Daniel Connor Dragsa - Les princes existent, et plus uniquement qu'au rayon biscuit ! 

Ma vie a faillit ne jamais commencer. Quand mes parents ont appris qu’ils allaient avoir un enfant, c’était la joie. Moins quand le médecin leur a annoncé qu’en réalité il n’y avait pas un enfant, mais deux. Mes parents ont longtemps hésités à nous tuer, ma sœur et moi. Mais finalement quand ils ont appris que c’était un garçon et une fille, l’héritage n’était pas perdu et nous pouvions venir au monde. C’est comme ça que le 3 Mars 2116 je suis arrivé, en premier ! Déjà en sortant du ventre de ma mère je voulais être le premier. Je voulais surpasser ma soeur. Et ça c'est très vite montré lors de nos deux premières années : j'ai prononcé mon premier mot avant elle, j'ai marché avant elle, j'ai arrêté les couches avant elle. Bref, n'importe quel moment de ma vie était un moyen de faire mieux que ma soeur. Je voulais être parfait.

On avait à peine un an et demi quand nos parents nous ont annoncés qu'on allait avoir un petit frère ! Je trouvais cela cool. J'allais enfin pouvoir jouer avec un garçon ! J'en avais mare de Demetria qui s'amusait à me nouer des nœuds dans les cheveux ou qui m'obligeait à jouer aux poupées avec elle. C'est pour ça d'ailleurs que j'aimais écouter mon père nous raconter des histoires sur notre famille. Au moins je n'avais pas à être la poupée de Demetria, même si sa présence me manquait. Mais je ne semblais pas tellement lui manquer à elle... D'ailleurs elle parlait sans cesse de notre petit frère qui grandissait dans le ventre de notre mère. Elle disait déjà qu'au moins lui il serait gentil avec elle, qu'il jouerait sans râler et qu'elle pourrait bien s'amuser, bien mieux qu'avec moi qui était "trop... trop". Ben oui à 2 ans le vocabulaire manque...
Bref, notre frère est donc venu au monde au sein du Manoir, comme Dem et moi. Il venait à peine d'arriver que j'étais déjà jaloux de lui. Et ça m'a achevé quand mon père est sorti de la chambre et nous a dit "Et voilà, votre petit frère Dimitri". Allez savoir ce qui s'est passé dans mon cerveau mais je suis entré dans une telle crise que j'en suis devenu tout rouge. J'ai hurlé, fort, je tapais sur les murs et je disais "qu'on le tue". Sans réellement savoir la signification de ces termes. Bien sûr mon comportement n'était pas digne d'un prince et j'ai été enfermé une semaine dans ma chambre. La condition pour en sortir ? Me calmer. Mais dès que je voyais mes parents j'enrageais et je leur lançait mes jouets. Jusqu'au jour où la cuisinière est venu me parler - avec interdiction de s'approcher à plus de 5m de moi. Je l'aimais bien elle, elle me faisait toujours de bonnes pâtisseries. Je lui ai alors dit que Dimitri me volait ma soeur. Et qu'en plus son nom était comme celui de ma jumelle et commençait pas un D, comme le mien ! Alors je voulais changer de prénom. Je voulais en avoir un nouveau. La cuisinière en a donc parlé à mes parents et ils ont décidé d'accepter. Et c'est ainsi que je suis devenu Connor. Seule Demetria s'amuse à encore m'appeler Daniel, mais disons que je ne lui en veux pas. Parce qu'au moins elle se souvient que j'existe.

J'ai donc fait mes premières années d'études non pas dans une école moldue, mais à la maison. Cours enseignais par un né-moldu, mais au moins j'étais chez moi. J'ai appris des tas de choses. Tellement qu'en fait je ne pourrais pas toutes les ressortir. Et peut-être que je n'ai pas tout retenu. Mais j'ai retenu assez de choses pour savoir ce qu'on attend d'un Prince. J'adorais les cours de maintien. C'était drôle de marcher tel un Roi et depuis j'ai gardé cette démarche : épaules en arrière, dos droit, tête haute. Bref, c'est amusant. Encore plus quand on voit que Trent, mon chat, marche lui aussi d'un air très Princier. J'ai appris à jouer du piano aussi. Cet instrument est tellement relaxant... Au lieu d'entrer dans une folle colère j'allais m'installer au piano et je jouais des mélodies qui vous transportent dans un autre monde. Demetria a elle aussi apprit le piano. Nous jouons très souvent à 4 mains. C'était agréable de passer du temps avec elle. Notre complicité était parfaite, quand Dimitri n'était pas dans les parages.

Bien sûr, le piano ne pouvait pas tout calmer. Un jour, j'ai surpris ma jumelle entrain d'enlacer le fils de la cuisinière. Un câlin tout banal parce qu'il venait de s'emmêler les pieds et c'était fait mal en tombant. Mais j'ai filé le dire à notre père et elle s'est prit un savon et une punition. Il faut dire que nos leçons étaient claires : on ne touche pas les sang mêlés, encore moins les garçons quand on est une fille. Demetria m'en a donc voulu et lorsque je suis venu m'excuser au soir, elle m'a lancé tout ce qui lui passait sous la main. J'ai réussi à esquiver, mais quand la chaise est arrivée sur moi ça a été la panique. Je ne savais plus quoi faire. Et par magie elle s'est arrêtée dans les airs à quelques centimètres de moi. Le plus drôle après c'est que les livres de la Bibliothèques derrière ma soeur se sont mit à voler et à arriver à une vitesse folle sur moi, sans que Dem ne bouge le petit doigt. Mais ils se sont de nouveau tous arrêtés devant moi. C'est à ce moment que notre père est arrivé et au lieu de nous demander de nous excuser et de nous punir tous les deux d'avoir fait un vacarme pas possible, il nous a félicité.
Après cette manifestation, nos pouvoirs ne sont plus jamais apparu. Et tout l'été de 2127 nous avons attendu avec impatience notre lettre pour Durmstrang. Quand elle est arrivée nous étions fou de joie ! Tellement que les courses ont été très difficiles pour nos parents : on courait dans tous les sens ! Les règles de bonnes conduites avaient été oubliées... Mais vites retrouvées après notre euphorie passée.

Avec Dem nous avons donc prit la direction de l'Institut. Et nous nous sommes jurés de ne pas révéler nos origines. Parce qu'on ne voulait pas de faux amis. Parce qu'on ne voulait pas d'ennemis jaloux. Notre initiation a été rude, mais nous avons survécu. Et tous les deux nous avons rejoins Voda.
Très rapidement je suis de nouveau entré en compétition avec ma soeur. On passait nos journées à réviser et à traîner à la Bibliothèque. On avait quelques connaissances, mais pas tellement d'amis. Enfin si, Dem en avait. Des sang mêlés. Mais je ne souhaitais pas me mêler à leur monde alors je préférais m'isoler. Hors de question que je traîne avec des êtres inférieurs. Mon seul véritable ami, j'ai fais sa connaissance quelques jours après la rentrée. Il s'appelait Sasha, était de sang pur, et à Voda. En fait on partageait le même dortoir mais on ne se parlait pas, parce que je ne parlais pas. Puis un jour on a du faire un travail ensemble et le courant est bien passé entre nous deux. Nous avons formé un formidable duo.
J'avais donc deux personnes à battre : Demetria et Sasha. Je souhaitais toujours les surpasser, et Sasha était très intelligent. Disons qu'à 9 reprises il m'a eu. Il a eu de meilleures notes que moi. Mais je l'aimais bien quand même. Enfin jusqu'à cet été...

Après le meurtre de la né-moldue qui servait d'amie à mon frère, j'ai senti un vide à la maison. Et je savais que du côté de Sasha, ce n'était pas la forme non plus car sa mère venait de décéder. Alors j'ai demandé à mon père s'il pouvait venir passer quelques jours, et il a accepté. Sasha a donc passé deux semaines à la maison. Comme à Voda, on dormait dans des lits adjacents. On se baladait en caleçon en sortant de la douche avant de s'habiller dans la chambre. Sasha, c'était comme mon frère. Je n'avais pas besoin d'être un Prince avec lui. Des fois je pouvais être moi même, lâcher un gros mot sans m'en vouloir, regarder les filles et échanger sur leur physique et la femme idéale. Enfin ce sujet n'était pas le préféré de Sasha. Et je ne l'ai compris que ce soir là.
Comme toujours on discutait avant de dormir. La cuisinière nous avait fait des cookies, mon dessert préféré. On mangeait alors allongé sur mon lit. Puis là il s'est tourné vers moi et m'a embrassé. Il a volé mon premier baiser. Suite à ça je l'ai repoussé et je l'ai renvoyé. Et je ne lui ai plus donné de nouvelles. Je ne lui pardonnerait jamais. Déjà parce qu'un garçon n'embrasse pas un garçon. Et parce qu'en plus il a volé ce premier baiser si important.

La rentrée va être amusante...
Entre Demetria qui vient d'apprendre qu'elle a été promise à un Marloes, entre moi qui vient d'apprendre que j'allais épouser une Anglaise, entre Sasha que je vais croiser tous les jours et entre ce cher déserteur de frère que je vais retrouver, Durmstrang risque d'être très joyeux !

Voyage en voilier. C'était très agréable. Surtout que ce voilier était bien plus grand que celui que possédait notre famille. A l'avant, avec Demetria, nous observions l'Institut grandir au fur et à mesure. Le vent dans nos cheveux les faisait voler légèrement. C'était agréable. On se sentait puissant. Supérieur à la vermine mêlé qui se tenait derrière nous.
Le retour sur la terme ferme fut beaucoup moins amusant. Une rencontre avec le Directeur et paf, c'était fini. Pour entrer à Durmstrang il fallait traverser le marécage. Sans ça, il retournerait chez lui. Il serait alors un Prince nul. Et il ne voulait pas.

Après avoir récupéré sa lanterne, il se tourna et observa sa petite soeur. Cette dernière lui dit : "On se retrouve de l'autre côté. Et je gagnerai". Elle lui tira la langue et parti en courant. Connor fit un petit sourire, observa les peureux qui n'osaient pas encore entrer dans les marécages, et sortit sa baguette avant de partir en courant. Hors de question de se faire battre pas sa soeur. Et encore moins par une bande de sang-mêlé.

Courant aussi vite qu'il le pouvait, Daniel observait tout autour de lui. Il sautait au dessus des flaques d'eau, passait en dessous des branches, rampait. Il était affreusement sale. Mais en même temps il ne pourrait s'en sortir totalement propre. Son regard se posa sur les étudiants des années supérieures, qui se moquaient des plus faibles. Ce n'était pas gentil de se moquer des faibles. Quoique.
La chose qui lui donna plus de fil à retordre, ce fut le gars qui vient le pousser pour tenter de casser sa lanterne. A croire qu'il n'avait que ça à faire : emmerder son monde. Lui maîtrisait le sort lumos, alors il avait le droit d'éteindre les lumières des autres ? Dan ne se laisserait pas faire. Alors il s'est battu, à mains nues. Lui, un prince, usait de violence ! Mais pour sauver sa lanterne. Qui malheureusement se brisa par sa faute quand il reprit sa course.

C'est donc dans une semi pénombre - vive la lune - qu'il réussit à reprendre sa course. C'était sans compter le marécage et sa magnifique fonction d'attraper les gens dans ses flaques. Celle là il ne l'avait pas vu. Et il a mit un pied dedans. Heureusement, un seul ! Ce qui lui a permis de s'en échapper, tout en se tirant hors de ce maudit trou mouvant grâce à une branche qui traînait à côté.

Entier. Mais boueux. Il passa la ligne d'arrivée le premier. Il avait gagné. Sa première victoire à Durmstrang. Et la première d'une longue série.

Bienvenue à Voda.