"Tout le monde a du sang dans les veines." [PV Emily A. Mercier] 

@Morgan Maïeu & @Emily A. Mercier

"Tout le monde a du sang dans les veines."

Déjà la mi décembre. La neige avait recouvert de son manteau blanc une bonne partie du vieux continent. Dans la plupart des rues, tant au sein de la Ville Marchande que dans certaines régions de France, aussi bien du côté Moldu que sorcier, diverses décorations lumineuses et autres sapins de Noël décoraient à peu près tous les coins de rues et les maisons. C'est que d'ici dix jours, l'on serait déjà à Noël. Une fête qu'An n'avait jamais réellement fêtée, l'ayant, dès l'adolescence, trouvée plus commercial qu'autre chose. Malgré tout, tant à l'époque où il était étudiant à Uagadou ou depuis son arrivée sur les terres européennes, il essayait au maximum de ne pas se montrer trop rabat-joie vis-à-vis de cette fête. Essayait, parce que le fait que Morgan ne soit pas là, à rouspéter contre un truc qu'il n'appréciait pas plus que ça, ce n'était pas vraiment Morgan!
Surtout que, à la morgue, où il travaillait, que ce soit la période de Noël ou pas la période de Noël, il y avait toujours des cadavres qu'il se devait de rendre présentables pour la mise en terre. La mort n'attend pas. Jamais! Et, dans le fond, ce n'était pas plus mal...

Malgré tout, même en étant un 'anti-Noël' à presque cent pour cent, cela ne l'empêchait, en professionnel qu'il était, de savoir se montrer compatissant, envers les familles endeuillées qui débarquaient à la morgue pour un dernier au revoir à leur ami, mari, épouse, enfant, grand-père, grande-mère et autre apparenté avant l'adieu définitif le jour de l'enterrement. Compatissant et souriant lorsqu'il le fallait. Un sourire on ne peut plus sérieux et étonnement presque sincère, pour quelqu'un comme le franco-égyptien dont on ne savait jamais vraiment à quoi il pensait et si ses sourires pouvaient se montrer être réellement sincères. Et sa politesse - aussi feinte et professionnelle soit-elle -, cela ne l'empêchera pas d'en faire preuve, lorsqu'il entend la porte s’ouvrir, derrière lui. "Bonsoir!" Salue-t-il en se retournant du mort dont il était en train de peigner les cheveux, après l'avoir recouvert d'un mouvement de la main avec un draps. Sa journée étant presque terminée et le début de soirée approchant à grand pas, malgré le fait que le soleil se soit éteint depuis un moment, déjà, il n'envoie pas bouler la brune - bien vivante, elle, contrairement au cadavre que le croque-mort a derrière lui - qui lui fait face. "Si c'est pour une visite, j'ai malheureusement bien peur qu'elle ne puisse se faire, les visites n'étant plus autorisées pour aujourd'hui. Mais je peux vous inviter à revenir demain matin." Lui explique-t-il simplement, se disant que, comme la presque totalité des personnes passant à la morgue ne se trouvant pas être une personne décédée ou l'un de ses collègues, elle est là pour une visite. Ça peut être assez glauque, dit comme ça, mais l'on se trouvait être dans une morgue où, lorsque l'on passait la porte, si ce n'étant pas pour l'informer d'un corps qu'il devait venir récupérer dans un service quelconque de l'institution médicale, c'était forcément pour voir une dernière fois un proche décédé avant que les quatre planches du cercueil ne se referme sur ce dernier.

Quel est le comble pour un vampire ? Travailler dans un hôpital. L'odeur du sang y est présente nuit et jour et pourrait vous faire perdre pied à chaque instant. Mais... Emily est déjà un vieux vampire. Pas encore le siècle atteint, mais les 90 sont passés depuis quelques années. Elle sait donc depuis le temps se contrôler, même lorsque votre patient entre dans une crise de démence et se met à envoyer du sang partout.
Pourquoi avoir choisi de tenter le diable ? D'effectuer son stage ici alors qu'elle sort juste de Beauxbatons ? Parce qu'elle en a besoin : de ce sang qui peut se récupérer facilement sur des malades. Et puis elle se trouve être une stagiaire plutôt efficace. Que le médecin détourne le regard deux secondes et quelques précieuses gouttes de son sang se retrouvent à couler dans la gorge de son patient. Guérison assurée. On pourra dire ce qu'on veut, le sang de vampire est quand même ce qu'il y a de meilleur au monde, bien au dessus des potions et des sorts de soins...

Aujourd'hui, comme régulièrement d'ailleurs, Aria quitte son poste. Il est tard mais ça ne la dérange pas. En même temps, pour une créature comme elle ne supportant pas le soleil, pouvoir terminer quand ce dernier est déjà couché depuis quelques heures c'est agréable. Ça lui évite de subir les brûlures lorsqu'elle quitte le travail. Parce que oui, clairement, ce n'est jamais très agréable de se faire ainsi brûler... La cicatrisation est rapide et elle arrive à gérer, mais c'est quand même dérangeant de sentir votre peau se creuser lorsque les rayons du soleil se posent dessus.
Déposant sa blouse dans le bac de linge sale, elle vérifie que son badge se trouve bien dans sa poche et ne tarde pas à se faufiler dans les couloirs. La banque de sang est malheureusement fermé et il n'y a personne à hypnotiser pour lui ouvrir. Alors... l'autre endroit où elle pourrait trouver du sang plus ou moins frais : la morgue. Il ne devrait plus y avoir d'âme vivante à cette heure n'est-ce pas ?

Descendant les escaliers menant à ce lieu peu apprécié dans l'hôpital, elle sent rapidement une présence de l'autre côté de la porte. A moins qu'un cadavre n'en soit pas un, il y a encore quelqu'un dans la pièce. Mais tant pis. Elle pourra toujours lui demander d'aller faire un tour pendant qu'elle fait sa petite affaire. C'est qu'elle est douée en hypnose.

Morgan : (...) (...)

(Français) Oh ce n'est pas pour une visite. Je suis stagiaire ici.

Elle sort le badge de sa poche et l'hexibe fièrement devant cet homme. Au vue de sa tenue, du pinceau qu'il a dans les mains et des mèches qu'il reste à colorer sur le cadavre derrière lui, il doit travailler ici. Sympa comme métier. Enfin ce n'était pas réellement ce vers quoi elle souhaitait s'orienter, même pour avoir du sang gratuit... Vous me direz, quelques organes pourraient être utiles pour sa camarade de chasse. Mais euh... oui, non. Planter ses canines dans un cou c'est bien, observer l'intérieur d'un corps ce n'est pas pour elle.

(Français) J'ai perdu un pari avec les autres et je devais venir faire un tour ici... Il paraît que c'est un endroit flippant... Vous travaillez ici ?

Question con puisqu'elle pensait déjà connaître la réponse, mais si ça lui évitait de répondre elle à des questions et à citer des noms de collègue qu'elle ne connaîtrait qu'à peine pour faire passer cette excuse comme crédible... alors ça lui convenait. Et puis il fallait qu'elle s'approche de lui pour pouvoir lui effacer la mémoire... La Mercier était certes un vampire donc dangereuse mais ce n'était pas une brute...