Like an Uncle ~ Eowyn & Seth 

Paris. J'y avais passé toute mon enfance avant d'intégrer l'Académie de Beauxbâtons l'année de mes 11 ans. Mes parents et mon frère y vivaient, la maison n'avait jamais été dissimulée aux yeux des moldus et mes parents avaient tenus ce que nous nous intégrions au mieux au monde des Sans Charmes. Désormais, j'avais appris qu'Eowyn y habitait aussi depuis qu'elle avait retrouvé sa mère biologique. Cependant, je dois dire que j'ai eu du mal à le croire. Elle n'était plus du tout la même femme, physiquement parlant.

Depuis le remplacement que j'avais fais en début d'année scolaire à l'académie. J'avais entretenu une correspondance avec la petite Féline d'Or. A plusieurs reprises, elle m'avait demandé si nous allions nous revoir mais malheureusement, je n'avais pas pu donner satisfaction à ses demandes. Cependant, avec les vacances scolaires d'hiver et quelques jours de repos accordés par le club, j'avais enfin pu trouver un moment pour passer voir Eowyn. Après quelques lettres échangées avec sa mère, nous avions convenu d'un jour et d'une heure.

C'est donc à 11h précise que je me rends chez la jeune enfant. Frappant à la porte, j'attends quelques secondes avant qu'une femme d'une quarantaine d'année ne vienne m'ouvrir. La nourrice d'Eowyn m'appris que la mère de la jeune fille n'était pas là et ne serait de retour que ce soir. Elle m'invita à entrer avant d'aller chercher la raison de ma venue. Patiemment, j'attends dans le hall d'entrée en regardant silencieusement un peu partout autour de moi.

La nourrice grimpa les escaliers et disparut à l'étage tandis que j'avançais sur le seuil du salon. Rien ne laissait présager que les habitants de cette maison venaient d’emménager quelques semaines plus tôt. On pourrait même penser le contraire en inspectant la décoration et la quantité de bibelot en tout genre. Lorsque j'entends les marches de l'escalier qui craquent légèrement sous le poids d'une personne les descendant, je tourne les talons pour faire face à l'escalier.

Un cri de joie suivit d'une course folle pour se jeter à mon cou. Eowyn bondit pour s'accrocher à mon cou tandis que je la réceptionne dans mes bras, sa légèreté me surprend une fois de plus. Même pour une enfant de onze ans, la jeune Beauxbâtoniennes est vraiment très légère est menue. Sa croissance semblait ne pas être pressée de faire son travail.

"Je ne suis pas venu que pour te faire un coucou. Tu vas passer la journée avec moi !"

Je lui offre un grand sourire avant de la redéposer sur le plancher des vaches.

Bien-sûr, je n'allais pas lui dévoiler le programme de la journée mais je pense que celui-ci lui plaira énormément. Elle risquerait, peut-être, d'être déçue lorsque je lui annoncerais qu'il n'y aurait pas de Quidditch aujourd'hui mais je comptais bien lui faire oublier le Quidditch avec autre chose. Une fois, qu'elle est habillé et emmitouflé dans un manteau, je lui prends la main en souriant.

"Prête ?"

Dehors, le vent souffle légèrement mais le soleil nous offre une jolie lumière sans nuages.

Sortant un bonnet d'une poche de mon manteau, je le fourre sur ma tête en prenant bien soin de recouvrir mes oreilles. Si jamais j'avais le malheur d'attraper un pauvre rhume, je sens que l'entraineur m’engueulerait quand même. Et je n'avais aucune envie de l'avoir à dos pendant au moins une semaine. Reprenant la petite main d'Eowyn, je nous fais quitter sa maison en prenant la direction du centre de Paris.

Un sourire aux lèvres, je tiens bon devant les questions incessante de la petite Beauxbatonienne. Eowyn était de nature impatiente, un peu comme tous les enfants de son âge mais j'avais le plus grand mal à lui résister la plupart du temps. Étrangement, j'avais plus de résistance avec mon frangin qu'avec elle. Après, il fallait dire que je connaissais la plupart des ruses de mon petit frère.

"Tu verras bien."

Je lui offre un clin d’œil suivit d'un léger rire. Je ne pense pas me tromper en affirmant que ça lui plaira.

Alors que nous atteignons le bout de sa rue, je descend un escalier menant au célèbre metro moldu parisien. Cela faisait des années que je ne l'avais pas utilisé ! Après plusieurs stations, je fini par nous faire descendre pour regagner la surface. Une centaine de mètres plus loin, je m'arrête devant une allée somme toute normale. Gardant la main d'Eowyn dans la mienne, je pose la main sur le portillon qui s'ouvre de lui-même à mon contact. Une fois devant la porte, je me tourne vers Eowyn en souriant.

"J'aimerais te présenter quelqu'un."

J'ouvre la grande porte et entre dans la maison de mon enfance. La chaleur d'un feu vient tout de suite nous réchauffer tandis qu'une femme aux longs cheveux bruns fait son apparition dans l'embrasement d'une porte sur la droite.

"Salut m'man ! Je te présente Eowyn."

A peine, ai-je fini ma phrase qu'un gnome fait son apparition dans l'entrée et se jette sur moi. Riant, j'ébouriffe les cheveux de mon petit frère.

"Eowyn voici mon petit frère, Jay. Jay, je te présente Eowyn."

La présence de ma mère semble un peu intimider la jeune Beauxbatonnienne. Cependant, elle retrouve son sourire lorsque mon frère, d'un an plus jeune qu'elle, fait son apparition dans le vestibule. Ce dernier serre la main qu'elle lui tend avec un sourire malicieux. Si j'étais venu ici, ce n'était pas sans but alors je tourne les talons vers mon petit frère et lui souris.

- Tu vas chercher ton manteau ?

Mon frangin me regarde en fronçant les sourcils puis il se tourne vers ma mère qui acquiesce et... il pousse un cri de joie en se jetant vers le cagibi.

Je laisse échapper un petit rire amusé lorsque je le vois explosé de joie. Jay nous rejoint quelques secondes plus tard, emmitouflé dans son manteau et ma mère lui enfonce un bonnet sur la tête quand il passe devant elle. Ma mère nous souhaite une bonne journée puis ferme la porte derrière notre trio.

Je me tourne vers Eowyn puis Jay en souriant puis les emmènes dans la rue en continuant de sourire.

"Qui a envie de manger une bonne gaufre ?"

Leur adressant un clin d'oeil, je les prends par la main et prend la direction de Montmartre. Une fois sur place, je leur adresse un clin d'oeil et mets mon index devant ma bouche pour leur faire signe de rester silencieux. Après avoir regarder autour notre petit groupe, je nous fait avancer en plein dans une statue et... une immense rue cachée se dévoile devant nous.

La première fois que je suis venu ici, je devais avoir huit ou neuf ans. Maman m'y avait emmené pour que l'on achète un cadeau d'anniversaire pour mon père. La Place Cachée fonctionnait de la même manière que toutes les rues et lieux magiques qui sont cachés aux yeux des moldus.

Eowyn à droite et Jay à gauche, je leur fais traverser la rue principale en les voyant regarder un peu partout. Jour de chance ! Le cirque était présent aujourd'hui, peut-être que s'il ne me tourne pas en bourrique j'irais les emmenés pour une représentation. Plusieurs grosses bulles passent devant nous en s'envolant loin au-dessus des toits et cheminées biscornues. Partout se font entendre bruits en tout genre, rires et cris. Heureusement que nous sommes cachés à la vue des moldus sinon tout ce joyeux bazar s'entendrait jusqu'à l'autre bout de Paris.

Lorsque nous approchons du salon de thé, les odeurs et les parfums des délicieux gâteaux nous parviennent par intermittence à chaque fois que la porte est ouverte. Je pousse la dite porte et une petite cloche tinte au dessus du battant. Attrapant une carte des différents choses proposées, j’emmène notre petit trio dans un petit coin tranquille avec de bons gros fauteuils en cuir.

Je retire mon bonnet et ouvre mon blouson en disant aux deux petits lutins de faire de même. J'ai pas trop envie qu'ils attrapent la crève pour le reste des vacances.

"Aloooors, qui veut quoi ? Gaufre au sucre ? Au chocolat ? Avec des confitures ?"

J'étale la carte des pâtisseries sur la table pour les laisser faire leur choix. Mon petit frère est le premier à faire son choix.

"J'vais prendre... au chocolat, moi !"

Après avoir prit la commande de chacun, je leur dis de rester là et je me dépêche de passer commande au comptoir. Pour ma part j'avais pris une gaufre avec du sirop de caramel.

Lorsque je rejoins Jay et Eowyn ces derniers sont en train de rire aux éclats. Un sourire aux lèvres, je m'assois entre les deux.

"Qu'est-ce qui vous fait rire comme ça ? J'espère que c'est pas moi !"

Après avoir passer commande de deux gaufres au chocolat et d'une au sirop de caramel, je pose un gallion sur le comptoir en indiquant à la serveuse de garder la monnaie avec un clin d'oeil entendu. Souriant, je rejoins mon frangin et Eowyn qui semble bien se marrer sans moi. Si mon frère à décider de suivre la même voie que moi, inutile de préciser qu'il finira dans le bureau de Maddison et Paul plus d'une fois lorsqu'il aura rejoint Beauxbâtons.

Quelques minutes plus tard, la serveuse à qui j'avais laisser un pourboire vient déposer trois énormes gaufres devant chacun de nous avec un supplément chantilly que je n'avais pas demandé mais qui ferait très plaisirs aux deux enfants. Je la remercie avec un sourire avant de me tourner vers mon frère qui... a déjà le menton et le bout du nez recouvert de mousse blanche. J'éclate de rire en le voyant comme ça puis m'attaque à ma propre gaufre. Hmm, il n'y a pas à dire elle est délicieuse. Ni trop grasse, ni trop sucré, parfaitement cuite et légère à souhait.

Après quelques bouchées, je lance un regard à Eowyn qui comme à son habitude, semble un peu stressée. Lui souriant innocemment je trempe mon doigt dans son chocolat en riant un peu.

"Jay t'as dis qu'il te rejoindra à Beauxbâtons l'année prochaine ?"

Ca m'étonnais un peu de lui, la dernière fois qu'on en avait parler il était excité comme Niffleur devant un tas de pièces d'or.

Mon frère gobe rapidement le morceau de gaufre qu'il a dans la bouche avant de lever un pouce en l'air en souriant jusqu'aux oreilles.

"Ouais ! Tu es dans quelle maison, Eowyn ? Moi, j'espère aller chez les Loups d'Argents comme ma maman et mon frère !"

Les deux enfants semblent fortement appréciés le supplément de crème chantilly sur leurs gaufres déjà bien garnies en chocolat. Je souris lorsque Jay explique avec enthousiasme à Eowyn qu'il espère rejoindre les Loups d'Argents comme notre mère et moi. Si je devais faire un pronostic je dirais qu'il a autant de chance de rejoindre les Loups que d'aller chez les Renards de Fer, son côté espiègle et rusé pourrait bien faire pencher la balance pour les renards. Ca sera aux deux directeurs de trancher ! Mon sourire s'efface légèrement lorsque la petite rouquine dit que les Loups d'Argents de son année ne sont pas gentils. Je sais bien que les Loups ont une réputation pas forcément génial et qu'ils ont tendance à écraser les autres maisons mais j'espère qu'ils ne lui causent pas d'ennuis. En un peu les sourcils, je note dans un coin de ma tête d'écrire une lettre à Paul ou Maddison, peut-être même à Emily, pour qu'ils étudient la question. Eowyn est déjà suffisamment perturbé comme cela elle n'avait pas besoin que d'autres élèves s'en prennent à elle. La pauvre commençait seulement à avoir un semblant de vie normale pour une enfant de son âge.

Cependant les deux garnements sont bien décidés à ne pas me laisser méditer sur la question. Jay me fait une drôle de grimace et je lui tire la langue en retour sans me rendre compte que c'était une distraction pour permettre à Eowyn de venir croquer dans ma gaufre. Lorsque je repose mes yeux devant moi c'est pour trouver une gaufre avec un énorme trou, gaufre qui m'échappe et fini dans les mains de mon petit frère pendant qu'Eowyn s'amuse elle aussi me faire des grimaces. Au final, ma gaufre a diminuée de moitié avec deux énormes trous sur les côtés. Je fronce le nez avant de me croquer enfin dedans.

Lorsque je relève la tête, les deux garnements éclatent de rire sans que je comprenne pourquoi. C'est la fillette qui vend la mèche et je m'essuie le nez avec une serviette en papier en riant un peu moi aussi. Cependant, je me dépêche de finir ma gaufre avant qu'ils ne la termine de la manger à ma place. Jay lèche même l'assiette dans laquelle était posée sa gaufre, ce qui nous vaut un nouveau fou rire. A l'aide de ma baguette je l'aide à se débarbouiller rapidement. Un véritable petit cochon celui là, et beaucoup trop gourmand !

Nous sortons du salon de thé quelques minutes plus tard, je replace mon bonnet avant de reprendre Eowyn et mon petit frère par la main. Sans parler et sans dévoiler notre destination, je les emmènes un peu plus loin dans la rue avant de m'arrêter devant un magasin à la devanture multicolore et criarde avec un panneau en bois un peu branlant et défraichit "Fabricant de souvenirs depuis 876 avant J-C". Avec un clin d’œil mystérieux, je les fais entrer dans la boutique. L'intérieur de la boutique est tout aussi criard que sa devanture, d'énormes rangées et étagères se dressent devant nous, des figurines de minuscules hippogriffes et de balais volants passent au dessus de nos têtes tandis qu'une fée en bois joue un air de musique sur un petit piano pour enfant.

"Alors ? Qui a envie de faire un tour ?"

Je laisse échapper un petit rire lorsque je vois leurs remplis d'étoiles.

Les visages illuminés et béats des deux petits garnements me font grandement sourire. J'avais certainement eu la même réaction lorsque mes parents m'avaient emmené ici au même âge. Eowyn me lâche timidement la main avant d'avancer lentement entres les rayonnages tandis que mon frère pique un sprint dans toute la boutique tel un niffleur se jetant sur un énorme et brillant tas d'or. De mon côté, je me contente de suivre la jeune félin d'or en restant à distance en regardant les jouets en tout genre disposés sur les multiples étagères de la petite boutique. J'avais l'impression que rien n'avait changé depuis mon tout premier passage ici, les même rayonnages poussiéreux et débordants de peluches, jouets et autres divertissements. Tout ce dont pouvait rêver un petit sorcier se trouvait dans cette boutique, peu importe ce que c'était.

Je m'arrête pour observer une figurine en bois exécuter plusieurs cabrioles toutes plus invraisemblable les unes que les autres. Cependant, je dois en détacher le regard pour le poser sur Eowyn qui vient se cacher derrière mon dos. Mes lèvres s'étirent alors un sourire amusé en comprenant que le vieux vendeur lui a sans doute fait peur. Eh bien, il était aussi vieux que sa boutique si vous voulez mon avis et il lui non plus n'avait pas changer depuis ma première visite. A croire qu'ils sont tout deux immortels. Je le salue d'un hochement de tête avant qu'il n'attrape un jouet sur une étagère.

"Tiens, c'est pour toi jeune fille."

Il tend alors l'acrobate que j'observais il y a quelques secondes à peine à Eowyn.

Mon frère débarque tout sourire en tenant une grosse boîte criarde avec des écritures énormes et des images d'explosions sur chaque centimètre carré du couvercle. Fronçant les sourcils, je me demande bien ce qu'il a pu dénicher.

"Regarde ! Je vais pouvoir faire peur à Papa quand il rentrera !"

Je me saisi de la boîte en lisant les inscriptions en souriant, amusé. Une boîte à farces, j'aurais dû m'en douter !

Eowyn fini par accepter le jouet du vieil homme tandis que Jay saute dans tous les sens en me montrant sa boîte à farces qu'il destine à notre père. Un sourire amusé aux lèvres, je me saisi de la boîte pour en lire le contenu. Pétards mouillés, baguette farceuse, feu d'artifices comètes et autres surprises en tout genre. Je ris d'avance en imaginant la tête que fera papa lorsqu'il sera l'objet d'une de ces blagues. Nul doute que ça le fera bien rigoler après une dure période à travailler auprès de ses dragons.

De son côté, Eowyn semble apprécier l'acrobate de bois que lui avait donner le vendeur. Tant mieux, elle avait bien besoin de rire et d'être heureuse cette pauvre petite. Jay reprend sa boîte et repart explorer le reste de la boutique en courant comme un petit fou dans les rayons. La Félin d'Or, de son côté, semble avoir trouver son bonheur dans un bac de petites figurines d'animaux en bois. Ces modèles réduits étaient tous plus réalistes les uns que les autres. La question d'Eowyn me fait rire. Des clones ? Les enfants ont beaucoup trop d'imagination !

"Il fabrique tout avec sa femme, ils aiment beaucoup créer des jouets pour les enfants."

Je lui offre un sourire en ébouriffant doucement ses cheveux roux.

Cependant, sa seconde question me fait un peu mon sourire et ce dernier s'efface de mon visage. Je ne savais pas. Moi aussi, j'aimerais que le monde soit aussi simple que cette boutique. Que toutes les horreurs disparaissent pour ne laisser que la place aux joies et aux rires.

Je m'accroupis face à la jeune Beauxbatonnienne en posant mon regard sur les jouets qu'elle tient contre elle avant de lever les yeux ver son petit visage. Que pouvais-je bien lui répondre ? Que tout aller s'arranger bientôt ? Mais quand ? Elle avait déjà traverser trop d'épreuves et croiser le visage de son père sur les affiches de recherches placardées un peu partout ne devait pas être chose facile pour une enfant aussi jeune. Aucun enfant ne devrait avoir à subir ça.

"Je ne sais pas... Mais il faut se dire, qu'il finira par le devenir. Des fois, quand on espère fort des choses, elles finissent par se réaliser."

Lui offrant un sourire réconfortant, je tente de la rassurer du mieux que je pouvais.

"Aller, viens on va chercher Jay avant qu'il ne dévalise la boutique !"

Je lui fais un clin d'oeil en me relevant puis lui tends une main.

La vérité sort de la bouche des enfants. Cette phrase m'avait toujours fait sourire. Cependant, en écoutant Eowyn, elle prenait tout son sens. Ils avaient beaux n'être que des enfants, ils comprenaient beaucoup plus de choses qu'on ne voulait bien l'admettre, nous les adultes. Aucun enfant, ne devrait vivre dans un monde comme le notre. C'était peut-être une vision idyllique mais un monde comme cette boutique, simple, était l'endroit parfait où grandir et être heureux. Je savais bien que ma réponse ne l'avait certainement pas entièrement convaincue mais que pouvais-je bien faire de plus ? J'avais tenter de faire changer les choses avec la Rébellion, et pourtant cela n'avait rien changer. Au contraire, cela avait eu des conséquences dramatiques.

La petite rousse fini par glisser sa main dans la mienne et je serre doucement sa petite main avant de l'emmener un peu plus loin dans la boutique, à la recherche de mon garnement de frangin. Nous ne tardons pas à le trouver, au beau milieu d'un rayonnage avec je ne sais combien de jouets et autres farces autour de lui. Secouant légèrement la tête, je soupire en me pencher vers lui. Il ne comptait pas acheter tout ça quand même ? Bon, j'allais devoir l'aider à faire un choix. D'après ce que j'avais compris, il comptait bel et bien faire une farce à notre père donc la boîte de toute à l'heure quittera la boutique avec nous. Cependant, je doutais fortement qu'il embarque des espèces de monstres gélatineux qui faisait des bruits de toilette lorsqu'on appuyait dessus. Ok, ça ça reste ici. Au final, il ne lui reste que sa boîte et Boutefeu Chinois pour agrandir sa collection de dragon miniature.

Un cri derrière moi me fait sursauter légèrement. Jay venait de faire peur à Eowyn, cependant cela ne semblait pas avoir vraiment plu à cette dernière. Levant les yeux au ciel, je me redresse et fourre la boîte de farces et le dragon dans les bras de mon petit frère.

"Jay, espèce Lutin de Cornouailles ! Tu ne peux donc pas t'arrêter deux secondes de faire des blagues ?"

Pour toute réponse, ce dernier me tire la langue en souriant jusqu'aux oreilles avant de prendre ses jambes à son cou en direction du comptoir. Je lève de nouveau les yeux au ciel avant de sourire à Eowyn. Nous prenons tout deux la direction de la caisse pour leur permettre d'acheter leurs trouvailles. Après avoir payer les articles de Jay, c'est au tour de la Félin d'Or de déposer ses articles devant le vieil homme. Alors que la fillette sort son porte-monnaie, je la coupe dans on élan en versant dans la main du vendeur la somme requise pour ses jouets.

En sortant de la boutique, je souris aux deux enfants.

"Bien, vous avez était sage tous les deux. Bon, Jay un peu moins mais je crois que tu es irrécupérable de toute façon."

J'éclate de rire avec mon frère avant de reprendre un peu plus sérieusement.

"Du coup, on va finir la journée au cirque !"

Les deux enfants semblent enchantés par ce que je venais de leur annoncer. Finir la journée au cirque, c'était finir la journée en beauté pour eux ! Bon, cela serait mentir que de dire que je n'étais pas moi-même, heureux de m'offrir cette séance de spectacle. Une sorte de petit plaisir coupable si je peux appeler cela comme ça. Jay à ma droite et Eowyn à ma gauche, je leur prends tous les deux la main avant de prendre la direction de l'énorme chapiteau rouge et or. Nous approchions de la fin d'après-midi et cela se voyait, de nombreux sorciers et sorcières se baladaient le long de la Place Cachée. La foule se faisait plus dense et les passants beaucoup plus présents.

Un groupe de sorciers en uniformes vient nous bousculer, je raffermis ma prise sur les mains de mon frère et de la jeune Beauxbatonnienne. Cependant, cela ne suffit pas et je sens qu'Eowyn fini par me lâcher la main sans le vouloir. Tout de suite, je m'arrête d'avancer et pivote sur mes talons pour la chercher du regard mais elle est introuvable. La masse noire de monde m'empêche de la repérer de la foule. Je presse un peu plus la main de mon frère dans la mienne, sans doute un peu trop fort au vue de la grimace qu'il arbore mais je ne veux pas le perdre. Mes yeux regardent partout à la recherche de la petite rousse. Toujours en tenant mon petit frère avec force, je me mets en quête de retrouver Eowyn. Je reviens sur mes pas, refaisant le chemin que nous avions prit en sens inverse mais rien n'y fait. Mon cœur s'emballe et fait d'énormes bonds dans ma poitrine tandis que ma raison fait tout pour ne pas céder à la panique. Je cris son prénom plusieurs fois et Jay en fait de même, à nous deux nous avions plus de chances de nous faire entendre.

Tout un tas de scénarios horribles et peu optimistes défilent à une vitesse folle dans mon esprit. Je hurle le prénom de l'adolescente à m'en briser la voix.

Et enfin, alors que je pensais devoir demander l'aide de la police pour la retrouver, une petite main vient se poser sur mon poignet. Mes émotions passent d'un extrême à l'autre, me faisant monter les larmes aux yeux mais je m'en fiche. Je m’accroupis pour venir serrer la rouquine dans mes bras, l'étreignant le plus possible sans lui faire mal. Je regarde en souriant légèrement, la mine toujours inquiète et le teint pâle.

"Tu n'as rien ? Tout va bien ?"

Je la dévisage, l'examine pour m'assurer qu'elle n'ait rien. Par la barbe de Merlin, je n'avais encore jamais eu aussi peur de toute ma vie.

Peut-on mourir de peur ? Je n'en savais rien et je ne voulais absolument pas le savoir. La vague de panique qui m'avait saisi tout le corps et l'esprit était terrifiante. Fort heureusement, elle s'était dissipé dès l'instant où Eowyn m'avait saisi le poignet. Je la serrais dans mes bras, peut-être un peu trop fort mais je m'en fichais. J'étais si heureux de l'avoir retrouvé et qu'il ne lui soit rien arrivé. Elle me dit aller bien mais je me doute bien qu'au fond d'elle ce n'est pas du tout le cas. Après m'être assuré qu'elle n'avait rien, je reprends sa main dans la mienne, la tenant un peu plus fermement qu'avant cet épisode fâcheux. Il était hors de question qu'elle s'éloigne de nouveau de moi.

Une fois notre petit groupe de trois réunis et accrocher les uns aux autres, nous reprenons la direction du cirque et de son énorme chapiteau aux couleurs criardes. Après avoir acheter nos billets, nous nous installons aux places qui nous sont attitrées. A l'intérieur, le chapiteau parait encore plus immense que de l'extérieur. Jay est aux anges et regarde partout en souriant, on dirait presque qu'il est monté sur ressort. De l'autre côté, Eowyn se fait plus discrète, observant la foule de spectateurs.

"On dirait bien que oui, d'après ce qu'on dit c'est le meilleur cirque d'Europe."

Je lui adresse un sourire. Puis, gentiment, je viens passer mon bras autour de la petite rousse. Ce geste est autant pour la rassurer que pour me rassurer moi-même.

Enfin, les lumières s'éteignent, plongeant l'assemblée dans la pénombre tandis qu'une autre lumière, blanche et aveuglante, vient remplir le rond central où un homme de grande taille, habillé d'une redingote et d'une canne à pommeau fait son apparition. Je jette un coup d’œil à mon petit frère, qui s'est calmé lorsque le chapiteau s'est retrouvé dans le noir. Un énorme sourire est toujours présent sur les lèvres de Jay tandis qu'il écoute attentivement ce qu'annonce le bonhomme.

Après un petit discours de mise en bouche par Monsieur Loyal, ce dernier disparaît et les lumières s'éteignent de nouveau quelques instants. Une musique se fait entendre puis quelques points de lumières éclairent quelque peu la scène avant que les premiers artistes ne fassent leur entrée. Le spectacle début et reste grandiose et époustouflant jusqu'à la toute fin. Mon frère n'a pas arrêté de bondir sur son siège tandis qu'Eowyn, plus calme, avait des étoiles dans les yeux et je la vis sourire plus d'une fois face à différents numéros. Je ne pensais pas me tromper en affirmant qu'ils étaient tout deux ravis. De plus, je l'étais aussi. Je ne prenais jamais le temps pour ce genre de chose et cela m'avait manqué. Il faut dire que le temps est une denrée rare lorsque l'on exerce au plus haut niveau le sport le plus populaire du monde de la sorcellerie.

Prenant les deux jeunes gens par la main, nous quittons nos places pour sortir par l'une des portes baignées de lumière, suivant lentement la procession de sorciers et gobelins. Dehors, la nuit est déjà tombée et quelques étoiles lointaines tapissent le ciel sombre. La température s'est drôlement rafraichit et me fait frissonner légèrement. Non pas que j'ai froid, le froid j'y suis habitué en bulgarie mais le changement de température entre le chapiteau et l'extérieur est assez brutal. En passant devant un kiosque je jette un coup d'oeil à la dernière édition du Vestnik Sluzeben, rien de grandement intéressant.

Mon frangin semble être bien déterminé à relater l'entièreté du spectacle dans les moindres détails, son comportement m'arrache un sourire amusé. Après avoir regarder ma montre, je pose mes yeux sur la petite rousse.

"Il est bientôt l'heure que je te ramène chez toi."

Je lui souris avant de prendre le chemin de la statue qui nous ramènera dans le monde moldu. Cependant, cette fois, pas de métro pour nous. Pas question d'emmener des enfants dans le sous-sol parisien à une heure aussi tardive. Nous irons donc à pieds, après tout la maison d'Eowyn n'était pas si loin que cela et nous y arrivons rapidement.