L'art de se perdre 

Ça fait maintenant un peu plus d'un an et demi que je suis à Durmstrang. Pourtant, cette école me semble toujours aussi étrangère. Ce n'est pas son côté sombre et froid qui me dérange, je me suis plutôt bien adaptée malgré les différences avec Ilvermorny, mais l'Institut semble.. Je ne sais pas en fait, mais j'ai cette étrange sensation qui ne me quitte pas depuis mon arrivée ici.
Je sors de mon cours d'Arts Occultes et me dirige vers mon dortoir. Le professeur nous a lâchés en retard, il est déjà dix-sept heures. Je soupire quelque peu blasée et m'écroule sur mon lit. Il n'y a personne à cette heure. Tant mieux, je ne suis pas d'humeur à faire la causette. Je me redresse assez vite afin de ranger mes affaires de cours. J'attrape ensuite ma baguette glissée dans l'une des poches de mon sac à dos et l'enfile dans ma ceinture. Bon, c'est aujourd'hui ou jamais. Après presque deux ans ici, je n'ai jamais osé m'aventurer jusqu'aux cuisines. Je ne sais pas vraiment de quoi j'ai peur. Dans le pire des cas, je me retrouverai avec une heure de colle ou des corvées à faire. Ce ne sera sûrement pas la mer à boire. Et dans le meilleur, j'aurais la joie de pouvoir observer les cuisines, et peut-être encore mieux : aider !
Je me retrouve finalement dans le parc. Il fait encore froid pendant cette période de l'année, mais on sent tout de même que l'atmosphère se réchauffe. J'aime bien. J'esquisse un petit sourire avant de me mettre en route pour l'Institut. Une fois à l'intérieur du château, je me met à la recherche des cuisines. D'après ce qu'on m'a dit, elles devraient être par ici. Ou par là ? Ou peut-être dans ce couloir ? Dans celui-ci ? Je désespère. Je dois tourner en rond depuis au moins une bonne demi-heure. J'ai l'air fine, presqu'en dernière année, et je trouve tout de même le moyen de me perdre. Je me passe une main sur le visage. Moi qui espérais éviter les autres élèves qui sortent de cours, c'est raté, il est déjà dix-sept heures trente passées. J'accélère le pas afin d'éviter la cohue des couloirs de classes et.. Mais ! Je suis un petit stupide parfois. À quel moment ai-je u imaginer que les cuisines allaient être près des salles de cours... Je soupire face à ma bêtise et m'aventure dans des couloirs où je ne suis encore jamais allée. Avec un peu de chance, les cuisines y seront. Une petite demi-heure plus tard, j'abandonne. Je me laisse tomber sur un banc près d'une fenêtre et soupire. Bon ben, les cuisines, ce ne sera pas pour ce soir. J'allais me laisser un peu plus glisser sur le banc lorsque j'ai aperçu une silhouette. Je me redresse vivement. Une autre élève ? Elle peut peut-être me renseigner. Je me redresse et m'avance vers la silhouette.

(Bulgare avec un très léger accent americain) - Excuse-moi de te déranger, mais est-ce que..

Je me stoppe lorsque je réalise mon erreur. Ce n'est pas une fille. C'est un garçon. Je me fige un court instant avant de me reprendre. Love, respire. Il n'a pas l'air bien méchant, il n'est pas beaucoup plus grand que toi et à dire vrai, il ressemble un peu à un phasme. On se rassure comme on peut. Je ne devrais donc pas avoir de problème pour le maitriser le cas échéant. Et puis, à moins qu'il ne s'entraîne autant moi, je dois aussi lui être supérieure en magie. Enfin, j'espère...

(Bulgare avec un très léger accent américain) - Heu.. En fait, je me suis perdue. Est-ce que tu pourrais m'indiquer la direction vers le hall s'il-te-plaît ?

Je me recule d'un pas tout en parlant. Je m'étais approchée de lui comme si c'était une fille. Réalisant désormais ma bêtise, je trouve que la distance qui nous sépare n'est pas assez grande.
Là, ça va mieux. Un bon maître environ, c'est très bien. Mes lèvres s'étirent en un sourire. Celui qui est tout fait, préparé, celui que je réserve aux situations telles que celle-ci. Cependant, je peux sentir qu'il n'est pas comme d'habitude. J'ai été plus déstabilisée que prévu, et je sens que mon visage est un peu crispé. Je dois avoir l'air d'une vraie cruche. Bravo Love, belle impression que tu donnes. C'est sûr, là, il doit se dire que tu es très impressionnante.

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je souris un peu plus franchement, heureuse d'avoir une réponse si vite. Je tourne mes yeux dans la direction indiquée, impatiente d'avoir un peu plus d'indications, car vu les tours que j'ai fais, un simple "c'est par là" ne m'aidera pas beaucoup...

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je tourne alors mes yeux de l'autre coté, toujours pleine d'espoir. Bon, ça arrive de se tromper, même aux meilleurs. Donc ne lui en veut pas Love. Et puis, tu n'es pas vraiment en position de râler.

(Bulgare avec un tout petit accent Français) ...

Mes épaules s'affaissent légèrement. Génial, la seule personne que je trouve pour m'aider est un homme, et en plus de cela, un homme incapable de me venir en aide. Je suis donc perdue avec un homme. Génial. C'est vraiment génial. Ce dernier se met à bailler et m'arrache aussi un bâillement (N.D.L.R. je baille réellement en ce moment même). Qu'est-ce que c'est contagieux ces trucs là. En même temps, avec les horaires qu'on a dans cette école, comment voulez-vous ne pas être fatigué ?
Je me passe une main sur le visage quand je réalise que le phasme en face de moi me dévisage un peu trop. Voilà qu'il fronce même les sourcils ! Mal à l'aise, je croise les bras à moitié sur ma poitrine, les épaules un peu redressées. Je m'éclaircis rapidement la gorge.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Hum... J'ai quelque chose sur le visage ?

Ma voix était toute petite. Audible mais plutôt faible. Je ne pensais pas me retrouver dans une situation pareille ce soir, je ne me suis donc pas vraiment préparée à y faire face... Dans le même temps, je détourne un peu mon visage tout en gardant un œil sur l'étudiant en face de moi. Finalement, il a l'air un peu louche, mieux vaut me méfier.
Franchement, il n'y a que moi pour me retrouver dans ce genre de situation. Moi qui évite la compagnie des hommes, j'arrive à me retrouver seule, perdue dans un château sombre et en compagnie d'un de leur genre. Choixpeau Love, tu te surpasses comme à chaque fois. Au lieu de passer la fin d'après-midi et le début de soirée à la chaleur des fours, je me retrouve dans ce couloir lugubre avec.. lui. Mes yeux se posent de nouveau sur l'étudiant. Tiens, on dirait qu'il va pleurer. J'espère que je ne vais pas devoir le consoler, je ne suis pas très douée avec ce genre de choses, encore moins avec les garçons.

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je hoche la tête doucement légèrement dubitative. Ce garçon est décidément étrange. Il est différent de tous ceux que j'ai pu croiser jusqu'à présent à l'Institut. Peut-être parce qu'il n'est pas d'ici. Je n'avais pas remarqué jusqu'alors, mais son Bulgare n'est pas parfait. Presque, mais pas tout à fait. Cependant, je ne saurais pas dire d'où il vient réellement. Je l'observe alors s'asseoir au sol quelque peu perplexe. Vraiment étrange.

(Bulgare avec un tout petit accent Français) ...

Je le regarde désormais un peu surprise. Je m'attendais à ce quil m'envoie bouler désormais, mais non. Je décroise finalement mes bras et je sens mes épaules se détendre petit à petit. Tout compte fait, ce garçon a l'air vraiment étrange, mais pas dangereux. Je le regarde alors s'écrouler sur le côté pour finir allongé sur le sol. Mh je ne suis pas sûre que les pierres froides de Durmstrang soit le meilleur matelas qui soit...

(Bulgare avec un tout petit accent Français) ...

Un fin sourire étire mes lèvres. Sorcier à la ramasse. À ce point là ? Toujours debout, je décide alors de descendre d'un étage et me retrouve assise en tailleur à même le sol. Je me penche finalement sur le côté et finit moi aussi allongée sur le côté, en prenant tout de même soin de glisser un bras sous ma tête afin qu'elle ne touche pas le sol froid et rugueux de l'Institut.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Moi c'est Love. Love Graves. Zemlya, 7ème année et heu... actuellement aussi un peu à la ramasse.

J'esquisse un petit sourire amusé. C'est sûr que pour se perdre après autant de temps passé ici, je suis à la ramasse. D'autant plus pour m'allonger par terre avec un inconnu. Le bon mètre qui nous séparait debout est toujours bien présent, mais tout de même. Ordinairement, je serais partie sans meme demander mon reste. Et me voilà allongée avec.. Babylon. Drôle de prénom quand j'y pense.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Dis moi, tu n'es pas vraiment d'ici, si ?

Voilà maintenant que j'entame moi-même la conversation. Vraiment, une drôle de soirée en perspective...

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Il me répond tout en gardant ses yeux fermés, immobile. Soit ce garçon a un réel soucis et je suis folle en restant près de lui, soit il est réellement épuisé et.. et c'est tout.
Je souris en entendant qu'il est Français. La France, j'ai toujours voulu y aller. On dit que c'est un pays magnifique, complètement différent des États-unis. Et puis il y a Paris, la ville de l'Amour. Je n'irai probablement pas pour y rencontrer mon âme sœur, mais je ne peux m'empêcher de rêver à ce sujet.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Bonne pioche. Je suis née aux États-unis, mais..

J'hésite une courte seconde avant de continuer. Ce que je vais dire est tout de même assez personnel, mais après tout, même si ce Babylon a l'air très étrange, il n'a pas l'air d'être bien méchant.

(Bulgare avec un léger accent américain) - ..ma mère est d'origine Biélorusse et a fait sa scolarité ici. Je suis donc venue moi aussi finir mes études à Durmstrang.

Je ferme les yeux un court instant. Parler de ma mère n'est pas chose facile. Elle me manque terriblement. Je ne l'ai pas revu depuis les vacances de Printemps de l'année.. 2132 à cause des Pozhiratelis. Cela va bientôt faire deux ans. Le seul point positif à cette histoire de dôme, c'est que je n'ai pas à revoir Peter. Penser à lui me donne la nausée mais je reste immobile. Je finis par rouvrir les yeux afin de me projeter de nouveau dans la réalité et revenir à un sujet plus actuel.

(Bulgare avec un léger accent américain) - D'ailleurs, ça fait trois ans que je suis ici et j'arrive encore à me perdre... Il faut dire que je n'avais encore jamais essayé d'aller aux cuisines.

Bien piètre excuse si vous voulez mon avis, mais on se rassure comme on peut.

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je souris en le voyant rire. Je ne suis pas la seule perdue de Durmstrang donc. Dans un sens, c'est un peu rassurant. Voilà que Babylon se redresse et se lève. Prise au dépourvue, je redresse vivement ma tête. Il attrape alors son sac et me tend la main avec un sourire. Ma nuque se détend doucement. Je me redresse ensuite hésitante. Ce serait impoli de lui refuser sa main, non ? Je lève lentement ma main et finit par attraper la sienne en murmurant un "merci". Le contact est étrange. Je n'ai pas tenu la main d'un garçon depuis.. je ne sais pas en fait. Un flash de mon père survient dans ma tête. Ce devait être lui le dernier.
Une fois relevée, j'époussète rapidement le côté de mon uniforme.

(Bulgare avec un tout petit accent français) ...

Je laisse échapper un léger rire. Babylon est donc même pire que moi. Je me sens vraiment toute drôle de discuter ainsi avec un étranger. Nous nous sommes même tenus la main. Pendant quelques secondes seulement, mais quand même. C'est un réel exploit pour moi. Je ne me sens ni opprimée, ni étouffée. Je me sens plutôt bien à vrai dire.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire oui. Puis avec la chance que j'ai, on risque même de ne pas y arriver à temps pour le repas.

Je ris de nouveau doucement. Je ne suis pas vraiment chanceuse de nature, mais je dois admettre que je ne suis pas mécontente d'être tombée sur ce Babylon. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que sa présence est en quelque sorte rassurante. Je me demande bien ce qui me fait penser à ça, enfin, on ne contrôle pas ce qu'on pense.
Je me tourne d'un côté du couloir puis de l'autre.

(Bulgare avec un léger accent américain) - On tente ce côté ci, ou celui-là ?

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

J'acquiesce en silence d'un hochement de tête, et me mets en route à la suite de Babylon. Il semble reprendre un peu d'assurance, peut-être que finalement, nous allons retrouver notre chemin rapidement. Je le rattrape en quelques pas et me cale sur son rythme lorsque j'arrive à son niveau. Marcher derrière serait étrange et devant lui, il n'en est pas question.
L'Institut est plutôt calme et silencieux. Seuls les pas du Français et de l'Américaine résonnent dans les couloirs

(Bulgare avec un tout-petit accent français) ...

Je souris. Ce Babylon ne mentait lorsqu'il disait être à la ramasse. Il faut aussi dire qu'il a l'air plutôt fatigué. Rien que d'y penser, cela me fait bailler. Je le regarde rapidement avant de reporter mon attention devant moi. Je ne voudrais pas trébucher et tomber.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Septième année. Ça me fait drôle de me dire qu'il me reste encore un an à faire d'ailleurs. Enfin, je me dis que ça me laisse le temps d'en apprendre encore plus sur la magie, et surtout plus de temps pour trouver ce que je vais faire après Durmstrang.

Je marque une courte pause. À mon arrivée ici, mes projets étaient simples : faire mes études à Durmstrang, progresser le plus possible en magie, voyager à travers l'Europe afin d'apprendre encore plus d'astuces culinaires et rentrer chez moi à la fin de mes études. Aujourd'hui, tout est chamboulé à cause des Pozhiratelis. J'ai la chance d'avoir le sang-pur, mais je ne suis tout de même pas très rassurée de voyager seule. Qui plus est, rentrer chez moi semble plus que compromis.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Et toi, quatrième année, c'est ça ? Par contre, ne me dis pas que tu as quatorze ans, je ne te croirai pas.

Je laisse échapper un petit rire avant de m'arrêter. Je ne voudrais pas qu'il pense que je me moque de lui, mais parfois c'est plus fort que moi, je dois dire ce que je pense. Après tout, même s'il a quatorze ans, il ne m'en voudra probablement pas de l'avoir vieilli un peu. Il sera peut-être même flatté ?

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je hoche doucement la tête sans répondre. Nous avons donc le même âge, nous aurions pu nous retrouver dans la même classe. Nous continuons de marcher et nous zigzaguons dans les couloirs. Je dois avouer ne pas avoir la moindre idée de la direction dans laquelle nous allons, mais autant avancer. Rester immobile ne nous aidera pas à retrouver notre chemin.

(Bulgare avec un tout petit accent français) ...

Mon visage s'illumine un court instant quand je pense à mon école d'origine. J'ai de très bons souvenirs là-bas.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Oui, Ilvermorny. C'est une école très différente de Durmstrang. Ici, ils favorisent les sangs-purs et les Bulgares de naissance, tandis qu'Ilvermorny est l'une des écoles les plus égalitaires dont j'ai entendu parler. L'un de ses fondateurs était un Non-Mage, c'est pour cela.

Je me coupe quelques secondes tandis que nous prenons un nouveau couloir.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Je suis une étrangère, mais j'ai la chance, si on peut dire ça comme ça, d'avoir le sang-pur. Du coup, les Pozhiratelis me laissent plutôt tranquille...

J'ai légèrement baissé la voix en prononçant ces dernières phrases. Je ne voudrais pas qu'on soit surpris en train de parler des Pozhiratelis.
J'attrape une de mes mèches de cheveux avec mon doigt et l'enroule autour de celui-ci. Je ne suis pas habituée à parler autant, encore moins avec un garçon.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Et toi, tu as fais toute ta scolarité ici ?

(Bulgare avec un tout petit accent Français)  ...

Je hoche doucement la tête l'air grave. Ce qu'il me raconte là est tout simplement atypique. Atypique et plutôt horrible quand on y réfléchit bien. Pourquoi ce garçon s'est-il fait.. "enlever" par les Pozhiratelis ? Je lui poserais bien la question, mais nous commençons alors à descendre des escaliers, et cela détourne suffisamment mon attention. Nous devons être sur le bon chemin. Encore des escaliers ? Et bien, peut-être la chance nous sourit-elle après tout.

(Bulgare avec un tout-petit accent français) ...

Je souris. J'oublie souvent qu'en Europe, les Non-Mages ne sont pas des Non-Mages, mais des Moldus. Pour le coup, je nous trouve quand même plus logique. Notre manière de dire est plus littérale, plus naturelle. Les Européens aiment vraiment se compliquer la vie parfois.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Un Moldu. J'oublie toujours que vous ne le dites pas comme chez moi. J'ai d'ailleurs trouvé ce mot assez drôle quand je suis arrivée ici.

Pour preuve, je ne m'y suis toujours pas faite. Je tourne mon visage vers le blond et finis par demander.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Mais du coup, comme tu as eu l'expérience des trois écoles de magie d'Europe, tu dois bien avoir une préférée ? Je suppose que ce n'est pas Durmstrang..

J'espère au fond de moi qu'il va me parler de Beauxbâtons. J'ai beau ne pas parler un mot de français, excepté des mots culinaires, j'ai toujours été attirée par le charme mystérieux qui entoure le Palais français. Sans oublier la gastronomie française, je me demande d'ailleurs si les cuisinier.es de l'école française servent parfois des Saint-Honorés, ou des Opéras aux élèves. Ce sont vraiment de drôles de noms quand même...

(Bulgare avec un tout petit accent français)  ...

Je souris en l'écoutant parler. Beauxbâtons a l'air vraiment d'être une école de rêve. Cependant, je n'ai pas à me plaindre de Durmstrang. L'Institut a beau être très différente de ce que j'ai pu avoir l'habitude, son côté strict et sévère me rassure. Je m'y sens en sécurité, et même si le château grouille souvent de Pozhiratelis, je ne me sens pas prisonnière. Les règles y sont si strictes que j'ai l'impression que personne n'osera les briser et ainsi, rien ne risque de m'y arriver.
Nous finissons de descendre les escaliers et Babylon me laisse choisir la prochaine direction à prendre. Je regarde à droite puis à gauche, et sans hésitation aucune, je pars vers la gauche. Plein de sorciers sont superstitieux, et la gauche est toujours passée pour le mauvais côté, le chemin à ne pas suivre et bien d'autres choses encore. Moi, je trouve toutes ces idées ridicules, et je suis plutôt du genre à les braver.

(Bulgare avec un léger accent américain) - La manière dont tu m'as parlé de Beauxbâtons me donne encore plus envie de me rendre en France. J'espère que je trouverai le moyen d'y aller cet été.

Je souris au blond avant de reporter mon attention devant moi. Le couloir qui s'étend devant nous me semble étrangement long. Enfin, je dois commencer à fatiguer et à avoir faim. Vivement le réfectoire.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Comme tu es Français, tu n'aurais pas une ville ou une région à me conseiller ? J'avoue que ce que je connais surtout de la France, c'est sa gastronomie..

Je souris doucement tout en continuant d'avancer.

(Bulgare avec un tout petit accent français)  ...

Je prends note des villes que Babylon énonce dans ma tête. Lille, je ne crois pas avoir déjà entendu parler de cette ville. Paris ! Forcément, celle-ci je la connais. Il me parle ensuite de Carcassone et de Bordeaux. Il me semble avoir déjà entendu parler de la première, mais la seconde ne me dit rien du tout. Il faudra que je fasse mes recherches un peu plus tard, histoire de ne pas complètement passer pour une idiote.

(Bulgare avec un tour petit accent français) ...

Je hausse un sourcils intrigué tandis que nous arrivons au bout du couloir. Ce dernier tourne d'ailleurs seulement à droite. Babylon me parle de ce Floyd comme si je le connaissais. Je ne suis pas de nature curieuse, mais je dois reconnaître que cette fois il a piqué mon intérêt. Je me tais cependant car celui-ci continue après m'avoir offert un sourire auquel je répond.

(Bulgare avec un tout petit accent français) ...

Je joins mes mains et tournicote mes doigts entre eux quelques secondes avant de les séparer et de laisser mes bras retomber le long de mon corps.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Et bien pendant les petites vacances je reste à l'Institut, mais pour l'été, je loge dans une petite auberge non loin de la place Karkaroff à Durmnaer. Pour éviter de dépenser tout ce que ma mère a pu me laisser comme argent, prévu à l'origine pour les urgences, je me suis arrangée avec la gérante de l'auberge pour ne pas payer les deux mois complets. En échange, je travaille de temps en temps en cuisine. Mais je me dis que je peux essayer de me faire un peu plaisir cet été en essayant de voyager un peu. C'est mon dernier été en tant qu'étudiante, alors j'aurais tout le temps de travailler l'été suivant...

J'offre à mon voisin un fin sourire. Je m'étonne de livrer ainsi mon histoire à un inconnu. Ce Babylon m'étonne de minute en minute. Mon histoire peut paraître triste, mais je ne recherche surtout pas la pitié des autres. C'est ma vie, c'est ainsi et en vérité, je me dis que ça me fait gagner de l'expérience en cuisine, et puis les frontières fermées me permettent de ne plus voir Peter. Un frisson d'horreur me parcourt l'échine à sa simple pensée. Je décide donc d'enchaîner au sujet des vacances et de ce Floyd.

(Bulgare avec un léger américain) - En tous cas, merci pour ta proposition, c'est gentil, mais ne te sens surtout pas obligé.. Mais.. dis le moi si je suis indiscrète, ce Floyd, c'est un membre de ta famille ?

Je ralentis alors légèrement le pas tandis que nous approchons d'un nouveau croisement. Ce château est une vraie plaie, un véritable labyrinthe !

(Bulgare avec un tout petit accent français)  ...

Je ris doucement quand Babylon mentionne la cuisine ainsi. Je ne vais pas me vanter devant un inconnu, mais ma cuisine est rarement étrange, pour ne pas dire jamais.
La suite de ce qu'il me raconte rend son impassibilité à mon visage. Penser à la manière dont on fait un enfant ne ramène pas de bons souvenirs à la surface. Son discours suffit cependant à me redonner le sourire. En plus d'être bizarre, Babylon est aussi touchant. Rien qu'à entendre son ton, on comprend qu'il tient à la mère de son futur enfant.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Floyd, c'est original comme prénom je trouve.

Je suis probablement mal placée pour dire cela étant donné mon propre prénom, mais bon, j'aime dire ce que je pense.

(Bulgare avec un léger accent américain) - En tous cas, je suis sûre que si tu lui as demandé gentiment, il t'attendra.

J'offre un sourire à Babylon. Je me veux rassurante. Ce n'est pas quelque chose que je fais très souvent, donc je ne sais pas trop si je m'y prends correctement, mais j'ai la sensation de ne pas trop mal me débrouiller.
Le croisement que nous venons de prendre nous mène à de nouveaux escaliers. Peut-être les derniers de cette aventure ? Ou pas ?

(Bulgare avec un léger accent américain) - La maman habite en France ?

Je ne suis pas du genre à m'intéresser à la vie des autres, mais je dois reconnaître que le côté atypique de ce Babylon a su piquer ma curiosité.

Et pouf un bébé. La formulation de Babylon me fait doucement sourire. Il est certain que lorsque l'acte est voulu, désiré, il semble passer comme une lettre à la poste. Pouf. Enfin, c'est ce que j'ai toujours supposé et ce que semble me confirmer Babylon. À contrario, quand c'est une action forcée, pouf apparaît alors comme un terme bien trop vif et rapide pour décrire l'éternité subie.
Dans tous les cas, il a l'air de plutôt bien vivre d'avoir un enfant à dix-huit ans. Je dois reconnaître que je ne le comprends pas vraiment. Pour ma part, je ne m'imagine pas du tout avoir des enfants. Le monde est bine trop horrible à mes yeux pour que je souhaite y faire naître de nouveaux êtres humains.
La question qu'il me pose alors me prend un peu au dépourvu. Mes amis. Il y avait bien Jennifer. C'était avec elle après que je faisais mes séances révisions et que je passais mes pauses déjeuners, mais de là à dire que nous étions amies. Je ne pense pas. En comparaison, je suis bien plus proche de Margot que je connais depuis à peine onze mois, alors que j'ai côtoyé Jennifer pendant presque quatre ans.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Et bien, communiquer avec l'extérieur du dôme n'est pas très facile. Le courrier est systématiquement surveillé et je ne pense pas que je puisse envoyer autant de lettres que je le souhaite. Alors je conserve la quasi totalité de mes envois pour ma mère.

Pour ne pas dire la totalité. C'est plus simple de dire cela que de devoir expliquer à un presque inconnu que je ne suis pas l'être le plus sociable qui existe. Enfin, il a sûrement dû s'en rendre compte par lui-même. Quoique, je suis plutôt loquace ce soir. Tiens, il me semble reconnaître ce coin de l'Institut.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Je crois que l'on se rapproche de notre destination.

Il serait temps. Mon envie de cuisiner a été largement dépassée par mon envie de manger. Je ne sais pas vraiment quelle heure il est, mais je suis certaine qu'il est temps de dîner.

(Bulgare avec un léger accent américain) - Tu comptes retourner à la Volière après le dîner où tu essayes de limiter tes allers et venues ?

Je souris doucement. Il a raison, on peut déjà sentir les effluves du réfectoire. Hum cela me donne encore plus envie de manger.
Mon sourire ne me quitte pas quand Babylon mentionne la possibilité de finir la tête dans son assiette. L'image est plutôt amusante, je dois le reconnaître.

(Bulgare avec un léger accent anglais) - Et bien, pas grand chose. Je vais aller dans ma salle commune et peut-être veiller un peu avec une camarade avant de dormir.

Rien de très palpitant donc. Mais cela me convient parfaitement. Je préfère passer une soirée au côté de la douceur de Margot que d'être dans l'effervescence d'un potentiel groupe d'amis. Les portes du réfectoire se dresse maintenant devant nous. Je m'arrête. Je me tourne alors vers Babylon. Ce garçon aura vraiment été la surprise de ma journée. Il n'est pas désagréable et il ne me donne pas l'impression d'avoir un mauvais fond. Je sais que je ne peux pas juger quelqu'un en une rencontre, mais je pense que ce Babylon est quelqu'un de plutôt intéressant. Il est.. atypique. Il n'est pas comme les autres garçons. Du moins ceux de Durmstrang. Peut-être que tous les Français sont ainsi ? Je ne sais pas trop. Toujours est-il que j'attendrai quand même de le revoir à quelques reprises avant de me faire un avis définitif sur sa personne. Je n'apprécierais pas de me tromper...

(Bulgare avec un léger accent anglais) - Je crois que notre balade s'arrête ici.

Je le regarde avec un petit sourire. Sûrement la première fois que je le regarde ainsi dans les yeux.

(Bulgare avec un léger accent américain) - J'espère qu'il n'y aura rien dans ta volière. Je te souhaite un bon appétit Babylon. À bientôt.

Je lève doucement ma main afin de lui dire au revoir.
Quelqu'un d'un peu plus normal lui aurait sûrement proposé de prendre le repas avec lui. Mais je pense qu'il est encore un peu tôt... Peut-être qu'un jour, je lui proposerai de venir déjeuner avec Margot et moi. En parlant de Martot, où est-elle ? Et me voilà partie la recherche de ma camarade.