A well deserved rest [Pv Sydney] 

J'adorais les vacances. Les vraies vacances car avec mes fonctions celles au cours de l’année scolaire n’étaient pas forcément de tout repos. Durant celles du printemps, par exemple, j’avais dû consacrer une bonne partie de mon temps à l’organisation des examens. Dans ces moments-là, je ne pouvais malheureusement pas profiter pleinement de ma famille. À présent les élèves étaient rentrés chez eux, ou prenaient la direction des fichus camps d’été. Les professeurs, après une semaine de travail en plus, afin de corriger les examens et faire le bilan sur cette année, avaient également retrouvé leur domicile. Le dernier week-end, il ne restait plus que Tiphaine et moi, puis après une dernière discussion surprenante, nous avions fermé les portes de Poudlard le temps de l’été.

Il s’était déjà écoulé deux semaines depuis mon retour à Londres et le temps passait bien vite. À bien y réfléchir cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas connu telle période. Certainement depuis 2131. L’année scolaire qui avait suivi m’avait entrainée à Beauxbâtons et m’avait permis de renouer avec Lucas. L’été suivant mon enfant était né, mais la situation européenne était catastrophique avec le coup d’état des Pozhiratelis. J’avais ensuite pris les fonctions d’adjointe et mon fils loin de moi, je m’étais consacrée à la rébellion. Une bonne moitié de l’année 2133 avait été un calvaire en raison de mon arrestation. La fin de l’été avait marqué mon procès et libre j’avais repris mes fonctions d’adjointe sous étroite surveillance. Vraiment cet été là se devait d’être reposant. Je ne comptais pas voyager mais bien profiter de mon compagnon et de mon fils. De toute manière je me sentais suffisamment bien à Londres pour imaginer des vacances sereines ici. Lucas souhaiterait certainement passer quelques jours en Corse avec son complice, mais une semaine avec Paul ne me semblait pas être un fardeau.

Nous étions en fin d’après-midi. Lucas passait sa journée chez sa mère avec Eliott. Il devait en même temps se renseigner sur les crèches magiques. Les Deauclair, connaissaient mieux ce moyen de garder les enfants. Ce n’était pas mon cas, car durant mon enfance j’avais pu suivre mes parents au cours de leurs déplacements et dans le pire des cas, grand-mère était là. Dans l’idéal j’aurais préféré confier notre fils à une crèche classique. Il évoluait déjà autour de la magie, fréquenter des enfants moldus aurait pu l’ouvrir au monde dans sa globalité. Malheureusement, dans les temps actuels, il était mal vu d’accorder tant de crédit aux humains non sorciers. Je ne pouvais pas me permettre des écarts, j’étais libre mais en sursis. Mes deux garçons devaient rentrer dans la soirée, mais j’attendais également le dernier homme de ma vie. Mon frère Hayden m’avait envoyé un courrier dans la semaine pour me dire qu’il resterait quelques jours à la maison. J’avais préparé sa chambre dans la matinée non sans une certaine inquiétude. Il était toujours le bienvenue et il le savait, mais il m’avait envoyé ce courrier depuis l’un des camps d’été. J’espérais que mon appréhension n’était pas fondée, il n’y avait pas que mon frère là-bas, mais aussi mes élèves.

Dans l’après-midi, j’entendis toquer à la porte. Mon frère certainement. Je ne craignais pas vraiment de tomber sur une horde de corbeaux, ils n’auraient pas eu la politesse de se signaler. Je me levais pour ouvrir et me retrouver comme attendu devant mon invité. Mon Hayden. Cela faisait une éternité que nous n’avions pas passé du temps ensemble. Nos boulots respectifs ne nous laissaient pas beaucoup de temps libre. C’était toujours un plaisir de l’accueillir. Même s’il débarquait en plein milieu de la nuit il serait toujours le bienvenue. Il entra sans oublier de m’embrasser. Je le regardais poser son sac avant d’intégrer vraiment ce qui me choquait. Que lui était-il arrivé ? J’avais comme l’impression qu’il s’était fait piétiner par un troupeau de centaures. Par Merlin, qu’est-ce que les Pozhiratelis avaient encore fait. Hayden dû remarquer mes yeux ébahis puisqu’il tenta immédiatement de me rassurer. Qu’est ce qu’il racontait. Voir mon frère avec une seule griffure était déjà un cauchemar.


Avant qu’il puisse me répondre je fis un pas vers la cuisine. Il fallait que je reprenne mes esprits. Je sentais l’angoisse et la colère monter à une vitesse folle. C’était forcément au camp. Qu’est-ce qui lui était arrivé. Non. Je me ravisai et me retournai vers Hayden beaucoup trop inquiète.


Il me connaissait. Il savait que je ne lâcherai pas avant d’avoir une réponse concrète. Il était bien bête d’avoir pensé un instant qu’il allait me rassurer en banalisant ceci.

appartement Deauclair-Alexander, Londres, Royaume-Uni

Pando

Pour accompagner mes paroles, je plaçai mes mains sur mes hanches. Mauvaise habitude que j’avais pris de mon travail et qui me permettait de gagner quelques centimètres tant je me tenais droite. Ma façon d’exprimer l’autorité. Combien de fois nous avions vu grand-mère faire ce mouvement ? Ceci dit Hayden restait un géant face à moi. De toute manière je n’avais pas besoin de le dominer en taille pour lui faire cracher le morceau. Il savait que je ne lâchais rien. Je ne comptais plus les fois où j’avais réussi à le faire céder pour qu’il accepte de jouer mon gardien de Quidditch. Il était hors de question qu’il se défile. D’ailleurs il n’était pas le seul concerné. Si un sorcier diplômé et titularisé par la Brigade revenait avec des coups je n’osais même pas imaginer l’état de mes élèves. De n’importe quel étudiant d’ailleurs. Ces corbeaux étaient définitivement des brutes. Il fallait s’y attendre à l’annonce des camps, mais encore une fois je tombais de haut.

Donc il me disait de ne pas m’inquiéter. Facile à dire. En plus il me parlait des sévices physiques, mais comment allait-il vraiment ? S’il m’avait envoyé ce courrier c’était certainement pour être certain de passer du temps en famille. Outre le fait que nous ne nous étions pas vu depuis un moment et que nous nous manquions, j’avais ressenti comme une certaine nécessité dans son courrier. Ou alors il avait été impétueux et il s’attendait à se faire arrêter et avant cela il voulait passer du temps avec nous. Par Merlin, faite que les Pozhiratelis ne démarquent pas ici pour me prendre mon frère. Je n’étais donc pas rassurée du tout, j’étais même encore plus alarmiste. Mon visage était certainement livide et je restais muette. Heureusement Hayden comblât le vide. Malheureusement il ne me rassura pas. Il n’y avait aucun soignant dans un camp de duel. C’était une aberration. Et s’il revenait ainsi comment se portait mes élèves alors. Enfin une chose après l’autre. Hayden n’avait pas eu de soin correct pendant deux semaines et il fallait d’abord remédier à cela. Je m’avançai vers lui pour lui attraper la main, puis je le conduisis dans le salon en le forçant à s’assoir. Par un mouvement de baguette je fis venir à moi la trousse à pharmacie.


Je m’énervais à une vitesse folle, encore plus lorsque je n’avais pas en ma possession toutes les clés de compréhension. Hayden le savait, mais pourtant il s’évertuait à tenter de me rassurer sottement. Comme si cela pouvait prendre avec moi. J’étais contente de le voir, mais j’étais si inquiète pour sa santé que je paraissais plus dure qu’autre chose. Ceci dit lorsque je commençai à lui appliquer un remède sur les coupures qu’il avait au niveau des paumes de main, je fis preuve d’une extrême douceur.


Cette fois j’étais moins dure et plus calme. Surtout je n’étais plus ironique. S’il ne voulait pas parler de lui d’accord, mais il ne devait pas me cacher la vérité car les élèves étaient concernés.

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Pando

Lorsque je m’approche de mon frère pour le conduire vers le salon, je le laisse m’attirer contre ses bras. Je le serre autant que ma force me le permet. Je lui en veux de ne pas être un livre ouvert. Hayden ne râle jamais autant que moi, il laisse couler et sait tourner la page avec une facilité déconcertante. J’aimerais parfois qu’il hausse le ton, qu’il tape du poing sur la table, qu’il me montre que cela le touche. J’aimerais qu’il arrête de me dire de ne pas m’inquiéter alors que je suis constamment une bouilloire prête à exploser. Je suis également en colère que quelqu’un ait pu lui faire du mal sans que je ne sois en mesure d’intervenir. Il est le tout premier garçon de ma vie, celui que j’ai vu grandir et me dépasser. Celui que j’ai dû surveiller durant l’adolescence. Il n’est pas mon fils, mais il reste une part de moi. Un membre de ma famille et je n’excepte pas qu’il puisse se trouver mal tant physiquement que mentalement. Je suis irritée en tout point et pourtant je suis davantage inquiète. Ce sentiment ne me quitte plus depuis deux ans et lorsqu’il s’assoit sur le canapé et que je commence à le soigner je ne sais plus où donner de la tête. J’aimerais qu’il daigne me parler mais je me calme vite. Ma colère ne doit pas être tournée contre lui. Cela ne mène à rien. Puis Hayden sait se montrer aussi têtu que moi et je n’ai pas envie qu’il se vexe. S’il ne veut pas parler de lui, j’espère qu’il parlera pour mes étudiants. Cette seconde approche me parait plus pertinente.

Je m’occupe de sa brûlure à la jambe. Il restera certainement une cicatrice mais sa peau n’est pas vilaine. Il a dû au moins avoir des soins pour éviter qu’une infection se déclare. Pour le côté esthétique ce n’était visiblement pas une priorité. Ceci dit l’équipe médicale avait certainement du travail avec les autres participants s’ils revenaient tous dans le même état. J’applique délicatement une pommade tout en l’écoutant parler. Je suis surprise qu’il ne se laisse pas au second plan. Il aurait pu profiter de l’ouverture et d’évoquer uniquement les élèves. Mais non, il parle à cœur ouvert, certainement pour m’apaiser. Du Hayden tout craché. Je suis censée le réconforter mais mon inquiétude prends le dessus et comme je suis un livre ouvert les rôles finissent pas s’inverser. C’était donc dur avec un instructeur complètement toqué. Comment ces gens pouvaient-ils être laissés dans la nature. Enfin visiblement sur les deux l’un tâchait de travailler sérieusement. Ceci dit il aurait été davantage aidant en demandant à son collègue fou d’arrêter de lancer des sorts sur les participants.


Qu’avait ce sorcier de plus que nous. Nous avions derrière nous au moins deux générations de sorciers, tant du côté maternel que paternel. Nous avions certainement grandi dans le même univers que l’instructeur, à savoir un monde baignant dans la magie. Nous étions tout autant coutumier que lui au monde sorcier. Il n’avait pas le droit de dire que nous étions moins bons. Ce n’était même pas vrai. Les plus grands sorciers prouvaient que le sang-pur n’accordait aucun avantage. L’idéologie Pozhiratelis s’établissait sur des mensonges et il y avait encore des sang-purs pour penser que cela était vrai. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour tenter de paraître meilleur que la réalité.


Je m’assois à côté de mon frère. Je ne pouvais pas en dire davantage. Je ne pouvais pas m’engager de nouveau dans la lutte, m’exposer, car ma famille devait passer en premier. Et pourtant je sentais la tentation grimper de jour en jour. Cette situation n’était plus vivable et je ne voulais pas que mon fils grandisse dans cet univers-là. Je calais ma tête contre l’épaule de mon frère et fermais les yeux. Je ne pouvais pas me battre contre eux. Encore une fois je devais laisser couler pour que mes actes n’exposent pas mes proches.


Là ce n’était pas une question trop dure. Enfin je l’espérais.

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Pando

J’appréciais passer ce temps avec mon frère même si les circonstances n’étaient pas les plus adéquates. Cela me manquait parfois. Depuis qu’il avait quitté Poudlard pour un stage et un travail chronophage à la Brigade, nous avions moins d’occasions de nous retrouver ainsi. Cela était d’autant plus vrai depuis que ma vie de famille s’était formée. Cet instant me rappelait les nombreux autres que nous avions passé à discuter dans mon bureau lorsque j’étais devenue professeure. Passer du temps auprès d’Hayden au sein de l’un de mes endroits favoris, je ne pouvais à l’époque pas rêver mieux. Ma tête caler ainsi contre son épaule et son bras m’entourant faisaient remonter ces souvenirs et je tâchais de m’accrocher à cela pour ne pas partir en vrille. Ma famille était une priorité et je ne pouvais pas abandonner une nouvelle fois mon fils. Malheureusement tout autre sorcier, élève ou expérimenté, devait passer en second plan. Si Hayden et Eliott étaient en sécurité aujourd’hui cela devait me suffire. Ce n’était pas le moment de me fixer sur le chaos de ces camps qui étaient simplement un nouveau moyen pour nous terroriser et nous blesser.

Ils n’avaient rien à faire au pouvoir mais ils étaient encore trop forts. Cela se voyait au sein même de Poudlard. Il n’était pas possible de se défaire de leur emprise même avec une personnalité comme Tiphaine à la tête de l’école. La solution serait que tout le monde se lève contre eux, hors le souvenir des vagues était encore trop présent. La priorité était la même pour tous, la famille, parce qu’une nouvelle guerre entrainerait forcément des décès. Je me demandais si l’emprise était aussi nette à la Brigade. Hayden ne parlait pas beaucoup de son travail mais d’après ce que je savais le directeur filtrait très bien les corbeaux. Sous couvert d’une sélection pointue Stark n’avait encore jamais eu d’ennui. D’ailleurs ce n’était pas ce département qui avait connu le plus grand nombre de rebelles, c’était peut-être pour cela qu’il n’était pas devenu une cible prioritaire de l’invasion corbeau.

Hayden me rassura et c’était l’une des choses qu’il savait le mieux faire. Je me détendis et je partageais ses paroles. J’espérais qu’il reste avec nous quelques jours, je ne me sentais pas vraiment capable de le laisser partir seul chez lui. Il était hors que question qui rumine dans la solitude sur ce camp. S’il devait le faire c’était ici et avec moi.


Je me décalai pour le fixer et finis par lui ébouriffer les cheveux. Puis je lui souris en espérant secrètement qu’il n’ait personne ces derniers temps dans sa vie pour qu’il puisse rester plus longtemps. Ceci dit je lui souhaitais de trouver rapidement la personne idéale qu’il méritait amplement.


Après tout je ne lui avais pas laissé le temps de répondre tout à l’heure. Le pauvre, et si sur le camp ils les nourrissaient mal. Hayden était peut-être affamé voire assoiffé.

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Je souris. Hayden me confirmait qu'il allait rester quelques jours avant de reprendre son travail. J'étais en plein milieu de mes vacances alors nous allions pouvoir véritablement profiter l'un de l'autre. La perspective de retrouver des instants de complicité comme au bon vieux temps me ravissait. Puis Eliott nous rejoindrait dans cette équation. Oncle et neveu tissaient déjà des liens forts. Hayden, comme moi, n'avait pas pu voir grandir son filleul durant la première année de sa vie. Il l'avait tout de même retrouvé plus tôt que moi alors que mon avenir était encore incertain et s’étaient rapidement adoptés. J'étais fière de dire que mon enfant était un petit être qui savait provoquer un sentiment d'attachement dans son entourage. Il avait même réussi à conquérir le cœur de Tiphaine. Eliott adorait offrir câlins et sourire partout où il passait. Il portait néanmoins avec lui bruit et bazar, ce qui laissait dire à Lucas qu’il avait déjà adopté mes manies. Ce qui m'inquiétait davantage était son côté casse-cou, pour le reste j’étais comblée.


Je souris une nouvelle fois puis me levai. J'attendis la réponse de Hayden avant d'aller chercher ce qu'il fallait dans ma cuisine. Après tout, il était mon invité et je désirais m’adapter à ses goûts plutôt que de lui imposer un menu. Alors donc il n'avait envie de rien. Je haussai les épaules avant de faire le déplacement pour mon compte. Si mon frère n'avait ni faim ni soif, j'avais pour ma part besoin d'un bon thé. La théière allumée et l’eau commençant à chauffer je rejoignis mon Hayden.


J'avais été très inquiète avant de me rendre compte que mes élèves attachaient plus d'importance à mes qualités d'enseignante et d'adjointe attentive. Autrement dit, l’année en tant que professeure n’avait pas été bien différente des autres. Nous étions supposés parler bulgare et nous ne le faisions pas, il n’était pas censé rester des étudiants né-moldus et pourtant nous avions pu accueillir ceux sauvés par les créateurs de l’Orphelinat. Mon programme était resté le même et l’ambiance en classe n’avait pas changé.


Je ris. Nous faisions souvent cela lorsqu'il était élève, mais à présent Hayden pouvait lui aussi partager son expérience professionnelle. J’étais bien curieuse de savoir quelles énergumènes il pouvait rencontrer de son côté. Puis cette discussion davantage légère me permettrait de me changer les idées et de me sentir plus apaisée lorsque Lucas et Eliott reviendraient. Il n’était pas question de les inquiéter par mon attitude, l’allure d’Hayden était suffisante.

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Je souris puis j’ébouriffai les cheveux de mon frère en entendant ses douces paroles. J’étais reconnaissante qu’il valorise à ce point mes qualités d’enseignante. Ce n’était pas le point de vue le plus objectif et alors ? Tout compliment était bon à prendre et je n’allais pas tenter de le contredire. Puis c’était une belle manière de balayer l’ombre des corbeaux qui planait sur cette conversation. Il était temps de ne pas s’appesantir plus longtemps sur leur cas. Ce n’était pas évident de faire abstraction de l’état physique d’Hayden, mais je ne voulais pas faire de ces retrouvailles un interrogatoire. Je savais que mon frère ne développerait pas davantage ses aventures du camp d’été et il n’était pas question de le froisser en insistant ou en boudant. Il était beaucoup plus raisonnable de parler d’autres choses en particulier du travail qui prenait pour l’un et pour l’autre une grande part de notre quotidien. Ce sujet avait même le mérite d’avoir un potentiel léger. Il n’était pas rare que nous nous retrouvions face à des situations amusantes ou des personnalités loufoques. J’adorais écouter mon frère me raconter ses anecdotes et j’aimais tout autant relater les miennes.

Néanmoins, Hayden était trop sérieux pour exposer ses dossiers. La Brigade pouvait se rassurer, ce n’était pas mon frère qui vendrait la mèche sur leurs missions. C’était une qualité, je ne pouvais pas le nier, mais je me doutais également qu’il pouvait desserrer légèrement la bride et me raconter quelques potins. Après tout, tout ce qu’il faisait n’était pas classé secret défense et personne ne lui demandait de donner des noms. Moi-même je préservais l’anonymat des élèves. La différence de nos caractères se reflétait bien dans ce genre d’instant. Je l’écoutais tout de même attentivement évoquer de manière nébuleuse un cas qui l’inquiétait. Une jeune habituée du service qui avait visiblement besoin d’un coup de pouce mais qui n’osait pas ou ne voulait pas le demander. Il n’y avait rien de surprenant qu’Hayden souhaite l’aider.


Je me levai pour récupérer mon thé. Il n’était pas possible de sauver tout le monde. C’était une triste réalité. Cela ne voulait pas dire qu’Hayden devait abandonner dès à présent, bien au contraire, mais il devait également se préparer à l’échec. C’était important de savoir donner de sa personne pour les autres, il était aussi nécessaire de savoir établir les limites.


Il devait bien le savoir pourtant, lui qui ne demandait jamais rien et qu’il fallait amadouer pour lui tirer des informations sur son état. Quoi que sur cette partie là je ne pouvais pas prétendre être un exemple.

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