Timaël Novak Marloes - family first, then friends 

Tes yeux posés sur la maigre clavicule. Le corbeau noir encré dans la peau. C'est l'une des premières choses que tu as vu. Sans doute avant sa chevelure noire, son sourire éclatant, ses yeux brillants.
Pozhiratelis. Comme un destin.
Tu as grandi au manoir auprès de tes frères et de tes parents. Tu as vite appris le respect du nom, bien avant de comprendre qui étaient ces gens qui restaient diner certains soirs. Marloes. L’histoire t’a été très vite dictée. Tu as dû rapidement saisir qu’il faudrait continuer sur la ligner honorable et faire oublier le statut d’étranger qui ressortait quelques fois. Sang pur. Ne même pas envisager de chercher ailleurs. Tu n’avais pas l’âge pour comprendre ce concept mais plus vite il était encré moins il y aurait de risque de divergence. Pozhiratelis. Ces gens qui venaient diner. Pas seulement des amis mais des frères d’armes. Le nom de la famille était lié à l’organisation. Ta mère aussi en faisait partie. Par choix, sa famille était neutre. L’égalité. Toujours considérer les femmes. Olga en était la preuve vivante.
Les corbeaux volants au-dessus du manoir. Trois autres étaient en formation.

Le manoir était relativement isolé de la ville. Les grands sapins masquaient facilement le parc et la bâtisse. Les sortilèges repoussent moldus finissaient le travail. Des moldus vivaient à une vingtaine de minutes à pied.
Tu as bien vite détesté rester sur le domaine avec pour seule compagnie ton frère Darko et la gouvernante. Tes parents travaillaient à Sofia et ton frère Petar avait déjà grossi les rangs de Durmstrang. L’ennui. Ce qui avait de l’autre côté de la barrière été bien plus intrigant. Les moldus. Tu les as observé sans oser t’en approcher. Ils étaient comme des bêtes curieuses. Ils étaient ignorants mais fascinants. Puis tu as commencé à jouer avec eux. Tu ne les appréciais pas de par leur condition d’être inférieur. Pourtant leur présence était plus agréable que celle de Darko. Darko. Maudit Darko. Un an de différence lui laisser penser qu’il avait tous les pouvoirs. Il n’avait peut-être pas tort. Un jour, en revenant au manoir, tu fus cueilli par tes parents furieux. Ils étaient au courant. Darko avait compris et il avait tout raconté. La remontrance fut terrible. Jamais. Plus jamais tu nebfréquenterais des moldus.

Le manoir avait sa grande salle de réception. Les Marloes se réunissaient à chaque Noël. Tu te souviens particulièrement du repas de tes huit ans. Tu n’avais pas pu rejoindre tes cousins dans l’après-midi car tu n’avais pas fini tes leçons d’anglais. La discipline. Depuis l’épisode des moldus tu avais beaucoup plus de cours particuliers. Anglais, bulgare, serbe, mathématiques, géographie, histoire, discipline. Que des choses ennuyeuses. Des bases qui ne nécessiter pas de magie mais qui faisaient en sorte que tu ne sois pas une bête sauvage. Seules les leçons de sport et sur les sortilèges en valaient la peine. Peu importe l’interdiction de pratiquer la magie. Les Marloes étaient au-dessus de ça.
Le repas de Noël. Tu t’étais retrouvé entre ton oncle Yordan, frère cadet de ton père, et Darko. L’ennui avait été extrême. Petar qui aurait pu te raconter des histoires sur Dursmtrang était bien trop loin. Yordan se demandait pour quelle raison tu n’avais pas été vu de la journée.Tim est encore puni car il jouait avec les moldus. Gros blanc. Tu lançais un regard noir à ton frère alors que ton oncle regardait ton frère interloqué. Tu jouais avec des moldus. Un crime au milieu de ces sang purs. Ta mère réussit à rattraper l’erreur du frère. Il jouait aux Pozhiratelis, il avait entendu une conversation la vieille et il s’est cru malin de se frotter à ses elfes. Ton père acquiesça puis il changea de sujet avec aisance. Tu sentais pourtant la honte des parents te peser sur les épaules. Les regards noirs en coin à toi mais aussi à ton frère. Jamais. Plus jamais tu ne fréquenterais des moldus. Plus jamais tu ne serais sympathique avec ton frère.

Durmstrang. Depuis la réception de la lettre, tu n’avais qu’une hâte, y aller. Les derniers mois d’attente avaient été très longs. Pourtant la vie au manoir était moins désagréable depuis que Darko avait intégré l’institut.
Durmstrang. Tu te souviens de ton premier voyage à bord du voilier. À peine arrivé tu avais déjà constitué ton groupe d’amis, essentiellement des enfants que tu connaissais déjà par la relation de leurs parents aux tiens. Tu te souviens de ton initiation, un moment certes peu agréable, mais pas aussi terrible que tu le pensais. Tu te souviens également de tes premiers pas dans la salle commune de l’eau, là où tu pouvais retrouver ton frère Petar et où tu ne croiserais certainement pas Darko. Tu te souviens aussi de l’ennui qu’avait été cette première année, de l’ignorance de certains de tes camarades, de ta légère avance bientôt dissipée par le manque de travail. Tu te souviens avoir finalement pensé qu’être dans la même maison que Petar n’était finalement pas une bonne chose car il avait pour mission de te surveiller, et qu’il prenait cette tâche à cœur.
Durmstrang. Certes c’était plus intéressant de vivre là qu’au manoir, or tu t’étais vite rendu compte que l’école t’ennuyais. Seul la pratique, l’action, pouvait attiser ton cœur.

Les jeux du pouvoir. L’action, enfin. Représenter l’école était un but tout le long de ta deuxième année. Tu avais enfin l’occasion de t’impliquer dans quelque chose qui alliait le travail en classe et le concret. Étonnamment peu de personnes avaient tentées de représenter l’école. Certains pensaient à une farce, d’autres à un coup monté. Certains n’étaient tout simplement pas intéressés pour d’obscures raisons. Tu avais ainsi passé les épreuves, certes avec brio, mais sans trop de difficulté.
Les jeux du pouvoir. L’arène, le grand final. Très chaotique selon toi. Très lâche aussi. Les autres participants, tous plus âgés, n’avaient pas été à la hauteur. Ils avaient attaqué pour fuir, ils avaient mordu pour survivre, ils avaient été soutenus par des adultes tout aussi lâche. Et pourtant tu étais passé à un cheveu de la victoire. Deuxième place. Sans doute l’une des pires. Le retour au manoir n’avait pas été joyeux. Ils n’avaient pas eu vent de ce qu’ils s’étaient passés et avaient été déçus. Deuxième place. Ce n’était pas digne, c’était même risible. Ils ne pouvaient pas comprendre le traumatisme qui avait découlé des jeux. Seul Petar avait essayé.

Maelle. Une rencontre tout à fait hasardeuse qui avait tout changé. Rencontre de vacances alors que tu t’éloignais de ta famille pour échapper à leur déception. Maelle. Tu avais immédiatement apprécié sa compagnie, les après-midi à rire et surtout à pouvoir parler librement de tout. Maelle. tu avais très vite compris que la jeune sorcière française était né-moldue, pourtant avec elle ça ne comptait pas. Elle laissait passer toutes les idées sur le sang que tu avais entendu et que tu répétais. Elle cherchait simplement à te prouver, en douceur pour ne pas te froisser, que c’était sans doutes des absurdités.

L’île. La veille de ta troisième rentrée tu t’étais volatilisé. Ce n’était pas volontaire bien au contraire. L’île sur laquelle tu t’étais retrouvé n’avait rien de paradisiaque. Tu retrouvais là-bas ceux que tu avais croisé dans l’arène. Le temps passait différemment, si bien qu’à ton retour tout aussi intempestif, plusieurs mois s’était écoulé alors que l’île avait été ton foyer que pour quelques journées. Le retour ne fut pas plus évident. Tu ne retournas pas à Dursmtrang immédiatement, si bien que ta troisième année était encore à faire.

Les années suivantes furent plus calmes. Elles défilées à Durmstrang et tu grandissais petit à petit. L’école n’était plus la même corvée qu’avant. Un gain de maturité t’avait fait comprendre qu’elle n’était pas à négliger pour être encore meilleur lorsque tu serrais de nouveau sur le feu de l’action.

Une autre opportunité se présenta, le tournoi des trois sorciers. Les élèves étaient amenés à se préparer un an à l’avance mais tu n’avais pas sauté sur l’occasion. Tu laissais cette chance de prendre ta revanche sur le côté. C’était au tour d’autres de représenter l’école, et tu soutenais tes amis qui tentaient le coup.
Tes préoccupations étaient bien ailleurs. Depuis ta majorité tu étais enfin autorisé à suivre le reste de ta famille aux réunions. Les pozhiratelis. Tu n’avais pas encore le corbeau tatoué pour ne pas te faire remarquer à l’institut et pourtant tu étais destiné à en être un. Bien souvent tu suivais ton père lors de missions. Tu n’avais jamais eu autant l’occasion d’être seul à ses côtés, et ce n’était pas déplaisant. Vous trouviez là une complicité que vous n’aviez encore jamais eue. Malgré un maléfice reçut un jour, le duo avait été une bonne expérience.
Le tournoi était vite arrivé et tu allais finalement avoir un rôle. Tu avais dû attendre la toute fin pour enfin avoir l’occasion de mener à bien une mission cette fois-ci sans la présence de ton père. Tu aurais pu reculer par respect pour le parcours d’Elena mais tu avais dû prioriser. Tu n’aurais sans doute pas agi si Maelle avait été encore là, mais la disparition de la jeune fille laissait un vide à combler. Seule la cause pouvait et devait la remplacer.
Le tournoi s’était conclu comme prévu par le plan des Pozhiratelis. Bientôt les règles du monde changeraient. Pour toi les études à Durmstrang s’arrêtaient là, après une année loin de ton institut. Après huit longues années tu avais ton diplôme et un stage qui t’attendait. La police magique. Ce choix n’était pas anodin. Tu aurais l’action réclamée et cela servirait aussi à ton camp.

Les yeux posés sur ta clavicule. Le cordeau noir dorénavant encré sans être contraint de le cacher. C’était un autre monde et tu n’avais pas honte de porter cette marque. Pourtant tu n’avais pas été d’accord avec tous les événements de cette année. Maelle. Tu ne pouvais t’empêcher de lier son visage aux différentes vagues. Si elle n’avait pas disparu avant, ce flot l’aurait sans doute emport. Tu n’étais plus depuis longtemps de l’avis de tes pairs sur les né-moldus. En revanche la préservation du sang pur ne te posait pas de problème. Tu acceptais ainsi sans broncher l’éventualité d’un mariage arrangé. Tu savais que tes parents se débrouilleraient pour que ta promise soit une femme forte venant d'une famille respectable.

La police magique. Un an que tu avais ton stage là-bas. Tu avais vite apprécié ce travail. Il t’avait empêché de participer aux vagues. Puis tu avais eu la surprise de recroiser une vieille amie. Bien sûr ton ambition était de devenir très vite brigadier, de gravir les échelons et de prendre le commandement. L’ambition d’un Marloes.