Âmes en perdition 

Mardi 2 Mars 2134

Les vacances d'Hiver avaient marqués la fin du séjour de Connor à Poudlard. S'il avait été heureux de retrouver la Bulgarie - et plus particulièrement sa soeur jumelle - quelque chose dans l'école Anglaise allait lui manquer. Enfin, surtout quelqu'un. C'est fou ce que ce séjour avait pu lui faire du bien. Pourtant l'année 2134 avait très mal commencée. La mort de Dimitri, l'aîné des Dragsa avait encore du mal à ne pas y penser. Enfin surtout à ne pas penser à ce qu'il s'était passé ensuite. Sérieusement... leur famille avait totalement volée en éclat. Et retourner dans la maison le temps des vacances n'était pas forcément une très bonne idée, mais il n'avait pas le choix, c'était son rôle.
Comment il avait été accueilli ? Par une baffe magistrale de la part de son paternel. Et il n'avait pas répliqué, bien évidemment. Parce qu'il a l'habitude de se prendre des coups de sa part. Ses joues se font même à ces colorations en reprenant leur pigmentation naturelle très rapidement. Mais rapidement les missions lui étaient tombées dessus. Et heureusement il fallait le dire. Au moins ce cher Connor pouvait s'occuper autrement.

Sa première semaine s'était plutôt bien passée. Du moins les missions avaient été plutôt intrigante. Principalement le soir. Mais au moins, l'étudiant n'avait pas à se plaindre. Au moins il pouvait aisément récupérer les cours qu'il avait manqué sur ceux de sa jumelle. Une chance qu'ils suivent les mêmes cours et qu'elle soit aussi sérieuse. Bon, en deux semaines il allait devoir rattraper un mois et demi mais il pourrait le faire...
Après une journée complète sur ses devoirs d'arts occultes, Connor avait mit un charmant costume sombre et avait transplané avec l'aide d'un autre Pozhiratelis. Et oui, il n'était pas encore capable de transplaner correctement alors on était obligé de lui donner un chaperon. Enfin de toute façon, il n'était pas capable d'user de magie en dehors de l'école, alors il valait mieux pour lui qu'il est quelqu'un avec lui.

La lune brillait déjà dans le ciel. Le temps de la Grande Ville Marchande n'avait rien à voir avec celui de la Bulgarie et c'était fort agréable. Après l'avoir déposé, le Pozhiratelis fit signe à Connor de se rendre dans une petite ruelle. Il le suivit puis pouf, il disparut, lui laissant juste un morceau de papier dans la main avec ses instructions pour la soirée. Sérieusement ? Merci le chaperon.
Entendant des pas derrière lui, Daniel rangea rapidement le papier dans la poche interne dans sa veste et se retourna pour faire face à cette voix qu'il venait d'entendre.

Nikita : (...)

(Bulgare) Bonsoir Madame. Puis-je savoir en quoi ça vous regarde ?

La politesse malgré celle qui ne lui avait pas été donnée par la demoiselle qui lui faisait face. C'était dans les gênes de Connor de toute façon, de se montrer poli quelque soit la situation. En tout cas, il n'avait pas démenti ne pas être un Pozhiratelis. Même si théoriquement il n'en était toujours pas un pour le moment. Il lui restait encore des étapes à franchir pour en être un réellement. Mais s'il donnait son nom,pour ceux qui connaissent les Pozhiratelis, il ne ferait aucun doute qu'on le prendrait pour l'un d'eux.
Observant l'attitude de la jeune femme, Daniel se demande qui peut bien se permettre de lui parler ainsi. Est-ce que c'est avec elle qu'il avait rendez-vous ? Non, elle n'avait pas l'air d'être sa source du soir. D'autant qu'on lui avait parlé d'un homme. A moins qu'il n'est bu du Polynectar. En tout cas, on ne lui aurait pas parlé Anglais s'il s'était réellement agi de son contact.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...)

Daniel hésita une seconde. Est-ce qu'elle se fichait ouvertement de la lois des Pozhiratelis, qui avaient imposés le Bulgare comme langue européenne, ou alors elle avait juste envie de vérifier s'il allait le révéler et la dénoncer ? Enfin la dénoncer à qui d'ailleurs, le garçon ne savait pas. Mais si son séjour à Poudlard lui avait bien apprit une chose, c'est qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et à ce qu'on entend des personnes. Prenez Nicholas par exemple. Un traître, aux dires de son père. Au final, Nick était passé de camarade de la Bibliothèques à... un petit ami ? Ou du moins quelque chose qui s'en approche, parce qu'en dehors des murs de l'école Anglaise, pas sûr que leur relation tienne le coup.
Pour ce qui était de donner des cours, en soit Connor n'y voyait aucun inconvénient. Autant il aimait apprendre, autant il aimait aider les gens dans le besoin. Mais étrangement cette proposition semblait avoir été donnée sur une note de mépris.

Nikita : (...) (...)

Un contrôle ? Elle fait donc parti de la Brigade Magique. Autant dire que lui faire parler le Bulgare se serait mission impossible. Ceux qui étaient censés faire appliquer ces lois étaient justement les collègues de cette jeune femme. Donc autant abandonner tout de suite. Oh et puis ce n'était pas comme ci, au sein de l'école Anglaise, le Dragsa avait parlé Anglais tout le temps.

Nikita : (...)

Ah ben ça, l'aîné de la famille Dragsa l'avait remarqué qu'elle ne suivait pas les ordres. Sinon son langage serait plus... agréable à écouter. Et Connor le comprendrait bien plus rapidement. Bon, sa compréhension de l'Anglais était tout de même plus simple que celle du Français. Il ne maîtrisait pas cette langue étrange. Trop de conjugaison. Ou tout simplement parce qu'il n'avait pas envie de faire d'efforts. C'était bien lui ça.

Nikita : (...)

Ses deux pieds toujours plantés dans le sol, le prince ne bougea pas quand elle s'approcha de lui. De toute façon sans pouvoir user de magie, il n'allait pas pouvoir faire grand chose. Son regard se posa sur la main qu'elle venait de lui tendre. Au moins elle se rappelait légèrement des règles de politesse. Comme quoi après un monologue et une analyse particulière de sa personne elle arrivait à se rappeler qu'on dit bonjour et qu'on se présente quand on ne connait pas la personne face à soit.
L'étudiant tandis alors sa main et serra celle de la jeune femme avant de la relâcher.

(Anglais avec un léger accent) Une chance pour vous que je sorte d'un échange avec Poudlard et que mon Anglais ne soit donc plus rouillé. Connor Dragsa. Pozhiratelis en formation. Promis je ne dirais rien de votre impolitesse et de votre manière à ne pas respecter les ordres.

Un petit sourire moqueur apparu sur son visage. Au moins, il avait esquivé sa question. Les ordres ? Oui, il devait les suivre, même quand il ne voulait pas. Parce que c'était comme ça qu'on l'avait éduqué depuis sa naissance. Et parce que ça ne changerait jamais. A moins que quelqu'un ne coupe la tête de son parrain. Et celle de son père par la même occasion. Parce que tuer la tête du Serpent sans tuer les autres, c'est comme faire face à l'hydre et à ces têtes qui ne cessent de repousser... Il faudrait donc faire tomber toutes les têtes en même temps... En conclusion, Daniel acceptait donc son destin.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...) (...)

S'il avait une idée ? Oh oui, certainement quand il aurait terminé ses études de magie et qu'il aurait le droit de la pratiquer ouvertement dans le monde entier. Enfin pas vraiment le monde mais au moins dans l'Europe. Enfin vous me direz, avec papa Dragsa derrière ses fesses, le corbeau arriverait peut-être plus vite qu'il ne pourrait l'espérer. A son grand regret. Parce qu'on ne pouvait pas dire qu'il avait très envie d'en devenir un. Ou peut-être pour tenter de modifier les choses.

(Anglais avec un léger accent) Pas vraiment. Et entre nous je ne suis pas pressé que ça arrive.

Daniel poussa un soupir. C'était malin de dire ça. Si ça se trouvait, c'était vraiment son contact face à lui. Ou alors cette femme faisait semblant de ne pas être une Pozhiratelis, alors qu'elle en était une, et testait sa fidélité. Se serait bien une idée loufoque de son père ou de son parrain. Après tout, le deuxième avait demandé à ce que son petit frère soit tué et le premier l'avait laissé faire sans protester. Pire, le jour où ils avaient mis Dimitri en terre, son père avait torturé sa soeur et s'il ne s'était pas tranché lui même les veines, elle serait surement morte aujourd'hui. Ses bras en gardaient d'ailleurs une cicatrice. Mais il s'en fichait parce qu'au moins Alexander savait maintenant que s'il touchait à nouveau à sa jumelle, l'héritier n'hésiterait pas à mettre fin à sa vie.

(Anglais avec un léger accent) Par chance Durmstrang a 8 années d'études. Ce qui me laisse encore la fin de celle-ci et une prochaine avant que je ne doive terminer les étapes. En espérant que le vent tourne d'ici là.

En espérant que cette fille ne soit vraiment pas dans le camp de l'ennemi. Enfin dans son camp en fait, et qu'elle aille le balancer. Parce que là... il se ferait surement laver le cerveau.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...)

Et bien... Quand on est de l'intérieur, d'une famille de sang pur et que parrain n'est autre que celui qui tire les ficelles dans l'ombre, vous comprenez vite qu'il vaut mieux ne pas faire d'écart et suivre la ligne qu'on vous demande de suivre depuis tout petit.
Lorsqu'elle tend son bras vers le banc, Daniel observe l'endroit quelques secondes puis se décide à la suivre. En fait il ne sait vraiment ce qui le pousse à lui parler mais... allez savoir. Depuis qu'elle avait laissé sous-entendre qu'elle appartenait à la Brigade, il avait bien envie de découvrir ce qu'elle savait de la mort de Dimitri Dragsa. Parce que Connor avait besoin de savoir qui était celui qui avait tué de sang froid son frère. Même si ce n'était que pour réussir la dernière étape, il avait besoin d'un nom. D'une personne supplémentaire à détester pour tenter de faire passer la douleur d'avoir perdu un membre de sa famille. De l'avoir perdu alors qu'ils étaient en froid...

Nikita : (...)

Alors comme ça il parle à une sang-mêlé ? En fait, si autrefois ça lui aurait fait quelque chose, depuis son séjour à Poudlard ça ne lui faisait plus rien. L'école Anglaise lui avait permis d'avoir de la liberté, d'être lui-même, de découvrir ce que c'est d'être attiré par quelqu'un et de sentir que c'est réciproque. Oh oui il avait beaucoup changé. Et le retour à Durmstrang risquait d'être rude. Ce n'était pas pour rien qu'il tentait de réaliser des missions. Déjà pour esquiver la maison, mais aussi parce que ça lui permettait de se remettre dans le bain de "l'homme sans émotions". Il n'avait pas le choix...
Lorsqu'elle le regarde avec un sourire qui disparaît rapidement, il le sent : cet amour interdit. Peut-être qu'il n'y en avait pas, mais il avait l'impression pendant quelques instants de comprendre totalement ce qu'elle avait pu ressentir. Pour le Dragsa, c'était d'une manière différente. Il n'y avait pas d'histoire de sang là dedans. Simplement une histoire de sexe. Un homme ne peut être avec un homme.

Nikita : (...)

(Bulgare) Pas vraiment. Je pense que c'est comme votre ami. J'ignore de quelle famille il vient mais on baigne dedans depuis tout petit. On nous bourre le crâne avec des pensées comme le fait que tout ce qui n'est pas pur ne mérite pas notre attention. Et on s'y fait doucement. Alors ça nous paraît comme une évidence de suivre les traces de nos parents. Mais... depuis... que les Pozhiratelis ont décidé d'éliminer mon frère, je vous avoue que je me demande si j'ai réellement envie d'en faire parti.

Stressé par cette conversation, les mains de Connor ne cessaient de se croiser et de se décroiser. En fait il n'avait pas vraiment de doute sur le fait que la femme face à lui ne soit pas son contact du soir. C'est juste que... il ne savait pas. Il avait peur d'être écouté, entendu. Que les paroles remontent aux oreilles de son père. Ou pire, de son parrain. Et qu'est-ce qui lui arriverait à ce moment là ? Il ne savait pas...
Les actions des Pozhiratelis... Les vagues de terreur, ça lui avait fait quelque chose. Parce que c'est étrange de tuer des gens à cause de leur sang. Mais Daniel s'y était fait, il s'y était préparé de toute façon. Mais la mort de son petit frère... pour trahison, il n'y était tout simplement pas préparé. Et c'était difficile d'encaisser cette horrible nouvelle. Et pourtant les marques sur ses avants bras, qu'il cachait désormais tout le temps, étaient bien la preuve que Dimitri était en terre et qu'il avait osé tenir tête, avec sa soeur, à leur père et donc à toutes leurs traditions. Au final ça n'avait pas changé grand chose. Les jumeaux acceptaient, l'un comme l'autre, leur destin. C'était ainsi.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...)

Peut-on vraiment compatir quand on ne connait pas la douleur que ça peut provoquer ? Daniel ne sait pas. parce qu'être empathique, il n'a jamais appris à l'être. Enfin si, Demetria a tenté de l'aider, mais ça n'avait jamais fonctionné parce que leur père avait toujours fait en sorte qu'il s'enlève bien vite cette idée de ressentir quelque chose de la tête. Alors avec sa jumelle il pouvait se permettre d'avoir des émotions, de pleurer. Seul aussi il était capable de verser des larmes. Mais dès que quelqu'un était susceptible de le surprendre, alors il reprenait une expression neutre et... même devant le cadavre de son frère il n'avait su verser une seule larme.

Nikita : (...)

Daniel tourne vivement la tête vers la dénommée Nikita. Elle est sérieuse ? Avec tout ce qui s'est passé l'année précédente elle parle de remettre ça ? De mener d'autres innocents à la mort ? Non, il ne pourrait pas cautionner ça. Mais au vu de son âge et de sa position, ce n'était pas à lui de lui dire quoi que ce soit. Et puis au final, elle avait peut-être raison.

Nikita : (...)

Lentement il tourna alors de nouveau la tête pour venir contempler ses genoux. Qu'est-ce que ça donnerait un monde sans Pozhiratelis ? Bonne question. Enfin déjà, il ne serait pas obligé de continuer à passer ces tests débiles pour tenter d'entrer dans leurs rangs. Et puis surtout, s'il échouait, il serait une honte non seulement pour son père mais aussi pour Andreï. La vie sans Pozhiratelis, ça serait aussi des né-moldus qui n'auraient pu à se cacher parce que jugé impurs. Mais la vie sans Pozhiratelis ne changerait pas la mentalité de certains sang pur. La preuve : il serait incapable d'aimer une sang mêlé. Parce qu'on l'avait ainsi éduqué. Bon, ça lui permettrait d'aimer un sang pur, et non une. Il pourrait ainsi être libre de cette obligation. Enfin avait-il seulement envie que le monde découvre ses préférences sexuelles ? Il n'en était pas prêt. Sans compter que la vie sans Pozhiratelis... a moins que sa famille ne soit à moitié décimée, il ne pourrait pas s'en défaire.

Nikita : (...)

Le Dragsa pousse un long et profond soupir avant de ramener ses jambes contre lui. Certainement pas une tenue digne d'un prince mais il s'en fichait. Le banc ne lui permettait pas de poser ses pieds dessus, mais en gardant ses genoux contre sa poitrine il était capable de ne pas avoir ses pieds au contact du sol dans avoir peur de tomber. Souvent, lorsqu'il se met ainsi, c'est pour se protéger de ce qui pourrait lui arriver. Comme une tortue rentrant dans sa carapace pour se protéger du monde extérieur.

(Bulgare) Vous savez... il faudrait que je vois mourir au moins deux hommes dans ma famille pour que je sois débarrassé des Pozhiratelis. Et même si je les déteste, si je n'aime pas celui qu'ils veulent que je sois, je me plies aux ordres. Parce que je sais de quoi ils sont capables si je ne le fais pas. Mon frère et ma soeur ont tenté, et ils ont échoués.

Il déglutit avec difficulté en repensant à Dimitri. Et dire que ce dernier sera mort en pensant qu'il le déteste... Leur dernière conversation le soir de Noël n'avait pas été la plus joyeuse. Et... Daniel gardait d'ailleurs précieusement le bracelet de Mira dans un coin de sa chambre. Comme pour se souvenir que ce qu'il avait fait pour tenter d'aider avait toujours échouer. La seule qu'il avait réussi à sauver, c'était Demetria. En mettant sa propre vie en danger. Et maintenant quoi ? Il n'était pas prêt de voir de nouveau sa soeur souffrir. Alexander avait bien compris ce qu'il pouvait ressentir à l'égard de sa jumelle. Un amour fraternel fort. Alors nul doute qu'elle serait la première à payer s'il faisait une connerie. Les claques qu'il se prenait n'avaient plus aucun effet.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...) (...)

Oui, tout était perdu. Il faudrait être sacrément fou pour avoir un espoir de voir les Pozhiratelis quitter la tête de l'Europe. Mais Daniel n'y croyait pas. On lui avait toujours vendu un monde avec les Pozhiratelis aux pouvoirs, avec les sang purs qui auraient enfin repris le contrôle du monde des sorciers. Alors se l'imaginer autrement, ce n'était tout simplement pas possible pour lui.
La tutoyer... Ce n'était pas dans les habitudes de Connor de se montrer ainsi familier avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Encore une question d'éducation. On se doit d'être poli avec ses aînés, c'est ainsi. Mais peut-être qu'il arriverait à faire un effort...

Nikita : (...)

Alors là... Le Dragsa ne sait même pas quoi répondre à cette question. A-t-il un rêve ? Aussi loin qu'il s'en souvienne, il ne pourrait pas le dire. Il n'a jamais prit le temps de rêver. Parce que sa tête a toujours été bourrée de ces petites choses auxquelles un enfant ne doit pas penser. Parce que jamais son père ne lui avait permis de penser à autre chose qu'à ce qu'on lui avait demandé de penser.

(Bulgare) Je n'en ai pas.

Il avait sorti ça d'une manière tellement monotone qu'on aurait presque dit un robot. Un rêve... Peut-être qu'il en avait un, mais ce dernier ne le touchait pas lui. Mais il c'était son double qui était au centre de son rêve. Un rêve peut-être con mais il s'en fichait. Parce que dans son rêve sa soeur était heureuse, et c'est ce don il avait besoin pour continuer à avancer dans la vie. Son propre bonheur n'avait aucune importance, seule Demetria comptait pour lui. Depuis longtemps il l'avait compris : qu'il devrait se sacrifier pour elle.

(Bulgare) Mais... j'ai un souhait. Que le fiancé de Demetria, ma jumelle, s'occupe bien d'elle. C'est tout ce que je veux. Qu'elle puisse avoir une belle vie, à défaut d'avoir choisit son futur mari.

Il tourne lentement la tête vers Nikita et fit un faible sourire. Il avait accepté son destin, c'était clair. Mais jamais il ne pourrait continuer d'avancer dans ce monde horrible s'il savait que sa soeur n'était pas heureuse.

Mardi 2 Mars 2134

Connor croise le regard dela jeune femme mais bien vite il finit par le détourner et le reposer sur ses jambes. Il n'aime pas regarder les gens. Parce qu'il n'est pas doué dans les relations. Tout comme il n'est pas doué pour observer les gens qui l'entourent.
Si Daniel avait fait un peu attention à ce qu'il se passait, il aurait remarqué tous ces mouvements qui trahissaient quelque chose. Nikita semblait déstabilisé par rapport avec ce qu'elle avait entendu. Mais le jeune homme n'était même pas capable de s'en rendre compte. Ce qui était bien dommage. Il l'aurait fait, peut-être qu'il aurait compris qu'il aurait du protéger sa soeur jumelle de ce mariage qui allait sans doute la mener tout droit en enfer. Mais son regard s'est perdu dans ses propres pensées. Et c'est bien dommage.

Nikita : (...)

Le Dragsa pousse un long et un profond soupir. Il en a une de fiancée. Il a tenté de la rencontrer à Poudlard. Puis au final il s'était vite fait attraper par... un Serdaigle. De qui il n'avait pas réellement su se défaire. Et pour tout dire, il n'avait pas envie de l'oublier. Et même si la suite risquait d'être compliquée, il n'avait pas envie de se défaire de ce qu'il ressentait pour Nick. Et encore moins envie de l'effacer de sa vie.

(Bulgare) Oui. C'est pour ça que j'ai eu envie d'aller à Poudlard. Pour la rencontrer. Mais au final c'était plus compliqué que prévu. Tenter de m'incruster dans sa vie... c'était pas la meilleure des idées. Et pourtant... il va bien falloir qu'elle m'accepte un jour ou l'autre.

Et lui ? Avait-il envie de la laisser entrer dans sa vie ? Non, Daniel n'avait absolument pas envie de lui accorder une place dans son avenir. Tout comme il n'avait pas envie de se marier. Pas avec elle. Jamais peut-être. Oh... faites que tout change d'ici à ce qu'il sorte de Durmstrang.

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...)

Peut-être. Mais tout ça... ça n'avait pas plût à Demetria. Et ça avait causé une nouvelle dispute dans le duo Dragsa. N'empêches... comme toujours sa soeur avait raison. Daniel subissait les ordres de son paternel et il n'avait pas d'autre choix que de les suivre de toute façon. C'était ça ou... il ne valait mieux ne pas penser aux conséquences. Maintenant qu'Alexander avait compris que Demetria était son plus gros point faible... il utiliserait surement sa jumelle si jamais il décidait de ne pas faire ce qu'on lui avait demandé.

Nikita : (...)

Le petit prince souffle. Peut-être qu'elle a raison. Alessia avait peut-être elle aussi mal vécu cette rencontre... enfin vu qu'il l'avait assez laissé tranquille, pour se concentrer sur la bibliothèques et plus principalement sur le préfet de Serdaigle qui y passait son temps, ça ne l'avait sûrement pas dérangé de le voir peut souvent.

Nikita : (...)

Changer de sujet. Ouf. Parce qu'en réalité il n'aurait pas été capable de parler de sa future fiancée sans que ses pensées ne dérivent sur Nicholas. Et il valait mieux éviter que sa langue ne fourche. Au final, même si cette Nikita semblait gentille, à l'écoute et pas Pozhiratelis, il ne pouvait lui parler de ses sentiments pour un homme n'est-ce pas ? C'était son secret, et à part Demetria, personne ne pourrait le savoir.

(Bulgare) C'était plutôt bien. Les matières sont différentes de celles qu'on apprend à Durmstrang mais j'ai pu trouver mon bonheur quand même. Et puis la Bibliothèque est impressionnante. Je n'aurais pas eu le temps de lire tous les livres mais j'ai au moins pu lire les plus intéressant. Le Château est plus convivial que l'Institut. Tu y as étudié non ?

Vu qu'ils avaient commencé le début de cette conversation en Anglais, il ne faisait aucun doute qu'elle était Anglaise et qu'elle avait donc étudié à Poudlard non ?

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...)

Pas aussi répandu ? Dommage. L'école Française... Ce n'était pas vraiment une école qui attirait notre Bulgare. Enfin, Poudlard non plus pour tout dire. S'il ne s'était pas prit la tête avec Dimitri et avec Sasha, il n'aurait jamais cherché à s'engager dans un échange de ce type. Sa rencontre avec sa fiancée se serait fait dans les règles : repas sous la surveillance des parents et puis point final.
Mais... au final, heureusement que tout avait dérapé cet été. Parce que ça avait permis à Connor de se sentir libre le temps de quelques mois et puis surtout... de faire sa rencontre. Et quelle rencontre...

Nikita : (...)

S'il était content de retourner à Dursmtrang ? Absolument pas ! Devoir subir le regard grincheux d'Andreï, faire taire ses émotions et redevenir un parfais petit pantin, il n'en a pas réellement envie. Et puis il a peur... Maintenant qu'il a eu ce truc avec le Greengrass, comment va-t-il regarder Sasha ? Est-ce qu'il va pouvoir reparler avec son meilleur ami ? Ou en sera-t-il incapable ? De peur de lui briser le coeur ? Il ne sait pas. Le seul point positif dans son retour à l'école Bulgare, c'est qu'il va retrouver sa moitié, son double. Trois mois sans Demetria, même s'ils s'étaient vu - pas pour de bonnes raisons - ça avait été long. Mais... quitter Poudlard c'était le quitter lui.
Son coeur se serre en repensant à Nick. Puis un faible sourire apparaît sur son visage en repensant à cette soirée. Une soirée d'adieu sans en être vraiment une. Et quelle soirée... Peut-être que dans un futur proche il pourrait de nouveau en revivre une dans les bras du Serdaigle. Mais... cela impliquerait d'autres mensonges. Par amour est-il prêt à mentir à son paternel ? Lui qui n'a jamais su mentir...

(Bulgare) Pas tant que ça. Les garçons de mon dortoir n'étaient pas ravis de le partager avec moi. Et puis... Bulgare signifie pour beaucoup Pozhiratelis. Sans compter que ma famille est plutôt connue dans le mouvement. Je pense que la réputation m'a bloqué dans la construction de liens. Mais ce n'est pas grave. Je suis heureux de pouvoir retourner à Durmstrang. Je vais pouvoir retrouver Demetria. On a jamais été aussi longtemps séparé, alors j'ai hâte de la retrouver à mes côtés en cours. Et bien évidemment j'espère lui montrer que je ne me suis pas ramolli en Angleterre. Je compte bien reprendre la tête de la classe.

Lorsqu'il s'était mis à reparler de Durmstrang il avait sourit et tourné sa tête vers Nikita. C'était peut-être un peu prétentieux de dire qu'il reprendrait la tête de classe mais... c'était lui. On l'avait éduqué pour être toujours le meilleur. Tout comme sa soeur d'ailleurs. Ce n'était pas pour rien qu'ils se donnaient tous les deux à fond.
Avait-il lâché un mensonge sur Poudlard. Plutôt. Mais en même temps il n'allait pas dire tout à cette inconnue. Et son aventure avec Nick ne la regardait pas. Ah... Nick. Seulement quatre petits jours qu'ils se sont quittés et... encore combien avant qu'ils ne puissent se retrouver ?

Mardi 2 Mars 2134

Nikita : (...) (...) (...)

Déjà, c'était une exploit que Daniel se soit ainsi autant livré à une parfaite inconnue. Alors la suivre pour aller se remplir la panse ? C'était tentant, même s'il n'avait pas faim. Mais il finirait par avoir sa langue qui fourche et... il n'était pas là pour manger ou même discuter d'ailleurs ! S'il ne remplissait pas sa mission assez rapidement, nul doute que la main d'Alexander retrouverait le chemin jusqu'à sa joue et qu'il lui ferait encore une remarque du type "Poudlard t'a ramolli" ou encore "Réveilles toi Daniel avant que je te le fasse regretter". Le pire, c'est que le Dragsa savait que son père ne le toucherait pas. Mais depuis la fin Janvier... son point faible avait éclaté au grand jour. Et plus jamais il ne ferait quoi que ce soit pour voir son père lever de nouveau la main sur Demetria. Il avait toujours prit les coups depuis tout petit, il n'accepterait pas que ça change. Sa soeur ne méritait pas tout ça.

(Bulgare) Je suis désolé mais je vais devoir décliner l'invitation. J'ai un rendez-vous important et... je pense que je suis déjà assez en retard. Et je n'ai pas vraiment envie que ça remonte aux oreilles de mon paternel ou de mon parrain.

Venait-il de dire "parrain" ? Oui. Mais il n'avait pas donné de nom. Fort heureusement. Parce qu'Andreï n'aimait pas qu'on le nomme comme ça, surtout à des gens qui pourraient comprendre que c'est lui qui tire les ficelles depuis le départ.
Se levant Daniel fit alors une petite courbette à l'Anglaise.

(Bulgare) Je vous remercie pour cette discussion. Prenez soin de vous et au plaisir de vous recroiser.

Voilà qu'il avait reprit ses mauvaises habitudes de petit prince coincé... Mais sur ces mots il tourna les talons et repartit là où il devait normalement se rendre avant de n'être stoppé dans sa mission.
Au moins... il aurait fait la connaissance de quelqu'un de fort amicale. Peut-être qu'elle pourra l'aider à l'avenir ? Enfin, il a un doute. Peut-être que cette femme qu'il vient de rencontrer n'est que le début d'un long malheur qui touchera bientôt sa soeur.