Dans l'ombre du serpent ⎮ ft. Tiphaine  

Le début de ce mois était définitivement fort en émotions pour Tiphaine... Bon, elle n'allait pas se plaindre : le retour de Draka dans sa vie, et plus particulièrement à Poudlard, semblait avoir quelque peu calmé Cliff. Enfin, pas totalement, mais ce dernier semblait se montrer légèrement plus calme. Elle le savait : le père de cet enfant avait toujours su s'occuper de lui. Ce qui n'était pas son cas, clairement.
Au début de la semaine, Victoria avait du mettre les choses au clair. Alors oui, elle aidait son ancien mari, mais désormais elle passait ses nuits à l'extérieur du château. Elle avait besoin de retrouver Derek tous les soirs. Et cet enfant qu'elle portait était une bonne excuse pour lui permettre de quitter son école. Enfin, personne n'était au courant de ses absences de toute façon, c'est qu'elle sait se montrer discrète la sirène. Peut-être que son fils s'en est rendu compte, mais elle s'en fiche, Cliff n'a rien à lui dire de toute façon... Et puis elle était à l'heure pour donner ses cours. Enfin, vous me direz, au vu de son emplois du temps, les cours étaient simples à donner. 6 heures le Lundi, 3 heures le Jeudi et 3 heures le Vendredi.

C'est d'ailleurs après le repas du midi que la blonde prit la direction des cachots. Elle donnait cours aux sixièmes années, et plus particulièrement aux Gryffondors et aux Serdaigles. L'association de ces deux maisons était plutôt... plaisant. Quoique, il arrivait parfois que les lions sortent les griffes et que les aigles répliquent à coup de bec tranchants, mais ses cours prenaient rarement une mauvaise tournure. Parce que les étudiants la connaissaient : ils savaient qu'ils ne pouvaient pas se permettre un pas de travers sans finir à récupérer la salle de potion de fond en comble et de se retrouver de corvée nettoyage de chaudrons de tout le monde.

13h30. Comme toujours, la porte de la salle de classe se ferme dans un bruit sourd. A partir de ce moment les étudiants en retard le savent : s'ils osent entrer dans la classe non seulement ils feront perdre des points à leur maison, mais en plus ils seront de nettoyage. Mais ceux qui ne viennent pas... savent que la sanction est bien plus désagréable : récurer les toilettes du château et... bien évidemment à l'heure des clubs, le samedi après-midi. Sinon ça ne serait pas drôle, la punition serait moins agréable.
Cela faisait maintenant dix minutes que le cours était lancé. "La Potion de Mémoire". Encore à la théorie, appuyée comme toujours sur son bureau, l'ancienne Karmon était entrain de tester les connaissances des petits curieux.

(Anglais) Bien Tonkin. J'accorde 10 points à Gryffondor. Alors, en plus de la Plume de Jobarbille, d'autres peuvent me dire ce que...

Interrompue par des bruits donnés sur la porte. La potionniste fronce les sourcils, attrape sa baguette sur son bureau et l'agite d'un mouvement sec du poignet pour voir la porte s'ouvrir sur... une Gryffondor.

Gabriella : (...)

A peine entrée, la porte se referme vivement dans le dos de l'étudiante. Redéposant sa baguette là où elle l'avait prise, la Retrac croise ses bras sur sa poitrine et foudroie du regard l'étudiante en retard.

(Anglais) Jones. Vous venez de réduire les efforts de Tonkin à néant. 10 points en moins pour Gryffondor. Et vous serez de nettoyage de la salle de classe pendant que vos camarades iront goûter ou se balader. D'ailleurs si mes souvenirs sont bons, la Botanique n'est pas pour vous. Vous quitterez donc cette salle quand tout sera propre. Et si vous arrivez en retard à votre cours d'Histoire, ça chauffera pour vous. Filez à votre place.

Vous le voyez le silence de mort qui trône dans la salle de classe ? Même les mouches n'osent plus voler. Poussant un soupir, la Riddle décroise ses bras et tente de reprendre un visage plus neutre pour continuer la théorie. Elle énonce donc les ingrédients puis passe derrière son bureau pour la démonstration des étapes de la potions. Une bonne heure s'est écoulée, durant laquelle les étudiants ont prit des notes - ou pas d'ailleurs, elle s'en fiche. Claquant dans ses mains, elle fait donc signe aux étudiants de commencer leur potion. Comme toujours : ils sont par deux. Un Gryffondor et un Serdaigle. Elle aime le mélange. Et voir comment ces derniers se prennent la tête. Même si il faut l'avouer, elle laisse les duos se former en début d'année.

Maintenant que les manipulations étaient lancés, Tiphaine faisait comme toujours : elle circulait entre les tables et n'hésitait pas à faire des réflexions. Et avec elle, il y en avait toujours une à faire, forcément. "Vous mélangez trop rapidement." "Vous appelez ça de la poudre ? Nous n'avons pas vu la même définition en première année." "Mais ce n'est pas ainsi que l'on tient son pilon ! Vous pensez être capable d'écraser cette racine avec un doigt !" "Je ne sais pas ce que Lancaster vous a appris, mais vous faites n'importe quoi..."
Des fois, l'enseignante se demandait ce que son charmant collègue pouvait bien leur enseigner en première année... Pourtant, ceux-là, elle les avait eu en première année, du temps où elle arrivait encore à tout gérer. Alors Noam avait réussi à leur effacer de leur mémoire la bonne position ? Ou alors se sont juste des abrutis... oui, cette solution était quand même la meilleure. Quoique, elle pouvait mettre le Lancaster dans la liste des abrutis aussi...

Arrivant devant le plan de travail des soeurs Jones, Victoria ouvrit de grand yeux en observant les ingrédients éparpillés sur la table, le pilon éloigné de son mortier, le couteau à deux doigts de tomber et surement de transpercer un pied... Bref, rien n'allait correctement sur cette table. Comment faisaient-elle pour s'y retrouver ?

Gabriella : (...)

(Anglais) Votre plan de travail. Encore et toujours. Je ne sais pas laquelle de vous deux est la plus inconsciente pour oser mélanger ainsi des ingrédients et laisser traîner des objets coupants, mais je suis ravie de savoir que l'année prochaine vous ne serez plus ensemble. Au moins je verrais laquelle influence l'autre pour produire un résultat aussi catastrophique.

Et c'était vrai. Il lui suffirait de prendre la cuillère, qui trempe dans un résidu de poudre d'elle ne sait quoi, et la potion serait inutilisable. M'enfin, ce n'était pas son problème. Pour tout dire, si elle ne réussissait pas, elle s'en fichait totalement.