qu’elle devra leur répondre.