La promesse d'une belle nuit 

Timaël sentait encore la présence de sa mère dans l’appartement. Il ne s’agissait pas seulement de son parfum qui planait encore dans l’entrée. Elle avait coupé cette soirée en amoureux, avait créé une vague de tension chez son fils. Le Marloes ne voulait pas penser à son frère, il souhaitait encore moins se rappeler que cette relation n’était pas autorisée. Il sentait ses muscles raides malgré la proximité de Nikita. Il craignait qu’elle souhaite partir maintenant alors qu’il comprendrait parfaitement cette décision. Tim avait tout de même un léger espoir, la jeune femme aurait pu transplaner depuis un moment. Puis, ses gestes restaient tendres.

Il l’écouta tandis qu’elle prenait un air offusqué. S'il ne s’était pas senti si coupable il aurait pu rire. Il appréciait qu’elle montre l’aberration de sa crainte. Partir sans manger alors qu’elle avait patienté dans le placard ne serait, en effet, pas logique. Ou alors seulement pour lui déverser des reproches, ce qu’elle n’avait pas fait. Sa frustration l’aveuglait, son ego aussi, certainement. Mais Nikita n’était pas comme lui, elle était plus rationnelle. Les mots en bulgare, plus sérieux, le rassurèrent davantage. La honte lui faisait oublier l’essentiel. Ils savaient tous les deux ce que cet amour impliqué et avaient tout de même signé. Non, certainement, sans une pointe d’espoir sur une évolution de la situation, mais tout de même en toute connaissance de cause. Ce n’était pas une raison de se satisfaire de cette concession, en revanche il pouvait cesser de se blâmer continuellement. Son éducation stricte avait la peau dure, il avait besoin de temps pour affirmer sa position auprès des siens.


Pour être reconnaissant, il l’était.


Tim la connaissait pour sa sincérité. Malgré ce qu’ils partageaient, il savait qu’elle ne se priverait pas de lui exprimer son opinion, quitte à le pousser dans ses retranchements. Cela s’était déjà produit et se produirait certainement encore. Cette conversation-là était différente. Tout aussi sincère, mais pas nappée de reproche. Le souafle était dans son camp. C'était à lui de mettre sa déception de côté pour ne pas gâcher la soirée. L'effort ne devait pas être insupportable, surtout après celui déjà fait par la jeune femme. Timaël caressa à son tour sa joue avant de l’embrasser.


Il lui offrit un sourire. C'était leur soirée, ils devaient profiter l’un de l’autre. Bien que ce n’était pas dans ses habitudes de cuisinier, ils avaient tout de même fait une partie du menu dans les règles de l’art. C'était à lui de redonner un peu de légèreté pour effacer la tension qu’il avait créée.


Cette fois son sourire était plus large. Ce n’était pas simple et pourtant vivre cette relation en valait la peine.

Pando