Besoin de réponses ft Tiphaine 

Poudlard. Depuis Septembre, Tiphaine avait pu retrouver son école. Et elle en était ravie. Son année en Australie et ces deux mois à croupir entre quatre murs et se dessécher n'avaient fait que renforcer sa haine pour les Pozhiratelis. Encore plus lorsqu'elle avait apprit que l'année précédente des étudiants avaient été enlevés au sein du Poudlard Express pour être expulsés à Durmstrang. Les pauvres.
Alors Victoria avait reprit son école en main. Elle avait clairement insulté les Pozhiratelis qu'on avait imposé comme enseignants. Elle leur disait merde en parlant toujours Anglais. Comme lors de son discours de rentrée. Le jour où quelqu'un tente de la faire taire et la faire tomber de son trône de l'école n'est pas encore arrivé. Et même Noam n'y arrivera pas.

Reprendre en main son école, c'était aussi s'assurer que tout le monde ne ferait pas de bêtises. Et que les étudiants seraient bel et bien dans leur dortoir lors des couvres feux. Et ceux qui tentaient d'en sortir ? Tiphaine savait qui ils étaient, ce qu'ils faisaient et combien de temps ils passaient hors de leur salle commune.
Comment fait-elle pour être présente aux quatre coins de son château ? Couvrir 7 étages sans quitter son bureau ? C'est simple : les tableaux. Ils sont magique. Et avec le temps Victoria se les étaient mis dans la poche. Peut-être pas tous, mais assez pour avoir des yeux et des oreilles partout. Alors les Pozhiratelis pensaient peut-être contrôler son école, mais tant que ces tableaux seraient ici, jamais ils ne pourraient en prendre le contrôle. Parole de Retrac.

La Réserve. Ses ingrédients elle les connait par coeur. Alors un jour, quand des ingrédients avaient disparus, la blonde était parti consulter Noam. Forcément, partager sa réserve ensemble, ça impliquait de voir des ingrédients disparaître. Mais voilà que son cher collègue n'avait pas prit la peine de prendre ces ingrédients là. Alors... il y avait un voleur parmi les étudiants. Et au vu de l'heure du vol, c'était un 6ème année. De Gryffondor ou de Serdaigle. Et elle le trouverait.
La Pleine Lune. Une soirée toujours dangereuse. Parce que c'est durant ces soirs que Cliff peut potentiellement perdre le contrôle. Il sait peut-être contrôler son loup et se transformer en dehors des pleines lunes. Mais la Pleine Lune pouvait avoir des effets dévastateurs sur lui, surtout s'il ne prenait pas sa potion tue loup. Alors ces soirs là, la sirène était encore plus sur ses gardes.
Qu'elle ne fut pas sa surprise d'apprendre qu'une Gryffondor se baladait hors des couloirs pour se rendre dans un placard à balais et... bingo : elle avait retrouvé des traces de ces ingrédients qu'on lui avait volé. Il ne fallut pas longtemps à notre chère Potionniste pour comprendre, en suivant la demoiselle, ce qu'elle tentait de faire. Quelles étaient ses motivations pour devenir animagus ? Elle n'en savait rien. Mais un jour elle finirait pas le savoir.

Et le temps passa. Et depuis le premier jour où Caitlyn Dragonneau réussit à se transformer en animagus, chaque nuit où elle se transformait la blonde lui apportait une potion contre la douleur. Combien de temps la Gryffondor allait-elle mettre à comprendre que ça venait d'elle ? Excellente question. Mais si les rouges et or sont réputés pour leur courage, on ne peut pas dire que leur intelligence soit au dessus des autres. Clairement. Et il lui en avait fallut du temps, à la jeune femme, pour qu'elle vienne enfin toquer à la porte de son bureau.
La laissant entrer, la Directrice se posa au fond de son imposant fauteuil noir et observa son étudiante entrer. Une fois celle-ci à l'intérieur, elle prit sa baguette et l'agita sans prononcer un mot pour que la porte se referme derrière la Gryffondor. Croisant les mains sur son ventre, croisant sa jambe droite au dessus de la gauche, son regard bleu océan ne quitta pas l'étudiante.

Miss Dragonneau. Qu'est-ce qui vous amène ?

Un fin sourire étira les lèvres de la blonde. Comme ci elle allait se balancer toute seule. Elle avait bien hâte de voir quelle ruse la Lionne pourrait utiliser pour tenter de lui faire cracher le morceau. Et surtout elle voulait connaître les motivations de la demoiselle. Parce que le jour où le Secrétariat des Êtres apprendra qu'elle est animagus et ne s'est pas déclarée, il faudra quelqu'un pour lui sauver les fesses. Une chance que le Secrétaire de ce service soit son meilleur ami. Déjà Caitlyn sera sauvée.

Le temps semble être totalement à l'arrêt dans le bureau de la Directrice de Poudlard. Tiphaine, fin sourire aux lèvres, d'un côté. Caitlyn, tremblante presque comme une feuille, de l'autre. Un duel silencieux. Des questions que l'une se pose, dont l'autre a les réponses. Et les mises en gardes qui ne devraient pas tarder à arriver. Suivi d'un inversement de la situation : avec celle qui détenait les réponses qui deviendra celle qui questionne. Et est-ce que Victoria aura ses réponses ? Elle n'en doutait. On ne peut pas ne pas lui répondre. Elle sait tout. Et même si elle ne le sait pas aujourd'hui, elle finirait bien par le savoir par la suite n'est-ce pas ? Il suffit juste d'être patient. Et étrangement, la patience elle sait la maitriser.

C'est alors que le temps reprend. Que la lionne se décide à faire un mouvement. Prête à se jeter dans la gueule du Serpent ? Qui gagnera ? Qui sortira de ce bureau en ayant les réponses qu'il désire ? Seul le temps qui se met de nouveau à courir détient les réponses.

Le regard bleu océan de la Retrac se pose sur la fiole qui prend place sur son bureau. Une fiole qui lui appartient, c'est évident. Et Caitlyn semble le supposer aussi. Pourtant... ce sont des fioles basiques. Que les étudiants utilisent pour récupérer les potions qu'ils fabriquent en cours, quand les deux enseignants le leur permettre. Alors comment pourrait-elle savoir que c'est elle qui est derrière tout ça ?

Caitlyn : (...)

Pour toute réponse, Caitlyn n'eut qu'un sourire qui s'élargit doucement sur le visage de la blonde. Tiphaine n'avait pas besoin de dire de mots pour que l'étudiante face à elle comprenne qu'elle avait raison non ? Parce que si elle avait tord, la potionniste aurait explosé de rire. Clairement.
Alors que la rouge et or se détende un peu. Parce qu'elle était clairement aussi tendue qu'une corne de licorne. Et pourtant elle n'avait rien à se reprocher n'est-ce pas ? Elle venait peut-être faire des accusations sur la Directrice, mais elle ne se serait pas permise de venir si elle n'était pas sûre à 100% qu'elle était bel et bien derrière tout ça.
Comme elle venait de le dire, il faut être sacrément doué pour pouvoir s'introduire dans la salle commune de Gryffondor. Donc ça réduisait les possibilités aux Gryffondors, au Directeur de cette maison et aux deux Directrices de l'école. Et tout le monde n'est pas aussi doué en potion n'est-ce pas ?

Caitlyn : (...)

(Anglais) Asseyez-vous, je vous assure que vous quitterez ce bureau entière.

Tiphaine rigola doucement et rapprocha son siège de son bureau pour s'y accouder, tout en posant son regard bleu dans les yeux de son étudiante.

(Anglais) Vous devriez savoir que les secrets ont toujours des conséquences. Dans ce château, je suis au courant de tout. Encore plus lorsqu'une étudiante se permet de se balader hors des couloirs, une nuit de pleine lune, lorsqu'un loup garou s'y promène tranquillement. J'aurais pu vous sanctionner, vous empêcher dans ce que vous entrepreniez mais... je pense que si vous avez prit le risque de faire ça sans en parler à personne c'est que vous avez vos raisons. Je ne m'amuserai pas à vous dénoncer au Secrétariat des Êtres, mais je vous mets en garde Miss Dragonneau. Si quelqu'un découvre votre secret, le fait que vous ne soyez pas recensés sur les registres peu vous mettre dans des situations très inconfortables. Surtout à votre âge.

Tiphaine tendit la main et attrapa la fiole. Elle se leva et alla la ranger dans son armoire avant de revenir poser ses fesses là où elles s'étaient trouvées quelques secondes plus tôt.

(Anglais) Ces fioles avaient pour but de vous mener jusqu'à moi. Non pas pour que je vous bassine uniquement avec ces mises en garde mais... pour vous montrer mon soutient.

Est-ce que ces mots amèneront Caitlyn à se confier à elle ? Victoria en doute. Qui oserait se confier à une sirène sanguinaire comme elle ? Ses amis sont très rares. Tout comme les personnes qui acceptent de lui faire confiance. Mais c'est ainsi qu'elle peut protéger ceux auxquels elle tient. Même si parfois... tout ne se passe pas comme prévu. Comme avec le père de Cliff.

Le silence retombe doucement dans le bureau de la Directrice de Poudlard. Si elles avaient été sous l'eau, la sirène n'aurait fait qu'une seule bouchée du petit poisson qu'elle avait devant elle. Parce que clairement, l'imitation de Caitlyn de cet animal aquatique était totalement parfait.

Caitlyn : (...)

Tiphaine ne perdit pas son petit sourire. Il était clair qu'avec un Pozhiratelis qui se serait engagé dans ce genre de métamorphose, elle ne l'aurait pas aidé. Réellement. Elle l'aurait sanctionné et lui aurait brisé ses rêves. Mais Caitlyn ne faisait pas parti du mouvement. Parce qu'elle n'était pas un sang pur. Parce que Victoria était présente lors du camp à Agmurdoad. Elle avait vu ce que la jeune fille avait subit, comme bon nombre des étudiants qui n'étaient pas pur aux yeux des Pozhiratelis. Et l'année suivante beaucoup d'étudiants avaient changés..

(Anglais) Je ne connais pas les motivations exactes qui vous ont poussé à vous décider à entreprendre cette métamorphose, mais je pense pouvoir assurer qu'elles sont liées à notre ennemi commun qui parcourt les murs de ce Château. Si ce n'était pas le cas, vous n'auriez pas fait en sorte de réaliser tout ça dans le plus grand des secrets. Ni pendant vos études.

Parce qu'un mineur animagus... c'est très mal vu. Réellement. Généralement, il faut attendre d'être majeur pour pouvoir se lancer là-dedans. Parce qu'il faut un mental d'acier pour réussir toutes les épreuves. Mais Caitlyn venait de prouver qu'elle en était capable. Digne Gryffondor. Le Choixpeau ne s'était pas loupé lorsqu'il l'avait envoyé ici. De toute façon, le Choixpeau se loupe bien rarement dans ses choix.

Il n'y avait pas de réponses. Pas de mots. Juste un silence. Et lorsqu'il y a un silence, c'est que le tout est validé. Ce que Tiphaine vient de dire est donc vrai. Caitlyn n'est clairement pas avec les Pozhiratelis. Elle est contre. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à se lancer là-dedans ? Qu'est-ce que ses ennemis ont donc bien pu faire à la famille Dragonneau pour que leur fille se soit lancé dans cette périlleuse entreprise ? Franchement, Victoria ne sait pas si elle peut poser la question. Après tout, elle est Directrice. Elle est là pour mettre en garde, pour vérifier que les règles instaurées au sein de son école sont appliquées et respectées à la lettre par l'ensemble des habitants de ce château, quelque soit leur poste. Parce qu'ici, il n'y a qu'elle qui a le droit d'enfreindre les règles. Parfois Sydney, parce que son rôle d'adjointe le lui permet, mais c'est tout. Les autres doivent filer droit. Sans quoi tout fini mal. Et pourtant... Caitlyn avait pu filer de travers pendant longtemps, pendant de longs mois durant son processus. Et désormais... la potionniste exigeait donc de tout savoir. Pour protéger son étudiante, il lui fallait bien connaître ses motivations. Donc... il fallait qu'elle parle, qu'elle lui dise. Et... si elle refusait ? Et bien aurait-elle le droit de lui rappeler sa place ? La hiérarchie qui les oppose ? Elle verra bien. Peut-être sera-t-elle surprise.

Au sein de ce château je pourrais vous protéger. A l'extérieur, je vous conseille de ne jamais user de ce don que vous avez obtenu. Ou alors de manière très discrète. J'ignore ce que les Pozhiratelis vous on fait, mais je pense qu'une fois hors de ces murs protecteurs vous serez surveillé.

La question n'était donc pas réellement posée. De manière indirecte. Restait à savoir si maintenant Caitlyn allait se confier ou au contraire, maintenant qu'elle avait bel et bien obtenu la question à sa réponse elle allait quitter ce bureau et la laisser avec ses questions. Mais... tout le monde la connait. Quand elle veut quelque chose, elle l'obtient. Et pas besoin pour Tiphaine de prononcer le moindre mot pour pouvoir lancer un sortilège. En plus d'être une sirène et de parler la langue des serpents, elle avait un excellent mental pour lancer des sortilèges de manière informulée. Caitlyn ne repartirait donc peut-être pas ici sans avoir délié entièrement sa langue.

Caitlyn : (...)

Un fin sourire étira les lèvres de Tiphaine. Elle comprenait les Pozhiratelis. Bon, elle n'avait jamais suivi les pensées de son père dans leur totalité. Mais Malo l'avait formé de la même manière qu'il voulait gouverner le monde. Et si aujourd'hui Victoria se contentait de diriger cette école, d'en être à la tête et d'y imposer ses lois et ses jugements, le monde sorcier en dehors devait craindre qu'un jour elle ne se décide à faire comme les Pozhiratelis. Sans raison de voir les sang pur gouverner le monde. Juste pour simplement en être à la tête. Et tout contrôler. Parce qu'elle a toujours été comme ça la Retrac : a vouloir le contrôle. Et si Draka avait pendant longtemps réussi à l'apaiser, si Arwen avait été là pour l'arrêter et lui faire comprendre que maltraiter les gens n'aidait pas à se faire respecter, aujourd'hui la sirène n'avait plus son mari ni sa meilleur ami pour l'arrêter dans cette folie meurtrière. Il lui restait Jack, son père adoptif, qui même s'il se retrouvait comme Concierge à Durmstrang aimait avant tout le pouvoir. Et puis il y avait Derek, avec qui elle partageait cette vie cachée aux yeux des autres, qui lui aussi avait son côté sombre et... un poste haut placé. A eux trois ils formeraient sans nul doute le meilleur trio pour gouverner le monde sorcier, elle n'en doutait pas. Il suffisait juste d'être patient, de renverser les Pozhiratelis au bon moment, de passer pour des sauveurs avant de passer pour des monstres.

Caitlyn : (...)

Avoir du sang sur les mains. Le problème, c'est qu'une fois qu'on commence il est très difficile de s'arrêter. Blesser quelqu'un accidentellement est une chose, le blesser volontairement est déjà plus grave. Et pire. Lui hoter la vie est quelque chose dont on ne se débarasse pas une fois que l'on ferme les yeux. Il est difficile de vivre avec. Et même si la sirène n'était pas capable de nommer toutes ses victimes, elle en gardait un souvenir, un visage. Bon avec le temps et les nombreuses années qu'elle avait devant elle - l'éternité d'ailleurs - elle finirait par oublier certaines victimes. Mais certainement par les premières. Surtout pas lui. Son beau-père. Celui qui au final l'avait mené sur cette dangereuse pente. Celui qui sans s'en rendre compte l'avait conduit sur les pas de son propre paternel.

(Anglais) Vous savez... on se dit toujours qu'avoir du sang sur les mains ne nous dérange pas. On pense que ça ne nous touchera pas. Mais une fois que vous aurez fait votre première victime, que ce soit de votre main ou des mains d'un autre par un plan très bien organisé, votre vie change à jamais. Vous y repensez dès que vous fermez les yeux et vous ne pouvez oublier ce que vous avez fait. Même si c'était pour sauver votre vie.

Agmurdoad. La Retrac savait ce qu'il s'y était passé. Ce que des étudiants de sang pur avaient appris : des sortilèges impardonnables. Et en particulier celui de torture. Un qu'elle appréciait très particulièrement. Qui, pour les personnes comme elle, apportait un certain plaisir à voir la victime en agonisant à ses pieds. Mais les victimes de ce camp avaient été les sang mêlé. Et ça laisse des traces lorsque ça vous arrive. Encore plus quand la personne face à vous est un camarade de classe qui obéit simplement à un ordre parce qu'il ne veut pas subir le même sort.

(Anglais) Il faut simplement être patient et laisser ceux qui ont déjà les mains sales faire le travail. Les Pozhiratelis recrutent n'importe qui. Y compris des jeunes diplômés qui ne veulent pas appartenir au mouvement. Qui, même si on tente d'entrer dans leur tête, n'y adhèreront jamais. Il suffit juste d'attendre qu'ils soient plus nombreux et les laisser se détruire de l'intérieur.

Ce qui implique de laisser encore bon nombre d'innocents mourir. Mais si Tiphaine était au moins fière d'une chose, c'était que travailler en collaboration avec les Williamson lui permettait de sauver des nouveaux nés d'une mort certaine. Certains né-moldu avaient donc la chance de vivre. Loin de leur famille, mais au moins ils n'étaient pas tués à la maternité. Parfois ça arrivait. Il faut toujours un pourcentage d'échec, de sacrifice. Mais c'est la vie ? Que ne faut-il pas sacrifier pour survivre ?