La famille avant tout

Bureau de la Directrice:

Lundi 08 mars 2134

Un lundi comme les autres est en train de se dérouler. Mes deux premiers cours de la journée se sont bien passés et j'espère simplement que le reste de la journée sera aussi calme et monotone. Monotone, oui. La monotonie est devenu quelque chose que j'ai appris à apprécier. Les Pozhiratelis - Andreï - étant à la tête de l'Europe, les journées où il ne se passe rien de majeur sont une bénédiction. Inutile de repenser à son interdiction aux étrangers de passer leurs examens à Durmstrang. Je compte les jours jusqu'à ce qu'il fasse la même chose à Poudlard et à Beauxbâtons. Pire, l'idée de fermer les écoles pourrait bien germer dans son esprit s'il se rend compte que tout ne se passe pas comme il le souhaite au sein des deux Écoles de Magie. Il ne s'est encore jamais déplacé à Beauxbâtons. Je pense qu'il ne veut pas éveiller les soupçons en montrant trop sa personne dans les lieux publiques, et c'est tant mieux. Je ne réponds pas de moi-même si je me retrouve un jour en-tête à tête avec cet homme.

J'efface nonchalamment le tableau de mon dernier cours tandis que les élèves rangent leurs affaires. Les cours avec les premières années sont épuisants. La plupart débarquent à l'Académie sans aucune manière et ils me donnent, de ce fait, énormément de travail. Je ne peux pas les blâmer, certains n'ont pas reçu une éducation très poussée. Je dois aussi avouer que les voir se transformer au cours des sept années est très satisfaisant. Ce sont mes petites œuvres. Je me retourne alors tandis qu'Eowyn Beaumont s'apprête à sortir de la salle. En la voyant, mes conversations avec Emily et miss Alinkov me reviennent en mémoire.

(Français) - Miss Beaumont, ça ne vous dérange pas de rester un instant avec moi ? J'aurais à vous parler.

Je pose l'effaceur sur un coin du bureau et réunis les parchemins étalés. Je les roule un à un et les prends sous mon bras. J'invite ensuite la jeune fille à sortir avec moi.

(Français) - Allons dans mon bureau. Nous serons tout de même mieux dans des canapés que sur ces chaises en bois.

Je souris à la jeune Beauxbâtonienne avant de prendre la direction de mon bureau.
Après plusieurs minutes de marche à travers l'Académie, nous arrivons à destination. Je dépose les parchemins sur mon bureau avant d'aller m'asseoir dans le fauteuil près de la table basse. J'invite ensuite mon élève à prendre place dans le canapé.

(Anglais) - Vous voulez boire quelque chose ? Un verre d'eau ?

Lorsque je m'entends parler, je réalise que le naturel est revenu au galop et que je me suis mise à parler anglais.
Je ris doucement, confuse.

(Français) - Pardon. Ça m'arrive, parfois. Je vous demandais donc si vous vouliez boire quelque chose ?

Je lui adresse alors un sourire chaleureux afin de la mettre en confiance.

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Les cours de maintiens. Ce n’était peut-être pas ce que je préférais, mais c’était toujours intéressant, et puis si c’était pour avoir la grâce de maman, je voulais bien faire des efforts. Je faisais toujours beaucoup d’efforts pour être dans les meilleurs de la classe. Pas parce que je voulais forcément briller, mais parce que je voulais que maman soit fière de moi. Elle faisait beaucoup d’efforts, moi aussi il fallait que j’en fasse. Les autres étaient très pénibles à beaucoup parler… C’était quand même la directrice qu’on avait… Bon tous les professeurs devaient avoir le même respect… Mais là c’était quand même la directrice, elle devait avoir autre chose à faire que s’occuper de nous. Je rangeais mes affaires avec soin avant de me diriger vers la sortie, dans les derniers. Je sursautais en entendant mon nom. Je me retournai vers la directrice brusquement inquiète. J’avais fait une bêtise ? Maman avait eut un problème ?

« … Je… Oui madame la directrice. »

Je m’approchai à pas nerveux jusqu’au bureau en attendant la… sentence ? Qu’est-ce que j’avais fais ? J’observai les rouleaux de parchemins : avais-je eu des si mauvaises notes que cela ? Je hochais la tête à nouveau avant de réussir à articuler d’une petite voix :

« Oui madame la directrice. »

Je la suivis aussi rapidement que je pouvais sans me laisser distancer, mon gros sac contre moi. J’entrais pour la première fois dans le bureau de la directrice. C’était une grande pièce aux couleurs claires et chaleureuses. Le parquet me rappelait celui de ma maison en Bretagne avec mes parents, qui craquait souvent malgré les gros tapis. Je n’eus pas envie de prendre les gourmandises, j’avais trop peur. Il y avait des livres et des magazines au-dessus de la cheminée. Le grand fauteuil derrière un grand bureau en bois, aussi rangé que le mien, ressemblait à un trône entouré des deux fenêtres qui faisait office de garde. Je m’assis du bout des fesses sur le canapé avant de lever les yeux et de répondre machinalement en anglais avec l’accent écossais de mon papa :

« Oui s’il vous plaît madame la directrice. »

Ah ? Je n’aurais pas dû être capable de comprendre ? Je lui rendis son sourire en posant mon sac à mes pieds avant de répéter ma réponse en français.

« Oui, s’il vous plaît madame la directrice. »

J’avais la bouche horriblement sèche à cause de l’inquiétude. Je lissai machinalement la jupe de mon uniforme en me tenant très droite, avant de joindre mes mains et d’oser poser ma question.

« Ai-je fait une bêtise Madame la directrice ? »

Autant que je me prépare mentalement à me faire arracher la tête. On verra le reste après.

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Lundi 08 mars 2134

Miss Beaumont est une jeune adolescente craintive et qui n'a pas confiance en elle. Je trouve cela dommage car elle a beaucoup de potentiel et je suis sûre qu'elle sera amenée à faire de grandes choses dans la vie si elle s'en donne les moyens. Sa réponse en anglais me rappelle sa double nationalité et me conforte dans cette idée. Elle est bilingue, ça ne peut que l'aider. J'attrape ma baguette et l'agite doucement afin de lui faire parvenir un verre d'eau. Je fais ensuite de même pour moi. Sa soudaine question m'étonne. C'est mauvais signe quand les élèves demandent s'ils ont fait quelque chose de mal. Cependant, connaissant miss Beaumont, je suis certaine que c'est par peur qu'elle me pose cette question.

(Français) - Non, pas du tout. Vous faites au contraire partie de nos élèves les plus studieuses.

Je lui souris et attrape mon verre afin de boire une gorgée avant de le poser sur la table basse.

(Français) - Je ne pensais plus au fait que vous aviez la double nationalité. On va profiter de cette conversation pour entretenir notre autre langue, d'accord ?

Je lui souris tout en croisant mes jambes.

(Français) - Si je ne m'abuse, j'ai cru comprendre que vous étiez désormais sous la tutelle de Miss Alinkov. C'est bien cela ?

Je ne sais pas comment cette femme a fait aussi vite pour obtenir la garde de Miss Beaumont, mais elle a réussi. Je ne sais pas non plus si c'est une bonne chose car je ne la connais pas personnellement. J'aimerais donc avoir l'avis de la principale concernée ainsi que quelques précisions car son histoire me paraît quelque peu étrange. Enfin, j'espère que cette entrevue lèvera tous les voiles qui pèsent sur la jeune Beauxbâtonienne...

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Non, je n’étais pas spécialement courageuse… J’avais toujours peur de tout et de n’importe quoi. J’attrapais le verre d’eau quand il apparut et en bus une gorgée. Je rougis un peu. Je savais très bien que je travaillais beaucoup, mes résultats en étaient la preuve. Mais je voulais surtout ne pas causer de soucis à maman. Alors de bons résultats c’était aussi pour montrer que je travaillais bien. Alors… Je travaillais à ma manière pour réussir et pour ne pas inquiéter ma maman. Puis je voulais surtout qu’elle soit fière de moi. Même si elle avait dit qu’elle serait toujours fière de moi et qu’elle-même les notes cela n’avait pas été toujours ça. Je devais avoir eut le talent de mon père pour les études. Même si moi c’était plus la botanique que les potions. En parlant de mon père… Oui grâce à lui j’avais la nationalité écossaise, même si… Je n’y avais jamais mis les pieds. C’était pas faute d’avoir voulu… Je répondis en anglais :

« D’accord. »

Toujours mon petit accent hérité de mon papa que j’entretenais volontairement. Je ne pouvais plus voir mon papa qui était à Azkaban… Mais il fallait l’avouer il me manquait beaucoup avec sa barbe de trois jours qui piquait quand il me faisait des bisous dans le cou. Ou sa grosse voix quand il tentait de me gronder… C’était mon papa… Il y avait plein de chose à raconter, son accent quand il parlait en breton, langue qu’on avait appris ensemble. Je restai silencieuse en observant avec attention la directrice quand elle parla de ma maman. Je finis par hocher la tête et de répondre toujours en anglais.

« Oui, c’est ça, elle s’occupe de moi maintenant, on habite à Paris. »

Pourquoi elle voulait parler de maman ? Il y avait un problème avec elle ? Je sentis mon cœur battre plus vite. Est-ce qu’elle avait eut une lettre indiquant un gros problème ? Je posai le verre d’eau sur la table sans rien dire de plus avant de poser la question.

« … Il y a un problème ? »

Je retiens le « Avec ma maman ».

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Lundi 08 mars 2134

De nouveau, la jeune fille prend peur et s'inquiète. Je devrai probablement trouver cela touchant ou mignon, que sais-je. Mais au contraire, cela m'ennuie quelque peu. La vie est bien trop courte pour s'inquiéter et penser de manière négative trop souvent. Cette enfant est jeune. Qu'elle ne l'ai pas encore compris n'est pas étonnant. Je tente immédiatement de la rassurer.

(Anglais) - Ne vous en faites pas. Vous n'êtes pas dans mon bureau pour que je vous annonce une mauvaise nouvelle. Ni une bonne d'ailleurs.

Je finis alors mon verre d'eau que je pose de nouveau sur la table basse.

(Anglais) - Je suis la Directrice de cette école et, vous devez vous en douter, je connais beaucoup d'informations au sujet des habitants de l'Académie.

Pour ne pas dire toutes.

(Anglais) - Cependant, quelque chose m'échappe.

Inutile d'y aller pas quatre chemins. Je baisse les yeux un instant avant de les poser sur miss Beaumont.

(Anglais) - Jusqu'alors, vous viviez chez les Beaumont et sur le papier, tout se passait bien.

Je n'ai pu m'empêcher d'insister très légèrement sur sur le papier.

(Anglais) - Jusqu'au jour où miss Alinkov vient me rendre visite afin de t'accueillir lors des vacances suivantes. Et vous voilà aujourd'hui, sois la tutelle de cette dernière.

Miss Alinkov a beau être la secrétaire de la Ministre de la Magie française, elle n'aurait pas pu passer outre des règles aussi importantes quant à la garde d'une enfant orpheline. Surtout sans que je n'ai aucun vent de l'histoire et des leviers tirés pour y arriver.
Les Beaumont sont un mur sur lequel je me heurte. Il est impossible de les faire parler.
Miss Alinkov a disparu de mon bureau lors de notre dernière entrevue et je n'ai pas réussi à la confronter depuis.
Eowyn Beaumont est ma dernière carte.

(Anglais) - Ma question est donc la suivante : partagez-vous un lien de sang avec miss Alinkov ?

Cette question ne sort pas de nul part. Tous les indices sont là. Il suffit d'y prêter attention. Peut-être que je me fais des idées, mais je ne vois aucune autre raison pour qu'une enfant change ainsi de famille d'accueil si tout se passait bien dans la précédente.
Mais, tout se passait-il bien ?

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Je restais silencieuse face à la femme. Pas une nouvelle… Ni bonne ni mauvaise ? Je ne savais pas commet le prendre. Mais je restais tendue de ce qu’elle pourrait demander. Je n’étais pas sûre qu’être là était quand même positif. Et je ne touchais plus à mon verre d’eau. Avait-elle mit un véritaserum dedans ? J’observai chacun de ses mouvements et elle me prévient avoir toutes les informations sur ses étudiants. J’avalais ma salive en l’écoutant. Les Beaumont. Je n’étais pas encore officiellement adopté par maman j’avais encore le nom des Beaumont, j’avais hâte que maman change ça. Oui les Beaumont… C’était tellement bien sur le papier. En vrai, rien ne valait ma maman. Je me tendis davantage quand elle évoqua maman. J’avalais ma salive et fixai le verre. Avait-elle mit quelque chose dans mon verre ? Je restais silencieuse en cherchant une excuse. Ne panique pas Eowyn… Ne panique pas. Je répondis avec lenteur :

« Et bien… Je sais que toute la famille de mon père biologique est écossaise, mais je ne connais pas bien la famille de ma mère biologique. Peut-être qu’elle avait des origines russes, mais on en a jamais parlé, j’étais très souvent malade. Donc peut-être que j’ai de la famille russe et qu’elle l’est du coup. Mais elle ne m’en a rien dit. »

Je tentais comme je le pouvais de noyer le poisson. Autant parler des Beaumont. Je ne touchais plus au verre d’eau. Il fallait absolument détourner la conversation et lui faire oublier maman.

« Concernant les Beaumont… Ça se passait bien sur le papier, mais chez eux ce n’était pas agréable du tout. C’était avec tout un système de point et un classement entre les différents enfants qu’ils avaient sous leur garde. Et je ne m’entendais pas avec mes… frères, ils pouvaient être violents verbalement ou physiquement. C’était pas la joie tous les jours. »

Je préférais changer carrément de sujet et lui faire oublier le sujet de ma maman. Je tentais de faire comme je pouvais. Est-ce qu’elle était Pozhi ? Ou pas ? J’avais réussi à soutenir son regard en mentant. Pardon maman… Je sais que tu aimerais que je sois honnête… Mais là il fallait que le te protège d’une manière ou d’une autre.

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Lundi 08 mars 2134

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La réponse de miss Beaumont est tout à fait surprenante. Je m'attendais à un non ou à un oui, mais certainement pas à des élucubrations, clairement présentes pour me détourner de ce sujet précis. La jeune fille ne me laisse pas le temps de réagir et renchérit en changeant de sujet. Les Beaumont. Des violences verbales, voire physique. Je ne peux retenir un haussement de sourcil. Cette famille a vraiment un problème. C'était sûrement de cela dont miss Mercier avait voulu me parler. Il faudrait trouver un moyen de prévenir ce genre de maltraitance. Savoir que certains élèves sont maltraités, affamés, battus voire pire est insoutenable. Il faudrait que j'en touche deux mots à Paul et à miss Mercier. Il faudrait que l'on trouve le moyen de prévenir ces violences. Je ne sais pas encore comment, mais cela vaut vraiment la peine de se pencher sur le sujet. Dans les conditions actuelles, un climat de peur dans leur propre maison est la dernière choses dont les élèves ont besoin.

(Anglais) - Et vos parents adoptifs, ils les arrêtaient lorsque cela arrivait ou ne faisaient rien ?

Je décide de suivre la jeune fille dans le sens de la conversation qu'elle a choisi. Je ne l'ai pas invitée dans mon bureau pour lui forcer la main, mais pour la laisser parler librement. Si elle ne veut pas me parler de miss Alinkov, c'est son choix. Cependant, cela me conforte dans l'idée qu'il y a quelque chose d'étrange dans leur histoire. Si je ne parviens pas à découvrir la vérité grâce à miss Beaumont, j'y arriverai par un autre moyen, j'en suis certaine.

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Je l’avais surprise en parlant de mon ancienne famille. Si je devais noyer le poisson au sujet de ma maman c’était bien en parlant de ça ! C’était la seule chose que j’avais trouvé pour me permettre de me sortir de cette situation… délicate ? Dirons-nous. Il valait mieux orienter comme je le pouvais toute cette discussion que sur autre chose que ma maman. Manquait que les questions sur mon père que je finisse de me liquéfier sur le canapé d’une manière ou d’une autre. Alors autant parler de ce que je ne subissais plus, c’était aussi une manière de protéger maman… On ne savait pas qui était gentil ou non. Je soupirais à sa remarque.

« Ils ne faisaient rien. C’était leur manière de… d’éduquer. Et parfois même ils en rajoutaient. Histoire d’être sûr que la leçon rentre bien. »

J’enfonçai gentiment le clou concernant ma famille. Enfin mon ancienne famille. Je pouvais en raconter pleins. Je bus une gorgée d’eau tranquillement en haussant les épaules sans plus rien dire de ce côté-là. C’était derrière moi, plus ou moins. J’avais ma maman avec moi maintenant. Je reposais le verre sans rien dire avant de finalement reprendre en fronçant les sourcils.

« Enfin, si moi ça me dérangeait, parce que j’étais la dernière et que voilà… Mes anciens frères ça leur allait. Et mon ancienne grande sœur elle en était blasée du coup elle était l’exemple.»

Continue dans cette direction, tout cela, noie le poisson et évite soigneusement le sujet de maman. Il fallait bien le faire d’une manière ou d’une autre. Je voulais pas que maman ait des ennuies par ma faute.

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Lundi 08 mars 2134

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Les réponses de la jeune Beaumont m'abasourdissent. Comment a-t-on pu laisser passer un tel comportement ? Comment les services sociaux ont-ils pu confier une enfant à une famille pareille ? J'assimile ce que la jeune élève vient de me révéler et laisse ma tête digérer les informations pendant quelques secondes. Je joins alors mes mains et baisse les yeux un court instant. Fort heureusement, la jeune fille ne fait plus partie de cette famille et vit désormais sous la tutelle de madame Alinkov. Ceci est une autre histoire dont je m'occuperai plus tard. À l'heure actuelle, il y a plus important. Je relève les yeux et les pose de nouveau sur mademoiselle Beaumont.

(Anglais) - Je pense que vous êtes suffisamment grande pour le réaliser : ce qui vous est arrivé est grave. Grave et illégal. Les Beaumont n'avait pas le droit de vous traiter de la sorte.

Mon regard aussi est grave actuellement. Le sujet que nous abordons est très délicat et je ne souhaite en aucun cas brusquer la jeune élève. Cependant, étant désormais au courant de la situation, je ne peux pas me permettre de laisser passer une telle chose. Je me dois d'agir.

(Anglais) - Vous êtes désormais sous la garde de madame Alinkov. Vous n'avez donc plus rien à craindre des Beaumont. Désormais, j'aimerais donc savoir si vous seriez prête à raconter tout ce qu'il a pu se passer durant votre séjour chez les Beaumont ? Pas forcément à moi, ni avec moi, mais le raconter à un Brigadier. En présence de madame Alinkov par exemple, ou de mademoiselle Mercier si vous vous sentez plus à l'aise.

Quoi que décide la jeune fille, madame Alinkov devra bien évidemment être mise au courant. Elle est désormais sa tutrice légale après tout. Je me demande d'ailleurs si cette dernière est au courant de cette histoire. J'espère pour elle que non.
Je n'ai pas le cœur à offrir un sourire à la jeune Beaumont. La situation est trop grave pour cela. Néanmoins, je tente d'adoucir quelque peu mon regard afin de lui montrer qu'elle n'est pas seule et qu'elle a tout mon soutien.

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Au moins j’étais sûre qu’avec les Beaumonts le sujet de ma maman était définitivement mort et enterré. Et je pouvais en parler librement maintenant. Avant j’avais peur d’en parler, mais avec maman avec moi maintenant que j’étais loin, j’étais bien plus tranquille pour en parler et vider mon sac. Madame la directrice semblait s’être pris un troll sur la tête. Désolé madame, mais c’était la vérité. C’était pas bien de mentir. Je haussais les épaules, je savais depuis le début que c’était mal… Mais pendant un an je n’avais rien dit parce que je n’avais rien d’autre… J’avais les Beaumont et c’était tout.

« Ils disaient qu’il fallait être dur avec les enfants de terroriste pour qu’ils rentrent dans le droit chemin. »

Je disais la vérité, c’était ce qu’ils disaient. Quant à moi… Je voyais pas maman comme une terroriste ou quoi. Maman, même si elle m’avait empoisonné, elle avait toujours tout fait pour m’aider et me protéger à sa manière. Je me tortillais un peu sur le canapé en regardant mes chaussures. Je me mordis les joues en l’écoutant avec attention. En parler à un brigadier ? Mais… les autorités étaient pas déjà au courant ? Je comprenais bien pourquoi je devais en parler et que la directrice était gentille avec moi. Je soupirais quand elle parla de madame Mercier et ma maman.

« Ma maman est au courant, je lui en ai parlé… Je sais pas… Si c’est une bonne idée d’en parler puisqu’ils sont amis avec des gens pour récupérer des enfants enlevés de leurs parents… Puis si les garçons disent que je suis une menteuse ? »

Je remuais le nez en me balançant d’avant en arrière peu rassurée à l’idée de devoir en parler à un brigadier… Surtout avec le passif de mes parents, que j’aimais, sur mon dos, on allait pas me croire… Je le sentais j’allais être traité de menteuse. Je tordis de mes doigts, anxieuse rien qu’à l’idée de devoir en reparler autrement qu’à ma maman.

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Lundi 08 mars 2134

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Être dur avec les enfants de terroristes ? Je compile les informations une à une dans me tête. Toutes ne font que confirmer une chose : il faut empêcher les Beaumont d'adopter pour le reste de leur vie. Il aura presque fallu un an pour que Beauxbâtons se rende compte qu'une de ses élèves était, non, avait été en danger. C'est grave.

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Madame Alinkov est donc au courant. Peut-être a-t-elle déjà entamé des procédures. Sinon, j'espère qu'elle aune bonne raison pour ne pas l'avoir fait. Connaître le profil des Beaumont et ne pas réagir est tout simplement de la complicité. Elle qui était si motivée pour passer du temps avec Eowyn, je suis surprise. Enfin, je ne vais pas tirer de plan sur la comète sans avoir toutes les informations.

(Anglais) - Dénoncer un tel comportement n'est jamais une mauvaise idée mademoiselle Beaumont. Si nous ne faisons rien, les Beaumont auront probablement la garde d'autres enfants qui souffriront autant que vous avez du souffrir. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cela se faire sans réagir. Ce serait de la complicité. Et puis vous savez, il existe plein d'autres familles prêtes à accueillir des enfants. Laisser la famille Beaumont agir à sa guise ferait plus de mal que de bien.

Les inquiétudes de la jeune enfants sont tout à fat compréhensibles. Elle est jeune et faire face au système judiciaire peut être très impressionnant, même lorsque l'on est adulte. C'est à moi de la convaincre de faire le bon choix.

(Anglais) - Pour ce qui est des garçons, je ne peux pas vous garantir qu'ils ne diront pas que vous êtes une menteuse. Ils tenteront de se protéger eux-mêmes ainsi que leurs parents. Mais la décision finale ne sera pas basée sur leur seule parole. Si vous décidez de raconter votre histoire, une enquête sera ouverte et je suis certaine que la vérité sera établie. Moi je crois à votre récit et je m'assurerai personnellement que l'enquête est menée correctement. Je ne permettrai pas à ces individus, qui ont fais souffrir l'une de mes élèves, de s'en sortir. Les Beaumont auront ce qu'il mérite Eowyn.

Je laisse filer quelques secondes afin de laisser la jeune fille bien assimiler tout ce que je viens de dire avant de poser une nouvelle fois ma question :

(Anglais) - Seriez-vous donc prête à faire cela ? Pour vous et pour tous les autres enfants qui auront un jour besoin d'une famille ?

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Je n’aimais pas cette situation… Vraiment pas. Elle me stressait et me tendait. Maman n’aimait pas ça non plus, personne n’aimait ça. Déjà que j’avais une santé fragile… si en plus je me faisais un trou dans l’estomac à cause du stress… Je crois que maman ne serait vraiment pas d’accord pour tout cela. Elle préférait que je sois tranquille et pas soumise au stress en permanence. Mais on m’avait posé des questions ! Il fallait bien que je réponde aussi honnêtement que je le pouvais sans pourtant trahir maman…Alors j’avais préféré parler de mon ancienne famille, il fallait bien aussi en parler, c’était plus sécuritaire et ça faisait largement dévier le sujet de ma maman. J’étais sûre de la protéger comme ça. Je hochais sagement la tête en l’écoutant. Il fallait bien que j’en parle… mais c’était tellement difficile… Je hochais la tête répondant toujours en anglais sur le même ton :

« Oui madame… »

Je soupirai en l’écoutant et en hochant la tête, j’avais peur des garçons. Vraiment. Ils avaient la claque facile… Moi j’avais tendance à me cacher derrière les adultes. Je soupirais en roulant l’ourlet de ma jupe entre mes doigts en me balançant toujours légèrement d’avant en arrière. Elle avait l’air de me croire, tout cela. Maman aussi me croyait. Et Emily, Madame Mercier, aussi, elle avait vu une altercation entre moi et mon plus grand frère. Je baissais les yeux sur mon verre d’eau avant de hocher la tête.

« Madame Mercier a vu un de mes frères avec moi un jour. Je… veux bien essayer… S’il y a madame Mercier… Et si maman peut être là aussi. »

Et ma peluche Kelpi. J’aimais ma peluche Kelpi, elle ne ressemblait plus à grand-chose, mais je l’aimais quand même. Mais pas sûre que ça ferait très sérieuse. Je soupirais longuement en tordant mes doigts l’un contre l’autre.

« Ça va être ici ? »

J’avais pas forcément envie d’aller au ministère ou autre part… Je préférais largement le faire à Beauxbatons. Je remuais le nez à nouveau en tentant une autre approche.

« Ou faire un truc par écrit ? »

Histoire de même pas avoir une confrontation direct…

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Lundi 08 mars 2134

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C'est un oui difficile, je le réalise bien. Je souris doucement comme pour la remercier et l'encourager dans le même temps. Ce n'est pas facile. Ça le sera pas plus dans quelques jours, mais un jour prochain, ce sera terminé et Eowyn n'aura plus à y repenser.

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Je hoche doucement la tête. Bien sûr qu'elles pourront être présentes. Je ne lui dis, mais c'est même plutôt recommandé : la tutrice et l'infirmière de l'école, témoin qui plus est. C'est parfait.

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Je n'ai pas le temps de répondre qu'une nouvelle question sort de la bouche de la jeune élève.

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Je me lève alors du fauteuil et vais m'asseoir près de mademoiselle Beaumont.

(Anglais) - Le faire par écrit n'est pas une mauvaise idée. Mais ce sera plus une préparation qu'autre chose, car vous devrez tout répéter ensuite de vive voix... Si vous l'écrivez, vous pourrez garder votre parchemin pour le jour de la discussion, si lire vous aide bien sûr.

Je laisse filer quelques secondes.

(Anglais) - Pour ce qui est du lieu, je peux m'arranger pour que ce soit fait ici oui. Je ferai tout mon possible pour que vous soyez le plus à l'aise possible. Le but n'est pas de vous faire vous sentir mal. Même si je ne vous le cache, ce ne sera pas facile.

Je m'appuie dans le fond du canapé et regarde Eowyn avec un fin sourire. J'espère qu'elle réalise que ce qu'elle va faire est très important, et que tout le monde ne serait pas prêt à le faire. Je prends une très légère inspiration.

(Anglais) - Si vous le souhaitez, je peux vous laisser y réfléchir encore un peu. Et lorsque vous me l'aurez confirmer, j'organiserai tout cela afin que vous soyez débarrassée le plus rapidement possible. Plus vite cela sera fait, et mieux le monde se portera.

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J’avais l’impression que la directrice me découpait avec son regard pour regarder à l’intérieur de mon crâne. Je ne savais pas si c’était une bonne ou mauvaise chose. Après tout je lui cachais beaucoup de chose… Mais pour l’instant je ne mentais pas sur les Beaumont. J’étais encore rattaché à eux avec ce nom de famille de malheur, je ne savais pas quand maman pourrait le faire changer, mais il fallait attendre. Elle le disait qu’il fallait être patiente… Je ne pouvais pas grand-chose d’autre l’administration c’était tellement compliqué… Je me jurai de ne jamais travailler là-dedans… C’était bien trop compliqué à mon goût. Je l’observai se lever pour s’asseoir près de moi avec attention. Elle avait vraiment l’air impressionnante. Bon, elle n’était pas une vampire comme Emily, elle avait la peau trop foncée, mais elle avait un aura… Incroyable. J’espérais vraiment qu’elle soit du côté des gentils et pas des méchants qui avaient fait du mal à mon papa et à ma maman. Je soupirais à sa remarque… Dans tous les cas j’allais devoir parler.

« Je vois… »

Bon si au moins je pouvais le faire ici avec Emily… Et peut-être maman ça serait beaucoup plus facile pour moi… Avec Maman… je pourrais être vite rassurée ou quoi. Elle était protectrice et puis elle connaissait le ministère… Alors ça ne pourrait qu’être mieux non ? J’observai la directrice avec attention avant de regarder devant mon en réfléchissant. Qu’est-ce que maman aurait fait ? Ou même papa… Ils n’auraient pas hésité pour protéger les autres. Je hochais la tête.

« Pour protéger les autres… il faut agir rapidement pas vrai ? Alors je me dis qu’il faut que je fasse ça vite. C’est peut-être dur… Mais il faut bien en parler pour s’en libérer. Puis il y aura ma maman et Emily… Puis je peux l’écrire d’une manière ou d’une autre. Puis… C’est aussi faire quelque chose de bien… »

Je levais les yeux vers la directrice pour avoir une confirmation, un soutient visuel… Qu’est-ce que j’en savais.

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Lundi 08 mars 2134

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Je la regarde en souriant. La réaction qu'elle a est inespérée. Elle accepte et se rend compte qu'il faut agir vite. Ses yeux se tournent alors vers moi. Je lui souris doucement et hoche légèrement la tête.

(Anglais) - Vous avez tout à fait raison. C'est faire quelque chose de bien et de très courageux.

Si je me permettais plus de familiarité, j'aurais probablement posé ma main sur son bras ou son épaule afin de lui montrer mon soutien. Cependant, ce n'est pas vraiment dans mes habitudes de faire ce genre de choses, et puis Eowyn me paraît si sensible et si fragile. J'aurais peur de la brusquer, presque de la briser.
Un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur me rappelle à l'ordre. Il est l'heure de manger, déjà. Une heure passe si vite.

(Anglais) - Nous sommes donc d'accord Eowyn.

Je lui souris de nouveau.

(Anglais) - Je vais lancer la procédure cette après-midi et je reviendrai vers vous lorsque j'aurais plus d'informations. Je vous enverrai probablement un Hibou afin de vous éviter de revenir dans mon bureau.

À la voir, j'avais bien compris que mon bureau n'était pas le meilleur endroit pour discuter avec elle. Enfin, l'issue est tout de même celle que j'avais espérée.

(Anglais) - Bien, allez-y maintenant, je vous en prie. Je ne voudrais pas que vous ratiez l'heure du déjeuner par ma faute.

Je me lève alors du canapé.

(Anglais) - Bien sûr, si vous avez une quelconque interrogation ou un soucis, la porte de mon bureau ainsi que ma volière vous restent grandes ouvertes.

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Bon la directrice avait l’air satisfaite. Je lui fis un petit sourire tout timide en hochant la tête. Il fallait bien être courageux. C’était ma maman qui était courageuse. Moi j’essayais juste l’être à sa hauteur... Je haussais les épaules sans trop savoir quoi répondre. Bien ou courageux… c’était des concepts durs en ce moment. Je baissai les yeux, je lui souris tranquillement sans savoir quoi répondre d’autres sinon ce petit haussement d’épaule que je ne savais plus quoi dire. C’était un peu gênant cette situation… Je n’avais pas pensé à ça en venant dans son bureau. J’avais pensé à me faire disputer, gronder, tout ça…

Je l’écoutais sagement en hochant la tête. Bientôt tout serait réglé… enfin j’espérais. Et au pire je gagnerais quelques minutes pour faire un câlin à ma maman. C’était bien aussi. Je souris à la directrice et hochai sagement la tête. Elle était efficace notre directrice en tout cas ! Je m’arrêtais une minute.

« Vous enverrez aussi un mot à Maman et Madame Mercier ? »

Histoire qu’on soit tous là… Moi elle me manquait maman, mais je la voyais pendant les vacances au moins. Après un an d’absence. Je souris à sa remarque et me levai en prenant mes affaires, mon sac pesait lourd. Je hochais la tête en l’écoutant.

« D’accord, merci, madame la directrice. Bon appétit à vous madame la directrice. »

Je lui souris avant de hisser à nouveau mon sac sur mon épaule avant de sortir à pas discret du bureau. Je respirais à nouveau un peu mieux. J’allais devoir prévenir quand même maman de tout ce qu’il s’était passé… Est-ce qu’elle allait me gronder d’avoir raconté ça à la directrice ? J’espérais ne pas avoir fait de bêtise quand même

La famille avant tout

Lundi 08 mars 2134

" ... "

Je souris doucement et hoche la tête.

(Anglais) - Bien sûr. Ce seront même les premières prévenues.

J'observe la jeune demoiselle se lever et attraper son sac qui semble presque plus lourd qu'elle. Je me souviens de mes premières années d'études. Je ne sais pas comment je faisais, mais je m'arrangeais toujours pour avoir un sac léger. Je devais probablement avoir deux ou trois garçons volontaires pour m'aider.

" ... "

Je souris de nouveau. Cette petite est vraiment bien élevée. Son éducation et les cours de maintien lui réussissent vraiment bien. Je suis impatiente de voir la jeune femme qu'elle va devenir.

(Anglais) - Merci Eowyn. Bon appétit à vous aussi. Profitez bien de votre pause.

Rares sont les élèves que j'appelle par leur prénom. Je pense cependant que cela met plus en confiance la jeune Beaumont. Beaumont. Je ne lui ai pas dit, mais ce qu'elle va faire devrait accélérer son changement de nom. J'aurais préféré qu'elle n'ait pas à vivre tout ceci, mais je suis heureuse pour elle dans un sens. Je pense que ce cheminement va l'aider à grandir.
Je l'observe quitter mon bureau et tique en la voyant disparaître avec son gros sac à dos. J'aurais dû lui lancer un sortilège de lévitation. Si je la recroise je le ferai. Ça la délestera au moins de ses affaires pour le reste de la journée.
Mon sourire me quitte et je me tourne vers mon bureau. Une montagne de travail m'attend. Je vais peut-être rater le déjeuner aujourd'hui. Je me rattraperai au dîner de ce soir. Je soupire doucement avant de me mettre au travail.

Codage réalisé par Loukoum à la Cophirende Académie

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