[EmyPaul] Maintenant c'est oui : créons notre famille 

La valise est faite. Bientôt le couple Roy-Mercier va quitter cette magnifique maison de Corse pour retourner à Beauxbatons. Si elle est heureuse ? Emily ne sait pas trop. Être infirmière... elle l'avait principalement fait pour pouvoir récupérer du sang de manière simple. Mais la chasse et le fait de le prendre directement à la carotide lui manquait.
Si elle avait décidé de devenir l'Infirmière de Beauxbatons, c'était simplement pour être proche de Paul. Elle ne pouvait pas supporter d'être éloignée de lui presque 10 mois dans l'année. Alors elle avait prit ce poste. Et... voilà.
Mais aujourd'hui, être enfermée dans cette école et coupée de ce qu'il pouvait se passer à l'extérieur, et plus particulièrement privée de ses chasses, ça commençait à devenir difficile pour elle. Aria avait tenu l'année précédente parce que Paul avait eu besoin d'elle. En tant que nouveau vampire, elle s'était obligée à le surveiller pour qu'il ne perde pas le contrôle. Mais désormais qu'elle savait qu'il pouvait se contrôler, elle se questionnait beaucoup. Peut-être même trop.

Le facteur était passé au matin. Pas de hiboux, juste une lettre dans la boîte aux lettres, apportées par un humain et non un animal. Ce qui était étrange, elle n'avait pas l'habitude de communiquer de cette manière. Mais elle avait prit cette lettre, l'avait rangé dans sa valise sans prendre le temps de la regarder ni même d'en parler, et avait voyagé avec son compagnon : direction Beauxbatons.
Arrivée dans leur chambre, la jeune femme se laissa tomber sur le lit et observa le plafond alors que Paul rangeait ses affaires. Une fois ce dernier parti, surement pour aller saluer sa supérieure, la Mercier se décida à ouvrir sa valise. Mais pas pour la ranger.

Attrapant l'enveloppe elle l'ouvrit délicatement. Un collier ne tarda pas à s'en échapper et elle l'observa quelques secondes avant qu'une larme ne se mette à couler le long de sa joue. Ce collier, elle le connaissait. Il appartenait à Maggie. Sa meilleure amie vampire disparue depuis bien trop longtemps, dont elle n'avait plus de nouvelles depuis quelques mois.
Enlevant la lettre de son contenant, elle la déplia, ses mains tremblantes par avance. Les mots étaient beaux et la touchèrent. Cette lettre, c'était une lettre d'adieu. Des derniers mots pour une femme ayant vécu bien trop longtemps. Elle lui laissait le collier lui permettant de vivre au soleil. Et l'embrassait une dernière fois. "J'aurais aimé te revoir". Et Emily aussi. Mais... avec cette barrière magique, il était clair que ce n'était pas possible. Une chance que la lettre soit passée au travers et ait pu arriver jusqu'à la vampire.

Repliant soigneusement la lettre, Emily la rangea dans ses affaires. Jamais elle ne pourrait la brûler ou s'en débarrasser. Ce n'était pas possible... Attachant le collier autour de son cou, la vampire se relaissa tomber sur le lit tout en poussant un soupir. Ce n'était pas le moment de pleurer. Pourquoi de toute façon ? Maggie avait vécu une très belle vie, elle le disait elle-même. Les humains vivent et meurent. Et les vampires doivent s'éteindre un jour... Et elle avait prit cette décision seule. Et il serait égoïste de décider de faire revenir sa meilleure amie sur sa décision. En sachant qu'à l'heure actuelle elle avait déjà du se laisser mourir quelque part... la lettre n'était pas arrivée instantanément.

Sa main droite se porta donc à son cou pour caresser ce collier. Maintenant qu'elle l'avait... elle ne pouvait le garder. Elle se devait de le partager avec Paul. Et s'ils ne pouvaient tenir à deux sur cette chaine, ils pourraient toujours faire une semaine un, une semaine l'autre.
C'est alors que les pensées de la jeune femme se mirent à dériver sur une ancienne conversation qu'elle avait eu avec Paul. Fonder une famille. C'était étrange mais... maintenant que cet objet arrivait dans leur vie et allait leur permettre de retrouver les rayons du Soleil en dehors de la Grande Ville Marchande, la brune se trouvait... changée. Et ouverte à l'idée d'accueillir un nouveau membre dans leur couple.
Bien sûr... ça provoquerait des changements. Mais pour le coup Aria était prête à le faire. Si en plus ça lui donnait une bonne idée pour quitter le poste d'Infirmière dans cette école, alors elle ne pouvait pas dire non. Mais où pourrait-elle trouver un enfant ? Peut-être que Paul savait. Après tout, c'était son souhait, alors il y avait surement déjà réfléchit.

Continuant de faire aller ses doigts sur la pierre, Emily attendait donc le retour de son prince charmant. Sa valise attendrait, elle n'était pas pressée de remettre ses affaires dans le placard.

Quand la porte s'ouvrit Emily n'eut pas besoin de lever la tête pour savoir que c'était Paul qui était entré. Elle reconnaîtrait sa démarque entre milles. Vous faites attention à ce genre de petits détails avec le temps... la force des pas sur le sol, la durée entre les impacts, la vitesse... vous avez juste besoin d'entendre la démarche pour comprendre si la personne est joyeuse ou en colère.
Bon ça ne fonctionnait pas avec tout le monde, c'était clair. Mais Aria connaissait assez le Roy pour déterminer sa démarche et la différencier de celle des autres. Depuis le temps qu'ils partageaient leur vie... Enfin en vie de vampire ce n'était rien, surtout pour la Mercier qui approchait dangereusement de la centaine. Franchement, c'était flippant, de se dire qu'elle allait avoir un siècle. Et toujours ce visage de gamine.

Lorsqu'il s'allongea à ses côtés elle tourna légèrement la tête et laissa sa main se faire capturer par celle de son compagnon. Elle le vit : ce regard posé sur le collier qui ornait son cou. Et bien sûr... elle s'attendait déjà à la suite.

Paul : (...)

Il ne fallait pas être devin pour savoir que cette question serait forcément posée. Elle était évidente. N'importe qui la poserait en observant un nouvel objet autour du cou de quelqu'un que vous avez quitté il y a tout juste une heure.
Affichant un petit sourire sur son visage, Emily savait qu'il ne paraîtrait pas forcément joyeux. Ses sentiments... c'était toujours difficile pour elle, parfois, de les gérer. Mais aujourd'hui elle s'en sortait plutôt bien. Parce que la joie de pouvoir répondre favorablement à la demande qu'avait formulé Paul il y avait plusieurs mois l'emportait sur la profonde tristesse qui s'emparait d'elle depuis qu'elle avait apprit la mort de sa meilleure amie. Et puis il y avait ce formidable présent que Maggie lui faisait qui la rendait heureuse. Alors franchement, pourquoi devrait-elle pleurer ?

(Français) Oui. Maggie a... décidé qu'il était temps pour elle de clore le chapitre de sa vie. Alors... elle m'a légué ce présent.

Si le Roy connait la White ? Non. Enfin ils n'avaient pas du se croiser. Mais Emily lui avait déjà parlé d'elle, puisque les deux femmes, à défaut de pouvoir se voir, avaient pendant longtemps conversé par hiboux. L'apparition du dôme magique avait empêché leur courrier de s'envoyer mais la version moldue avait finalement fonctionnée. Une fois. Et elle ne fonctionnerait pas une seconde fois puisqu'elle n'avait plus lieu d'être. Enfin... la vampire était heureuse d'avoir pu avoir cette dernière lettre de la part de sa meilleure amie. La douleur aurait été plus importante si elle avait apprit son décès... par hasard, quand les Pozhiratelis n'auraient plus était au pouvoir.

(Français) Tiens

Elle se redressa et glissa ses mains derrière sa nuque pour défaire l'objet et venir le glisser autour du cou de Paul.

(Français) Va donc prendre le soleil à la fenêtre.

L'infirmière lui offrit un charmant sourire. Elle était assez convaincante pour qu'il y aille. Et puis Paul lui faisait confiance, il le ferait non ?

Paul : (...)

Désolé. Il n'avait pas à l'être. Après plus de deux siècles d'existence il était clair que Maggie avait eu une vie bien remplie. Alors son désir d'arrêter sa vie pouvait se comprendre. Et clairement si Paul n'était pas venu se mettre dans la vie d'Emily, il était clair qu'elle aurait fini par abandonner au bout de quelques années. Vous savez, voir les gens mourir autour de vous, quand vous n'avez personne à qui vous accrocher, ça peut vous rendre fou.

Paul : (...)

Aria sourit à sa remarque. Jamais ça ne lui aurait effleuré l'esprit, de le blesser volontairement pour le garder à ses côtés. Son charme ferait son effet si elle voulait vraiment l'avoir plusieurs jours contre elle, elle en était certaine. Paul ne peut pas lui résister. Qui lui résisterait ?
Elle l'observa alors se lever. Si elle doutait de l'authenticité du collier ? Absolument pas. Elle le connaissait. Parce qu'elle l'avait vu à maintes reprises autour du coup de la blonde. Donc c'était le vrai, celui qui permettait de ne pas griller au soleil, elle n'avait absolument aucun doute dessus. Le Roy pouvait donc lui faire entièrement confiance. Et c'est pour cela qu'à aucun moment son rythme cardiaque ou son visage ne trahit son anxiété. Parce qu'elle avait une totale confiance sur le pouvoir de ce collier.

Ses yeux noisettes ne quittaient pas Paul des yeux alors qu'elle patientait assise sur le lit, mettant ses jambes en tailleur pour se tenir du mieux possible. Attentive elle l'observa donc ouvrir ces rideaux qui sont toujours fermés la journée. Pour leur éviter des souffrances inutiles. Et un fin sourire étire ses lèvres lorsqu'elle le vit profiter des rayons du soleil. Sans souffrir.
Elle aurait pu le faire, elle aussi, avant de lui coller ce collier autour du cou. Mais elle ne voulait pas. En réalité, elle en venait même à se questionner sur l'utilité de le porter elle. Elle avait vécu tellement d'année sans pouvoir en profiter, donc ça ne la dérangeait pas plus que ça. Et elle ne serait pas jalouse de ce que Paul pourrait en faire. Bien au contraire. Elle en serait ravie.
Quand elle le vit fermer les rideaux la Mercier se redressa et ses pieds nus la menèrent jusqu'à Paul. Glissant ses bras autour du cou de son compagnon elle l'embrassa doucement et lui offrit un petit sourire.

(Français) Il va changer nos vies. Nous permettre de retrouver un semblant d'humanité. Et puis...

Elle fit une petite pause. Pour laisser planer le suspense ? Non. Parce qu'elle douter encore. Est-ce qu'elle prenait la bonne décision en se décidant à faire entrer un enfant dans leur vie ? Est-ce que... ça serait simple ? Est-ce qu'elle pourrait faire une bonne mère ? Elle n'en avait aucune idée. Mais Paul semblait bien décidé à vouloir devenir père. Et même si sa première expérience ne s'était pas terminée de la bonne manière, elle savait qu'avec le Roy ça serait différent. Il n'était pas Emrys.

(Français) Il peut nous permettre de nous occuper d'un petit humain tu ne crois pas ?

Voilà. C'était formulé. Et maintenant... qu'allait-il se passer ? Est-ce que... Paul avait déjà réfléchi à la suite ? Est-ce qu'il savait déjà où il pourrait trouver un nouveau membre pour leur famille ?

Trop concentrée sur les mots, sur ce qu'elle devait dire et l'idée d'un avenir encore plus marqué auprès de Paul, Emily n'avait pas vraiment fait attention aux gestes de Paul. Si bien que le collier autour de son cou, elle l'avait senti mais n'avait pas cherché à l'enlever ou à faire une quelconque remarque à son compagnon. Peut-être jugeait-il qu'il n'avait pas le droit de l'avoir pour le moment. Dans tous les cas la brune et lui trouveraient un terrain d'entente pour se partager équitablement ce collier. Elle n'en doutait pas.

Paul : (...)

Il est vrai que mordre le cou d'un petit bébé qui ne peut se défendre ça doit être très attirant. Mais quand vous lui apportez de l'amour, vous savez d'avance que vous n'arriverez pas à le mordre. Il suffisait de regarder leur relation dans leurs débuts, avant que le malheur ne s'abatte sur Paul. Jamais Aria ne l'avait mordu, à aucun moment. Même lorsqu'elle dormait au creux de ses bras et que sa bouche n'était qu'à quelques centimètres de la gorge du Roy.

(Français) Bien sûr que je le pense. Après... je ne pense pas que ce soit le bon moment. Je... on est tous les deux à Beauxbatons, je doute que ça ne soit une vie pour un enfant.

Comment aborder doucement le sujet de l'école et... du fait que l'infirmière ne s'y sente plus vraiment à sa place. L'avantage de travailler en dehors de l'école, c'est qu'elle pouvait couper plus facilement quand elle rentrait du travail. Se détendre et ne pas penser aux malades. Ce qui n'était pas le cas ici. Et clairement ça l'épuisait. Même si... c'était agréable d'être avec Paul tout le temps.

(Français) Tu sais... je suis venue ici pour toi. Mais... maintenant que je sais que tu gères tout seul, je n'ai plus d'utilité à rester ici. Le travail d'Infirmière est vraiment fatiguant. Alors... on peut peut-être envisager un changement l'année prochaine ?

Si les Pozhiratelis le veulent bien d'ailleurs... Qui sait de quoi ils sont capable ceux-là... Capable de tuer des vampires pour définitivement se débarrasser de Paul ? Ils étaient tellement prêt à faire des choses impensables que ça ne la surprendrait même pas.

Il y avait un léger silence. Est-ce qu'Emily avait bien fait de parler de ça ? Surtout en ce moment de rentrée ? Et bien cela leur permettrait de profiter de cette année ensemble et ensuite ils seraient prêt à se séparer pour vivre chacun de leur côté et se retrouver... moins souvent ? Paul était l'adjoint. Peut-être qu'il aurait l'autorisation de Maddison pour quitter l'école de temps en temps ? Surtout s'il est papa, elle ne devrait pas le lui refuser. Et puis... peut-être que Madame Jones avait quelqu'un aussi dans sa vie ? Et pouvoir envisager un weekend de libre sur deux avec son adjoint lui conviendrait ? Aria n'en savait rien. Et ce n'était pas le moment de discuter de ça pour le moment. Attendre encore quelques mois quand même.

Paul : (...)

Un fin sourire étira les lèvres de la Mercier et elle répondit avec plaisir au baiser de Paul. Lui aussi lui manquera, c'était évident. Mais il fallait se manquer de temps en temps pour mieux se retrouver non ? Ils allaient vivre une éternité. Une petite séparation là maintenant - enfin dans 10 mois - leur fera du bien ? A moins que ça ne soit plus grave. Mais un enfant pour sceller un couple... ça fonctionne ? Ou pas.

Paul : (...)

(Français) Bien sûr, ne t'inquiètes pas. Pour les Pozhiratelis je suis une sang-mêlé, née en 2113. Il n'y a donc aucun soucis à se faire. Et puis... en retournant à Feudeymon, j'aurais la chance d'avoir accès aux poches de sang. Et tu sais que si on me cherche, on s'en sort pas sans égratignures.

Emily rigola doucement. Pour un jeune femme qui allait avoir 100 ans, franchement, Paul n'avait aucune raison de s'en faire. Mais elle pouvait le comprendre. C'était même mignon de voir qu'il avait peur pour elle.

(Français) Mais on a encore 10 mois devant nous pour en profiter et voir comment s'organiser l'année prochaine. Avec un monstre à quatre pattes.

Elle éclata de rire et caressa doucement la joue de l'adjoint. Bon, le collier poserait plus de soucis, puisqu'il leur sera plus difficile de se l'échanger librement. Mais d'un autre côté... ce n'état pas très dérangeant. Travailler dans la Grande Ville Marchande permettrait à Emily de s'en passer grâce à la sécurité du dôme au dessus de la ville. Donc Paul pourrait le garder. Et puis elle avait fait avec pendant tellement d'années que... finalement l'avoir autour du cou la dérangeait quelque peu. Mais ce n'était pas le moment de balancer de nouvelles informations à Paul !

Chasser les pensées négatives. Ne pas penser aux questions sur l'avenir. Et puis si elle en avait réellement, Emily n'avait qu'à faire en sorte de lire dans des feuilles de thé ou n'importe quoi. Voir même à demander à quelqu'un de plus compétent de le faire. Mais... non. Ne pas savoir de quoi l'avenir sera fait, ne pas prendre conscience de son destin tout tracé pour tenter de l'éviter, c'était bien mieux. Et ça lui convenait donc de rester avec ses questions et s'imaginer le plus bel avenir comme le pire.

Paul : (...)

Aria rigola doucement en lui tapotant le torse en lâchant un "tsss" avant de répondre à son baiser. C'était amusant d'imaginer Paul comme un futur papa. D'autant qu'il n'y aurait pas l'attente de la grossesse. Enfin... il y aurait l'attente de l'adoption. Qui sera finalement peut-être aussi longue que celle de 9 mois dans un ventre.
Et puis... Paul en papa poule ? Elle ne savait même pas comment elle s'imaginait elle-même en tant que mère. Si ça se trouvait, elle serait dans le même état d'esprit que le Roy et ce nouveau petit membre de la famille risquerait de se prendre pour le roi de la maison. Roy. Roi. Il n'y a peu de différence finalement non ?

Paul : (...)

Un garçon ? Une fille ? En voilà une bien bonne question. Emily avait déjà eu une fille, Mafdet. Etait-elle prête à en avoir une seconde ? Sur laquelle elle risquait de projeter cet enfant qu'elle n'avait jamais connu ? Pire, peut-être qu'elle se montrerait encore plus protectrice et stricte envers une petite fille ? Qu'elle ne reproduise pas les erreurs qu'elle-même avait faite. Rah, cet avenir... Trop de questions. Encore et toujours.

(Français) Un enfant sorcier, je pense que ça sera mieux. Comment lui expliquer le fait que nous n'allons pas vieillir s'il s'agit d'un moldu ? Clairement, entre les photos de son arrivée et celles dans dix ans, on aura prit aucunes rides. Alors... un enfant sorcier est surement ce qui nous causera le moins de soucis.

Non ? Observant Paul de ses yeux noisettes, Emily guettait donc sa réaction. Est-ce qu'il envisageait un enfant non sorcier ? Enfin après, elle avait dit sorcier. Elle n'avait pas parlé de son sang. Pur, mêlé, né-moldu comme eux. Le principal est qu'il maitrise la magie. Et puisse grandir dans un foyer où il sera aimé, à défaut de ne plus avoir des parents pour le faire.

(Français) Et puis un monstre à quatre pattes ou non, tant qu'on sauve un enfant d'une vie sans famille, c'est tout ce qui m'importe.

Et puis un enfant pour le moment, et pourquoi pas d'autres ensuite ? Hum... déjà il fallait gérer avec un. Et sur les siècles à passer ils pourront en aider plus d'un, pas en même temps, mais en aider.

Paul : (...)

D'ici à ce que leur enfant ne la questionne sur le fait qu'elle n'ait pas de rides et puisse souffler plus de cent bougies sur un gâteau, ils avaient en effet le temps. Enfin, à partir du moment où la magie existe dans votre enfance depuis votre naissance et où vampires, loups garou et autres créatures fantastiques hantent vos histoires nocturnes, il sera simple de faire comprendre à cet enfant pourquoi ses parents ne prennent aucunes rides. Reste juste à ne pas lui raconter ces films moldus qui avaient bercés Emily durant sa jeunesse. Non, toutes les créatures ne sont pas abominables et ne tuent pas des humains. Même si Aria avait été de ces vampires tueurs, désormais ce n'était plus le cas. Et elle pouvait craquer sur une carotide de temps en temps, plus jamais elle ne tuerait quelqu'un. Sauf si on s'attaque à quelqu'un qu'elle aime. Après nous, n'avait-elle pas eu le temps d'user de ses crocs sur un des tueurs de Paul ?

Paul : (...)

Déménager ? Mais pour aller où ? La Mercier n'en avait aucune idée. La ville de sa naissance avait beaucoup trop changé. Et puis elle avait voyagé tellement longtemps qu'avoir un réel chez elle, ça n'avait pas vraiment d'importance. Est-ce que Paul était attaché à la Corse ? Quels souvenirs pouvaient le relier à cet endroit ? Disons que la brune ne s'était jamais posé la question, parce que ça ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Parce qu'elle n'en avait pas eu besoin. Tout comme elle se fichait bien du toit qu'elle avait au dessus de sa tête. Tant qu'elle pouvait vivre, ça ne représentait aucune importance pour elle.
S'allongeant aux côtés de Paul, pliant son bras pour prendre appuie sur sa main et ainsi continuer d'observer l'adjoint de l'école, elle posa son autre main sur le torse de son compagnon et lui fit un petit sourire.

(Français) Ca n'a aucune importance pour moi. On peut rester en Corse. De toute façon au sein de la Grande Ville Marchande je pourrais me balader tranquillement. Et puis qui sait, quelqu'un finira bien par inventer une crème solaire pour les vampires non ?

Elle rigola doucement. Après tout, quelqu'un avait réussi à créer cet objet pour protéger un vampire des rayons du soleil. Alors pourquoi ne serait-il pas possible d'obtenir un équivalent de cette chose, à défaut de pouvoir en fabriquer un second ? Une crème solaire, ça lui permettrait de sortir quelques temps, emmener l'enfant à l'école, et puis revenir à la maison pour partir en sécurité à l'hôpital ensuite. Hum... Ils avaient encore le temps pour voir. Plus d'un an. Et il pouvait s'en produire des choses durant ces mois à venir.

Paul : (...)

Les doigts entrelaçaient à ceux de son compagnon, Emily rigola à sa remarque. C'était vrai. Ils paraissaient bien blanc à côté des personnes qu'ils pouvaient cotoyer. Surtout leurs voisins en Corse. Mais ça lui était égale. Et si Eliott était perturbé pour un petit gamin vivant sous le ciel gris de l'Angleterre, et bien tant pis. Elle s'en fichait. Après tout certains ne bronzent pas. Mais il est vrai que ce sont rarement les personnes avec une couleur de cheveux comme ceux de leur couple. M'enfin, ça ne l'inquiétait pas plus que ça.

Paul : (...)

Il tenait donc à cette maison. Enfin l'avantage d'être immortel, c'est qu'au fur et à mesure votre compte en banque se remplit doucement. Et Emily n'avait jamais été très dépensière. Donc ce qu'elle avait accumulé dans ses boulots moldus, l'argent qu'elle avait aussi généreusement emprunter sans intention de rendu à des dealers... ça lui servait plutôt bien. Elle ne comptait même pas le nombre de zéro qu'elle pouvait avoir à son compte. Moldu bien sûr. L'argent sorcier elle ne l'amassait pas depuis assez longtemps. Mais puisqu'ils parlaient maison, ça parlait d'argent qu'elle possédait en très grande quantité. Donc une, deux, trois ou plusieurs maisons, ça n'aurait aucune importance.

Paul : (...)

(Français) Pas spécialement. Bon, comme tu dis pas la capitale. C'est bien pour visiter mais pas pour y vivre. J'aimais bien Brest. C'était agréable. Mais je n'y suis pas forcément attachée. Et puis j'ai voyagé dans tellement de pays et de ville que je ne saurais même pas dire si je préfère la France ou ailleurs. En tout cas, même si on a encore le temps d'en décider, on peut garder ton chez toi en Corse. Depuis ma naissance j'ai eu assez de temps pour récolter assez tu sais.

Aria lui offrit un petit sourire avant de froncer légèrement les sourcils, repensant à ce qu'il avait dit sur Paris. Enfin surtout sur le pourquoi il était là-bas.

(Français) Qu'est-ce que tu fichais en stage au Ministère d'ailleurs ? Enseignant n'était pas ta première vocation ?

Paul : (...)

Attentive, Emily écoute en silence ce que Paul lui racontait. Elle ne connaissait pas le Ministère Français. Enfin de nom, le nom de leur Ministre, mais c'était tout. Elle ne s'était jamais intéressée à la composition, et clairement ce n'était pas quelque chose qui l'intéressait. Alors quand le Roy se mit à lui parler du département de coopération internationale, elle ne pouvait pas dire grand chose. A part lui demander de quoi il s'agissait et des détails sur ce qu'il devait y faire. M'enfin, "coopération internationale", il devait s'agir de travailler avec les autres pays non ?
Le Bac Commandeur. Est-ce que de toute façon il existait un bac pour devenir enseignant ? Aria ne savait même plus. Si elle s'était lancée dans le bac guérisseur, c'était uniquement parce qu'elle savait que derrière elle aurait du sang gratuitement. C'était son seul but : de pouvoir se nourrir tranquillement sans devoir chasser. Parce qu'elle s'était jurée de ne plus tuer comme avant. Maggie avait tellement bataillé dur pour la rendre végétarienne, qu'elle se devait au moins de ne plus tuer des innocents - ou même des criminels - par respect pour ce que sa meilleure amie avait tenté de lui faire entrer dans le crâne il y avait de ça bien des années. Mais en regardant Myungseok et ses longues années d'existence, elle savait fort bien que se nourrir de sang humain pouvait être totalement possible et non dangereux pour sa sécurité. C'est pourquoi elle continuait.

Paul : (...)

Alors comme ça il fallait remercier Lucas d'avoir ramené Paul ici ? Merci Monsieur Deauclair alors. Ben oui... pour la Mercier, c'était toujours étrange d'appeler ses anciens enseignants par leur prénom. Même si elle voyait régulièrement Lucas en dehors de l'école. C'était toujours difficile. Quant à la directrice, elle restait Madame Jones, jamais elle ne pourrait l'appeler comme Paul le faisait, Maddison. C'était ainsi. Et de toute façon ça ne dérangeait pas la vampire.
La main de Paul sur ses cheveux la fit sourire. C'était agréable de discuter. Elle avait l'impression que ça n'arrivait pas souvent. Enfin que ça n'arriverait plus pendant les dix prochains mois. Parce qu'une fois que les étudiants ont mit leurs pieds dans le palais, elle n'avait plus beaucoup de temps pour elle. Finalement, avoir une seconde infirmière l'aiderait peut-être à rester. Se dire que lorsqu'elle n'est pas à l'infirmerie elle peut décompresser sans user de son ouïe fine pour entendre ce qu'il s'y passe. Mais elle ne se permettrait pas de demander quelque chose de ce genre.

Paul : (...)

La jeune femme répondit au baiser de son compagnon tout en lui caressant la joue, un fin sourire étirant ses lèvres. Lorsque ces dernières se détachèrent de celles de Paul, elle continua de lui caresser lentement la joue, toujours ce fin sourire collé sur son visage.

(Français) Ne t'en fais pas, je serais une tombe et je ne lui dirais rien.

Et même avec quelques grammes d'alcool dans le sang elle saurait garder ce terrible secret. M'enfin nul doute que ça ne briserait pas du tout l'amitié qu'il y avait entre les deux garçons si jamais ça venait à être dit. Au contraire. Surement que Lucas se sentirait supérieur d'avoir pu former leur couple non ?

(Français) Pour ce qui est de ton enseignement... hum... difficile à dire. Sûre tu fais le top trois des enseignants sexy de l'école, mais j'avoue que je ne discutais pas des compétences des enseignants à transmettre leur savoir. Je ne me souviens pas d'avoir entendu des étudiants se plaindre donc c'est plutôt bon signe je dirais ? Et j'ai eu 18 au brevet et au bac dans ta matière donc je pense que t'es pas mauvais.

Elle rigola doucement en lui appuyant sur le bout du nez avant de l'embrasser de nouveau.

Paul : (...)

Un léger rire s'échappa des lèvres d'Emily lorsqu'il lui posa cette question. Est-ce qu'il y avait vraiment un classement des enseignants ? Bien sûr ! Du moins dans le dortoir des filles, il était évident que ces dernières parlaient de leurs enseignants masculins et s'amusaient à les classer du plus beau au plus moche. Mais peut-être que les garçons n'avaient pas la même activité le soir avant de se coucher. Que font les garçons dans les dortoirs d'ailleurs ? Bonne question. Mais Aria ne se l'était jamais posée avant et n'avait donc jamais eu l'idée d'écouter dans les dortoirs de ces jeunes hommes. Elle avait d'autres préoccupations.
Son rire devient un peu plus fort quand le Roy souligna le fait qu'il n'allait pas vieillir et forcément rester au top. Voir même le premier. Du moins dans le coeur d'Emily il n'y avait plus aucun doute là-dessus. La Mercier aurait bien son bébé vampire dans son coeur pour une éternité. Encore plus en se confiant de plus en plus à lui sur ses années de vie antérieures, qu'elle avait caché pendant bien trop longtemps.

(Français) Bien sûr ! Tu crois que les filles parlent de quoi dans leur dortoir ? Vous ne vous amusez pas à classer les enseignantes de votre côté ?

Est-ce qu'il allait lui répondre ? Elle ne savait pas trop. Mais elle laissa un petit blanc. Curieuse de savoir ce que son cher compagnon avait pu aborder comme thème durant ses études. Parlaient-ils de cours ? Ou alors peut-être que le classement ne se faisait pas entre les enseignantes mais les étudiantes ? Oui, ça ressemblait bien aux garçons. Prenez Charlie, ça ne doit pas être étonnant qu'il s'amuse à classer ses conquêtes et se venter auprès de ses camarades de dortoir. Merde, pourquoi était-elle entrain de penser à ce petit con ? Dire qu'elle avait du le voir en plus pendant les vacances scolaires... vivement qu'il quitte Beauxbatons. Mais puisqu'elle envisageait de faire la même chose, ce... n'était peut-être pas une excellente idée pour ne plus voir sa tronche ensuite.

(Français) Et en effet, tu resteras toujours sur le podium. Mais... que personne ne s'approche. Ou je mors.

Ce n'était peut-être pas une bonne idée de parler de mordre des étudiants qui s'approcheraient de trop près de son Paul. De toute façon, ce n'était plus un secret que l'Adjoint et l'Infirmière étaient ensemble. Donc... personne ne devrait s'en approcher avec l'idée de le draguer en tête. Enfin il fallait vraiment l'espérer. Sans quoi en effet la Mercier ne se gênerait pas pour planter ses crocs dans les carotides de prétendantes un peu trop chiantes.