Les surprises de Noël - Ft Babylon 

Samedi

(Français) C'est l'heure !

Babylon poussa un soupir face à ces coups qu'on donnait sur la porte. Tout doucement il ouvrit un œil et... le deuxième ne tarda pas à suivre très rapidement face à ces deux yeux jaunes face à lui. Attrapant son coussin des deux mains il donna un coup magistral sur ces deux yeux avant de sortir en courant de la chambre. Décidément, ce séjour chez les Retrac aurait été sportif... En caleçon dans le couloir, il tenta de reprendre sa respiration tandis que Cliff sortait de la chambre, un sourire aux lèvres. Si le Stein ne mettait pas autant de temps à émerger de son sommeil il se serait sûrement rué sur le garçon pour le remettre à sa place. Mais déjà il n'était pas habillé, alors hors de question de se lancer dans une course poursuite au travers du manoir, et en plus sa cuisse le faisait encore souffrir de sa dernière altercation avec la tignasse blonde.
Retournant dans sa chambre le Français s'habilla rapidement, fourra toutes ses affaires dans sa valise comme elles arrivaient - à quoi ça sert de plier ? - et quitta enfin la chambre : finit de dormir entre les loups, les serpents et les fous... Il allait pouvoir profiter enfin d'une semaine tranquillement chez lui. Seul.

Lorsqu'il arriva dans le salon, Tiphaine l'attendait déjà. Il lui attrapa le bras et quelques secondes après le duo se trouvait dans le salon de la maison Stein. Babylon fronça les sourcils face à cet endroit si... propre ? Avec ses parents à Azkaban, il se serait attendu à voir une couche de poussière, le courrier qui s'entasse derrière la porte... bref, pas à retrouver sa maison dans un aussi bel état. Et pourtant... Tout semblait parfaitement rangé, comme-ci Fabiana et Galin vivaient encore là.
Le regard noisette du rouquin se posa alors sur une petite créature qui arriva, toute sautillante, de la cuisine. Elle lui adressa une petite courbette - à moins que ce ne soit à sa protectrice - et elle lui offrit un charmant sourire.

(Français) Je te présente Kai, un elfe de maison. Poudlard était trop grand pour lui, alors je lui ai proposé de venir ici.

(Français) Je me suis occupé de la maison jeune maître. Le ménage est fait, j'ai préparé votre repas pour ce midi et j'ai trié le courrier.

(Français) Je me suis occupée des factures, tu n'as pas à t'en faire pour ça. Tiens, une carte, si jamais tu as besoin de faire quelques achats.

Babylon quitta l'elfe des yeux et les posa sur Tiphaine et plus particulièrement sur la carte de crédit qu'elle venait de lui tendre. Savait-elle seulement ce qu'il comptait acheter avec ça ou valait-il mieux ne rien lui dire ? Enfin, avec un demi-portion dans les pieds, se serait certainement compliqué de... vous voyez ce que je veux dire ?

(Français) Kai t'amènera pour ton départ en vacances. Si tu as le moindre problème, tu as mon numéro de toute façon.

Elle lui déposa un délicat baiser sur le front, comme elle l'avait si souvent fait quand il était petit. Le plus drôle maintenant, c'est qu'elle était plus petite que lui. Bon ok, elle mettait des talons mais elle était quand même trop basse. Alors c'était drôle de la voir tenter de se rendre encore plus grande ou de lui attraper le crâne pour obtenir ce qu'elle désirait.
Un petit sourire moqueur sur le visage, il la regarda transplaner pour ensuite poser son regard sur le petit elfe. Vu sa tête, ça ne faisait aucun doute qu'il était très jeune. Se serait donc peut-être simple de lui retourner le cerveau ou de l'envoyer promener...

(Français) Tu me montres mon courrier et tu montes ma valise.

La politesse ? Avec Babylon il faut très souvent oublier... Ce qui n'empêcha pas l'elfe de maison de conduire le rouquin jusqu'au bureau de son père, sur lequel plusieurs lettres se trouvaient. Les factures avaient bel et bien étaient rangées dans les classeurs, mais toutes ces lettres et ces invitations qui attendaient des réponses...

Il s'écoula au moins une bonne heure durant laquelle le Stein avait prit soin de mettre son téléphone en charge. Il ne l'avait pas encore allumé, trop concentré sur le courrier. Il prenait soin de tout lire, de tout trier. Jusqu'à... cette lettre. Son coeur loupa un battement. Arrachant son téléphone de son chargeur, il disparu rapidement de la maison, laissant le petit elfe complètement perdu.

Ce ne fut qu'en soirée que Babylon revient enfin à la maison. Kai le sentit tout de suite : son odeur n'était pas habituelle. Ses yeux non plus d'ailleurs : ils étaient trop rouges. Rougies par les pleurs ? ou par cette odeur qu'il sentait sur le garçon ?

(Français) Le jeune maître a-t-il besoin de quelque chose ?

(Français) Que tu la fermes crétin.

Le Stein s'écroula dans le canapé et n'en bougea pas jusqu'au lendemain.

Lundi

Quelle erreur elle avait fait en lui accordant de l'argent... Allongé sur le ventre, une bouteille à la main, Babylon dormait tranquillement comme
à son habitude : en caleçon. Un filet de bave s'échappait de ses lèvres tandis que la maison n'était déjà plus rangée. Le sol avait une nouvelle décoration : des bouteilles vides. La table basse s'était vu recouverte de poudre blanche, de petits flacons et de seringues. Oh oui, Tiphaine avait fait une belle erreur. Mais devait-elle s'en vouloir ? Non. Parce qu'elle ne serait rien de ce qu'il avait fait, si cet abruti d'oreilles pointues ne disait rien.
En le regardant ainsi, le corps du Stein faisait vraiment pitié à voir. Entre les 5 trous dans sa cuisse, tous ceux qu'il s'était volontairement fait dans le bras, son poids qui semblait quand même poser soucis et sa couleur plus blanche que d'habitude, on pouvait facilement comprendre que ça n'allait pas. Et ça n'allait pas aller en s'arrangeant...
Ce qui l'avait mit dans cet état ? Ce papier qui lui demandait un test de paternité. Oh, il l'avait fait, et avait fait envoyer directement les résultats chez Allison. Déjà, hors de question de répondre à ses centaines d'appels en absence, hors de question aussi de répondre à Jayden ou aux autres sms qu'il avait reçu. Il s'était tout simplement muré dans le silence, attendant que ça passe, espérant que ce ne soit qu'un mauvais rêve... ou un cauchemar qui allait bientôt prendre vie.

La sonnette retentit dans la maison. Sortant de la chambre des parents, Kai descendit les marches. Il posa un regard sur le garçon dans le canapé et poussa un soupir. Il n'était pas censé ouvrir... mais au pire il pourrait toujours effacer la mémoire de la personne. Alors il alla jusqu'à la porte et l'ouvrit avant de tomber nez à nez avec une... femme enceinte ?
Tout sourire, le petit elfe la laissa entrer. A moins que ce ne soit elle qui soit entrée volontairement ? Toujours est-il qu'il eu tout juste refermé la porte qu'il sursauta en entendant un bruit sourd : la femme venait de tomber.
Entrant alors dans une crise de panique le petit elfe se mit à courir partout en hurlant. Malgré ses cris, il ne réveilla pas Babylon. Il s'approcha donc de lui et le secoua plusieurs fois, hurlant son prénom aussi fort que ses poumons le lui permettaient. Mais rien. Alors il claqua des doigts et un sceau d'eau froide se déversa entièrement sur la tête du Stein qui se réveilla dans un sursaut.

(Français) Non mais ça va pas la tête abruti ! Je t'ai dis de me foutre la paix.

(Français) Oh et la roue de secours elle va se calmer. Ya une femme enceinte dans le couloir. Je crois qu'elle est morte !

Babylon ne broncha pas quand il l’appela la roue de secours. En même temps, entre ces deux là, c'était pas du tout l'amour fou. Entre Babylon qui l'appelait demi-portion, oreille pointu ou l'elfe immonde, Kai avait du se défendre. Rouquin c'était trop simple, alors roue de secours lui avait parut amusant puisqu'il était évident en plus que ce pauvre garçon ne savait pas trop se positionner dans le monde. Il n'était qu'une roue de secours de toute évidence.
Le Pozhar bougea tout de même ses fesses pour aller vérifier les dires de l'elfe. C'est donc en caleçon et les cheveux dégoulinants sur son torse qu'il arriva dans le couloir de l'entrée. Aucun doute sur le propriétaire de ces cheveux : Allison. Doucement il s'approcha d'elle et la bougea légèrement. Son regard s'arrêta quelques instants sur le ventre de la jeune fille. Merde. Il eut un léger vertige et attrapa sa tête entre ses mains, se répétant pour lui même que "tout va bien, ce n'est pas le mien".
Tel un héros souhaitant sauver sa princesse il tenta de la porter mais... demandez à un squelette de porter une baleine : ce n'est pas possible. Alors il demanda de l'aide à Kai, qui transporta la demoiselle par lévitation jusqu'au canapé sur lequel le rouquin avait précédemment bavé. Lui calant un coussin derrière la tête, Babylon demanda gentiment à l'elfe de débarrasser le salon. Il gravit ensuite les marches de l'étage quatre par quatre, se glissa dans les premiers vêtements qu'il trouva et redescendit. Il s'arrêta à l'entrée du salon mais ne s'approcha pas du canapé. Doucement il se laissa tomber sur le sol, le dos appuyé contre le mur. Une jambe tendue, l'autre repliée contre lui, son regard observait Allison de loin. Et si c'était vraiment lui le père ? Il faudrait bien qu'il lui avoue pourquoi il n'est jamais là...

Toujours assit dans la même position, Babylon ne bougeait pas. Son regard était toujours posé sur Allison, il n'osait plus bouger, de peur de voir le temps avancer et donc devoir faire face à cette catastrophe qui allait lui tomber dessus. Pourtant il le perçu le mouvement sur le canapé, le corps qui se redressait pour observer les alentours. Et puis sa voix qui déchira le silence du salon.

Allison : (...)

Rah, il la détestait quand elle l'appelait ainsi. Stein ? Sérieusement ? Il avait un prénom. Certes étrange, mais c'était pourtant son prénom, bien mieux que son nom de famille. Et puis ça ne l'avait pas dérangé ces fois là de lui murmurer à l'oreille. Mais c'était clair : quand elle l'appelait ainsi, c'était parce qu'elle était en colère. Comme la plupart des autres d'ailleurs. A croire que c'est dans la nature humaine d'appeler les gens par leur nom de famille quand nous sommes en colère.
Toujours est-il qu'il ne bougea pas. Ses sourcils étaient froncés, comme s'il espérait pouvoir faire disparaître le ventre qu'elle avait d'un simple battement de paupières. Mais même s'il connaissait l'existence de la magie, ce n'était pas du tout possible de faire disparaître un enfant. Et puis... est-ce que c'était vraiment le sien ? Elle ne serait pas venu agiter son ventre sous son nez s'il s'agissait pas du... leur. Bon dieu que c'était étrange de dire ça. Un bébé ! Il ne pouvait pas avoir conçu un bébé ! C'était pas possible !
Il l'observa alors fouiller dans ses affaires. Cette cigarette qui s'échappa de son sac ne lui fit ni chaud ni froid. Si Mr Stein savait les recommandations à suivre pour une grossesse ? Euh... non. Absolument pas. Il savait déjà comment faire les bébés, c'était une bonne chose, mais alors comment ça grandit et tout ça, ce n'était pas vraiment le genre de chose qui l'avait intéressé durant les cours de SVT.

Allison : (...)

Oui oui, elle est juste enceinte, ça il le sait. Mais il a le droit de se tenir à l'écart non ? Déjà parce qu'il sait que même si ses manches sont longues, elle finira par le savoir ce qu'il s'est passé durant ces derniers jours. D'ailleurs elle l'avait sûrement senti sur le canapé. Ou alors si ce n'était pas encore le cas parce que Kai avait le don de mettre du produit partout, elle le sentirait sûrement dans sa chevelure qu'il n'avait absolument pas lavé depuis son retour dans cette maison. Tout comme le reste de son corps d'ailleurs. Sa dernière douche remontait juste à ce sceau d'eau que lui avait foutu l'elfe sur la tronche. D'ailleurs ses cheveux étaient encore légèrement humides.

Allison : (...)

Poussant un soupir de découragement, l'étudiant de Durmstrang se leva doucement. Était-il entrain de répondre à un ordre qu'elle venait de lui donner ? Oui. En même temps il ne savait pas lui dire non. Il avait tout accepté d'elle. Mais est-ce qu'il était capable d'accepter d'avoir un enfant en sa compagnie ? Non. Parce qu'il n'était tout simplement pas apte à devenir père. Et parce que trop de secrets ne devaient pas être révélés, et si ce résultat dans l'enveloppe correspondait à son code génétique, alors il devrait lui annoncer ces choses dont il ne souhaite pas parler. Ces choses pour lesquelles l'été dernier il s'était totalement aller à la drogue et à l'alcool.
Ses pas n'étaient pas rapide, mais il finit par arriver devant le canapé. Il s'assit toujours lentement près d'Allison et saisit cette enveloppe. Toujours à la vitesse d'une tortue, les mains légèrement tremblantes certainement par le manque, il ouvrit ce morceau de papier marron. Il s'empara ensuite de la feuille puis... il laissa tomber le papier et se releva avant de faire les cents pas autour de la table du salon. Attrapant sa tête avec ses mains il poussa un long et profond soupir. Un nouveau.

(Français) Putain... c'est pas vrai. Tu...

Il préféra ne pas finir sa phrase. Lui dire avant ? Oh sûrement qu'elle l'avait fait. Mais étant à Durmstrang il n'avait pas pu lui répondre. Abandonner l'enfant ? Oui, elle aurait au moins pu lui demander son avis. Mais ça retombait sur la première fin de sa phrase et donc il ne pouvait pas le lui dire. Alors son regard empli de larmes rivé sur elle, il laissa sa phrase en suspend. C'était pas possible. Il était entrain de rêver depuis trois jours. Est-ce que Cliff avait le pouvoir de manipuler les rêves ?

Allison : (...)

Babylon fuit le regard de la jeune femme. Bien sûr qu'elle a essayait. C'est de sa faute s'il ne lui a pas donné de nouvelles. Enfin est-ce vraiment de sa faute ? Il serait peut-être temps que les sorciers acceptent que les objets moldus puissent fonctionner dans leurs écoles. Enfin à Durmstrang, c'est mission impossible. Il faudra qu'il demande à Allison de lui envoyer des hiboux à l'avenir. Ce qui est étrange comme demande d'ailleurs. Nul doute qu'elle allait se foutre de sa tronche.

Allison : (...)

Son ton s'était durci et il faut avouer qu'il arracha un frisson à notre rouquin. Il n'aimait pas quand elle se mettait en colère. En fait il ne se souvenait même pas l'avoir déjà vu se mettre dans un tel état. Et elle avait raison, il ne connaissait pas son passé. Pour tout dire, de tous les membres de la bande, la Gauthier était celle qui savait le plus faire la fête mais, même la tête complètement sous l'effet de la drogue, elle n'avait jamais parlé de son passé, de son enfance, des souvenirs qu'on s'échange tous. En fait, personne ne connaissait son histoire.
Bien, elle ne voulait pas abandonner cet enfant. Et pour tout dire, si les parents Stein étaient là, ils lui auraient certainement arrachés les oreilles si l'idée d'abandonner un enfant lui avait traversé l'esprit. Fabiana lui avait toujours dis que les erreurs, il devait les assumer ou les réparer. Alors cette erreur, dans le ventre de la jeune femme qui lui faisait face, il allait devoir l'assumer.
Une chance pour Allison, la maison était libre. Avec ses parents en prison et aucune date de sortie, il pourrait tranquillement la faire emménager ici. Et en plus elle aurait un magnifique elfe pour lui tenir compagnie et aider à élever l'enfant. D'ailleurs fille ou garçon ? Il faudrait réfléchir à un nom ? Et trouver de vêtements ! Et lui trouver un parrain et une marraine. Bon dieu qu'est-ce que ça implique la naissance d'un gosse... En fait le test ne s'est pas trompé ?

Replantant son regard sur ses pieds, il reprit contact avec la réalité quand il sentit deux bras s'enrouler autour de son cou. La délicate odeur de celle avec qui il avait partageait d'agréable nuit lui emplie les narines. Glissant ses mains autour de sa taille, il inspira longuement l'odeur de ses cheveux. Au final, Allison était aussi une drogue. Pas en poudre mais sous une autre forme. Depuis le collège il ne pensait qu'à elle, son petit coeur n'avait pas su lui refuser tout ce qu'elle lui avait proposé, alors il ne pourrait pas refuser cet enfant.

Allison : (...)

Malheureusement le contact est de trop courte durée pour Babylon. Elle s'éloigne légèrement, les bras de notre rouquin tombant mollement le long de son propre corps. A se demander comment il pouvait encore tenir debout. D'ailleurs son estomac était vide depuis presque trois jours... mais il ignorait toujours les bruits, tout comme le nouveau cri plaintif qu'il venait à nouveau d'émettre.

Allison : (...)

(Français) J'accepte totalement d'assumer cette erreur Alli. C'est juste que... j'ai des tas de choses à t'expliquer et je ne sais pas par où commencer...

Contournant la jeune fille il se laissa tomber dans le canapé. Comme ci Kai avait sentit l'appel de son ventre, ce dernier se ramena avec deux verre d'eau ainsi qu'un petit plat avec toutes sortes de crudités; Sérieusement ? Babylon n'était pas du genre à manger cinq fruits et légumes par jours. Mais il avait tellement faim qu'avant même que le plat n'arrive sur la table il attrapa trois battons de carottes et les fourra dans sa bouche. Tandis qu'il semblait retrouver un peu de couleurs, il pointa le petit elfe du doigt.

(Français) Ah ben commençons par celui-là.

Un morceau de carotte s'échappa de sa bouche. euh oui, le Stein et les bonnes manières... Il le rattrapa et fit signe à Allison de venir s'asseoir à ses côtés. D'ailleurs, sans s'en rendre compte il avait prononcé son surnom, comme autrefois. C'était tellement mieux de toute façon. Et ça la mettrais peut-être plus en confiance pour tout ce qu'il s’apprêtait à claquer dans la tronche de la moldue.

(Français) Vas me chercher le Vestnik Sluzeben.

Mâchant énergiquement les carottes qu'il avait encore en bouche, il se tourna légèrement vers la Gauthier pour commencer par lui parler de Kai. Mais que lui dire d'ailleurs ? Euh... bonne question.

(Français) Ce truc là, c'est un elfe. De maison. Un peu comme un domestique tu vois. C'est une créature magique.

Tout en expliquant ça, Babylon s'assit en tailleur dans le canapé. On aurait dit un petit enfant qui allait raconter une histoire fabuleuse sur la magie. Et face à la mine qu'il affichait, aucun doute qu'Allison trouverait ça charmant. Mais est-ce qu'elle allait le croire ? Ah ben bonne question. Mais le journal allait l'aider. Parce que chez les moldus, des journaux avec des images qui bougent, ça ne se voit pas tous les jours.

(Français) A toi de me dire un truc que je ne connais pas.

Voilà qu'il faisait passer ces révélations pour un jeu... Super Baby, bonne idée. Pas sûr que ça plaise à la maman de ta progéniture mais bon, tu peux toujours essayer.

Voilà que Babylon attendait une réponse de la part d'Allison. A sa tête, on aurait presque dit un petit chien joyeux attendant que son maître lui lance la baballe. Etrange quand deux minutes avant la tristesse se lisait encore sur son visage. Mais Allison n'était pas au bout de ses surprises. Parce que bientôt le manque allait se faire sentir. La prise de sa dernière drogue remontait à il y a peu, certes, mais vu qu'il les enchaînait et les prenait toutes en même temps, on ne pouvait pas dire que son corps était près à toutes les abandonner aussi brutalement.
Enfin pour le moment le cul du Stein était toujours vissé dans le canapé, ses petits yeux brillants rivés sur la femme qui portait son enfant et qui n'allait pas tarder à lui cracher un secret en plein visage.

Allison : (...)

Forcément. Dire à un moldu que la magie existe, c'est compliqué. Enfin une chose est sûre, Allison n'est pas la reine d'Angleterre mais la magie existe bel et bien. D'ailleurs les petites oreilles pointues avaient intérêts à se ramener illico presto pour prouver à la Gauthier qu'il ne disait pas que de la merde.

Allison : (...)

Tu parles d'un secret. Babylon s'en fichait totalement de l'échographie pour le moment. Il voulait connaître la vie d'Allison. Son enfance, son passé, ce qui expliqué pourquoi elle en était arrivée à devenir une telle fêtarde et... à ne pas vouloir abandonner cet enfant. D'ailleurs, et ses études, elle les avait arrêté ? Merde. Il était donc fautif de ça. Comment elle se débrouillait en dehors. En fait beaucoup de questions étaient entrain de se bousculer dans la tête de notre petit rouquin, le rendant légèrement malade. A moins que ce soit le manque et cet avalage rapide de carottes qui soit entrain de lui retourner l'estomac.
Toujours est-il que lorsque l'échographie lui est posée sur les genoux, il ne peut s'empêcher de la prendre et l'étudier bien en détail. Ok, c'est bien un garçon au vu de ce petit truc qui dépasse de l'entrejambe de cette ignoble crevette. Dire qu'il avait du ressembler à ça dans le ventre de sa mère. Beurk. C'était plus amusant de faire les bébés que de les voir se construire, croyez-moi !

Allison : (...)

(Français) Euh...

Tournant vivement la tête pour appeler Kai, il se retrouve nez à nez avec le petit elfe qui arrive, cadre dans les mains. Étrangement, deux elfes se présentaient sous ses yeux. Wouah. Déjà un c'était flippant, à quatre yeux globuleux comme ça...

(Français) En fait j'ai pas le Vestnik Sluzeben. Il me sert pour emballer les épluchures de légumes. Mais euh... j'ai ça.

Babylon tenta de s'emparer de la photo mais sa tête lui tourne tellement qu'il perd l'équilibre et s'écroule entre la table et le canapé. Une chance qu'il soit assez squelettique, sinon il se serait certainement bien cogné...
Avec le peu de forces qu'il lui reste il tend dépose le cadre là où son postérieur était encore posé quelques secondes auparavant.

(Français) Tiens. Ya que des sorciers qui sont capable de faire bouger des photos.

Sa main retombe mollement sur son torse tandis qu'il reste allongé sur le sol. Les tremblements de ses membres inférieurs commencent à se faire sentir et deviennent plus visibles, mais il les ignore. Le sol c'est confortable hein ?
La tête de Kai apparaît alors au dessus de la sienne.

(Français) Oh une licorne.

Babylon ? Officiellement perdu. Ses yeux se ferment alors doucement tandis que son corps est prit de convulsions. C'était à prévoir n'est-ce pas ?

Son corps semble se calmer mais son esprit est ailleurs. Pendant quelques instants Babylon se retrouve devant cette baie vitrée, des cubes devant ses mains, à tenter de les faire voler. Les adultes autour de lui se moquaient : il était incapable de faire de la magie. Lui, le petit protégé, était un cracmol. Ce mot lui faisait mal. Ses petits yeux verts se tournent alors vers l'intérieur de la maison, là où ses parents se tiennent avec elle. Les larmes se lisent dans les yeux de ses parents. Et puis... ce souvenir s'efface doucement.
Sa joue lui chauffe mais il s'en fiche. C'est comme... une télécommande qui appuie pour changer de chaîne. Souvenir suivant : sa rencontre avec Charlie. Dans cette fameuse cabane pourtant interdite. Ça avait été une drôle de rencontre, qui avait commencé par des menaces et puis au final... une punition pour eux deux. Et le début d'une grande amitié par la suite. Lui le grand de 14 ans entouré de minus de 11 ans entrain d'apprendre la magie. C'était fantastique.
Sa tête tremble à nouveau, sa joue chauffe encore plus et le paysage change. Cette fois il fait froid. Il n'a pas l'impression d'avoir déjà vécu ça. Devant lui des grilles de fer se dressent. Et là... ses deux parents. Azkaban ? Serait-il entrain de mourir et de voir ses parents une dernière fois ? Des larmes commencent alors à couler le long de son visage...


Kai observe bien sagement l'humaine enceinte donner des baffes à son maître. Oh, comme il aimerait lui aussi lui en coller une ou deux !

Allison : (...)

La douche ? Face à cette dernière gifle qui ne semble toujours pas fonctionner, Kai lève sa petite main et claque des doigts. Le paysage change instantanément et le trio se trouve dans la salle de bain. Claquant à nouveau des doigts il lévite légèrement le corps du rouquin pour venir le claquer dans la baignoire. Puis nouveau claquement de doigt et la douche se met en route. Eau froide, bien évidement, l'humaine avait demandé de l'eau froide !
D'ailleurs en parlant d'elle, le regard globuleux de l'elfe de maison se pose sur elle. Ah oui, le maître n'avait pas encore réussi à lui faire comprendre que la magie existait bel et bien. Maintenant elle y croyait ?


Les larmes commencent à être de plus en plus nombreuses. Et étrangement elles semblent même venir de dessus sa tête. Babylon lève alors les yeux, observant le plafond d'Azkaban. Il pleut, au dessus de sa tête...
Soudain il se réveille dans une grande respiration. S'asseyant en pleine vitesse il cligne plusieurs fois des yeux avant que sa main ne cherche à tâtons le robinet pour venir le fermer. Quand l'eau arrête enfin de lui couler dessus, il secoue la tête comme un chien et tente de reprendre son souffle. Ses cheveux dégoulinant sur son visage, il pose son regard sur Allison. Comment est-il arrivé dans cette maudite baignoire ?

Son regard est vague. Pauvre Babylon. Il a du mal à comprendre ce qu'il se passe. Mais rapidement il comprend : son corps a du décider de digérer la nouvelle... avec une petite overdose ? Ou un manque ? En fait il n'en avait aucune idée. C'était bien la première fois que ce genre de chose lui arrivait. Peut-être parce que depuis cet été il n'avait touché à rien. Enfin si, un sachet de poudre à Noël, mais c'était tout. Ce n'était pas ça qui avait dû lui retourner le cerveau... Alors peut-être les mélanges ? Oui, peut-être...

Allison : (...)

Qu'est-ce que Kai avait bien pu faire pour... Ah, attendez : salle de bain, Babylon dans une baignoire, ça n'arrive pas tout seul. Même si Allison était une femme forte, elle n'aurait jamais réussi à le porter jusque là-haut. Encore moins en étant enceinte. Donc l'elfe de maison avait donc... transplaner ? Enfin un truc du genre que les elfes savent faire. En tout cas, il comprend mieux la tête qu'affiche la mère de son fils désormais.

Allison : (...)

Le petit elfe baisse les yeux et claque des doigts pour faire apparaître un verre d'eau, qu'il dépose devant la femme, avant de claquer de nouveau des doigts et de disparaître.
Toujours assit dans sa baignoire, Babylon finit par pousser un long et profond soupir. Il finit par se glisser en dehors de l'objet et enlève son T-shirt trempé. Ben quoi, c'était pas comme-ci Allison ne l'avait jamais vu comme ça... Croyez-vous qu'il avait encore son pantalon pour produire la petite erreur dans le ventre de la Gauthier ? Attrapant la serviette il secoue énergiquement sa tête puis la jette sur le sol, en compagnie de son T-shirt avant de s'accroupir auprès de la jeune femme. Sa tête : il ressemble à un porc épic. Mais bon c'est Babylon... ne lui demandez pas d'être présentable.

(Français) Viens, je vais t'expliquer...

Il lui fit un faible sourire et l'aide à se relever. Après l'avoir accompagné jusqu'à ce fameux lit où la crevette avait du être conçue, Babylon repart dans la salle de bain. Après un nettoyage rapide du lavabo il attrape le verre d'eau sur le sol et le dépose sur la table de chevet. Prenant place aux côtés de la jeune femme il pousse un soupir et se gratte nerveusement la tête. Tiens d'ailleurs il a pas remis de T-shirt... Enfin c'est pas grave.

(Français) Mes parents sont des sorciers et... vers 7 ans les enfants sont censés déclencher un super truc qui manifeste leur pouvoir. Sauf que ça n'est jamais arrivé pour moi. Alors on m'a effacé la mémoire et je suis venu vivre ici. Sauf que après le BREVET, pour une raison étrange, mes pouvoirs se sont déclarés. C'est pour ça que je n'ai pas pu vous suivre au Lycée. Parce que je devais rejoindre une école de magie. J'ai fais un an dans celle de France, où j'ai rencontré Charlie, tu sais celui qui était avec moi cet été. Puis je suis partie dans l'école en Ecosse. Et là depuis l'année dernière j'étudie dans celle qui est en Bulgarie. Les objets sans magie, comme les téléphones, ne fonctionnent pas dans l'école. Et comme mes parents sont... Les mots se bloquent quelques secondes dans sa gorge. En prison pour divergence d'opinion, je ne suis pas rentré aux vacances de la Toussaint. Si je suis là, c'est parce qu'une amie de mes parents s'est occupée de moi pour Noël et je voulais m'isoler un peu. Je suis vraiment désolé de t'avoir abandonné avec ça. Il observe le ventre d'Allison. Je... je pense pas que le directeur me laissera quitter l'école facilement. C'est un peu ma prison là-bas... et se serait trop long à expliquer. Mais je te promets que je ferais tout pour me montrer présent le plus possible.

Son regard est sincère et ses mains se glissent dans celles de la jeune femme. Est-ce que c'est le moment pour lui dire ces trois petits mots ? En réalité il ne sait pas. Même l'esprit à l'envers et le corps en feu il ne se souvenait pas le lui avoir dit. Et pourtant... Allison était son premier amour. Et malgré tout ce qu'il tentait de faire pour l'oublier, chaque chemin qu'il empruntait le ramenait à elle. Encore et toujours.

Les mains d'Allison se serrent dans les siennes et un petit sourire apparaît sur son visage. A-t-elle décidé de garder cet enfant parce qu'elle ressentait un petit quelque chose pour lui ou... il n'allait pas tarder à comprendre pourquoi d'ailleurs.

Allison : (...) (...)

Alors là... Babylon n'ouvre pas de grands yeux mais il en est pas loin. Alli... n'a jamais connu ses parents. C'est triste. De ne pas avoir reçu de l'amour de la part de ses parents ou de n'importe quel autre adulte qui pourrait réellement vous aider. Grandir sans une figure sur laquelle se reposer et copier, ce n'est pas évident.

Allison : (...)

Sur le coup, le rouquin ne pense même pas à réagir à ce qu'Allison a bien pu lui dire. Sans même demander son avis à la jeune femme il se baisse et approche sa tête du ventre. De sa main qui est maintenant libre il pousse celle de la Gauthier pour espérer sentir lui aussi la petite crevette qu'il y a dedans.

(Français) Hey toi... je suis ton père.

Il avait dit cette phrase forcément comme l'aurait fait Dark Vador dans Star Wars. Oui, les supers références de Babylon. Mais avouez que c'était drôle.
Rigolant quelques secondes il finit par se redresser et lâche l'autre main d'Allison pour venir les glisser de chaque côté du visage de la jeune fille. Son visage redevient alors sérieux. Après tout, il fallait qu'il reparle de ce qu'elle lui avait annoncé non ?

(Français) Je comprend en tout cas, ne t'en fais pas. Et je ne t'en veux pas. Je suis même vraiment désolé de ne pas avoir pu t'accompagner depuis le début de toute cette aventure. Je devrais forcément retourner à l'école... mais je reviendrai aux vacances cette fois.

Et... sans qu'il ne sache réellement pourquoi, il se penche en avant pour embrasser Allison. C'était vraiment étrange, de faire ça en ayant les idées totalement claires. Il n'en avait pas l'habitude. Mais en réalité, c'était plutôt plaisant. Il finit cependant par reculer et la lâcher avant de baisser la tête.

(Français) Désolé. Je sais même pas si... tu as quelqu'un.

C'est vrai ça, est-ce que Alli avait un autre garçon dans sa vie ? Il fallait espérer que non. Déjà, avoir un enfant à son âge, sans qu'il ne soit prévu, c'était étrange, alors si en plus on ajoutait dans l'équation un autre garçon, ça deviendrait surement une drôle de situation.