Dans la gueule de la sirène [Donna & Tiphaine] 

Mercredi 18 Novembre 2133

Il y avait plusieurs semaines, Tiphaine avait prévenu Donna qu'elle ne devait pas se mêler des affaires des Pozhiratelis. Qu'elle ne devait pas non plus recruter des étudiants pour tenter de renverser le mouvement. Mais elle ne l'avait pas écouté. Victoria avait laissé à Sydney une chance. Une seule. De pouvoir remettre Donna dans le droit chemin. Mais... encore une fois ça n'avait pas fonctionné. Quelque chose devait clocher dans le cerveau de son ancienne adjointe. Elle ne comprenait pas les leçons qu'elle devait apprendre...
Alors la Retrac était passée à l'attaque. Comme toujours, elle avait préféré s'occuper de la famille de la Sheridan plutôt que de la faire souffrir elle. Pourquoi ? Parce que la souffrance elle semblait s'en contre fiche. Elle avait perdu sa soeur dans la bataille, elle avait ensuite perdue son mari et maintenant ? Elle continuait de foncer tête baissée là où il ne fallait pas. Alors c'était sur Emma que la Riddle avait porté son choix. Plutôt que de la tuer, elle avait choisit de la plonger dans le sommeil. Menacer le personnel de Saint Mangouste avait été facile. Ainsi, Emma dormait paisiblement là bas et ne pourra être réveillée que lorsque la Directrice de Poudlard l'aura décidé. Et oui, elle avait beau avoir disparue pendant 1 an, elle s'était rendue aux Pozhiratelis et... elle continuait d'avoir une certaine influence autour d'elle. Heureusement sinon elle ne savait pas totalement comme elle aurait fait.

Assise à son bureau, Tiphaine corrigeait quelques copies de Potion d'étudiants de 2ème année. Elle n'avait pas eu cours juste avant le repas, et comme toujours elle ne prenait pas la peine d'aller manger. En même temps, pourquoi manger ? Ça ne servait à rien. Enfin pas pour elle. Et puis elle avait tellement de choses à gérer !
Elle fut parcouru d'un sursaut quand la porte de son bureau s'ouvrit. Elle s'attendait à voir une tête blonde, mais pas celle là... La seule personne qui se permettait de rentrer comme ça, c'était Cliff. Son fils savait qu'elle ne pouvait rien lui dire, il connaissait les avantages qu'il avait envers elle. Ce qui parfois la mettait de mauvaise humeur.
Mais là, la tête blonde qui arriva, ce fut... pas celle à laquelle elle s'attendait !

Donna : (...) (...)

(Anglais) Bonjour Donna.

La blonde déposa sa plume, tendit sa main vers sa baguette et l'agita doucement pour refermer la porte. Elle la déposa ensuite de nouveau sur le socle et croisa ses doigts au dessus du parchemin qu'elle corrigeait avant de poser son regard bleu glacial sur la Professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

(Anglais) Etrangement, quand je vois comment tu rentres dans mon bureau, j'ai des doutes sur tes actions. J'avais laissé à Sydney le soin de te mettre en garde. Et malgré tout tu n'as pas suivi les conseils. J'ai donc simplement prit les dispositions nécessaires. Tu remarquera d'ailleurs que personne n'est mort cette fois.

Petit sourire sadique de la part de la Directrice de Poudlard. Elle avait parlé sur un ton totalement calme. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait depuis longtemps viré Donna de Poudlard. Mais... elle faisait confiance à Sydney. Même si elle avait échoué.

Mercredi 18 Novembre 2133

Donna : (...)

Oh, elle en oubliait les bonnes manières quand elle se retrouvait face à un meurtrier ? Et quand elle se retrouvait face à des gens qu'elle avait mené droit à Azkaban, est-ce qu'elle prenait la peine de leur dire bonjour et de s'excuser de les avoir précipiter là bas juste parce qu'elle était trop conne pour réfléchir correctement avant d'agir ?
Si les yeux de Donna avaient pu être des baguettes lançant un Avada Kedavra, Tiphaine serait certainement morte sur place. Par chance, Donna n'avait que des yeux absolument affreux. Et puis de toute façon il fallait plus qu'un simple sort de ce style pour tuer notre Sirène.
Victoria observa la Professeur poser ses mains sur son bureau. Zut. Décontamination à faire une fois qu'elle aurait quitté le lieu...

Donna : (...)

Oh, la petite larme. Si elle s'attendait à attrendrir le coeur froid de la Retrac, c'était peine perdue. Elle se fichait totalement des sentiments que son ancienne adjointe pouvait ressentir. Parce qu'elle en avait des horribles à son égard. Mais des sentiments qui étaient justifiés. Elle avait laissé l'Ordre et les Mangemorts aux mains de cette femme pour quoi ? Pour qu'ils finissent tous à Azkaban à moisir tandis que les Pozhiratelis continuaient de tuer des innocents. Eliott avait été privé de sa mère, Babylon avait été privé de ses parents et... encore bien d'autres enfants avaient été privés de leurs parents parce qu'ils pensaient pouvoir jouer les héros en sauvant le monde et en suivant la mauvaise personne.

(Anglais) Emma ne va pas mourir et elle se réveillera. Si tu penses le contraire c'est que tu doutes de mes talents de potionniste mais pour une inculte comme toi je ne relèverai pas. En tout cas je sais que tu n'as rien fait depuis la rentrée. C'est simplement pour te montrer ce qu'on pu ressentir tous ces enfants qui ont perdus leur parent quand tu les as précipités dans ta chute. Et rentres bien dans ton crâne que ce n'est pas moi qui est décidé de te laisser une seconde chance. Si je pouvais avoir ta lettre de démission sur mon bureau dès demain tu n'imagines même pas comment je serais heureuse. Au moins en effet j'aurais pas à suivre ton petit cul à la trace pour vérifier que cette fois ce ne sont pas mes étudiants que tu précipites dans la tombe. Parce que ça sera la prochaine étape pour toi si tu cherches à renverser les Pozhiratelis.

Voilà qui était dit. D'un côté, elle se montrait dure avec elle. Mais d'un autre, ne venait-elle pas de la mettre en garde que sa vie était en danger si elle continuait d'agir ainsi ?
Dans tous les cas, une fois que la Sheridan serait en dehors de Poudlard, elle pourrait envisager de réveiller Emma. Et elle ne la suivrait pas en dehors de l'école. Pourquoi garder un œil sur elle alors qu'elle finira par crever bêtement ? Donna ne faisait pas partie de la partie. Même si l'échiquier elle ne représentait pas un pion. Enfin, pas dans cette nouvelle partie.

Mercredi 18 Novembre 2133

Donna : (...)

Tiphaine ne pu s'empêcher de rigoler. Sérieusement ? Donna Sheridan, descendante d'Albus Dumbledore, qui fait peur à Tiphaine Retrac, descendante de Lord Voldemort ? N'importe quoi. C'était plutôt l'inverse non ? Combien de fois Donna avait tenté de l'attaquer en traite alors que Tiphaine lui tournait le dos ? Si elle était courageuse comme elle le disait elle ne l'aurait pas attaqué comme ça à deux reprises, elle lui aurait fait face. Mais non.

Donna finit par tourner les talons et s'arrêta devant la porte. Merde. Elle aurait pas pu sortir ? Sérieusement rien que l'avoir en visuel ça l'énervait totalement...

Donna : (...)

(Anglais) Je ne te crois pas stupide Donna, tu es stupide. Les étudiants ne pensent pas à combattre les Pozhiratelis si on ne leur met pas cette idée dans la tête et ils doivent bien la tenir de quelqu'un.
Mon but n'est pas de te faire craquer. Mon but est de te faire rentrer dans le crâne que tu n'as plus rien à faire pour détruire les Pozhiratelis. L'Ordre c'est fini. Les Mangemorts c'est fini. Nous devons suivre les règles. Le mouvement finira par imploser de l'intérieur. Il suffit juste d'être patient. Alors pour une fois dans ta misérable vie stupide, soit patiente.

Le ton qu'elle avait employé sur la fin était dur, sec. Mais Tiphaine n'avait pas d'autre choix que de se montrer ainsi envers Donna. Parce qu'elle la détestait. Mais aussi parce qu'elle ne voulait pas la voir mourir. Franchement, mourir c'était horrible. Et pourtant Illiana avait tué Sam sous les ordres de Victoria. Parce que c'était comme ça. Donna était un pion intéressant sur l'échiquier, mais elle devait suivre les règles. Fallait juste qu'elle se montre patiente même si ce n'était pas dans ses habitudes d'attendre.

dans la gueule de la sirène

donna et tiphaine

◊ ◊ ◊

Je n’avais pas quitté le bureau. J’étais restée là. Sans rien dire. En fait, si j’avais ouvert ma bouche mais sa réponse m’avait littéralement cloué sur place. Je crois bien qu’au fond, on ne se hait pas tant que ça et qu’il serait peut être temps que je m’en rende compte. Mon regard croisa celui de la directrice. Je ne disais pas un mot. Quelque chose en moi venait sans doute de se produire, elle avait raison. Il fallait attendre. Comme toute chose, le mouvement allait s’essouffler à un moment ou à un autre, ce n’était finalement qu’une question de temps. Et au fond, peut être que désormais, il était tant que j’arrête de voir le mal partout et que je m’occupe de ma famille. J’espère juste qu’elle tiendrait parole, que si je faisais mine basse et que je me contentais de faire mon travail et de veiller sur mes enfants, elle réveillerait Emma. Je l’espérais de tout mon coeur.

Ma main alors toujours serrée autour de ma baguette se desserra finalement avant que je ne la lâche et ne la laisse retomber dans la poche de ma robe alors que mes yeux bleus ne quittaient pas Tiphaine des yeux. Patiente. Il fallait juste que je me montre patiente. Je respire longuement et finit finalement par prendre la parole, rompant le silence qui venait de s’installer entre nous deux.

« Souâtes, je serais patiente. » énonçais-je sur un ton très calme « pourquoi tu me détestes tant ? Je sais que ce n’est pas uniquement à cause de mes erreurs récentes. »

C’est vrai quoi… Au fond, je sentais que quelque chose émanait. Je crois bien que même moi, je ne la détestait pas tant que ça. Je ne sais pas trop quel était mon ressenti vis à vis de Tiphaine mais il est clair que ce n’était plus de la haine. Peut-être que mon séjour à Azkaban m’avait finalement été bénéfique ? Je n’en sais trop rien…

(c) oxymort

Alors qu'elle quittait le bureau de Tiphaine, Donna finit par s'arrêter. Zut. Elle avait presque réussi à se débarrasser d'elle. Dommage. Elle allait devoir la supporter encore un peu. A moins qu'elle ne soit qu'entrain de méditer sur les paroles qu'elle venait de dire et ne tarderait pas à quitter enfin son bureau. Faut dire que l'air commençait à devenir irrespirable.

Le silence s'était installé. Donna s'était de nouveau retournée vers elle et la fixait dans les yeux. Que cherchait-elle à savoir ? Bonne question. En tout cas, à part son frère, personne n'était capable de lire dans ses pensées. Donna était un animagus et c'était tout. Elle n'était pas capable d'entrer dans la tête de la Retrac. Et bien heureusement d'ailleurs.

Donna : (...)

(Anglais) J'en sais rien. Je crois que c'est physique. Autrefois c'était parce qu'on ne partageait pas les mêmes valeurs. Si tu as été mon adjointe quelques temps c'est que je croyais en toi Donna. Mais... tu as tout fait foirer. Tout ce que tu touches fini par pourrir. Ouvres les yeux. Combien d'amis as-tu encore dans ton entourage ?

Cette question n'attendait pas réellement de réponse mais d'un autre côté la blonde était curieuse de savoir combien il y avait réellement de personnes dans la vie de Donna. Une ? Deux ? Même Jack n'avait pas pu la supporter plus d'une nuit, et encore parce qu'il était bourré.

dans la gueule de la sirène

donna et tiphaine

◊ ◊ ◊

Je voulais savoir. Je voulais comprendre. Pourquoi on en était arrivées là toutes les deux ? Je ne savais même plus. Mais peut être que je n’aurais pas dû lui demander…je ne sais pas. Je respire longuement alors qu’elle réponds à ma question. Je lève le regard vers elle. Je finis finalement par reprendre la parole.

« Je… » balbutiais-je.

Passant machinalement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, je me racle la gorge avant de finalement reprendre la parole.

« Tiphaine…j’ai perdu ma soeur à Azkaban. J’ai perdu mon mari par la suite et chaque jours, je vis avec la crainte de perdre les jumeaux ou Bella. J’ai peur Tiphaine, tous les jours, je vis avec cette crainte. Tu me connais depuis longtemps, oui j’ai fait des erreurs mais n’ai-je pas le droit à une seconde chance ? N’ai-je pas le droit de redorer le blason des Sheridan ? J’en ai marre de cette guéguerre. Je veux juste passer à autre chose…j’ai perdu Alix, j’ai perdu l’homme de ma vie, je ne veux pas perdre plus de personnes que j’aime. » avouais-je à la jeune femme.

(c) oxymort

Donna : (...)

Et alors ? Donna attendait quoi ? Que Tiphaine verse sa petite larme parce qu'elle avait perdu sa soeur et son mari ? Victoria aussi avait perdu des gens à qui elle tenait : son mari, sa meilleure amie, son frère de coeur... Et elle n'allait pleurer auprès de personne. Elle prenait le temps de pleurer de temps en temps sur la tombe des personnes qu'elle avait perdu et c'était tout. Elle n'accusait personne, elle ne reprochait à personne ces morts. Et pourtant elle savait qui les avait tué.

(Anglais) Et quoi Donna ? Tu as eu ta seconde chance, ta troisième, ta quatrième. Arrêtes de vivre dans le passé et avances. Mais n'avance pas sur le mauvais chemin.

Les paroles de Victoria étaient froide. Pourquoi devait-elle faire semblant d'être triste pour ce qui était arrivé à Donna ? Chacun ses problèmes. Et si elle devait faire disparaître une nouvelle personne de la famille Sheridan elle n'hésiterait pas.

dans la gueule de la sirène

donna et tiphaine

◊ ◊ ◊

Je ne savais pas quoi répondre à Tiphaine. En fait, je ne savais plus véritablement ce que j’étais venue faire là. Me mordant douloureusement la lèvre inférieure, je sentais mes ongles se planter douloureusement dans ma chair. Il était temps que je passe à autre chose. Concernant cette petite guéguerre avec elle du moins. Poussant un léger soupir, je respire longuement et la regarde droit dans les yeux.

« Je veux juste arrêter cette petite guéguerre qui dure depuis trop longtemps et qui commence véritablement à me fatiguer. » énonçais-je.

Laissant ma baguette glisser dans la poche de ma robe, je finis par relever le regard vers la jeune femme.

« Réveille Emma. Réveille Emma et je te jure que je me tiendrais tranquille. Rends moi ma nièce, c’est tout ce que je te demande. » énonçais-je à la jeune femme alors que je ne la quittais pas des yeux. Je ne supplierais pas mais je voulais retrouver ma nièce, c’est tout ce que je souhaitais. Plus que tout au monde. Je voulais qu’Emma revienne.

(c) oxymort

Donna : (...)

Tiphaine fit un sourire moqueur. Elle était sérieuse ? Cela faisait bien longtemps que de son côté elle avait arrêté de jouer à ce petit jeu. Alors oui, elle avait endormi Emma, mais c'était pour que Donna arrête de fourrer son nez dans les affaires des Pozhiratelis. Il fallait juste être patient, attendre qu'ils s'effondrent d'eux-mêmes. Ce n'était qu'une question de temps.
Par chance, Victoria était immortelle. Dans 30 ans elle en rigolerait peut-être de cette situation. Peut-être moins des morts et des conséquences que ça a eu sur certains, mais au moins elle savait que dans quelques années les Pozhiratelis ne seraient plus qu'un lointain souvenirs.

Donna : (...)

(Anglais) Elle te sera rendue, quand je saurais que tu as arrêté. C'est moi qui décide Donna, ce n'est pas toi.

Voilà qui était dit. La Retrac avait certes perdu une partie, contre les Pozhiratelis, mais face à Donna elle avait toujours un coup d'avance, et elle ne la perdrait jamais cette avance. C'était elle qui décidait.

(Anglais) Maintenant, va voir ailleurs si j'y suis.

Elle lui fit un petit signe de main qui voulait lui dire "dégage" et s'empara de sa baguette pour refermer la porte une fois que Donna fut sortie de son bureau. Décidément, la Sheridan lui taperait sur le système jusqu'à sa mort... Peut-être qu'il était temps de la mettre en terre plus rapidement que prévu ?