[Timaël] Tu m'aimes ?  

Aussi étrange que cela puisse paraître, Timaël connaissait peu la ville de Sofia. Etant la capitale de son pays, il était expert des lieux importants, autant ceux connus par les moldus que les particularités de son monde. Autrement, il lui était difficile de se situer correctement dans la cité. Après tout, il ne travaillait pas ici et il ne quittait que très peu Pleven lorsqu’il était jeune. Ainsi, lorsque Tim avait reçu le hibou d’Elena pour profiter ensemble d’une journée hors des murs du Secrétariat, il avait fait en sorte d’établir le lieu de rendez-vous à l’endroit qu’il connaissait le mieux, la place Slaveykov. Cette dernière accueillait le repère de son camp alors forcément il connaissait les lieux sous les moindres détails. Elena avait accepté en lui indiquant qu’elle se situerait près d’une boutique de lingerie. Sacrée Léna.

Lorsque Timaël quitta son appartement de Pleven ce samedi de mai, il était déjà en retard. Il n’avait jamais été le roi de la ponctualité bien qu’il savait l’être pour les moments importants. Ceci dit une journée avec Elena pouvait largement être considérée comme importante. Depuis qu’ils étaient diplômés, ils avaient quelques difficultés à trouver du temps pour se voir de manière régulière. Ce n’était pas faute de travailler dans les mêmes locaux. Ceci dit Tim était souvent sur le terrain et ses horaires ne coïncidaient pas toujours avec celles de la jeune sorcière. Quant aux moments hors du travail ils étaient tous les deux pas mal occupées. Léna avec son fiancé, Tim avec Demetria et Nikita. En parlant de cette dernière, elle était en quelque sorte la raison de son retard. Après tout ils avaient étendu au maximum la matinée ensemble avant que Tim soit vraiment obligé de se remuer pour retrouver Elena. Bref pour les deux Voda qui avaient autrefois l’habitude de passer tout leur temps ensemble à Durmstrang, parfois tellement qu’ils ne savaient plus se supporter, c’était étrange de se voir si peu.

Timaël arriva dans une ruelle déserte proche de la place. Malgré ses quelques minutes de retard, il ne pouvait pas se permettre de transplanner directement sur la place très fréquentée par les moldus. Il repéra rapidement la chevelure de son amie dans la folle. Au moins il n’était pas difficile de la repérer. Comme il s’y attendait il fut reçu avec une certaine impatience. Il l’avait cherché, il savait qu’elle n’avait pas la patience d’un vieux sage.


Il répondit sans réfléchir avant de rire et lui offrir un large sourire. Entre eux les bonnes habitudes ne mettaient pas plus de secondes à revenir. Puis il se ferait rapidement pardonner. Une après-midi entre eux était trop précieuse pour la gâcher en boudant. Timaël en fin observateur remarqua le sac que tenait Elena. Il comprenait mieux ce lieu de rendez-vous qui pouvait paraître incongru. Essayant de regarder sans discrétion ce que le sac contenait il enchaina.


C’était étrange de parler d’Underwood. Généralement ce n’était pas le sujet de prédilection entre eux.

Pando

Pas besoin de déclaration langoureuse entre eux. Ils savaient ce que l’un pensait de l’autre sans devoir discourir mille ans. Quitte à être trop cru parfois lorsque les critiques fusaient. Pourtant Elena lui avait manqué et Timaël ne se gênait pas pour le dire. Il en était de même pour elle. Direct entre eux oui, mais cela n’enlevait pas la douceur qu’ils pouvaient avoir l’un pour l’autre. Tim ne cacherait jamais l’affection qu’il avait pour la jeune femme. Le poste qu’elle détenait aidait ses parents à l’accepter sans se poser de questions sur les relations de leur fils. Ceci dit, si ce n’était pas le cas Timaël s’en moquerait bien. Une amie et une amie. Enfin, qu’Elena prononce qu’il lui avait manqué faisait plaisir au bulgare. Elle n’était pas toujours du genre très expressive quand il s’agissait de ses sentiments. Le garçon ne pouvait pas s’empêcher de s’en amuser.


Il lui donna un coup de coude et rit.


Il partageait totalement l’idée. Elena lui avait énormément manqué. Il faut dire que Tim avait vécu avec elle pendant des années. Elle était comme une sœur. Il était même bien plus proche d’elle que de son propre frère. Avec Léna il n’y avait aucune ambigüité, il n’était donc pas gêné de chercher à jeter un coup d’œil sur le contenu de son sac. S’il devait y avoir quelque chose entre eux, cela aurait été le cas depuis belle lurette. Ils n’avaient clairement pas manqué d’occasions. Le temps qu’ils avaient passé ensemble ils l’avaient dépensé autrement. Franches rigolades. Mises au défi en salle de classe. Disputes au coin du feu. Période d’ignorance pour revenir siamois. Ils n’avaient pas eu besoin de rajouter une amourette pour compliquer une relation suffisamment riche et mouvementée. À présent, Timaël se garderait bien de mettre de l’huile sur le feu. Sa vie affective actuelle était déjà suffisamment emmêlée. La faute à lui-même et à la loi. Enfin, ce samedi était dédié à Elena et il comptait bien en profiter.

Elle n’avait donc besoin de rien pour séduire Underwood. Timaël voulait bien la croire sur parole. Il l’imaginait aisément rendre fou son fiancé. Enfin, il ne pousserait pas trop les images mentales. Il n’était pas venu là pour entrer dans leur intimité et encore moins pour se voir conter leurs ébats amoureux. Les propos suivant le firent rire aux éclats. Sacré Léna. Toujours dans la provoque. Si seulement elle pouvait savoir ce qui s’était passé pour lui la nuit dernière, elle saurait qu’elle n’avait aucune chance de le séduire. Ou alors il faudrait qu’elle change de couleur de cheveux, d’accent, de travail et d’un tas d’autres choses qui rendaient Nikita parfaite à ses yeux. Enfin c’est une relation qu’il garderait sous silence, d’une part par sécurité et d’autre part pour garder son petit jardin secret.


En parlant de fiancé, il comptait bien aborder le sujet Demetria. Surtout qu’elle allait rencontrer la jeune femme la semaine à venir. Vraiment ils avaient un tas de choses à se dire, à se demander par où commencer. C’est pour cela que la proposition de se poser un instant l’intéressait plus, ce qui ne les empêcherait pas plus tard de bouger. Après tout il pouvait profiter de la présence d’Elena pour l’aider à choisir son costume pour le mariage de Darko. Oui le mariage était dans moins d’une semaine et il n’avait toujours pas sa tenue. Sa mère ferait une crise cardiaque si elle s’en rendait compte.


Il lui sourit. Comme quoi avoir une amie Secrétaire adjointe apportait de beaux avantages. Pour le coup il n’était pas titularisé mais il avait son propre bureau et plus le cagibi qu’il partageait avec un autre stagiaire aussi intelligent qu’un manche à balai.

Pando

Classe, douceur et caractère de feu. Il n'y avait pas à dire, elle se décrivait très bien. Timaël se moquait de ses paroles, il ne la trouvait pas moins élégante pour autant. Puis son apparence était remarquable. Il est certain qu'on ne pouvait pas la louper. Pour sa douceur il fallait mieux la connaître. Ce n'est pas qu'elle était malveillante avec les inconnus, c'est surtout qu'elle ne crevait pas la carapace pour ne pas montrer ses points faibles. Or, Elena savait être douce et à l'écoute. Timaël qui n'aimait pas trop parler de ses sentiments le faisait avec nettement moins de difficulté en compagnie de son amie. Caractère de feu. Au même titre que son aspect physique, il était difficile de passer à côté de cela. Elle était de type passionnée et savait exprimer avec fougue sa joie ou son mécontentement. En tout cas c'est ainsi que Tim la voyait et l'appréciait.

Tim hésita un instant à répondre avec la plus grande honnêteté à la question d'Elena. Il pouvait compter les yeux fermés sur la discrétion de son amie. Puis, il avait envie de partager son bonheur. Ceci dit c'était peut-être trop tôt, surtout qu'il avait à peine évoqué avec elle Demetria. Si en plus il enchaînait directement sur Nikita sans exposer clairement la situation, elle pourrait le trouver faible. Dicter uniquement par ses pulsions alors que bien sûr le problème était tout autre. Il ne s'agissait pas de fauter avec la première inconnue. Ce qu'il partageait avec Nikita n'avait rien d'un caprice passager. Alors il décida de noyer le poisson pour cette fois. En parler d'abord avec Nikita pour qu'elle sache qu'il en ferait part à Elena. En tout cas il lui en parlerait car c'était important et il s'en voulait déjà de ne pas lui dire toute la vérité.


Disons qu'ils avaient trouvé cela cocasse qu'un sang-mêlé soit le témoin de la mariée. Généralement les Marloes n'avaient pas de problème avec ce rang-là. Ils étaient sorciers eux aussi et une partie de leur ascendance était claire. En revanche, ils craignaient que ce détail devienne une blague auprès des corbeaux présents. Après tout si le témoin du mariage d'un des fils était sang-mêlé, pourquoi ne pas avoir la mariée du prochain de ce sang. Si seulement ils savaient.


Il avait presque honte de dire cela après la nuit qu'il avait passée au côté de Nikita. Enfin, il était l'heure pour eux de déjeuner. Avec son invité, Tim n'avait encore rien avalé de la journée. Il faisait confiance en Elena pour trouver la bonne adresse. En marchant à ses côtés il ne put s'empêcher de rire encore. Toujours dans la représentation celle-ci. Elle ne manquait pas une occasion de se couvrir d'éloge. Elle faisait bien ceci dit, on est jamais mieux servi que par soi-même. Si Tim se sentait bien dans son bureau. Parfaitement. Déjà il ne devait plus le partager, puis sachant que cela c'était effectué sous le nez de Stark c'était d'autant plus agréable. Il faudrait d'ailleurs que ce dernier se décide à le titulariser. La période d'essai approchée de la fin. S'il l'ignorait encore cela se verrait trop qu'il avait une dent contre lui. Ou contre les corbeaux. Après tout il n'avait pas eu à beaucoup supporter le Marloes.


Des plats français. Il pensa à Nikita avant de se dire que ce serait la pire idée de l'amener ici à deux pas du repère des corbeaux. En attendant il partagerait avec joie ce repas avec Elena. Après tout c'était elle la reine de la journée.


Il sourit avant de tenir la porte pour la laisser entrer.

Pando

Timaël se rendait bien compte que sa façon d’évoquer Demetria sonnait creux. La question d’Elena était de savoir s’il avait quelqu’un dans sa vie, pas de savoir avec qui il serait marié conformément à la loi. Le fait est qu’il mettait en avant l’aspect mariage arrangé. Pas l’amour. Pourtant il ne manquait pas d’affection pour cette jeune fille. Bien qu’elle soit à peine majeure, elle faisait preuve d’une grande maturité. Elle était maligne, partageait avec lui ses avis sur diverses questions, malicieuse sans être acerbe. Elle était élégante, jolie même. Mais elle n’était pas Nikita. Elle n’avait pas le don de faire accélérer sa fréquence cardiaque. Elle était plus une petite sœur dont les soucis familiaux donnaient à Timaël l’envie de la protéger plus que de l’aimer. S’il n’appréciait Demetria les choses seraient certainement plus faciles. Du moins pour le moment. Les exigences de la loi planeraient quand même au-dessus de l’histoire qu’il entretenait avec Nikita.

Bien sûr Elena ne se fit pas prendre au piège. Tim le comprit en voyant un sourire équivoque s’afficher sur les lèvres de son amie. Elle ne lâcherait pas l’affaire. Pas avant d’avoir eu une réponse honnête. Restait à savoir s’il cracherait le morceau aujourd’hui. Après tout il avait à peine eu le temps d’évoquer Demetria qu’il devait parler de Niky. Au-delà de l’image que cela pouvait renvoyer de lui, il devait avant tout s’efforcer d’être le plus discret possible. Enfin, avec Elena le secret ne pouvait être que bien gardé.


Il lui sourit même s’il n’est pas fier de la situation. Mais comment ne pas être honnête avec son amie. De toute manière peu importe ce qu’elle en pensait, ce qui est fait est fait. Enfin, cela l’arrangeait bien qu’elle ait enchainé sur le mariage. Sacré Underwood. L’ex en plus. Timaël en apprenait tous les jours. Forcément Darko ne s’était pas empressé de lui faire cette révélation. En espérant qu’il le sache. Quant aux parents l’information devait encore être inconnue.


Le restaurant donc. Somptueux endroit. Etrange qu’il vienne à évoquer Stark. Il était clair en tout cas que l’idée du chef étoilé personnel ne soit pas à son goût. Tim se rendait bien compte que cette affaire de changement de bureau avait quelque peu agacé son patron. Après tout il était stagiaire. S’il commençait déjà à prendre des libertés qu’est-ce que ce serait une fois titularisé. Surtout que visiblement il avait des contacts disposés à trouver des solutions pour ses exigences. Ça plus le corbeau, il n’était clairement pas dans ses petits papiers. Ceci dit, le bulgare avait prouvé qu’il savait respecter les ordres. En même temps il avait été éduqué de cette manière. Ce n’était pas le premier chef auquel il se pliait. Avant lui il y avait eu les corbeaux. En dehors des ordres Timaël faisait ce qu’il souhaitait, mais en mission son opinion ne comptait pas. Un vrai petit soldat. Désolant. Sur le papier il n’était pas bien différent de son frère. Son point de vue sur le monde lui permettait au moins de ne pas être un idiot fini. Quoi qu’il en soit il n’était pas aussi optimiste que son amie. Stark ne se lasserait pas de glaner le moindre faux pas.

Il ne restait plus qu’à espérer qu’Elena oublie cette idée brillante. Sa première prise de liberté avait été une bonne surprise et arrangeait fortement le Marloes. En revanche, il n’était pas certain de s’en sortir aussi bien au prochain coup de pouce. Donc qu’allaient-ils manger. Il jeta un coup d’œil sur la carte. Des plats typiquement français. Autant dire qu’il imaginait à peine leur composition. C’était une gastronomie qui lui était inconnue. Ses parents restaient campés sur leurs origines respectives. La cuisine bulgare et serbe, puis quelques éléments à tirer de la gastronomie britannique, mais le reste très peu.


Sourire sur les lèvres il n’avait pas manqué de faire les guillemets avec ses doigts. Même s’il s’amusait, il admettait néanmoins qu’il avait besoin d’elle pour ce choix.


Après tout il fallait vraiment qu’elle sache qui elle était avant de la rencontrer.

Pando

Huit ans qu’ils se connaissaient. Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle lise en lui comme dans un livre ouvert. Ils avaient tant partagé sur un nombre incalculable de sujets que le simple choix des mots permettait d’avoir une idée sur le fond de leurs pensées. Avec Elena Timaël ne cherchait même plus à être malhonnête. Il ne se sentait pas obligé de lui délivrer une multitude de détails sur Nikita, il le ferait peut-être plus tard, mais il ne pouvait pas dissimuler son existence. S’il pouvait bien partager cette parenthèse d’amour dans sa vie c’était bien avec sa meilleure amie de toute manière. Certainement qu’elle ne validerait pas le fait qu’il était infidèle avant même d’être marié, en attendant son bonheur comptait également dans la balance.

Tim réfléchit à la question. Est-ce qu’elle allait être en rogne. Parce qu’il ne doutait pas qu’elle allait fouiller. Ceci dit ils ne pouvaient pas être plus discrets. Ils ne montraient rien au travail, en tout cas pas plus que lorsqu’ils se décrivaient encore comme amis. Le temps qu’ils passaient à deux ils ne s’exposaient pas. Les risques étaient trop grand au regard des traditions familiales validées par les lois. Les Marloes ne seraient pas capables d’agir comme les Dragsa, en revanche ils le renieraient sans hésiter et laisseraient les corbeaux décider de son sort. Il pouvait également craindre des répercussions sur Demetria. Elena ne pouvait rien trouver à moins qu’elle se cache chez lui. Il ne la retiendrait pas de tenter l’expérience, au moins elle démontrerait que la carapace était solide. Puis elle saurait de la bouche du Marloes. Donc est-ce qu’elle allait être en rogne. Si ce qu’il lui disait aujourd’hui ne la mettait pas dans cet état non. Il hocha alors les épaules.


Quoiqu’elle le jugerait sans doute à terme de ne pas tenter l’expérience du mariage en raison de cette question du sang. Parler de Darko et de Pandora lui faisait prendre d’autant plus conscience de ce détail. Eux ne se posaient pas la question de l’amour. Pour une obscure raison elle avait été beaucoup plus à l’aise avec le tatouage du cadet qu’avec le sien. Tim se demandait bien ce qui avait pu la faire fondre. Enfin, ils prouvaient qu’un mariage arrangé pouvait fonctionner avec de l’amour. Lui appréciait Demetria. Il la respectait, même si dans les actes certainement pas suffisamment. En revanche il n’était pas fou d’elle mais d’une autre. Sauf qu’il se projetait dans l’avenir avec Demetria car depuis toujours il avait conscience qu’une union serait possible qu’avec une personne de sang-pur. Enfin, il préférait à présent omettre l’avenir et se concentrer sur le présent.

En tout cas il ria de bon cœur lorsqu’elle évoqua un mariage entre eux. Déjà qu’ils peinaient parfois à se supporter, malgré la tendresse qu’ils partageaient, ce serait en effet un échec cuisant. En revanche il leva un sourcil lorsqu’elle le qualifia de machiste. Comme si c’était le cas. Elle devait bien se douter depuis le temps que ce n’était pas son genre. Il avait été éduqué pour ne pas se prétendre roi en raison de son sexe et ce, autant par sa mère que par son père. Le manoir n’avait jamais été empli de testostérones, qu’Olga soit la seule femme n’éveillait pas une masculinité stéréotypée et démesurée. Enfin, il rit de nouveau, lorsqu’une fois attablé, le menu entre les mains, il se trouva perdu. Il était trilingue et le français ne faisait pas partie des langues qu’il maitrisait. Ceci dit lorsqu’on pouvait s’exprimer dans la langue internationale et la nouvelle langue européenne, il était peu utile de chercher plus loin. Le serbe s’était imposé depuis toujours par le biais de sa mère. Ceci dit, il aimerait en apprendre un peu plus du français pour surprendre Niky. Il se voyait déjà lui susurrer des mots doux. Enfin pas certain que « bœuf bourguignon » soit considéré comme un mot doux. Elena se fit donc une joie de le guider, pas seulement parce qu’il lui promettait en retour des renseignements croustillants.


Beaucoup de questions auxquelles il devait répondre. Sur Demetria mais aussi sur la situation. Rien que la première question était délicate. Même s’il n’était pas responsable, qu’ils attendraient pour se fiancer, elle était encore étudiante et tout juste majeure. En prenant ce facteur c’était délicat de répondre sans langue de bois sur le fait qu’elle était jolie ou non.


Voilà pour la description superficielle. Difficile de se faire une réellement une image ainsi. Puis même si mes paroles étaient élogieuses il était rééducateur de la définir qu’ainsi. Être jolie et agréable était ce que ses parents lui demandaient d’être afin qu’elle présente une vitrine parfaite. Demetria avait des qualités beaucoup plus pertinentes. Un caractère foisonnant d’éléments intéressants.


Il était à présent plus juste. Sauf peut-être sur l’honnêteté car il ne respectait pas cette partie. La Voda n’était pas au courant. Tim n’avait pourtant pas manqué d’occasion de lui en faire part. Il avait conscience qu’il devait lui faire part de la situation. Il ne pouvait pas prétendre lui vouloir du bien et lui cacher ça. Enfin pour sa défense, le début d’année de la jeune fille avait été chargé en raison de ses histoires de famille.


Selon lui il était même allé au-delà du cadre. Ceci dit Elena était exigeante. Sur ce sujet cela prouvé au moins qu’elle s’intéressé à lui, même s’il n’en doutait pas. Enfin dans l’ensemble il était satisfait du tableau dépeint. Demetria avait l’apparence d’une poupée mais comme les Voda elle ne manquait pas de ressources pour se faire sa place. La Belov se rendrait rapidement compte de la véracité des propos. Ceci étant dit, les plats arrivèrent. C’était le moment de vérifier si le plat allait réellement lui tenir la journée.

Pando

Timaël souffla sans se cacher. La réaction d’Elena était purement puérile. Celle d’une personne qui avait toujours été pourrie gâtée et qui ne comprenait pas qu’on lui dise non. Vraisemblablement elle n’avait connu aucune limite dans son enfance. Tant d’impertinence ne serait pas passée chez les Marloes. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui sortir par les yeux lorsqu’elle réagissait ainsi. Dans ce genre de moments, à Durmstrang, il avait souvent eu envie de la jeter dans la cheminée. Au lieu de ça ils se disputaient et ne s’adressaient plus la parole durant de longs jours jusqu’à se lasser. Aujourd’hui Tim se contenterait de ne pas alimenter les braises. Ils se voyaient trop peu pour se fâcher au bout d’une heure. Pourtant il continua d’avancer le visage sombre. Il ne lui ferait pas le plaisir de lui répondre choisissant de l’ignorer un instant. Ce n’était pas une question de permission mais malheureusement lorsqu’on vivait une relation secrète on ne pouvait pas se permettre de la révéler sans en informer l’autre. Leur histoire était déjà suffisamment compliquée par son obstination à respecter les règles, il ne voulait pas heurter de nouveau Nikita. Puis leur cocon avait quelque chose de protecteur. Il voulait encore que ce soit une histoire seulement pour eux.

Elena en savait suffisamment pour le moment, que cela lui plaise ou non. Qu’elle voit son refus d’en discuter comme une atteinte personnelle était complétement idiot. Ne pouvait-elle pas une seconde réfléchir, se mettre à la place du stagiaire et se demander pour quelle raison il ne voulait pas que cela s’ébruite. Si elle se donnait cette peine, elle saurait immédiatement que ce n’était pas un amour convenu par les Marloes. Qu’elle le juge ou non, elle comprendrait au moins qu’il serait dangereux qu’elle fouille. Bref, qu’elle fasse passer son envie avant les autres sans chercher à savoir, puis qu’elle tente de retourner la situation en le faisant culpabiliser, lui donner encore moins envie de la tenir au courant. Esprit de contradiction bonjour. Depuis le temps, elle devait savoir que lui non plus n’appréciait pas être brusqué.

Evoquer le mariage de Darko et l’arrivée au restaurant eurent l’avantage de détendre l’atmosphère. Qu’elle le tachine signifiait au moins qu’ils n’allaient pas continuer sur la mauvaise pente. Chez eux c’était en quelque sorte une marque d’affection. Mise en bouche avant de se lancer sur le sujet épineux de son futur mariage. Timaël ne voyait pas quoi répondre de plus par rapport aux questions qu’il lui avait été posées. Bien sûr il pourrait apporter plus de détails sur leur rencontre, sur leur correspondance, sur ce qu’ils avaient fait pour fêter les dix-huit ans de la jeune fille. Pour ce qui la concernait directement il pourrait parler de sa famille, de son rapport à Durmstrang, de son projet d’avenir. Il pourrait également spécifier qu’elle faisait forte impression auprès de sa famille tant elle était jolie et dégourdie. Olga avait même hâte de passer du temps avec elle. Vraiment il y avait une multitude de sujet à éclaircir et contre toute attente Elena s’attarda sur le point physique, laissant Tim un instant perplexe. Il ne s’attendait pas à ça, certainement une amorce pour enchainer sur la suite. Si elle était son style. Pour être parfaitement honnête il n’avait jamais vraiment eu de critère. Oui il accordait une importance à l’aspect physique mais les critères qu’il recherchait se trouvaient ensuite dans le caractère. À cet égard il aurait pu aisément se retourner vers une Demetria plus âgée.


Après tout il ne fallait pas s’en cacher. C’était l’intérêt de cette loi, pérenniser le rang de sang-pur qui au fil des siècles étaient amenés à disparaître. Qu’Elena l’évoque sans détour et qu’il lui réponde aussi franchement n’avait rien d’étrange. Ils ne dépeignaient que la réalité, chose qu’il avait intégrée depuis sa plus tendre enfance. Dans un sens il n’était pas malheureux avec cette idée. Il pouvait développer sa propre opinion, il n’en restait pas moins conscient qu’il avait pour devoir de se trouver une compagne de son rang. La loi lui avait seulement refusé le loisir de choisir lui-même la bonne personne. Ceci étant dit, il estimait s’en tirer à bon compte. Il appréciait l’idée qu’il pourrait toujours débattre avec son épouse. Avec Demetria il avait l’impression qu’ils pourraient malgré tout fonder une famille saine, si compté qu’il ne pense plus à Nikita. Selon lui c’était un avenir tourné vers le bonheur. Mais il comprenait qu’Elena n’avait pas cette même notion. Elle n’avait pas été élevée dans l’optique de pérenniser la pureté du sang. Qu’elle soit si sûre qu’il ne serait pas heureux dans son mariage le laissait de marbre. Elle ne pourrait jamais être pleinement à sa place pour le comprendre. Elle n’avait jamais eu à se poser ses questions. Timaël quant à lui accordait de l’importance au nom et avait besoin de savoir le cocon familial préservé. Ainsi il se contenta de hocher les épaules.


Le plat sous les yeux Timaël fut surpris. Il avait entendu de nombreuses éloges sur la délicatesse de la cuisine française mais il avait sous les yeux une espèce de pâtée de pomme de terre. En plongent sa fourchette il comprit qu’Elena ne mentait pas, il y avait bien de la viande hachée. Donc la gastronomie française était aussi simple que cela, il devait y avoir un truc pour qu’elle soit si renommée. Il mangea une première bouchée. Définitivement l’aspect n’était pas à la hauteur du goût. C’était surprenant qu’un plat si simple soit si bon. La viande qu’il craignait fade ne l’était pas du tout.


Ils devraient cuisiner un plat français pour la prochaine soirée en compagnie de Nikita. Ce serait une somptueuse idée.


Chacun son tour pour passer à la casserole. Enfin pour Elena l’exercice serait certainement moins difficile car elle était vraiment amoureuse de son joueur de Quidditch.

Pando

Mariage arrangé. Il était certain qu’il aurait aimé avoir le choix comme avait pu l’avoir Petar. Certes les critères étaient restreints à la pureté du sang, mais pour une famille qui fréquentait essentiellement des personnes de leur rang ce n’était pas si difficile. L’ainé avait finalement rencontré son épouse à Durmstrang. C’était aussi simple que cela et pourtant leur amour était véritable. Timaël avait bien tenté de suivre cette voie, mais il n’avait trouvé personne à son goût. Il avait ensuite compté sur les rencontres au Secrétariat, mais finalement la loi était passée. Du jour au lendemain il n’avait plus eu la possibilité de choisir. Ses parents avaient interférés dans le prétendu hasard. Il n’était pas question que leur fils tombe sur n’importe qui. Visiblement les Dragsa en avaient fait de même et les deux familles possédant une certaine influence dans le mouvement Pozhiratelis avaient réussi leur coup. Pérenniser le sang, mais aussi le statut social, autrement dit l’union parfaite. Pour Darko, le hasard était immédiatement bien tombé et leur offrait de nouveaux liens avec les terres britanniques d’origine. Enfin, si les Marloes avaient eu leur mot à dire, Tim n’avait eu aucun droit de regard. Demetria. Leur première rencontre n’avait pas été si terrible compte tenu de leur différence d’âge. Mais le destin avait propulsé Nikita au sein de la Brigade sur cette même période. Timaël avait cherché pendant des années la jeune fille idéale pour se rendre compte qu’elle était sous ses yeux. La seule chose qui faisait défaut était son sang, soit la chose qui lui importait le moins si la pression familiale n’existait pas. À cet égard les paroles d’Elena était juste. Mais que pouvait-il répondre, il n’avait pas le choix, ou ne voulait pas risquer de le prendre.


Et en même temps il aimerait ne pas devoir ce mariage maintenant que Nikita entrait dans l’équation. Il ne pouvait pas prétendre que le choix entre l’amour et la famille était évident. Il n’avait pas de solution pour concilier les deux. Ils se donnaient du temps pour vivre cette histoire sans se préoccuper de l’avenir, or le temps filait et bientôt il devrait se marier avec Demetria. Il était le fautif dans l’histoire, il ne pouvait pas avoir la coupe et les Gallions de la coupe. Elena pouvait également penser qu’il était faible de s’accommoder de cette situation. Néanmoins elle ne pouvait pas connaître la pression qui pesait sur ses épaules et ce depuis toujours. Aussi têtu et indépendant soit-il, il ne pouvait pas lutter contre tout. Qu’il place dans son cercle très proche des sorcières qui n’étaient pas de sang-pur était déjà une certaine rébellion.

La digression sur le plat permis au moins de continuer de détendre l’atmosphère. Elena ne se fit pas prier pour accepter les compliments. Elle ne se fit pas attendre non plus pour en rajouter une couche et se mousser. C’était elle tout craché, mais Timaël aimait également ça chez Elena. Elle se valorisait sans pour autant le descendre et s’était tout en son honneur. Il lui offrit ainsi un large sourire, heureux que leur journée ne coule pas sous le poids des secrets. Si bien parti autant poursuivre sur les réjouissances, à savoir la vie sentimentale d’Elena. Au moins celle-ci ne vivait pas une situation périlleuse. Tim l’enviait dans une certaine mesure même s’il préférait être sincèrement heureux pour elle. Après diverses expériences peu concluantes, il savait qu’Elena avait trouvé chaussure à son pied. Il avait compris rapidement que son Seth prendrait une place différente. Ce n’était pas surprenant que cette histoire est dépassée les bancs de Durmstrang.


Le Marloes grossissait le trait volontairement, il n’en était pas moins honnête. Il souhaitait pour sa plus proche amie un mariage digne de ce nom, de ceux dont les invités se souviendraient, surtout au milieu de quelques mariages arrangés mornes promus par les journaux.


Ceci dit il était certain que cela ne changerait rien à l’amour qu’Elena lui portait. Il pourrait avoir une troisième oreille au milieu du front qu’elle le trouverait toujours à son goût. Enfin, si le projet de mariage devait prendre du temps, il en était certainement de même pour les bébés. Si compté qu’ils veuillent un enfant au vu du contexte actuel. S’il n’avait pas le devoir de prolonger le sang, Tim ne voudrait certainement pas faire grandir un petit dans ce monde.


Il sourit nullement gêné. Après tout Elena savait que les relations avec Darko n’avaient jamais été très bonnes. Disons qu’après la mission vampire il n’avait pas eu envie de faire d’effort. Le souci était qu’il se trouvait maintenant dans l’embarrât. Aussi agaçant que puisse être son cadet, il ne pouvait pas se permettre de venir dans un vieux costume à son mariage.

Pando

Pourquoi ne pouvait-il pas faire comme il l’entendait ? Au-delà de la loi, il y avait sa famille. Il ne pouvait pas ternir le sang, on ne le laisserait pas faire. La famille Marloes n’accepterait pas de se voir enlever ce statut parce que l’un de ses membres n’était pas capable de respecter les règles. S’il écoutait son cœur il devrait renoncer à sa famille. Ses parents ne comprendraient pas, ils avaient depuis toujours des attentes et se sentiraient directement bafoués, eux qui avaient tout mis en œuvre pour l’éduquer au mieux. Petar suivrait l’avis des parents. Comme eux l’attachement ne suffirait pas à pardonner. Darko, lui, c’était à se demander s’il n’attendait pas cela justement. Quoi qu’il en soit c’est certainement de lui que viendrait les représailles. Pourquoi ne pouvait-il pas faire comme il l’entendait ? Ceci plus son camp qui lui ferait payer.



Ce n’était pas surprenant. Pour son mariage Elena ferait les choses en grand de manière à ce que chaque invité se décroche la mâchoire. Timaël ne pouvait pas attendre autre plan venant de son amie. Si pour cela elle devait lancer ses foudres sur un pauvre malheureux qui aurait la bêtise d’envoyer un mauvais Cognard à son amoureux, il fallait être certain qu’elle n’hésiterait pas une seconde. Non son mariage serait parfait et il le sera sans aucun doute. Le Marloes lui sourit donc en hochant la tête. Il avait en tout cas hâte d’assister à ce mariage. Voir son amie rayonnant de bonheur y était pour beaucoup. Il ne pouvait malheureusement pas en dire autant pour son frère.

Comme attendu, Elena ne concevait pas tant de nonchalance. Il en fallait plus pour émouvoir Timaël qui malgré les gros yeux continua sa tirade comme si de rien était. Oui il n’avait pas de costume, oui il avait conscience que cette situation était idiote. Et alors. Il avait eu d’autres elfes à fouetter. Bien sûr qu’il la privait de la morale, pensait-elle vraiment que ses parents n’étaient pas déjà passés par cette étape. Il avait même fini par dire à sa mère qu’il avait un costume pour qu’elle le lâche avec ceci. Elle avait bien tenté de vérifier ceci la veille, mais Timaël n’avait pas été en mesure de la recevoir. En même temps avec Nikita dans l’appartement la situation était difficilement gérable. Heureusement qu’il avait réussi à la mettre dehors sans qu’elle ne se pose trop de questions. En tout cas Olga n’avait pas pu voir le costume, qui n’était de toute manière pas encore acheté.


Il lui fit un large sourire moqueur. Il était tout de même bien heureux qu’Elena le suive dans cette histoire. Bien sûr il était capable de se trouver un costume élégant. Il était suffisamment éduqué pour connaitre les codes de l’habit idéal pour un mariage. En revanche, il voyait cette recherche comme une épreuve d’un ennui total. Au moins il pourrait partager son moment avec sa meilleure-amie. Puis cela risquait d’être drôle surtout si la jeune femme décidait de râler contre lui et contre les vendeurs.


Un autre sourire avant de reprendre quelques bouchées de son plat. Il en était à la moitié et il n’avait déjà presque plus faim. Les français sont forts. Il fallait dire aussi que la veille ils avaient cuisiné un vrai festin.

Pando

Une ébauche de sourire prit place sur le visage du Marloes. Elena pouvait parfois se montrer trop curieuse, ou avoir du mal à se placer dans la situation d’un autre. Cela lui permettait d’être sincère quitte à se montrer vexante. Ceci dit, Timaël percevait qu’elle se sentait concernée par sa situation et que cela l’attristée. Elle était son amie et forcément recherchait son bonheur avant tout. Quelle s’imagine se rebeller pour que son meilleur ami soit plus libre représentait beaucoup. Bien sûr elle ne ferait rien, car passé le rideau de la réalité les choses n’étaient pas si évidentes. Si elles l’étaient, Tim aurait trouvé une solution depuis bien longtemps.


Il exagérait parce que leur relation s’inscrivait sur un socle de sentiments et réactions disproportionné. Il pouvait exister sans Elena ce qui ne voulait pas dire qu’il se moquait de son sort. Il espérait bien que cette amitié se prolonge jusqu’au moment où ils n’auraient plus de dents. Leurs chamailleries, bien que parfois importantes et longues, ne dépassaient jamais l’affection qu’ils partageaient. Ils s’étaient bien trouvés à Durmstrang, appréciant tout deux se confronter à une personne qui ne lâchait rien, appréciant rivaliser d’ingéniosité pour surpasser l’autre, mais toujours avec le plus grand respect. Ils prenaient de la place sans écraser l’autre parce qu’ensemble ils étaient plus fort.

La fin du repas était proche et Timaël avait évoqué un autre sujet épineux. Il n’avait pas de costume à une semaine du mariage de son frère. S’il ne trouvait pas de tenue aujourd’hui ce serait trop tard. Darko risquait de voir rouge, sa mère lui ferait le reproche pendant des mois, son père fouillerait pour s’assurer que son fils n’était pas bancal sur d’autres points. Bien sûr cette tâche l’ennuyait au plus haut point, mais elle n’était pas moins importante. Si ce n’était pas pour satisfaire son frère, il tenait à rassurer sa mère. Surtout il ne voulait pas laisser croire qu’il prenait à la légère ce mariage. Il était important pour la famille et pour son clan, donc il devait l’être pour Tim. Encore une fois on ne lui demandait pas son avis, il devait feindre sa joie.

Le Marloes connaissait effectivement très bien son amie pour savoir qu’elle ne refuserait pas. Qu’il ne se soit pas activé la désolait mais elle ne pouvait pas le laisser assister à un mariage en étant complètement débraillé. Pour des raisons certainement différente, la trouvaille d’un beau costume était devenu une priorité. Finalement Tim avait finement joué. Quitte à se farcir les magasins autant que cela se fasse avec Elena. Elle rendrait à coup sûr la chose amusante. Puis il était certain de finir avec une tenue plus que convenable.


Comme si c’était important de sortir assortis. Il n’avait pas envie de créer un spectacle ambulant. Il stressait suffisamment à l’idée de livrer Demetria aux loups. Ils attireraient forcément les regards puisqu’ils seraient les prochains lorsque la demoiselle obtiendrait son diplôme. Pour se fondre plus facilement, Timaël pensait acquérir un costume de mariage classique. Une couleur dans les tons gris ou bleu ferait l’affaire. Le plus important était la coupe qui devait être parfaite.


Il lui sourit et profita d’un serveur qui passait près de la table pour lui demander d’apporter l’addition. Son assiette était finie et il ne pouvait avaler un dessert, Elena ne touchait plus à rien depuis quelques minutes. Puis, ils avaient une grande mission à accomplir.

Pando

Si son costume de mariage avait été un sujet de préoccupation, il ne s’était jamais questionné sur la tenue que porterait sa future fiancée. Cela semblait être un manquement important aux yeux de son amie. Il est certain qu’un couple aux vêtements dépareillés pouvait faire tâche. Timaël aurait certainement gagné à demander à Demetria quelle était la tenue qu’elle prévoyait de porter. Cela étant, il n’imaginait pas la retrouver avec une couleur flamboyante. La jeune femme tacherait certainement de ne pas se faire remarquer plus que de raison. En portant de son côté un costume classique, il ne risquait pas de faire de faux pas. Elena ne manqua tout de même pas l’occasion pour le fustiger. Il hocha la tête pour lui signifier qu’il comprenait bien son point de vue, tout en taisant qu’il ne comptait pas mettre un costume marron de toute manière. Il était préférable de ne pas attiser plus d’irritation chez la jeune femme surtout qu’elle semblait se satisfaire des maigres informations qu’il lui avait transmises.

La note arriva avant qu’il ne puisse rétorquer qu’il comptait tout de même garder sa tête sur ses épaules. Sa remarque préparée fut vite balayée par la bataille suivante. Tim insista pour payer, non pas parce qu’il estimait devoir contenter la galanterie liée au sexe ou bien parce qu’il se jugeait plus indépendant que son amie. Il désirait régler la note parce que leur dernier repas avait été commandé par Elena et qu’il allait à présent recourir à son expertise en matière de mode. Sa position sur la question établie, il gagna l’affaire et paya. Lorsqu’ils sortirent, Elena eut immédiatement une idée sur la destination. Timaël la suivit sans rechigner en discutant de tout et de rien. Une fois devant la boutique visée par la jeune femme il se tourna vers elle ?


Il lui sourit avant de tenir la porte pour la laisser entrer en première. Il espérait également qu’elle n’allait pas tyranniser les employés du magasin. Elena pouvait parfois se montrer extrêmement exigeante. Timaël la laissa flâner en paix, supposant qu’elle avait déjà une idée derrière la tête et qu’il ne désirait pas rester en travers de son chemin. Il parcourut des yeux les tenues. Cette tâche l’ennuyait déjà au plus haut point, ce n’était pas pour rien qu’il l’avait repoussé jusqu’au dernier moment. Chercher un costume pour le mariage de son frère était définitivement une perte de temps, surtout lorsqu’il désirait finalement une tenue pour le moins basique. Néanmoins, il tomba sur ce qui semblait être une antiquité. Une sorte de veste en velours d’une couleur avoisinait celle du vin rouge. Il l’attrapa avant de rejoindre son amie.


Il lui glissa un large sourire tout en tachant de rester sérieux. Pour rien au monde il ne porterait une telle chose. Pourtant, il avait hâte de voir son amie frôler la crise cardiaque devant autant de mauvais goût.

Pando