(allison, babylon et charlie) - un, deux, trois tapons nous l'incruste 

Première mission des vacances, surveiller ce foutu Babylon. Je ne lui avais pas vraiment posé la question, mais j’étais prêt à parier que sa connerie de ne pas avoir mis de capote l’été dernier l’empêcherait de venir passer quelques semaines à Bordeaux. Entre deux révisions j’avais réfléchi à ce souci-là, parce que d’un je n’avais pas envie de louper mon meilleur ami de toutes les vacances, et de deux il avait prouvé par le passé qu’il fallait le surveiller. Jusqu’à preuve du contraire ses parents étaient toujours dans l’incapacité d’avoir un regard sur ses faits et gestes. Bref, il fallait bien que je vérifie si dès son retour de Durmstrang il n’allait pas se mettre la tête à l’envers avec ses drogues. L’idée était de passer ma première semaine de vacances avec lui et d’adapter le programme en fonction de sa consommation. L’idéal serait que je ne sois pas obligé de trainer trop longtemps là-bas. À coup sûr je devrais supporter à un moment la venue de baleine et hybride. Ou pire Babylon me trainerait à leur rencontre. Franchement mon cerveau n’était pas prêt pour intégrer la vision de la famille la plus dysfonctionnelle d’Europe.

J’avais su par Lynn qu’ils finissaient l’année le même jour que moi. Il était hors de question que Babylon soit au courant de mon plan. S’il devait consommer ses conneries je devais le prendre sur le fait. Il serait franchement capable de se préparer à me cacher des choses si je l’avais prévenu. Puis ma venue serait une excellente surprise. Forcément. Une semaine juste avec son meilleur-pote sans être entouré des trous du cul de Durmstrang. Le rêve pour lui. En plus excellente excuse pour éviter la corvée couche pendant plusieurs jours. La seule problématique que je voyais à mon plan était de me retrouver devant chez lui avec la porte close. Enfin, dans le pire des cas je pourrais toujours retrouver la boutique de sa copine.

Ainsi, au lieu de m’arrêter au premier arrêt de la calèche, à savoir Toulouse, j’étais allé jusqu’au terminus. Bien sûr je n’avais pas oublié de prévenir mes parents qu’il était inutile de venir me chercher cette année. Une fois pieds et valise sur le sol de la capitale, j’avais convaincu une camarade renarde de m’incruster chez elle. Après tout je n’avais pas trop envie de trainer dans les transports moldus une malle remplie de livres, d’uniformes et d’objets à usage magiques. Pour le lendemain, dimanche, aujourd’hui quoi, elle m’avait même prêté une valise de cabine afin que je puisse garder des vêtements, ma baguette et le livre de cours de Babylon que j’avais malencontreusement mis dans ma valise en partant de Durmstrang. Puis pour la remercier, j’avais passé la journée et la nuit avec elle.

Lille. Enfin. J’ai déjà dit que je haïssais les transports en commun ? Non parce que les gosses qui te hurlent dans l’oreille le dimanche matin méritent juste de mourir. Ceci dit après ses épreuves terribles je me trouvais enfin devant la maison de Baby. J’espérais qu’il soit levé et en forme. J’avais un tas de choses à lui raconter, à commencer par ma très probable réussite aux examens. J’espérais d’ailleurs qu’il n’avait pas trop merdé de son côté. Enfin, j’allais vite être fixé en appuyant sur la sonnette. Grouille Baby, je n’ai pas que ça à faire que d’attendre comme un imbécile sur le pas de ta porte.

️Pando

Vendredi 25 Juin 2134. 10h. Babylon sort de la salle d'examen. Arts occultes terminés. Examens terminés. Enfin. Rapidement il trouve le chemin de la salle commune, descend dans sa chambre et se laisse tomber mollement sur le lit. Son cerveau est en compote, clairement. Mais il espère bien une chose : avoir réussi tous ces maudits examens. Parce qu'il s'est donné à fond ! Pour lui. Pour Floyd.
Deux mois. Cela fait déjà deux longs mois qu'il l'a quitté. Et il lui manque. Clairement. Un bébé, ça change vite. Trop vite. Surtout quand il est tout petit comme ça. Alors oui, le Stein a demandé à Kai de lui envoyer des photographies magiques. Mais elles sont trop rares à son goût. Et il aimerait vraiment pouvoir être auprès de Floyd et d'Allison chaque soir. Mais non, il est là. Il étudie. Il n'a pas le choix. Mais ça y est. Ses examens sont terminés. Et même s'il est entrain de s'endormir - parce qu'il collectionne les nuits blanches depuis deux semaines - il sait qu'il ne va pas louper le départ du lendemain. De toute façon sa valise est prête alors il n'aura rien à faire.

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La France. Paris. Le train. Lille. Et enfin chez lui. Son premier réflexe ? Oh, il aurait adoré rouler une magnifique pelle à Allison et la serrer longuement contre lui mais... il n'avait pas réussi. Peut-être la couleur de cheveux qui l'avait un peu trop choqué et clairement ça c'était vu sur son visage : il l'avait longuement détaillé. Et puis elle a l'air tellement fatiguée - et avec des kilos en moins - qu'il n'oserait pas. Alors il se contente d'attraper la petite créature précieusement et de la serrer contre lui. Deux mois, il a raison : Floyd a bien changé. Bien trop d'ailleurs. Mais ce petit sourire qu'il lui fait alors que leurs regards se croisent lui réchauffe le coeur.
Mais malheureusement la joie ne dure pas bien longtemps. Un bébé ça crie, ça a faim, ça a besoin d'attention, qu'on lui change la couche. Et puis ça dors. Et quand ça dort... clairement le rouquin pense à faire la même chose. Quoique actuellement non. Même si le voyage l'a un peu fatigué, il se sent bien en ce premier Samedi de vacances. Vraiment.
Alors il bouge dans la maison tandis qu'il laisse Allison se reposer. Il s'occupe des papiers de ses parents, devient un VRAI homme à tout gérer dans cette maison. Kai aurait été d'une grande utilité, mais à peine Babylon avait franchit la porte que le petit elfe avait fait apparaître sa valise et lui avait claqué un "maintenant que la roue de secours est de retour, je me casse !". Comme quoi... le vocabulaire de Babylon avait une très mauvaise influence sur lui. Et pourtant ils n'avaient pas passé beaucoup de temps ensemble. Mais bon, que voulez-vous. On s'adapte vite au vocabulaire riche et varié de notre rouquin préféré.

Le soir, le Stein avait donc pensé pouvoir dormir tranquille. Mais c'était sans compter Floyd qui faisait clairement la fête. Épuisé, Babylon s'était même jeté sans s'en rendre compte dans son lit... Alors qu'Allison s'y trouvait. Lui qui n'avait jamais osé dormir avec elle avant s'était réveillé un bras glissé autour de la jeune femme. Vous le voyez le rouge tomate lui monter au joue à son réveil en se rendant compte de... la situation ? Et puis... on en parle du réflexe matinal ? Oui, très gênant pour lui. Heureusement que Floyd avait permis de vite oublier cette histoire.

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Dimanche était donc arrivé. Après cette nuit à se réveiller pratiquement toutes les deux heures - les bébés sont des goinfres ! - le duo de parents profitait d'un petit moment calme. Floyd dormant dans le transat, le rouquin s'était effondré dans le canapé et... avait attiré Allison à lui. A moins que ça ne soit elle qui ne soit venu se coller contre lui pour être installée correctement ? Toujours est-il que c'était bel et bien auprès d'elle qu'il s'était endormi, profitant de cet instant.
La sonnette ? Il l'entendit que vaguement. C'est seulement quand il sentit le corps d'Allison se séparer du sien qu'il comprit que quelqu'un avait bel et bien sonné. Et sans Kai pour aller servir de portier, ça n'aidait pas. Dire qu'il faudra faire le repas du midi... Une chance que le Stein soit plutôt doué en cuisine ! Merci maman de l'avoir fait chier pendant son adolescence...
Se redressant, Babylon baille à s'en décrocher la machoire. Il passe une main dans ses cheveux et attrape le petit garçon qui commence à chouiner. Se levant il fait quelques pas dans la pièce, se mettant même à fredonner une berceuse. D'où il la connait ? Il ne sait pas. Surement ses souvenirs oubliés qui font surface comme ça, par magie. Ca lui arrivait alors il avait l'habitude.
Qui se trouve à la porte ? Il n'en a pas le moindre idée. Peut-être Lovely ? Non... elle lui avait dit qu'elle le préviendrait par hibou de son arrivée. Et puis ils s'étaient quittés la veille, elle serait rentrée avec lui si elle avait voulu visiter Lille tout de suite. S'il s'intéresse et demande à Allison ou écoute ce qu'il se passe dans le couloir ? Absolument pas. Pour le moment il a besoin de calmer Floyd avant qu'il ne se mette à hurler à pleins poumons. Pour le bien de ses oreilles.

Babylon cherchait certainement à ce que je m’enracine devant chez lui. Je comprenais son projet de me contempler tous les jours sur le pas de sa porte, mais ce n’était pas une raison pour me faire poireauter autant. Encore moins le matin. Je m’apprêtais à sonner une seconde fois mais j’entendis enfin du mouvement derrière la porte. Ce n’était pas trop tôt. J’espérais que le café serait chaud car je n’avais pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner ce matin. Après tout, je n’avais pas envie de réveiller mon amie et de devoir papoter avec elle. J’avais fait le taff la journée et la nuit et je désirais garder mon quota de gentillesse pour mon meilleur ami. Question de stratégie. Puis la route entre la capitale et la maison de Babylon n’était pas très longue. Elle impliquait seulement de devoir écouter des gosses brailler. Bref, la cuisine de Babylon me faisait déjà de l’œil. J’espérais d’ailleurs lui faire une belle surprise.

Quelle goule ce Baby. Lui en revanche me faisait la pire surprise. Qu’est-ce qu’elle faisait là devant moi ? Je levais un sourcil d’étonnement. Elle allait me gâcher mes débuts de vacances, c’était officiel. Qu’elle ne reste pas la journée avec nous par contre, c’est bon mon cota de gens insupportables pour la journée était par contre dépassé. D’ailleurs où étaient passés les cheveux verts que j’aimais tant critiquer. Si ça se trouve le gosse est né avec cette coloration de cheveux et elle s’est sentie si bête qu’elle a voulu changer en espérant que la modification s’opère aussi sur le bébé. Franchement s’il a les cheveux verts je ne pourrai pas m’empêcher d’exploser de rire. En attendant le blond ne lui va pas si mal. En revanche j’aurais préféré ne pas devoir assister à ce changement de look. Sans un mot elle me laissa entrer comme si elle était chez elle. Je vous jure ces gens qui s’incrustent ce sont les pires. Lorsqu’elle finit par ouvrir la bouche j’en arrivai à la conclusion qu’elle aurait mieux fait de se taire. Non je viens constater les kilos que t’as perdus idiote.


Evitons l’incident diplomatique dès les premières minutes. Puis si elle trainait pieds nus c’était qu’elle faisait comme à la maison. Par Merlin, pitié qu’elle ne crèche pas ici avec le gosse. Heureusement, elle tourna déjà les talons. Bon pour l’accueil on repassera mais au moins elle me faisait l’honneur de ne pas avoir à supporter sa présence. En parlant de politesse, où était ce troll qui me servait de meilleur ami et qui ne daignait même pas m’accueillir. Ça valait bien le coup que je fasse un effort pour lui l’été dernier, si c’était pour me remercier ainsi il allait se faire voir dès à présent.

Je finis par entendre des chouinements dans la direction opposée à celle prise par baleine squelettique. Le pompon, mes doutes étaient fondés. Je viens voir mon pote et je retrouve deux incrustes. C’est le monde à l’envers, ils n’ont pas de maison où vivre ? Ce qui me laissait le choix entre suivre la fille ou suivre les bruits du bébé. Tu parles d’un dilemme impossible. En tout cas ne vous pressez pas pour me faire visiter ou simplement pour me demander si j’ai fait bonne route. Bande de rats. Par curiosité je me dirige vers ce qui semble être le salon. Vision d’horreur. Demi-tour. Non. Pourquoi suis-je si curieux. Je trouve Baby avec le gosse dans les bras, en train de fredonner des cantines. Laissez-moi vomir. Là c’est trop. Je reste sur le pas de la porte à le regarder faire, mué pour une fois. Je ne sais même pas quoi lui balancer comme horreur. Le gosse va lui bouffer la fin de sa jeunesse et il le prend bien. Foutu imbécile.


Avec son visage bouffi et rouge, les yeux plissés à force de chouiner il ressemble à un nain de jardin. Il tient clairement de maman. En même temps les parents sont souvent gagas de leur gosse si bien qu’ils ne se rendent pas compte de l’horreur qu’ils ont engendrée. Au moins cette critique sera prise comme une simple remarque et la copine ne finira pas en furie au bout de deux minutes en ma présence. Techniquement je me moque de la blesser, juste, je me donne le mot d’ordre d’éviter de le faire devant Babylon. Je suis certain qu’il pourrait me le reprocher alors que je ne soulève que des vérités. Enfin en attendant de capter l’attention de mon idiot d’ami je croise les bras, laissant ma valise debout à côté de moi.

️Pando

La souris verte. Un éléphant ça trompe énormément. Bateau sur l'eau. Et la dernière ? Ah les crocodiles. C'était cette chanson qu'il était entrain de terminer de chanter lorsqu'une silhouette fit son apparition dans la pièce. Babylon leva les yeux et... du se calmer, rapidement. Une chance pour Charlie que Floyd soit dans les bras de son père, sans quoi le rouquin aurait très probablement sauté dans tous les sens avant de sauter sur son meilleur ami. Une chance aussi que Floyd n'ai pas apprit à voler dans une telle situation... Parce que clairement si le Stein ne s'était pas calmé très rapidement, il aurait surement envoyé le gosse ne l'air et couru se jeter sur Charlie. La paternité ça change quelqu'un n'est-ce pas ?

Charlie : (...)

Le Français observe alors Allison passer, un plateau dans les mains. Dire que Kai aurait pu faire le service. Mais non ce lâche était parti. Et il avait intérêt à revenir rapidement. Vous imaginez vous : deux mois sans elfe de maison ? La mort. Enfin maintenant il y avait un Guérin. Peut-être qu'il pourrait remplacer Kai ?

Allison : (...) (...)

(Français)
Quoi ?

Babylon ouvre de grands yeux face à cette réplique d'Allison. Elle est sérieuse ? D'où elle se permet de parler aussi familièrement à son meilleur ami d'ailleurs. Il y a anguille sous roche, c'est pas possible autrement. Enfin, connaissant Charlie, il avait certainement fait il ne savait pas quoi pour faire la rencontre de la Gauthier. Et cette dernière s'était bien gardée de le lui dire. A moins que... il n'ait oublié ? Non, il s'en serait souvenu quand même... il aurait même prit la peine d'inviter Charlie plutôt que le voir se taper l'incruste. Ben oui, la valise en dit long : l'autre Français compte bien rester ici un peu moment. Combien de temps exactement ? Babylon pourrait parier jusqu'au lendemain. Avec les pleurs de Floyd, pas sûr que le Renard tienne très longtemps.

Allison : (...)

Bon, il est temps de faire les présentations entre ceux qui ne se connaissent pas ici non ? Alors Babylon s'approche de Charlie et penche légèrement Floyd pour que ce dernier puisse observer son meilleur ami.

(Français)
Floyd, je te présente ton parrain. Charlie.

Le petit Stein se met alors à gémir. Babylon se sépare alors de Charlie et dépose son fils dans le cosy. Il ne peut s'empêcher de lui embrasser le front avant de s'écrouler dans le fauteuil. Pas forcément une bonne idée, ce qui laisse une place sur le canapé pour Charlie. Mais tant pis. Il s'en fiche. Du fauteuil il a Floyd à ses côtés et il peut ainsi veiller dessus tranquillement.

(Français)
Alors, qu'est-ce qui t'a poussé jusqu'ici ? T'étais si pressé que ça de rencontrer ton filleul.

Petit sourire moqueur de la part du rouquin. Il sait très bien que Charlie n'a jamais donné son approbation pour ce lien. Et qu'Allison n'est pas totalement pour. Mais il s'en fiche. Il compte bien le lui imposer et à le lui répéter, ça finira par rentrer dans son crâne non ?

Oui ce n’était pas très délicat de ma part, mais connaissant Babylon il ne percevrait pas la pique qui se cachait derrière ses paroles faussement innocentes. Il était comme ça le louveteau, il préférait ignorer le côté sombre de ma personnalité. Franchement quel imbécile aurait fait de moi son meilleur ami après s’être fait enfermé dans la cabane d’isolement. Le pire c’est que je l’aimais bien en retour alors qu’il m’avait balancé pour ce petit incident. C’était à rien y comprendre. L’intruse avait certainement entendu car je l’entendais dans mon dos. En revanche elle ne fit aucune remarque et se contenta simplement de passer avec le petit-déjeuner. Toute l’énergie qu’elle mis à se faufiler pour passer comme si je la gênais me fit sourire. Elle exagérait vraiment le trait, il ne fallait pas dire après que je cherchais la bataille. Je ne prenais pas tant de place et puis si elle n’était pas contente elle n’avait qu’à agrandir les passages au posséder une baguette.

Enfin je me concentrais sur le visage heureux de mon ami. Lui au moins était satisfait de ma présence. D’ailleurs je ne remercierais jamais assez le gosse car connaissant, le Stein il m’aurait sauté au cou et aurait sautillé partout. Un chiot fou, enfin j’ai déjà épilogué longuement sur ce trait de sa personnalité. Enfin l’ovni me rappelle rapidement sa présence dans la maison. C’est moi où elle me cherche ? Si elle se pense intéressante c’est raté. Franchement je n’ai absolument pas envie de partager ne serait-ce que quelques minutes de ma vie avec elle. En plus de la vision d’un Baby chanteur, l’autre prend ses aises et m’oblige par la même occasion à la supporter. Qu’elle prenne le gosse et qu’elle se tire. Je suis venu pour mon meilleur ami, pas pour assister au spectacle de sa nouvelle famille dysfonctionnelle. Je vous jure. En plus elle se permet de faire une boulette. Le Stein ne sait pas que je suis allé l’emmerder pour cette histoire de gamin en route. J’ignore d’ailleurs sa réaction lorsqu’il réagit à cette information.


Je la fixe un moment avec un petit sourire sur les lèvres. Une fois de plus je ne m’attaque pas à elle donc Babylon ne peut rien me reprocher. Je ne fais que lui répondre. En revanche, je sais que la dernière fois que j’avais employé le mot elfe elle n’avait pas vraiment apprécié. Cela s’était vu sur son visage. Si je ne pouvais pas lui demander de partir j’allais prendre un malin plaisir à évoquer la magie devant elle. Qu’elle soit à l’aise avec cela ou non ce n’était pas mon problème. Elle n’allait pas changer Babylon et elle devrait l’accepter ainsi. Qu’elle le pousse à abandonner son monde et je lui sauterais dessus. Puis son fils risquait fortement d’hériter des gênes du père et il était hors de question qu’il grandisse comme moi. Je n’aimais pas ce gosse mais ce n’était pas une raison pour que sa vie devienne impossible.

Je hoche la tête lorsqu’elle me propose une tasse de café. Ceci dit mon attention est beaucoup plus focalisée sur Babylon qui s’approche dangereusement de moi avec le gosse. Floyd. Beurk. J’avais oublié qu’il avait un nom horrible. Je préférais presque Franck et la blague qui allait avec. C’est dire le niveau de dégout. Son parrain en plus. L’idée avait été évoquée mais je n’avais encore rien confirmé. J’attendais de voir si c’était un brailleur parce que les sales gosses non merci. Pour toute réponse je jette un regard noir à Babylon l’air de dire n’abuse pas trop de ma patience donc t’approche pas trop avec ton truc. Puis je file m’asseoir sur le canapé sans un mot parce que Babylon squat le fauteuil. Super, comment être encore plus près de la guenon.


D’accord je suis certainement un peu trop chonchon. Mais que voulez-vous, trop de contrariétés alors que je n’ai pas encore bu une seule goutte de café. Ils abusent aussi.

️Pando

Charlie : (...)

Alors là, très bonne question de la part de Charlie. Comment si Babylon allait se souvenir de la conception de Floyd ! Il n'avait plus aucun souvenir de ses quelques fois avec Allison alors clairement, savoir si ça a été fait ici ou non, c'est une très bonne question. Pour le faire chier il pourrait répondre que oui. Juste pour voir la tête de Charlie. Mais disons que... ce n'est pas vraiment le sujet favori de Babylon. Moins il parle de ça, mieux il se porte.

Charlie : (...)

Allison : (...)

Fronçant les sourcils, Babylon se penche pour attraper un gâteau dans la boîte sur la table et se remet au fin fond de son fauteuil, une jambe appuyée sur le bras de ce fameux fauteuil. Ne demandez pas au Stein de bien se tenir, il aime prendre ses aises. Encore plus quand on est sur son territoire. Et il se trouve que justement, c'est chez lui. Préférant grignoter que se mêler des affaires entre son meilleur amie et sa... euh... la mère de Floyd, il n'ouvre donc pas la bouche et attend sagement pour prendre la parole.

Allison : (...)

(Français)
T'as le choix entre la chambre des vieux ou la chambre d'ami. Ou celle de Kai mais tu rentrerai pas dans son lit. En tout cas t'inquiètes. Ce petit gars a déjà assez souffert dans les premiers jours de conception alors... on va éviter de lui remettre son père dans le même état. Tu peux fouiller la maison si tu veux, tu risques de pas trouver grand chose.

Prenant un nouveau gâteau, le rouquin offre un magnifique sourire. Mais que Charlie n'aille vraiment pas fouiller dans toute la maison, parce qu'il trouverait vraiment des restes ici et là... en même temps c'est difficile de décrocher. Même sa valise de l'école comportait un sachet de secours. Après tout on est jamais trop prudent. Un rechute est si vite arrivée... Mais la prochaine fois il ne fera pas de bébé.

Le café n'était pas mauvais. La moldu ne tentait pas de m'empoisonner dès le réveil. Enfin, je n’avais pas vraiment eu le temps de lui taper sur le système pour que cette idée fleurisse dans sa tête. Peut-être qu'après quelques heures en sa compagnie ce serait une option qui pourrait ressortir. Il serait certainement préférable que je prépare les prochains repas, après tout son armoire à pharmacie était bien fournie l’été dernier. Il suffisait de repenser à la vie de débauche que Babylon avait mené en sa compagnie. Je ne manquais pas d’ailleurs de remettre ce sujet sur la table. Ceci dit, je me souvenais qu’elle non plus n’était pas friante de la consommation du blond. Puis ce dernier avait promis de se calmer. De ce que je pouvais voir il ne semblait plus au légume de janvier. C’était surement un signe encourageant. Enfin, avec Baby il fallait rester sur ses gardes, la moindre contrariété et il pouvait replonger. À ce propos je devrais peut-être me montrer plus cordial avec sa chère et tendre, histoire qu’il ne se triture pas trop l’esprit.

Bon le traité de paix ne fut qu’éphémère. Donc elle osait me menacer devant Babylon. Je la pensais plus subtile, peut-être ne maitrisait-elle pas suffisamment le français pour se montrer mesquine en gardant une apparence d’ange. Comme quoi la finesse n’était pas l’affaire de tous. Je souris, je pouvais lui prêter ma baguette pour l’expérience, pour ce qu’elle en ferait. Je la touchais dans ma poche, hésitant un instant à la sortir. Juste pour voir sa tête. Ceci dit elle avait une sacrée logorrhée et je préférais l’écouter pour mieux la dénigrer. Ainsi ma présence ici la dérangeait, à croire que je semblais ravie de me la coltiner. Puis elle était d’une politesse fabuleuse. Visiblement elle se sentait à la maison, c’était regrettable. Heureusement que mon ami eu la décence de me proposer une chambre. Puis il me confirma même qu’il ne faisait plus l’idiot. Bravo Babylon, tu auras un dessert.


Pour une fois que je le remerciais. Allait-il supporter le choc sans courir chercher une dose de poudre. J’espérais bien qu’il tienne le coup. Enfin après avoir été doucereux avec mon ami, j’allais enfoncer le clou avec l’autre. Après tout son impolitesse m’avait frappé. Je n’avais d’ailleurs pas souligné pour rien le fait que j’étais l’ami de Babylon et que par conséquent j’étais censé être le bienvenue. Que cela lui plaise ou non ce n’était pas mon problème si elle n’appréciait pas ma compagnie. Elle pouvait tout aussi bien partir avec son gosse et je lui en serais même reconnaissant.


Prononcer son nom m’écorchait la bouche, mais je ne pouvais pas me montrer impoli en lui flanquant le surnom habituel. Je tâtai une nouvelle fois ma baguette. Elle avait fait sa maligne en s’imaginant avec un tel objet, mais est-ce que l’idée ne l’intimidait pas non plus ? Je la sortis donc de ma poche en veillant à ne pas la tenir par le manche pour que mon idiot de meilleur ami ne pense pas que j’étais en train de la menacer. Sans un regard vers mes interlocuteurs je la posais sur la table basse et la fit glisser vers la fille un petit un sourire moqueur aux lèvres. Je me demandais bien si elle oserait tenir ma baguette dans ses mains. Ceci dit j’espérais tout de même que l’idée la révulse. Si elle la prenait et décidait sur un coup de tête de la casser en deux je ne réagirais certainement pas avec classe. Puis Baby en entendrait parler jusqu’à sa tombe. Enfin, je fixais maintenant la fille en tâchant d’ignorer les réactions de mon meilleur ami.


Tellement de miel recouvrant les épines. Même Babylon allait comprendre que j’étais énervé. J’étais l’impolitesse incarnée et je n’appréciais pas faire les frais de celle d’une autre personne. Enfin, si Baby n’était pas content il n’avait qu’à mieux me défendre.

️Pando

J’avais gagné ma chambre presque à la sueur de mon front. Entre la mégère mal-aimable et le troll la chose n’avait pas été si évidente. Heureusement que j’étais le meilleur ami sinon il aurait été presque nécessaire que je reparte mon café terminé. L’accueil ce n’était vraiment pas leur fort, ils craignaient vraiment en tant que couple. Sérieusement, je pourrais trouver mieux pour Babylon et qui plus est avec un gosse à charge en moins. Si seulement il pouvait me le demander. En parlant du gamin, alors je vais me farcir un brailleur la nuit. Franck n’a même pas un an qu’il est déjà mal-élevé, ça promet pour l’avenir. En espérant qu’il ne tienne pas trop de la mère sinon son existence risque d’être terrible. Enfin, je fais mine de ne pas relever alors que cela suffit presque à me donner envie de décamper sur-le-champ. Je suis en vacances, j’ai besoin de sommeil. Ceci dit, il est hors de question de donner un point à cette Allison.

Je compte gagner le match et pour cela je mets le paquet. Je me demande bien ce qu’elle va faire maintenant qu’elle a à sa disposition ma baguette magique. Cette fille parle beaucoup mais je n’étais pas certain que les actions suivaient bien. Il fallait être aveugle, ou Babylon, pour ne pas s’en rendre compte. Puis, si elle n’avait pas évolué depuis notre deuxième rencontre, la magie l’inquiétait. Je ne suis vraiment pas certain qu’elle ose la toucher. Cela a de nombreux avantages, je gagne la manche et je récupère ma baguette saine et sauve. Surtout elle va enfin pouvoir se taire ce qui n’est pas trop demandé. Mais surprise. C’est un échec pour moi. Non seulement elle la prend mais elle me la tend avec en option une leçon de morale. Comme si elle allait laisser son gosse s’approcher d’une baguette. Elle pensait peut-être qu’il serait capable de déclencher des étincelles. En vérité, ce qu’il pourrait faire de pire c’était me l’abimer en la mordant. Ceci dit, ce serait bien drôle pour le feu d’artifice dans la bouche du gosse, mais bien sûr je m’abstiens de le soulever, Babylon pourrait mal le prendre.

Le gamin commence à chouiner. Attendez il fait ce bruit-là la nuit ? L’enfer. Quoi que ça à l’avantage de faire partir maman reloue du salon. Je récupère la baguette qu’elle a laissé sur le canapé avant de fixer Babylon l’air de dire "surtout ne prend pas ma défense". Je sais déjà qu’il ne prendra pas de partie alors que pourtant sa harpie est vraiment un cas. Au lieu de cela il me parle la bouche pleine à se demander comme il peut y fourrer autant de gâteau et réussir à s’exprimer en même temps. Ceci dit, sa remarque me fait rire et je ne peux m’empêcher de pouffer en imaginant la scène. Ce serait si drôle. Mais l’agréable moment avec mon meilleur ami et vite interrompu par l’autre revenant de ce qu’il semble être une savoureuse mission changement de couche. Pas de doute la vie de parent ne fait pas rêver. Une nouvelle fois elle lance les hostilités. Fait quelque chose Babylon, tu vois bien qu’elle me harcèle ! Surtout que c’est de pire en pire. Les joutes verbales c’est mon domaine, mais le défi biberon pas vraiment. Je sais qu’elle jubile intérieurement. Elle doit se douter que je n’ai absolument pas envie de me coltiner le gamin dans les bras et encore moins de me défiler. Elle m’a pris au piège et l’autre troll ne fait qu’enfoncer le clou. Bien sûr que je n’abandonne pas, ce n’est pas une raison pour le crier sur tous les toits.

Je me lève donc et m’approche des deux extraterrestres. C’est pas vrai que je vais vraiment faire ça. J’attrape Franck du mieux que je peux et je retourne vers ma place. Au moins il ne pue pas et il ne braille pas. En m’asseyant je fais mine de l’échapper ce qui le fait gazouiller. Au secours, il bave littéralement de joie. Le but de l’opération n’était pas de lui faire plaisir mais de faire chier ses abrutis de parents. Bref, en l’espace d’un instant je me retrouve comme un con avec les deux mains occupées par le gosse. Il est censé s’installer comment et je suis supposé tenir le biberon avec quelle partie de mon corps ?


Double pique les abrutis. Ça vous apprendra à malmener vos invités.

️Pando

un, deux, trois tapons nous l'incruste

Ils auraient pu me prévenir qu’un gamin ça gigotait pas mal. Surtout que j’ai eu la bonne idée de l’amuser en faisant mine de le faire tomber. Je ne veux pas trop m’avancer mais je sens que le gamin va être aussi intelligent que son père. En tout cas, il semble déjà avoir une analyse peu affinée sur mes intentions. Cela dit, j’en demande certainement beaucoup à un bébé de quelques mois. Bref, mon intention n’est pas de le faire tomber au sol pour de vrai. Je n’ai pas d’affection pour lui, ni pour sa mère, mais je ne suis pas un psychopathe pour autant. Au contraire, j’ai même peur de le lâcher. Assis, la situation me semble davantage sous contrôle, en revanche je ne vois pas comment je suis censé libérer une de mes mains pour lui mettre son biberon dans le gosier. Ils s’amusent bien les parents, mais en attendant je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, ce que je ne me retiens pas de leur signaler. Je veux bien faire l’animation, ce n’est pas une raison pour leur épargner des remarques déplacées. Babylon me fait un doigt d’honneur pour réponse, bien devant son fils. La jeune femme préfère ne rien dire et me donne à la place un petit cours de portage. À défaut de m’intéresser ce sera utile pour cette mission suicide. D’ailleurs ça me donne à présent un nouvel atout. À moi les jeunes mères célibataires à impressionner. Peut-être que je réclamerai d’autres missions repas avant mon départ pour me perfectionner, faire genre je donne un coup de main et éviter les changements de couches.

Je suis les conseils d’Allison. Je fais glisser en douceur la tête du gosse contre le creux de mon coude puis j’attrape le biberon. Je ne sais pas trop ce qu’elle entend par "gérer l’inclinaison du biberon" mais j’imagine qu’il faut trouver le juste milieu entre rien du tout et l’étouffement. Je suis même surpris lorsqu’elle glisse un coussin sous mon bras, soit disant pour me soulager. Puisqu’elle n’est pas agressive en disant cela j’imagine que c’est proche de la réalité, même si c’est certainement associé à une volonté de laisser son fils dans des bras capables de le soutenir. Je les fixe en revanche lorsqu’elle me dit qu’il peut prendre son temps. Attendez, combien de minutes je peux potentiellement être contraint de jouer l’infirmier ?


Mon temps est précieux les gars. Et je vous assure que ce n’est pas à votre avantage de me tenir immobile dans votre salon. Si ça dure trop c’est à eux que je vais m’en prendre. S’ils pensent que je n’ai pas d’autres piques en réserve ils se trompent lourdement. Cette visite est un cauchemar. Entre l’accueil médiocre de la harpie, le bébé baveux et la mission biberon qui peut s’éterniser je ne peux pas dire qu’ils savent recevoir leur invité. Et dire que je pensais faire une surprise à Babylon. Qu’il ne vienne pas pleurer dans mes bras la prochaine fois qu’il a un problème de type naissance à venir non désirée, parents en prison ou problème d’addiction. Lorsque la jeune femme s’éloigne pour me fixer depuis l’accoudoir du fauteuil dans lequel mon abruti de meilleur ami est avachi, je vois enfin son téléphone pointé vers moi. Je le fixe d’un regard noir alors qu’il fanfaronne. Ce n’est pas un coucou que j’ai envie de faire à la caméra, c’est lui lancer un doigt d’honneur ou un coup dans le nez. Mais dans les deux cas cela implique lâcher Floyd ou le biberon. Et après c’est moi le parrain indigne. Non mais vous avez vu ce père irresponsable.


Puis je me tourne vers Allison.


Et en attendant je continue gentiment de donner le biberon au gamin qui est encore loin d’atteindre la moitié. Enfin il n’a pas pris une couleur bleu alors c’est que je dois maitriser le truc. D’ailleurs il ne fait pas de bruit donc il n’est pas trop malheureux là où il est. En même temps je suis la meilleure personne de cette pièce.

️Pando

un, deux, trois tapons nous l'incruste

J'étais en train de m’engager pour les pires minutes de mon existence. Vous avez déjà vécu cinq minutes d'ennui mortel ? Dites-vous que j’étais potentiellement parti pour nourrir un bambin pendant une heure entière. Nous étions bien sur la version augmentée de mon pire cauchemar. La situation était donc critique et Babylon cherchait à enfoncer encore davantage le clou. Je n’étais clairement pas l’ami le plus irréprochable mais ce type était en train de dépasser les bornes. Mais bien sûr, avec son gosse coincé dans les bras, je ne pouvais pas me défendre. Il ne me restait donc que mes réparties acerbes et l’occasion d’avoir l’identité de la fille canon de l’été précédent. Après tout si nous pouvions nous donner rendez-vous à mon retour à Bordeaux je n’allais pas me priver. Et Ludmila dans l’affaire ? Ce n’était pas comme si notre relation était sérieuse. Je n’étais même pas certain que le terme relation était approprié. Quoi que j’étais bien tenté de rester un minium sérieux pour elle. À voir, l’été ne faisait que commencer.

Comment ça une vidéo ne prouvait pas grand-chose. À moins d’être un crack et d’être en mesure de la modifier c’était une preuve des plus fiables. D'ailleurs ma maîtrise de la magie m’avait détournée de nombreux outils numériques. Alors oui je n’étais pas un dinosaure, je savais utiliser un portable, une carte bancaire et un ordinateur, mais je ne m’amusais pas avec des logiciels pour trafiquer des vidéos. Enfin, inutile de m’étendre là-dessus, s’il fallait une preuve plus réelle, elle n’avait qu’à inviter son amie dès maintenant. Je serais ravi de partager la chambre d’ami avec elle. Vraiment. Vous ne pouvez pas imaginer mes aptitudes en matière de courtoisie. Malheureusement, Allison ne semblait pas disposer à me laisser son fils pour obtenir l’attention d’une autre jeune femme. Harpie. Briseuse de rêve. À quoi me servait ma situation de parrain alors ? Je levais un sourcil mais la laissais tout de même poursuivre. Franchement depuis notre première rencontre je faisais un effort. S'il n’y avait pas cette histoire de gosse et de drogue j’aurais même pu la trouver cool pour Baby.

Si je les préférais de mon âge ? Quelle importance tant qu’elles étaient charmantes. Et jusqu’à preuve du contraire les nanas qui traînaient avec elle l’été dernier étaient sensiblement de la même année. Puis, sans parler de désir d’être mère, cela pouvait être perçu comme mignon de s’occuper d’un bambin sans être son géniteur. Nous étions vraiment sur des planètes de la séduction opposées.


Suivez mon regard. Je parlais bien de celui dans l’autre canapé et non le bébé qui s'éternisait dans mes bras. D'ailleurs Baby restait muet mais avait bien compris qu’il n’était pas nécessaire de me filmer pendant le temps du biberon.


Bon je devais admettre que je me souvenais davantage de son charmant visage que de son prénom. Ce n’était pas comme si nous avions beaucoup échangé sur nos vies de toute manière.

️Pando