Oups, je voulais juste essayer. [Pv Sydney] 

C’était une longue journée qui m’attendait aujourd’hui. Cinq classes et dans la même journée les septièmes et les premières années. Autant dire que j’allais faire le grand écart, comme tous les autres mercredi soit dit en passant. Je commençais la matinée avec les élèves de troisièmes années. Les vacances approchaient et j’avais décidé de commencer dès à présent un nouveau chapitre, les métamorphoses de l’objet à mammifère. Les jeunes allaient sans doute penser que ce serait aussi simple que de transformer leur animal en objet. Ils feraient fausse route. Donner de la vie à de l’inanimé n’avait rien de simple.

J’entrai dans la salle et saluais mes élèves. Comme d’habitude la première heure serait dédiée à la théorie et la seconde à la pratique. Pendant les vacances ils auraient la chance de me rédiger un devoir en rapport avec ce chapitre. J’écrivis le nom du sujet du jour. Lapifors ou comment transformer une chose en lapin. Je décrivais quelques principes à ne pas oublier lorsque j’entendis un Vera Vero suivit d’un éclat de rire. Je fronçai les sourcils et m’avançai dans les rangs jusqu’au responsable. Cliff Karmon. Je lâchai un soupir me retenant de lui lancer la formule Lapifors. Après tout il fallait vraiment être idiot et inanimé pour avoir fait une telle chose. J’écartai la main face à sa réflexion. La priorité était son camarade. Le résultat n’était pas joli. D’un coup de baguette je lui redonnais forme humaine, mais avec un accident de ce genre il valait mieux que l’infirmière jette un coup d’œil au cas où.


Je me retourne enfin vers le fils Retrac. Toujours dans les coups foireux celui-ci. Autant certaines fois je voulais bien m’en amuser, autant il s’agissait aujourd’hui d’inconscience totale. Vera Verto permet de transformer un animal en verre à pied. C’est un sort de base. Peu utile certes, mais très intéressant pour une initiation. De plus c’est une façon d’intéresser les élèves à la matière. Jamais je n’aurais pensé qu’un élève l’aurait utilisé contre un humain. Heureusement que je précise à chaque fois les spécificités de chaque formule.


Je me dirige vers le bureau sans m'assurer qu'il me suit. Je suis petite et généralement souriante mais mon ton était assez strict pour qu'il comprenne que je ne rigolais pas. J'ouvre le local attaché à la salle de classe. La pièce est gelée. Je ne l'utilise plus depuis un moment maintenant que j'ai mon bureau au deuxième étage. Je ferme la porte derrière lui et pointe ma baguette vers la cheminée. Par chance un elfe passe de temps en temps faire la poussière. Je me retourne enfin vers mon élève. Encore un qui a bien poussé et qui m'a dépassé depuis longtemps


Un coup qui part tout seul. Pas à moi !

salle de classe de métamorphose, septième étage, Poudlard

Pando

J’attendais une réponse, bras croisés contre ma poitrine. Je me retenais de ne pas faire les cent pas. Décidément si la plus longue journée de la semaine commençait ainsi, j’allais finir par tuer un élève d’ici la fin de journée. Alors comme ça il devait bien pointer sa baguette quelque part. Je levais les yeux au ciel exaspérée. Pour commencer ce n’était pas un temps de pratique si bien que sa baguette aurait dû se trouver dans sa poche ou bien posée sur la table. Deuxièmement, même lors d’un temps de pratique il ne s’agit pas de s’amuser en la pointant sur un camarade. Et non les cours ne sont pas faits pour tester, mais pour écouter les consignes et les appliquer scrupuleusement. Est-ce qu’en botanique il s’amusait à planter les êtres sur ses camarades ? Je ne pense pas. Est-ce qu’en potion il faisait tester ses potions à la fin du cours ? Même réponse. Il devait quand même être en mesure de se tenir convenablement en classe.


J’avais attendu qu’il finisse de s’exprimer sans l’interrompre. J’allais maintenant reprendre point par point, énervée de devoir lui expliquer des choses si simples. Je me retiens aussi de lui crier dessus vis-à-vis de ses dernières paroles. Par Merlin il y avait des jours ce n’était pas évident de garder son calme. J’adorais mon travail mais certaine fois je rêvais surtout de mon balai et de mes souafle. Au moins eux ne faisaient pas de choses bêtes.


Autant qu’il réfléchisse un peu de lui-même à la bêtise de ses actes avant de lui faire la leçon de morale complète. Si cela pouvait s’ancrer dans son cerveau pour les prochaines fois c’était bon à prendre.


Sur ce point je comptais bien lui rappeler les bases. En réfléchissant ainsi on pouvait se permettre tout est n’importe quoi. Déjà que nous étions dirigés par les Pozhiratelis, il ne fallait pas non plus que les citoyens lambda pensent qu’ils pouvaient tous se permettre sous prétexte qu’ils ne faisaient rien de mal ou qu’après tout il y avait pire.

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Amusant. Par Merlin il me faisait une mauvaise blague. Peut-être avait-il envie de me rendre folle. À ce stade c’était le plus probable. Il ne pouvait pas se leurrer à ce point sur sa bêtise. En quoi était-ce amusant de faire n'importe quoi en classe, de lancer des sorts sans se soucier du résultat et de le faire contre un de ses camarades. S'il trouvait ça amusant je trouvais plutôt son acte désespérant. Quel sale gosse. Il avait été élevé par les loups ma parole.


Ma voix était calme mais elle laissait s’échapper un certain agacement. Voilà qui était dit. Il ne pourrait pas me faire changer d'avis sur ce point. Amusant. Je n’allais pas m’en remettre. Il était fort probable que Lucas en entende parler tout le week-end. Il était tout aussi probable que Tiphaine en ait connaissance dès ce midi.


Dans ce cas-là, autant préparer une potion avec les ingrédients d'une autre. Autant lancer un sort de lévitation pour tirer un loquet. Et j'en passe des meilleures. La pratique de la Métamorphose devait respecter des règles, en partie parce qu’elle n’était pas sans danger. Il fallait une certaine maitrise pour changer un humain en quelque chose. Il y avait bien une raison pour laquelle nous nous concentrions sur les objets les premières années. Oui les conséquences n'étaient pas graves aujourd'hui mais elles auraient pu l'être. D’une manière ou d’une autre il faudrait qu’il l’intègre.


Il planait ce n’était pas possible. Comment pouvait-on prendre la chose autant à la légère. Je ne préférais même pas rebondir sur le fait que c'était à sa victime de le retenir. De pire en pire. Cette conversation allait me vider de mon énergie. Tiphaine lui avait tout passé ou quoi pour qu’il est aussi peu de recul sur ses actions.

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Pando

On pouvait faire tout comme ? Était-il sérieusement en train de dire que l'on pouvait faire comme si son camarade était une bête. Par Merlin, c'était une conversation sans fin. Il avait fait une bêtise et il reconnaissait ses torts. Point. S'il n'était même pas capable de comprendre que son acte était d'une débilité profonde et qu'il aurait pu blesser quelqu'un, c'était peine perdue. Ou alors je devrais peut-être le transformer en verre au prochain repas pour lui faire comprendre qu'il n'y avait rien d'agréable. Il paraît qu’on apprend plus quand on fait l’expérience de ses erreurs. Vraiment, si je n’avais aucune conscience professionnelle je trouverais cette solution brillante.

Donc comme il avait fait le bon geste avec la bonne parole, il n'avait pas fait n'importe quoi. Et puis quoi encore ? Il fallait le féliciter pour la réussite de son sort, il fallait l’élire maître en métamorphose. À part un truc difforme, son camarade ne ressemblait à rien. Encore moins à un verre. Je voyais au moins deux erreurs grossières. D'une il ne l'avait pas appliqué sur un animal. De deux il était hors sujet par rapport au cours du jour. Imbécile. Et s'il pensait me faire rire avec sa remarque c'était raté. J’étais beaucoup trop énervée, prête même à le transformer en blatte et l'écraser sans ménagement pour m’avoir fait débuter si mal cette longue journée. De moi il n’aurait que des regards noirs en récompense, suivis d’une retenue digne de ce nom.

Bon je gardais le coup de la blatte en réserve. Il semblait redescendre sur terre. Il le méritait ? Oh, Cliff méritait lui de finir dans le feu de la cheminée et il ne s'y trouvait pas. Il y a une différence entre vouloir et faire. Je devais rester professionnelle donc il resterait vivant et sans séquelle. Ceci dit j’aimerais bien savoir ce qu’il entendait par là. Son camarade n'était pas en train de faire n'importe quoi avant son sort. Ou alors ils faisaient leurs petites affaires dans mon dos. Dans ce cas, je devrais sérieusement penser à m’acheter des lunettes.


Je m'engageais sans doute sur une pente glissante et énervante, mais autant avoir le fin mot de l'histoire. Si les deux garçons se battaient dans mon dos, je les ferai travailler tous les deux en heure de retenue. J’imaginais déjà une punition divertissante, à la hauteur de la journée qu’ils m’avaient gâchée.

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Cliff ne répond pas dans la seconde. Peut-être s’est-il enfin décidé à réfléchir avant de me débiter des absurdités. Ce serait un bon début pour relever le niveau de cette entrevue. Je ne manquai pas de remarquer qu’il se gratta même l’arrière du crâne. Il était certainement en train de se demander si l’honnêteté ne me rendrait pas plus rouge de colère. Enfin, je préférais qu’il me dise la vérité immédiatement. J’avais de l’expérience et je savais reconnaître un élève qui me racontait des bobards. Autant dire que s’il ne m’expliquait pas pourquoi son camarade avait mérité de recevoir cette métamorphose ratée, ses heures de retenues augmenteraient jusqu’à ce que j’obtienne le fin mot de l’histoire.

Attaqué par derrière. C’était quoi encore cette histoire. Ces gamins ne pouvaient-ils pas rester tranquilles un instant. Ce n’est pas comme s’ils vivaient dans un monde paisible et qu’ils pouvaient se permettre de créer du mouvement. La société était chaotique et ils s’amusaient à se battre dans les couloirs, dans le dos des professeurs qui plus est. Comme si nous n’avions pas suffisamment de travail. Ce qui était encore moins malin était qu’ils règlent leur différend sous mon nez. Comme si j’allais laisser passer ça. De mieux en mieux. Lorsque j’en aurais fini avec Cliff je ne manquerais pas de rendre une petite visite à son camarade. Enfin, avant de jouer les inspecteurs de police je devais en savoir plus sur le contexte du litige. Par le même temps je lui confirmerais que oui il gagnerait quelques heures de retenue en ma compagnie. Victime ou non initialement, il aurait dû en parler plutôt que de faire n’importe quoi. Son attitude était aussi répressible qu’une attaque dans le dos.


Qu’il soit surpris ou non je m’en moquais bien. Le règlement s’appliquait à tous les élèves et je ne laissais aucun traitement de faveur. J’étais à peu près certaine que Tiphaine serait du même avis et sinon tant pis.


Il ne quitterait pas ce bureau sans m’avoir donné plus de détail. Autant dire qu’il avait tout intérêt à être coopératif. Puis je comptais bien comparer sa version avec celle de son idiot de camarade.

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J’attendais avec impatience l’éclaircissement du contexte de l’affrontement entre mes deux élèves. Je regardais l’heure à la pendule accrochée proche de la porte. S’il se dépêchait à me donner les explications que j’attendais, je pourrais encore profiter du temps pour faire pratiquer mes élèves. Ce n’était pas le programme du jour mais j’étais forcée de m’adapter. De toute manière à deux mois des examens, une heure de révision ne serait pas de refus. J’espérais en revanche rattraper rapidement le retard que je prenais aujourd’hui à régler leurs enfantillages. Avec l’expérience j’avais su mettre en place une organisation stricte afin de finir à temps le programme de chaque année. Il me semblait important de laisser au moins les deux dernières semaines avant les examens sans nouvelles notions et uniquement dédiées aux révisions.

Autre coup d’œil sur la pendule. Cliff met du temps à répondre ce qui a le don de m’énerver. Que font ses yeux pointés vers le ciel ? Il pense que je m’amuse ou quoi. S’il comptait tester mes limites il allait bientôt franchir la ligne rouge. S’il était un minimum malin, il ferait au moins mine d’être désolé pour le trouble causé. Je ne sais pas ce qui me retient de le jeter dans le feu. Certainement le professionnalisme dont je m’efforce de faire preuve. Quoi qu’il en soit j’en toucherais deux mots à Tiphaine, il peut en être certain. Cela ne changera pas grand-chose à la conversation, mais au moins elle sera prévenue que son fils fait n’importe quoi en classe. Et me manque de respect. Quitte à faire l’imbécile autant se donner au maximum après tout.

Pas jusqu’à l’année prochaine. Qu’est-ce qu’il croit, que je suis son ange gardien. Il sera collé jusqu’à ce qu’il comprenne la bêtise de ses actes et qu’il ne m’offre plus la vision de ses yeux levés au ciel. D’autant qu’il n’est pas malin de me répondre qu’il aurait pu avoir des séquelles. Il me semble avoir déjà abordé le sujet de la vengeance. Pas pendant mon cours et pas de manière si dangereuse. Il aurait dû nous en faire part et non régler ses problèmes seul de cette manière. Qu’il fut la victime il est aujourd’hui l’agresseur, je ne changerai pas d’avis sur ce point.

Il était en train de se transformer. Quand il parle de son territoire j’aimerais bien savoir s’il était accessible aux autres élèves. Si c’est le cas il serait également en tort. Il ne devait pas faire n’importe quoi, d’autant qu’une fois transformé il peut représenter un danger pour ses camarades. Je me demande d’ailleurs comment un troisième année tel que Jordan ait pu se relever et s’attaquer à un loup en transformation et lui laisser des séquelles.


Selon moins le contexte n’était absolument pas clair. À ce rythme je pouvais dire adieu à mes espoirs de pratique.

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Première fois qu’il avait de la visite. N’était-ce plus un endroit secret parce que le lieu n’était pas suffisamment caché, ou qu’il n’avait pas été suffisamment discret, ou que quelqu’un voulait avoir le fin mot sur ses activités nocturnes. Je ne suis pas certaine que Cliff soit en mesure de répondre à cette question. Il faudrait que je demande à Jordan comment il avait réussi à atteindre le repère du jeune Poufsouffle. De cette manière je saurais également s’il avait agi en légitime défense ou s’il avait volontairement débuté leur guerre. L’affaire n’était clairement pas finie. J’aurais aimé connaitre le différent avant aujourd’hui, simple question de ne pas laisser les deux protagonistes l’un à côté de l’autre en classe. Tiphaine aurait dû m’en faire part. Je pouvais comprendre qu’elle ne souhaitait pas tenir l’ensemble du personnel au courant. Il y avait des Pozhiratelis parmi nous et il était hors de question qu’ils se servent de la particularité de Cliff. En revanche il était suffisamment clair qu’elle pouvait me faire confiance. Elle me le devait également en tant qu'adjointe. Après ma visite à l’infirmerie, je ne manquerai pas de m’arrêter au bureau de la directrice.

Je m’apprête à l’inviter à quitter ce bureau lorsqu’il me pose une question. Pourquoi n’a-t-il pas senti son camarade arriver. Je ne peux le savoir. Je suis experte en métamorphose, selon moi il aurait dû, lors de sa transformation, avoir des sens décuplés. En revanche il ne me semble pas que sous sa forme humaine cette capacité soit réellement en alerte. Ceci dit le cas de Cliff est différent puisqu’il a hérité de sa mère une autre particularité. Son cas est tant à part qu’il met difficile de lui répondre au regard de mes connaissances. Je hoche les épaules tandis qu’il croise les bras.


Je n’ai pas d’autres questions à lui poser. Si lui non plus, il sera temps de retourner dans la salle de classe. Vue l’heure nous pourrons pratiquer. Puis ses camarades n’auront pas non plus perdu leur temps en avançant sur leur devoir. Quant à Cliff je ne dois pas manquer de lui rappeler les conditions de ses heures de retenues.


Je le fixe en espérant qu’il n’aggrave pas son cas en me répondant autre chose que oui madame.

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