[Andreï & Connor] Pour être le meilleur

Pour être le meilleur

Mardi 13 Octobre 2133

En arrivant à Durmstrang, Connor avait trouvé tout en Sasha : un frère, un meilleur ami, un rival, un confident. Tout ceci s'était écroulé cet été, ce fameux moment où Sasha avait foutu en l'air 6 années d'amitié.
Depuis la rentrée, le Voda n'était donc plus tout ça. Enfin si, il restait une chose : un rival. Celui que Connor devait à tout prit battre, en plus d'être meilleur que sa soeur jumelle. Il connaissait donc la compétition depuis sa naissance, et depuis la rentrée jamais le Prince ne s'était fait battre par son ex-meilleur ami. Jusqu'à ce jour... Et dans une matière où il ne s'était encore jamais fait battre : les arts occultes.

Depuis son entrée à l'institut, Daniel avait toujours adoré les Arts Occultes. Allez savoir pourquoi... parce que sa famille était une famille de Pozhiratelis ou parce que son parrain enseigné cette matière ? Aucune idée. Mais il l'aimait. Et jamais en 6 ans Sasha n'avait réussi à le vaincre sur un devoir. Jusqu'à l'interrogation de la semaine dernière... . Une interrogation qui n'avait pas été surprise - et même surprise le Dragsa était toujours près - mais qu'il pensait avoir réussi. Jusqu'à ce qu'il reçoive sa note ce matin. 19. Contre 19,25 pour Sasha. La blague.

Toute la journée le jeune homme s'était senti mal. Se faire battre de 2 points, ça se justifie. Mais de 0,25, c'était la honte ! Surtout en Arts Occultes ! Aller pleurer auprès de son professeur n'était pas la meilleure idée mais... vu qu'Ivankov était plus qu'un simple professeur pour Connor, peut-être que ça allait fonctionner. Quoique, un Prince ça ne pleurniche jamais... Et un Pozhiratelis encore moins. Mais ça trouve une manière de se venger. Et peut-être qu'ils pourraient en trouver une ensemble ?

Après le repas du soir Connor gravit les 4 étages et s'arrêta devant le bureau du Pozhiratelis. Il toque plusieurs fois et attendit patiemment. Il était poli, jamais il ne se permettrait de rentrer sans autorisation.

Codage réalisé par Loukoum à la Cophirende Académie

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It's the time that you totally screwed up,

Still you're trying to get it out your brain. It's the fight you had when you didn't make up, It's the past that you're dying to change.

Loukoum

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Corriger des copies. Quelle horreur. Comme si lui, Andreï Ivankov avait du temps à perdre pour s’abaisser à ça. La pédagogie, ce n’était pas son délire. Mais alors, pas du tout. Il ne comprenait pas comment on pouvait apprécier la présence de tous ces adolescents médiocres, sans aucun talent ni aucun tempérament. Il y en avait bien un ou deux qui sortaient du lot, relevaient légèrement le niveau de ce troupeau stupide, mais pas suffisamment pour qu’on s’y intéresse réellement.
Ce n’était un secret pour personne : Andreï n'était pas devenu professeur par vocation. Être enfermé toute la journée avec un groupe de gamins à la cravate nouée de travers l’insupportait au plus haut point. Il n’avait jamais aimé les enfants et même sa propre fille n’avait pas fait exception. Leur lenteur d’esprit l’agaçait. Leurs manières l'agaçait. Leur façon de parler, de marcher, de s’habiller, de se comporter, tout chez eux l’agaçait. La seule raison pour laquelle il était venu dans ce château, c’était pour s’assurer que les ordres qu’il donnait à von Roppelt étaient suivis. Et pour l’instant, à part quelques recadrages nécessaires de temps en temps, le directeur se tenait tranquille. Tant mieux. De toute façon il n’avait pas le choix.

D’un geste savamment étudié, Ivankov étala au hasard les parchemins que les troisième année lui avaient rendu. Il jeta un rapide coup d’oeil aux noms et reclassa les feuilles selon un ordre qui semblait ne faire du sens qu’à lui-même. C’était une méthode qu’il avait mis au point pour ne plus perdre de temps avec des pareilles futilités. Un nouvelle technique de notation qu’il comptait bien généraliser à l’Institut tout entier. Les sang-purs d’abord. Minimum quinze systématiquement. Les sang-mêlés ensuite, jusqu’à treize si ils étaient de Voda, tout juste la moyenne s'ils représentaient Zemlya et entre 8 et neuf pour ceux qui avaient le malheur d’être de la maison du feu. Et en ce qui concernaient les transferts, ces élèves étrangers qui souillaient la dignité de l’institut, ils ne pouvaient en général pas espérer plus que cinq. Grand maximum. De temps en temps, Andreï inversait la tendance, juste pour leur faire miroiter un semblant d’espoir, et les résultats étaient souvent fort intéressants. Les rares qui osaient encore crier à l'injustice étaient remis à leur place aussi sec. Le monde dans lequel ils vivaient était injuste, mieux valait qu’ils apprennent où était leur place dans la société et qu’ils s’y habituent dès maintenant.

Satisfait de son travail, Andreï rassembla à nouveau les feuilles et s’apprêtait à les ranger quand on toqua à sa porte. Interdit, il releva la tête et observa l’entrée de son bureau d’un oeil perçant, comme s’il essayait de regarder au travers le panneau de bois qui le séparait du reste du château. Personne ne venait jamais le déranger dans son bureau. Personne n’osait faire ça. Ca ne pouvait certainement pas être un élève, ces derniers avaient vite compris qu’ils feraient mieux de l’éviter comme la peste. Et c’était mieux comme ça. Un collègue alors ? Peu probable. Personne n’aimait avoir affaire à lui. Le directeur ? Il n’aurait jamais pris la peine d’annoncer sa présence. Alors qui ? Qui était assez fou pour venir se jeter dans la gueule du loup ?
Lentement, Ivankov récupéra la baguette posée devant lui et l’agita d’un coup sec. La porte s’ouvrit d’un coup, révélant l’intrus qui venait le déranger. Il plissa les yeux en reconnaissant la silhouette qui se tenait à quelques mètres de lui. Connor Dragsa. Son filleul. Il l’avait presque oublié, celui-là.

Dragsa. Votre mère ne vous met pas au lit à cette heure-ci ?

Pour être le meilleur

Mardi 13 Octobre 2133

L'attente ne fut pas de longue durée. Et pourtant il attendit quelques secondes avant de voir la porte s'ouvrir à la volée. Si Connor ne connaissait pas le professeur Ivankov, il aurait sûrement prit ses jambes à son cou et aurait déguerpis aussi vite que possible. Mais... il le connaissait. Depuis assez de temps pour savoir qu'il avait déjà certainement dû baver sur l'une de ses vestes par le passé. Quoique... Andreï n'était pas un parrain comme les autres alors allez savoir s'il s'était déjà retrouvé à devoir garder Connor une soirée dans l'année ?

Andreï : (...)

(Bulgare) Sans vous manquer de respect, ça c'était il y a dix ans.

Le Dragsa fit un petit sourire et entra dans le bureau avant de fermer la porte derrière lui. N'importe quel élève n'aurait pas fermé la porte de ce bureau. Mais encore une fois, Daniel n'était pas n'importe qui.
Sa réponse était restée plutôt correcte. Il aurait très bien pu sortir un "et j'ai plus dix ans" ou encore un "t'as vu l'heure ? faut pas abuser" mais il ne l'avait pas fait. Il faut dire que face à son parrain, il se tenait toujours à carreaux. Déjà parce qu'il était très respecté dans la famille. Ensuite parce qu'il était de sang pur. Et puis dernièrement, il était Pozhiratelis. Et Connor voyait en lui LE chef parfait de ce mouvement. Franchement, Philipp von Roppelt ? Un sang mêlé au pouvoir c'est n'importe quoi. M'enfin, il n'était pas venu pour débattre de ce sujet.
Sans attendre qu'Ivankov lui redonne la parole ou l'autorise même à avancer plus dans la pièce, l'aîné des Dragsa avança jusqu'au bureau, posa son sac sur la chaise et observa son parrain droit dans les yeux.

(Bulgare) Je viens vous voir par rapport au devoir de la semaine dernière. J'ai beau retourner ma copie dans tous les sens, impossible de trouver l'erreur.

D'habitude, il ne regardait jamais sa copie quand il la recevait. Il se contentait de comparer sa note avec Sasha et c'était tout. Comme il avait toujours eu plus, il n'avait jamais observé les corrections ni ce qu'il avait mit était juste ou non. Mais aujourd'hui il avait analysé sa copier à la loupe. Et aucune erreur ne semblait s'y être glissée. Alors certes, un 19/20 ne ferait pas tâche au beau milieu de son bulletin, puisque sa moyenne est aux alentours de 18,5. Mais quand même.
Fouillant dans son sac il en sortit sa précieuse copie sur laquelle la note de 19 apparaissait. Maudit Sasha.

Codage réalisé par Loukoum à la Cophirende Académie

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Loukoum

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Son filleul entra dans la pièce avec un sourire parfaitement insupportable aux lèvres. Andreï l’observa sans ciller, accusant sa réplique en silence. Il y a dix ans… quel âge avait Connor aujourd’hui au juste ? 14 ? 15 ? Le professeur pinça les lèvres, agacé d’être dérangé pour de telles futilités. Il n’avait aucun souvenir de la naissance du garçon, à peines quelques bribes du jour où on lui avait demandé s'il voulait bien devenir son parrain, exactement comme les souvenirs auxquels on n’accorde pas d’importance sur le moment. Il avait accepté par défaut, conscient que ce titre lui permettrait de nouer une alliance durable et stratégique avec la famille Dragsa. Et c’était le genre d’alliance qu’on ne pouvait pas refuser. La famille royale de Biélorussie avait bien plus d’influence qu’il n’en aurait jamais personnellement, et leur soutien était plus que bienvenu.

Sans daigner accorder le moindre regard à la feuille de parchemin que son interlocuteur venait de sortir de son sac, Ivankov planta son regard dans le sien.

Je ne vous ai pas vu vendredi dernier.

Il faisait référence à la réunion qu’il avait organisée avec une poignée de Pozhirathelis fidèles, ces quelques sorciers qu’il conviait tous les mois à parler de leur stratégie. Comme lui, ils ne voyaient pas en Von Roppelt leur chef légitime et comme lui, planifiaient sa chute à venir. Andreï avait évidemment invité son filleul à se joindre à eux, estimant qu’il était plus que temps de commencer à initier le jeune homme au mouvement des mangemorts.

Il est grand temps que vous laissiez tomber ces enfantillages pour vous intéresser aux choses vraiment importantes. Votre avenir, entre autres.
Un jour vous serez amené à prendre de grandes décisions dans ce monde. Laissez donc les autres élèves se battre entre eux pour leurs notes, vous valez beaucoup mieux que ça.

À quoi cela servait-il d’avoir des privilèges si on ne pouvait pas en profiter ? Connor avait du sang royal dans les veines, le voir se chamailler pour quelques points avait quelque chose de ridicule et d’absurde. Demain, il gouvernerait un pays et n’aurait de comptes à rendre à personne.

De toute façon vous aurez votre diplôme quoi qu’il arrive.

C’était un accord qu’il avait passé avec la famille Dragsa depuis des années. Il gardait un oeil sur l’aîné de la famille, faisait de lui un sorcier respectable et respecté et en échange, ce dernier était voué à servir la cause des mangemorts avec honneur et fidélité. Et si Andreï pouvait l’aider à en franchir les étapes plus vite, il le ferait sans hésitation.

Pour être le meilleur

Mardi 13 Octobre 2133

La main toujours tendue vers Andreï, son devoir à la main, Daniel finit par se raviser quand l'homme qui se tenait face à lui prit la parole.

Andreï : (...)

C'est fou ce qu'il avait le don de détourner le sujet et de ramener la faute sur les autres. Poussant un faible soupir, comprenant qu'il n'obtiendrait aucun nouveau regard sur le devoir qu'il avait rendu, Connor rangea sa feuille dans son sac là où il l'avait prit il y avait même pas une minute.
Soutenant le regard de son parrain, il ne savait pas totalement quoi répondre. Que lui dire ? Vendredi dernier ? Il jouait les grands malades dans son lit pour pouvoir, le lendemain, avoir accès au portoloin. Portoloin qui l'avait amené dans une maison hantée. Enfin une maison ensorcelée. Par quoi ? Il ne savait pas. Mais il avait gardé cette information pour lui. Après tout, ça ne regardait pas son entourage de savoir que quelqu'un l'avait piégé et qu'il avait foncé comme un débutant dans le piège.

Andreï : (...)

Le Dragsa baissa la tête. Il avait raison. Ses notes n'avaient aucunes importances. Il finirait par obtenir ce qu'il voulait : de par son sang, son statut et son esprit brillant. Enfin ce qu'il voulait, il ne pouvait pas réellement l'avoir. Mais on lui donnerait ce qu'on voulait qu'il est. Le malheur d'être l'aîné d'une famille qui repose tous vos espoirs sur vos épaules... Des fois il enviait Demetria d'être une fille et Dimitri d'être le petit dernier. C'était pour ça qu'il le détestait tant : c'était un garçon avec beaucoup moins de responsabilités.

Andreï : (...)

C'était bien ça le problème : il aurait son diplôme même s'il se tapait des piteuses. Et ça il ne voulait pas. Il voulait montrer qu'il était arrivé là où il voulait arriver sans l'aider de personne : juste parce que son cerveau le lui avait permis. Il ne souhaitait pas exister comme "le fils de" ou encore "le filleul de". Il voulait exister en tant que "Connor".
Relevant la tête face à cette remarque, il était bien décidé à prouver à son parrain qu'il chipotait sur des points, mais qu'il n'en restait pas moins un futur prince et Pozhiratelis.

(Bulgare) Je suis désolé pour la réunion de Vendredi. Je pensez que père et mère s'étaient excusés pour moi. J'étais dans mon lit au manoir. Je vous rassure, pas à cause de la note que vous m'avez mise.

Il fit un petit sourire moqueur, attrapa son sac pour le poser sur le sol et prit place sur le siège. Généralement, Connor attendait toujours un signe pour s'asseoir. C'était la politesse. Mais la crise d'adolescence faisait que parfois, ses codes de prince il s'en fichait un peu. Notamment au sein de Durmstrang. Parce que dans l'Institut, il n'était plus un prince. Juste un sang pur, supérieur aux abrutis de sang-mêlés, mais pas un prince.

(Bulgare) Je m'excuse de venir bêtement pour une note mais vous savez, mes résultats comptent beaucoup pour moi. Je ne peux pas me permettre de ne pas être le premier n'est-ce pas ?

Question qui en fait n'attendait pas totalement de réponses mais bon, il avait envie de la sortir. Ce qu'il risquait ? Il ne savait pas. Andreï serait capable d'ouvrir la porte, de faire voler son sac de cours jusqu'à dehors et de le menacer d'un endoloris s'il ne bougeait pas ses fesses d'ici. Mais il ne le ferais pas si ? Enfin... des fois Daniel doutait du degré de méchanceté de cet homme...

Codage réalisé par Loukoum à la Cophirende Académie

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